Depuis les attentats, les médias se promènent à Grigny, à Creil, à
Bobigny et tendent leurs micros à des jeunes qui répètent les mêmes
théories conspirationnistes. Un choix géographique et social bien
limité, qui permet ensuite tous les discours sur une France coupée en
deux, les raisonnables d'un côté, les fous de l'autre.
Voici un titre du Point en 2012: " Mohammed Merah travaillait pour les RG".
L'article se fonde sur le fait que Merah avait une fiche S, or la
fiche S est assez commune, elle vise aussi bien une partie d'activistes
d'extrême-gauche que d'extrême-droite, que des militants nationalistes
basques ou corses ou des militants de l'islam intégriste. C'est une
fiche de surveillance accrue. Un article de Libération explique par exemple
qu'au moins une vingtaine de militants du Bloc Identitaire en ont une,
ce qui n'a rien à voir avec le fait de "travailler pour les RG",
évidemment.
L'article vise aussi la famille des
victimes: l'une d'elles est accusée implicitement de s'être ralliée à
une omerta prétendue parce qu'elle a changé d'avocat .
Certes
l'idée selon laquelle Merah travaillait pour les services secrets et
s'est fait "manipuler" ou "piéger" est répandue dans les quartiers
populaires....comme ailleurs, la différence étant qu'un môme de seize
ans en général ne construit pas les discours de propagande, il les
relaie. Et il n'a pas l'audience ni le statut social d'un journaliste du
Point.
Depuis les derniers crimes, cet article est de nouveau
partagé sur les réseaux sociaux, notamment par les propagandistes
antisémites qui ne veulent pas se griller en diffusant uniquement des
sites fascistes.
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