La Cour Suprême israélienne vient enfin de lever la détention administrative de Mohammed Allan, avocat palestinien détenu arbitrairement et en danger de mort suite à sa grève de la faim qui dure depuis le 18 juin.
Soupçonné par le Shabak (la Sûreté générale israélienne) d’appartenir aux «Brigades Al Quds», la branche armée du Jihad islamique, il a été placé en "détention administrative" en novembre 2014, sans avoir été jugé.
Cette mesure extra-légale, héritée du mandat britannique sur la Palestine d'avant 1948, permet en effet au pouvoir de maintenir un suspect en détention sans inculpation ni procès. Certes, le mandat des détenus doit être renouvelé tous les six mois par un juge. Mais l’examen du dossier se déroule à huis clos et le Shabak peut transmettre au magistrat des informations «confidentielles» que les avocats du prisonnier n’ont pas le droit de connaître. C’est pour dénoncer cet arbitraire et parce qu’il exige d’être jugé publiquement ou libéré qu’Allan a, comme plusieurs autres avant lui, entamé une grève de la faim.
Le Parlement israélien, dominé par la droite, préparait alors le vote d’une loi autorisant l’alimentation forcée et médicalisée des détenus refusant de s’alimenter, adoptée le 30 juillet.
Mais la fédération des médecins israéliens, qu'il faut féliciter pour son courage et sa déontologie, s'est formellement opposée à l’alimentation forcée, qu’elle assimile à de la torture et a donc interdit à ses membres de prêter la main à l’administration pénitentiaire.
"Nous ne sommes pas payés pour faire le sale boulot de l’État, affirme le docteur Tami Karni, responsable de l’éthique au sein de l’association. Nôtre mission est de soigner et guérir nos patients, pas de forcer un détenu, fût-il terroriste, à faire ce qu’il ne veut pas.». Toutes les tentatives du gouvernement afin de trouver des médecins hospitaliers complaisants et obéissants à ses ordres ont échoué. Le ministre de la sureté intérieure, Guilad Erdan, membre du parti Likud de Netananyahu, a d'ailleurs violemment mis en cause la fédération médicale et son président le Docteur Leonid Idelman. Il les accuse d'être responsables de la suspension de peine de Mohammed Allan.
Entre-temps, l’état d’Allan est devenu critique. Après avoir perdu la vue, il est tombé dans le coma le vendredi 14 aout et ne respire plus que grâce à une machine. L’avocat d’Allan a introduit devant la Cour suprême d’Israël un recours urgent en libération médicale. Cette instance, dont la droite et l'extrême-droite israélienne voudraient réduire le rôle, a donc décidé aujourd'hui de "suspendre" la détention administrative et de permettre ainsi que Mohammed Allan soit enfin soigné volontairement.
La détention administrative est attentatoire aux droits fondamentaux. Elle constitue l’un des grands motifs de protestation palestiniens contre le régime d'exception qui s'applique à eux. Selon les services pénitentiaires israéliens, 340 Palestiniens sont actuellement en détention administrative. Quelques semaines après l’assassinat du petit Ali Saad Dawabshe à Douma, la cas dramatique de Mohammed Allan illustre à quel point la poursuite de l'occupation des territoires palestiniens mène inéluctablement à une spirale de violence et de mort. L'attitude ferme et digne des médecins israéliens montre aussi la voie d'une résistance humaine à cet engrenage destructeur.
Actualisation 20 aout: Mohammed Allan vient de suspendre sa grève de la faim, suite à la décision de la Cour Suprême. Il va donc pouvoir être soigné.
Soupçonné par le Shabak (la Sûreté générale israélienne) d’appartenir aux «Brigades Al Quds», la branche armée du Jihad islamique, il a été placé en "détention administrative" en novembre 2014, sans avoir été jugé.
Cette mesure extra-légale, héritée du mandat britannique sur la Palestine d'avant 1948, permet en effet au pouvoir de maintenir un suspect en détention sans inculpation ni procès. Certes, le mandat des détenus doit être renouvelé tous les six mois par un juge. Mais l’examen du dossier se déroule à huis clos et le Shabak peut transmettre au magistrat des informations «confidentielles» que les avocats du prisonnier n’ont pas le droit de connaître. C’est pour dénoncer cet arbitraire et parce qu’il exige d’être jugé publiquement ou libéré qu’Allan a, comme plusieurs autres avant lui, entamé une grève de la faim.
Le Parlement israélien, dominé par la droite, préparait alors le vote d’une loi autorisant l’alimentation forcée et médicalisée des détenus refusant de s’alimenter, adoptée le 30 juillet.
Mais la fédération des médecins israéliens, qu'il faut féliciter pour son courage et sa déontologie, s'est formellement opposée à l’alimentation forcée, qu’elle assimile à de la torture et a donc interdit à ses membres de prêter la main à l’administration pénitentiaire.
"Nous ne sommes pas payés pour faire le sale boulot de l’État, affirme le docteur Tami Karni, responsable de l’éthique au sein de l’association. Nôtre mission est de soigner et guérir nos patients, pas de forcer un détenu, fût-il terroriste, à faire ce qu’il ne veut pas.». Toutes les tentatives du gouvernement afin de trouver des médecins hospitaliers complaisants et obéissants à ses ordres ont échoué. Le ministre de la sureté intérieure, Guilad Erdan, membre du parti Likud de Netananyahu, a d'ailleurs violemment mis en cause la fédération médicale et son président le Docteur Leonid Idelman. Il les accuse d'être responsables de la suspension de peine de Mohammed Allan.
Entre-temps, l’état d’Allan est devenu critique. Après avoir perdu la vue, il est tombé dans le coma le vendredi 14 aout et ne respire plus que grâce à une machine. L’avocat d’Allan a introduit devant la Cour suprême d’Israël un recours urgent en libération médicale. Cette instance, dont la droite et l'extrême-droite israélienne voudraient réduire le rôle, a donc décidé aujourd'hui de "suspendre" la détention administrative et de permettre ainsi que Mohammed Allan soit enfin soigné volontairement.
La détention administrative est attentatoire aux droits fondamentaux. Elle constitue l’un des grands motifs de protestation palestiniens contre le régime d'exception qui s'applique à eux. Selon les services pénitentiaires israéliens, 340 Palestiniens sont actuellement en détention administrative. Quelques semaines après l’assassinat du petit Ali Saad Dawabshe à Douma, la cas dramatique de Mohammed Allan illustre à quel point la poursuite de l'occupation des territoires palestiniens mène inéluctablement à une spirale de violence et de mort. L'attitude ferme et digne des médecins israéliens montre aussi la voie d'une résistance humaine à cet engrenage destructeur.
Actualisation 20 aout: Mohammed Allan vient de suspendre sa grève de la faim, suite à la décision de la Cour Suprême. Il va donc pouvoir être soigné.
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