mercredi 1 mai 2019

En mémoire de Brahim Bouarram, assassiné par les fascistes le 1er mai 1995.








1er Mai 2020
 
Cette année, pour la première fois, nous ne pouvons pas nous rassembler sur le pont du Carrousel. 
Alors que Marine Le Pen parade devant la statue de Jeanne d'Arc avec Jordan Bardella, nos pensées vont vers Brahim Bouarram et ses proches, ainsi qu'à toutes les victimes de l'extrême-droite, si nombreuses dans la dernière période.
 
 
Memorial 98 

 1er Mai 2019
Ce matin en mémoire de Brahim Bouarram, rassemblement sur le pont du Carrousel puis descente sur les berges de la Seine, à l'endroit de son assassinat. Des fleurs en hommage

Memorial 98
Vingt-quatre ans après l'assassinat de Brahim Bouarram, nous nous souvenons que le 1er mai 1995, ce jeune Marocain de 29 ans a été jeté dans la Seine par des militants d'extrême-droite qui participaient à un défilé du Front National.

Comme chaque année, nous nous retrouverons à Paris avec les proches de Brahim, sur le pont du Carrousel le 1er mai à 11h pour honorer sa mémoire.
Lors du 20e anniversaire, Memorial 98 avait décrypté les errements de la justice dans le procès de ses assassins, voir ci-dessous.

Ce moment de mémoire et de rassemblement anti-fasciste aura lieu quelques semaines avant des élections européennes à haut risque de poussée des partis d'extrême-droite. Ils sont à l'offensive partout en Europe, en s'appuyant sur le double soutien de Trump et de Poutine: en Italie, Pologne, Hongrie Autriche ils sont déjà présents dans les gouvernements, voire les dirigent.

En France l'offensive du Rassemblement national bat son plein, facilitée par l'orientation sécuritaire et complaisante envers le nationalisme du gouvernement Macron. 

Ces dernières semaines les croisés de la haine ont à nouveau frappé et tué dans les mosquées à Christchurch, avec des liens avérés vers l'extrême-droite identitaire en Autriche et en France, dans les églises au Sri-Lanka et dans une synagogue à San Diego, montrant une fois de plus le danger mortel de leurs idéologies meurtrières.
                                  Devant la synagogue de San Diego
                                      Au Sri-Lanka

Nous rappelons à quel point les assassins de Brahim Bouarram ont été traités avec indulgence par la police et la justice. C'est d'ailleurs le cas habituel pour les auteurs de violences fascistes.  

Le 1er mai 1995 Brahim Bouarram est jeté à la Seine, en marge d'un défilé du FN, par des militants néo-nazis, dont il sera très vite établi qu'ils avaient des liens habituels avec le parti d'extrême-droite. Plusieurs d'entre eux étaient en effet utilisés régulièrement comme membres du service d'ordre par les responsables du FN de leur département d'origine, la Haute- Marne. 
Moins d'un an après le meurtre, plusieurs des co-accusés sont libérés pendant l'instruction alors en cours. Quatre témoins ont d'abord relaté des faits accablants et concordants démontrant que l'ensemble des néo-nazis cherchait activement une victime en scrutant les berges de la Seine, bien avant de tomber sur Brahim Bouarram. Mais en quelques mois, ces quatre personnes se sont toutes rétractées, notamment une jeune femme qui apparaît muette et terrorisée au cours des audiences. Le juge, pourtant, ne tient aucun compte du caractère troublant de ces rétractations tardives générales, et relâche les co-accusés. L'un des présents à la ratonnade a d'ailleurs été relâché bien avant, comme si la possibilité de pression sur les témoins n'avait aucune importance

Par ailleurs, le responsable du service d’ordre central du FN ( nommé DPS) comme celui du FN de la Haute Marne ne seront jamais inquiétés. Ils avaient pourtant attendu une semaine avant de donner l'identité des accusés à la police et s’étaient auparavant rendus au domicile de ces derniers, ce qui leur a laissé tout le temps pour se débarrasser d'éléments compromettants et élaborer une stratégie de défense.
Au procès lui-même, les peines des co-accusés du meurtre de Bouarram permettront à trois d'entre eux de ne pas retourner en prison, la peine ferme d'un an étant couverte par la détention préventive, et les trois ans restants étant du sursis. Un seul co-accusé, David Halbin, fera un an de prison, mais seulement parce qu'il était resté libre le temps de l'instruction. Quant à celui qui a poussé Brahim Bouarram dans la Seine, Mickaël Freyminet, il écopera d'un jugement très modéré de huit ans de prison ferme.  

Sept ans plus tard, on retrouvera son nom cité dans une autre affaire de meurtre : en septembre 2002, une bande de néo-nazis tabasse François Chenu à Reims, le jette à l’eau, puis le repêche pour l'achever à coup de rangers. François Chenu était homosexuel, le seul mobile du meurtre. Après les faits, les jeunes néo-nazis avaient passé de nombreux coups de fil à leur mentor un peu plus âgé qui n'était autre que le meurtrier de Brahim Bouarram. Mickaël Freyminet. Celui-ci, qui avait déclaré avoir abjuré ses croyances et avait osé demander pardon à la compagne de Brahim Bouarram s'était dès sa libération, immédiatement relancé dans l'activisme néo-nazi . Il avait d’ailleurs rencontré les trois meurtriers de François Chenu lors d’un camp organisé par cette mouvance. 
Le rassemblement du 1er mai sera l'occasion de réaffirmer notre volonté de combattre tous les crimes racistes et de lutter contre le RN/FN raciste, antisémite, anti-social, fasciste ainsi que  ses idées et le poison qu'il déverse quotidiennement.
                                          Le 1er Mai 2018 lors de la commémoration


MEMORIAL 98 


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