Ce dimanche 9 novembre 2014, Memorial 98 vous propose de commémorer ce massacre planifié par les dirigeants nazis au plus haut sommet de l’État. Un massacre que les autorités françaises refusèrent alors de condamner, au nom de leurs négociations avec l’Allemagne hitlérienne. La France fut ainsi la seule grande démocratie à ne pas dénoncer à l'époque cette barbarie, malgré le rapport accablant de son ambassadeur à Berlin.
Nous nous rassemblerons à Paris devant le gymnase Japy, lieu où furent enfermés des Juifs arrêtés lors des rafles parisiennes entre 1941 et 1943, avant d'être envoyés vers les camps d'internement de Drancy, de Pithiviers et de Beaune la Rolande, puis vers Auschwitz. Au gymnase Japy, la garde des raflés était assurée par des gendarmes et des policiers français.
Déposer quelques fleurs et quelques bougies, se souvenir ensemble, représente un acte symbolique face à l'offensive raciste et antisémite en cours en France.
Des millions de personnes peuvent désormais entendre un triste provocateur comme Zemmour réhabiliter Pétain et Vichy à la radio et à la télé. A proximité du gymnase Japy, ce soir là comme tous les autres, au théâtre de la Main d'Or, des centaines de personnes riront d'un génocide, à l'invitation de Dieudonné, un néo-nazi comme un autre, que l'on qualifie pourtant d'humoriste.
Pourtant, si nous abandonnons nos mémoires, alors, il ne faudra pas nous étonner que les héritiers des assassins puissent refaire l’Histoire, la nier et la travestir. On ne peut pas se contenter d’être horrifié devant les croix gammées qui sont tracées sur des synagogues ou des mosquées. On ne peut pas se contenter d’espérer que l’Etat réprime les fascistes, les racistes et les antisémites. La démocratie ne se confond pas avec l’Etat ; elle est l’œuvre de ceux et celles qui sont mobilisées. On ne peut pas se contenter d’en appeler à la République parce que celle-ci n’a jamais constitué à elle seule un barrage infaillible contre les idéologies de la haine.
Nous ne sommes pas dans les années 1930.
Mais la banalisation du Front National, le succès des tribuns racistes et antisémites, et surtout l’indifférence et la démobilisation devant ces phénomènes sont aussi liés à l’oubli et à la minimisation de ce que furent les fascismes originels.
Aujourd’hui, de nouveau, des femmes musulmanes, des Juifs sont attaqués dans nos rues. Aujourd’hui de nouveau, des commerces Juifs ou arabes sont incendiés. L’extrême-droite légale, les Marine Le Pen et les Soral parlent. Leurs troupes répondent à l’appel en répandant la violence partout. Il n’y a qu’un seul fascisme.
Les violences racistes, antisémites ou homophobes loin de se résumer à des faits divers constituent des faits politiques constitutifs de ce fascisme.
La mémoire du nazisme et de ses crimes ne représente pas un « devoir », dont on pourrait alors se décharger sur l’Etat ou sur des associations dédiées.
La mémoire est une arme notamment en ce qui concerne l’antisémitisme. Celui-ci ne constitue pas seulement un racisme spécifique dirigé contre les Juifs. Il est présent et enraciné au cœur des idéologies européennes de la haine, un laboratoire plusieurs fois centenaire d’élaboration des discours et des logiques de stigmatisation et d’oppression. Ces idéologies sont aujourd’hui recyclées pour frapper toutes les minorités et désarmer les progressistes, en développant les peurs et l’irrationnel.
Nous vous appelons à participer à ce
rassemblement le dimanche 9 novembre 2014, à 17h
devant le gymnase Japy, 2, rue Japy, métro Voltaire.
Ensemble, se souvenir et s’armer de détermination à combattre l’extrême-droite, le racisme et l’antisémitisme.
Memorial98
www. memorial98.org
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