Guillermo Zapata, élu à la municipalité de Madrid avec Manuela Carmena, tête de liste de la coalition citoyenne soutenue par Podemos, doit être mis à l'écart après ses messages antisémites postés sur son compte Twitter en 2011 et 2014.
Parmi ses messages polémiques, un tweet diffusé le 31 janvier 2011 et qui reprend un grand classique négationniste et antisémite : "Comment mettre cinq millions de juifs dans une Fiat 600 ? Dans le cendrier" ainsi que d'autres "plaisanteries" abjectes visant notamment une victime de l'ETA. Il n'y a aucune justification à laisser en place un tel individu qui salit l'espoir né de la victoire contre la vieille droite post-franquiste.
Le conseiller municipal rattaché à la culture et aux sports de la ville de Madrid a présenté ses excuses avant de fermer son compte Twitter, explique la radio Cadena SER. Il se défend d'être antisémite mais se positionne comme un "humoriste" : "J'ai toujours aimé l'humour noir et cruel", car "je considère comme une expression saine de se moquer des horreurs commises par nous, les êtres humains", a-t-il expliqué.
Il prétend maintenant qu'il avait mis en ligne ces propos il y a quatre ans "entre guillemets parce qu'ils entraient dans le cadre d'une discussion sur les 'limites de l'humour'", qui avaient été vivement débattues en janvier et février 2011 en Espagne.
Le débat était à l'époque né du limogeage par le journal El Pais d'un réalisateur, Nacho Vigalondo, après plusieurs tweets négationnistes et antisémites, eux aussi présentés comme "humoristiques". Guillermo Zapata entendait ainsi défendre son ami Vigalondo.
"A présent, certains de ces tweets écrits dans ce contexte, celui d'une conversation sur l'humour noir, ont été récupérés dans le but d'être présentés comme si ces idées étaient les miennes, alors que je ne les défends absolument pas", écrit Guillermo Zapata. Et de plus, pour rajouter encore aux stéréotypes des antisémites pris en flagrant délit, il dit avoir toujours été "intéressé par la culture juive". Quatre ans après ses propos et à veille d'être nommé adjoint à la Culture, il s'excuse opportunément:
"Je condamne fermement tout type de racisme et évidemment également l'antisémitisme. J'estime que de l'Holocauste juif découle une leçon que l'humanité ne devrait jamais oublier, pour que cela ne se reproduise jamais".
Manuela Carmena semble hésiter La maire n’exclut pas de destituer Zapata, mais elle ne s’est pas encore
prononcée de manière définitive. Elle a ainsi déclaré fort justement que " l'humour noir ne peut pas être cruel selon moi ni faire du mal, se disant inquiète de l'attitude que peut
avoir face à "l'humour noir", une personne en qui j'avais confiance..." . Mais elle
a toutefois précisé n'avoir pas encore pris sa décision, après un bref
entretien téléphonique avec l'intéressé dimanche 14 juin. Je dois parler avec
Guillermo demain et réfléchir à ce que je dois faire (...) savoir ce
qu'il pense vraiment..."
Certains de ses proches ont quant à
eux dénoncé “une campagne féroce pour délégitimer une équipe disposant d’un fort soutien populaire”. Ceux-là préparent sans doute déjà une mise en cause d'un "lobby juif", suite à la demande légitime de la communauté juive espagnole adressée à la maire pour exiger la démission de Zapata ou le limoger immédiatement.
Pour nous il est clair que des racistes, des antisémites, des islamophobes, des "humoristes cruels" n'ont pas leur place dans des responsabilités publiques, particulièrement dans une équipe issue du mouvement social et qui veut rénover la gauche.
Post-scriptum: Manuela Carmena a tranché et dans le bons sens, Guillermo Zapata ne sera pas adjoint à la Culture dans son équipe municipale.
Post-scriptum: Manuela Carmena a tranché et dans le bons sens, Guillermo Zapata ne sera pas adjoint à la Culture dans son équipe municipale.
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