Le 24 octobre 1940, Pétain rencontrait Hitler à Montoire-sur-le-Loir. La poignée de main de Montoire annonce la collaboration.
C'est lors du discours de Pétain
du 30 Octobre 1940, après cette rencontre avec Hitler, qu'est annoncée pour la première
fois explicitement cette collaboration, qui se déploiera dans de
très nombreux aspects, au plus grand profit du Reich nazi et de ses acolytes français.
On notera que dans ce discours, Pétain indique qu'il s'est rendu librement à la rencontre avec Hitler, sans aucune pression allemande et qu'il utilise le terme nazi de « Führer » quand il mentionne ce dernier.
On notera que dans ce discours, Pétain indique qu'il s'est rendu librement à la rencontre avec Hitler, sans aucune pression allemande et qu'il utilise le terme nazi de « Führer » quand il mentionne ce dernier.
A cette date du 30 octobre, le régime
de Vichy a déjà promulgué plusieurs lois racistes très orientées.
Il s’agit de la possibilité de déchoir
de sa nationalité un Français naturalisé (16 juillet 1940), de l’abrogation du
décret Marchandeau du 21 avril 1939 pénalisant le délit d’injure ou de
diffamation raciale et l'amnistie des faits commis de ce type depuis cette date
( 27 août ) le premier statut discriminatoire des Juifs du 3 octobre
(publié le 18 octobre ), l’abrogation du décret Crémieux de 1870 (qui accordait
la nationalité française aux Juifs d’Algérie) le 7 octobre.
On sait maintenant que Pétain a lui-même
durci les dispositions du statut des Juifs, comme le montrent ses mentions manuscrites sur ce document, mises à
jour par le Mémorial de la Shoah
Il n’a en rien constitué un
« bouclier » contre les nazis comme le prétendait une partie de
l’historiographie de la droite et comme le proclame l’extrême-droite et son
défenseur Eric Zemmour.
La parution d'une version actualisée du
livre des historiens Paxton et Marrus "Vichy et les Juifs"
(première parution en 1981) qui révéla l'ampleur de l'implication pétainiste
dans la déportation des Juifs de France, permet de rappeler à quel point
l'antisémitisme actif de ce régime permit aux nazis de mener leur œuvre de
mort.
Nous n’oublions pas que chaque 11 novembre, de 1987 à 1992, François Mitterrand alors président de la République, a fait déposer une gerbe de fleurs
présidentielle sur la tombe du Maréchal Pétain, à l’île d’Yeu, au prétexte du
rôle de ce dernier lors la première guerre mondiale ( au cours de laquelle il
fut d'ailleurs particulièrement actif dans le massacre des soldats révoltés
)
Les associations de résistants et de victimes du nazisme avaient
beau protester unanimement, rien n'y faisait. En 1992 le scandale fut plus
important, car une large campagne publique se déroulait contre ce geste de
révérence à l'égard du chef de la collaboration.
Du coup, le préfet de la Vendée, chargé par la présidence
de la République de fleurir la tombe le 11 novembre,
dut attendre cette année-là 17 h 15 pour se rendre en hélicoptère sur l'île
d'Yeu, lieu de sépulture de Pétain. Il craignait d'être confronté aux
manifestants présents sur place. C'était juste après que Serge Klarsfeld et la
quarantaine de personnes l'accompagnant eurent pris le dernier bateau régulier
de retour de l'île. Ils étaient venus «s'assurer qu'une gerbe ne sera plus
déposée sur la tombe de Pétain par le président de la République». Au bout du
compte, la gerbe du préfet côtoyait celles déposées dans les heures précédentes
par Jean-Marie Le Pen et par "l'Association nationale Pétain Verdun"
(ANPV, émanation des nostalgiques de Vichy).
MEMORIAL 98
Devant l’ampleur du scandale, Mitterrand fut contraint de suspendre
l'hommage à Pétain à partir de 1993, c'est à dire à la toute fin de son
deuxième septennat.
On notera que Pétain avait déjà
manifesté son antisémitisme lors du pogrom nazi de la Nuit de Cristal en
novembre 1938
Saisi d'un texte de protestation contre ce pogrom, il avait rayé de sa
main la formulation mentionnant la condamnation des "violences
antijuives" au profit d'une formule plus neutre "persécution
religieuses ou racistes". Ses autres modifications vont dans le même sens
d'atténuation de cette déclaration (voir ci-dessous le fac-similé de ses
modifications).
Il y a une continuité entre le
programme antisémite des nazis qui envisageaient ouvertement l'exclusion et
l'élimination des Juifs, la mise en pratique de cette politique lors de la Nuit
de Cristal, puis le discours d'Hitler du 30 janvier 1939, à Berlin, devant le
Reichstag, annonçant la Shoah en déclarant:
« Aujourd'hui, je serai encore un prophète : si la finance juive internationale en Europe et hors d'Europe devait parvenir encore une fois à précipiter les peuples dans une guerre mondiale, alors le résultat ne serait pas la Bolchevisation du monde, donc la victoire de la juiverie, au contraire, ce serait l'anéantissement de la race juive en Europe. ».
« Aujourd'hui, je serai encore un prophète : si la finance juive internationale en Europe et hors d'Europe devait parvenir encore une fois à précipiter les peuples dans une guerre mondiale, alors le résultat ne serait pas la Bolchevisation du monde, donc la victoire de la juiverie, au contraire, ce serait l'anéantissement de la race juive en Europe. ».
C'est à cela que Pétain et son régime
ont apporté leur concours enthousiaste. C'est aussi ce que nous commémorerons,
comme chaque année, le 9 novembre 2019, lors de l’anniversaire de la Nuit de
Cristal nazie de 1938.
Synagogue incendiée lors de la Nuit de Cristal
Le 9 novembre 2019 à 16H devant le gymnase Japy (2 rue Japy 75011 Paris, métro Voltaire ou Charonne) rassemblement de mémoire et de mobilisation, organisé pour la sixième année consécutive. Le gymnase Japy est un lieu particulier de mémoire puisque c’est là que furent parqués les Juifs raflés par la police de Vichy dès 1941, avant d’être déportés vers les camps d’extermination nazis.
Synagogue incendiée lors de la Nuit de Cristal
Le 9 novembre 2019 à 16H devant le gymnase Japy (2 rue Japy 75011 Paris, métro Voltaire ou Charonne) rassemblement de mémoire et de mobilisation, organisé pour la sixième année consécutive. Le gymnase Japy est un lieu particulier de mémoire puisque c’est là que furent parqués les Juifs raflés par la police de Vichy dès 1941, avant d’être déportés vers les camps d’extermination nazis.
Nous allumerons des bougies du souvenir avant des prises de parole en mémoire des victimes et qui rappelleront que la mémoire des génocides nourrit nos combats actuels contre le racisme et le fascisme
Ces commémorations sont soutenues par le Collectif VAN
[Vigilance Arménienne contre le négationnisme] l’association Ibuka-France (Justice et soutien aux rescapés du génocide perpétré contre les Tutsi au
Rwanda), la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) l’association Fonds Mémoire Auschwitz ( AFMA).
Ensemble nous rendrons hommage aux
victimes de tous les génocides et de tous les actes de racisme. Venez nombreux.ses
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.