Suite de la mobilisation collective contre la propagande anti-migrants à Sérent: les pouvoirs publics doivent agir.
Relayez la lettre ci-dessous, sur le mur Facebook de la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme (DILCRA) , sur son compte Twitter et en l'envoyant au délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme à l'adresse mail suivante : gilles.clavreul@pm.gouv.fr
Monsieur le Délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme,
Relayez la lettre ci-dessous, sur le mur Facebook de la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme (DILCRA) , sur son compte Twitter et en l'envoyant au délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme à l'adresse mail suivante : gilles.clavreul@pm.gouv.fr
Monsieur le Délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme,
Il
y a quelques jours, le 8 octobre, le président de la République Mr François Hollande a déclaré une nouvelle fois, depuis le camp des
Milles, que la lutte contre le racisme et l'antisémitisme
constituaient une priorité absolue.
Au
quotidien, nous sommes nombreuses et nombreux qui agissons contre le
racisme.
A
Sérent par exemple, petit village de 3000 habitants dans le
Morbihan, un collectif se mobilise pour faire face aux quelques
membres du Front National ou assimilés qui ont lancé une campagne
de haine et d'intimidation contre l'éventuelle installation de
quelques réfugiés dans un bâtiment public vacant.
Avertis
de cette campagne de haine par la presse, notre association s’est
penchée sur la page Facebook du collectif anti-migrants, intitulée
« Pas de migrants à Sérent ». Nous y avons trouvé un
appel à mettre les gens « au four », à les passer au
bazooka et des commentaires qui invitaient à pendre le maire du
village à un croc de boucher. Une personne favorable à l'accueil
des réfugiés a vu son identité dévoilée et affichée dans un
post sous lequel menaces et insultes se sont multipliées.
Des
dizaines de commentaires qualifient les migrants de terroristes,
d'envahisseurs, de lâches ayant fui leur pays, de propagateurs
d'épidémies.
En
toute quiétude, la haine s'exprime, et les individus qui la
propagent se sentent tellement en sécurité qu'ils n'hésitent pas à
publier menaces et insanités sous leur propre nom.
Pour
notre part, nous avons fait ce que nous avions à faire. Nous avons
publié un article dénonçant ces infamies, nous avons invité nos
membres et nos sympathisants à les signaler au réseau social et à
la plate-forme Internet de signalement du gouvernement.
Nous
ne trouvons pas normal que des pages appelant à mettre les gens au
four soient banalement présentes sur Facebook, banalement évoquées
par les médias qui ont consacré des articles à ce regroupement
raciste de Sérent, comme s'il s'agissait d'une mobilisation
ordinaire de « citoyens » exprimant leurs opinions. Nous
ne trouvons pas normal d'avoir à dénoncer l'évidence. Le racisme
n'est pas une opinion, c'est un délit. Nous ne sommes pas les
éboueurs du net, comme le disait très justement une autre
association antiraciste, nous ne devrions pas être contraints de
repérer sans cesse les lieux où s'exprime la haine, il appartient
aux propriétaires de ces sites et à l’État de prendre leurs
responsabilités.
Mais
ce n'est pas le cas : lorsque nous alertons , lorsque nous
faisons ce que nous avons à faire, rien ne se passe. Aux dizaines de
personnes qui ont signalé la page « Pas de migrants à
Sérent », les responsables de Facebook ont envoyé la même
réponse. Cette page ne leur semble pas malvenue sur leur réseau
social. Nous avons également reçu un message type de la plate-forme de signalement internet du gouvernement nous indiquant que "notre signalement avait été pris en compte". Certes mais en attendant, la haine s'exprime sans compter.
Il
n'y a là, rien d'extraordinaire, certes. Des milliers et des
milliers de pages ouvertement racistes , antisémites,
négationnistes, homophobes sont présentes sur les réseaux sociaux.
Les commentaires des grands médias sont devenus le réceptacle de la
haine la plus sordide propagée par les hordes venues des grands
sites d'extrême-droite comme "Fdesouche" ou "Égalité et
Réconciliation".
Aussi
bien, nous aurions pu vous écrire mille fois, et vous trouverez
peut-être étrange et incongru que nous le fassions pour cette
affaire de Sérent, petite commune de 3000 habitants, et pour la page
« ¨Pas de migrants à Serent » qui a été « likée »
par 2000 personnes, ce qui est fort modeste.
Mais
l'extrême-droite, quant à elle, a mobilisé ses réseaux pour
servir les intérêts des quelques individus qui ont lancé cette
page. Les racistes de Sérent sont relayés par tous ses grands
sites. En conséquence le maire de la commune ainsi que les
salariés municipaux ont affronté un harcèlement d'ampleur
nationale, mails et coups de fils insultants saturant le téléphone
de la mairie de ce village.
Nous
sommes solidaires et d'autant plus que nous savons bien que ceci peut nous
arriver demain.
D'ailleurs
les médias se font maintenant l'écho d'une campagne de menaces
inscrites sur les locaux de nombreuses associations antiracistes
partout en France et intitulée #OnFerme.
Nous
ne la fermerons pas, ni pour Sérent, ni pour nous. Et nous sommes
contents que le président de la République ait répété maintes et
maintes fois, solennellement, qu'il était au côté des
antiracistes.
Cependant,
nous savons bien qu'il ne suffit pas d’alerter, il faut agir.
Aussi,
ayant fait de notre côté ce qu'il nous était possible de faire.
nous vous demandons de faire ce qui relève de votre mission et de
vos responsabilités , concernant cette page et ces auteurs,
Dans
l'attente d'une réponse de votre part, nous vous prions d'agréer,
Monsieur, l'expression de nos salutations antiracistes les plus
déterminées.
Memorial 98
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