Actualisation du 1er Mai 2018:
Ce matin sur le pont du Carrousel, commémoration avec les associations, en présence du fils de Brahim Bouarram.
Actualisation du 30 avril 2018
23e anniversaire de l'assassinat de
Brahim Bouarram: nous nous souvenons que le 1er mai 1995, ce
jeune marocain de 29 ans, a été jeté dans la Seine par des militants
d'extrême-droite qui participaient à un défilé du Front
National.
Comme chaque année, nous nous retrouverons à Paris avec les proches de Brahim, sur le pont du Carrousel le 1er mai à 11h pour honorer sa mémoire.
Lors du 20e anniversaire, Memorial
98 avait décrypté les errements de la justice dans le procès de ses assassins,
voir ci-dessous.
Cette mémoire est ravivée par les
actions violentes et provocatrices de la troupe
de choc du Front National nommée "Génération Identitaire". Elle
se permet de s'en prendre aux migrants de la région de Briançon, au
col de l’Échelle. La complaisance et l'impunité dont ils bénéficient de la
part des pouvoirs publics, notamment du ministre de l'Intérieur Collomb, constitue
un scandale supplémentaire, peu de temps après l'adoption d'une loi
qui attaque les droits des demandeurs d'asile.
Memorial 98
Ce moment de mémoire et de
rassemblement anti-fasciste aura lieu au moment même où le Front National
défilera à quelques centaines mètres de là. Alors qu'il est secoué par les
scandales financiers et des tiraillements internes, le parti
frontiste procédera sans doute à une surenchère raciste. Les récentes déclarations de l'UMP Christan
Estrosi lui offrent aussi l'opportunité d'une surenchère dans ce sens.
Nous rappelons ici à quel point les
assassins de Brahim Bouarram ont été traités avec indulgence par la police et
la justice. C'est d'ailleurs le cas habituel pour les auteurs de violences
fascistes, comme dans le cas de la mort de Clément Méric.
Le 1er mai 1995 Brahim Bouarram est
jeté à la Seine, en marge d'un défilé du FN, par des militants néo-nazis, dont
il sera très vite établi qu'ils avaient des liens habituels avec le parti
d'extrême-droite. Plusieurs d'entre eux étaient en effet utilisés
régulièrement comme membres du service d'ordre par les responsables du FN
de leur département d'origine, la Haute- Marne.
Moins d'un an après le meurtre,
plusieurs des co-accusés sont libérés pendant l'instruction alors en cours.
Quatre témoins ont d'abord relaté des faits accablants et concordants
démontrant que l'ensemble des néo-nazis cherchait activement une victime en
scrutant les berges de la Seine, bien avant de tomber sur Brahim Bouarram. Mais
en quelques mois, ces quatre
personnes se sont toutes rétractées, notamment une jeune femme qui apparaît
muette et terrorisée au cours des audiences. Le juge, pourtant, ne tient aucun
compte du caractère troublant de ces rétractations tardives générales, et
relâche les co-accusés. L'un des présents à la ratonnade a d'ailleurs été
relâché bien avant, comme si la possibilité de pression sur les témoins n'avait
aucune importance
Par ailleurs, le responsable du
service d’ordre central du FN ( nommé DPS) comme celui du FN de la Haute Marne
ne seront jamais inquiétés. Ils avaient pourtant attendu une semaine avant de
donner l'identité des accusés à la police et s’étaient auparavant rendus au
domicile de ces derniers, ce qui leur a laissé tout le temps pour se
débarrasser d'éléments compromettants et élaborer une stratégie de défense.
Au procès lui-même, les peines des
co-accusés du meurtre de Bouarram permettront à trois d'entre eux de ne pas
retourner en prison, la peine ferme d'un an étant couverte par la détention
préventive, et les trois ans restants étant du sursis. Un seul co-accusé David
Halbin fera un an de prison, mais seulement parce qu'il était resté libre le
temps de l'instruction. Quant à celui qui a poussé Brahim Bouarram dans la
Seine, Mickaël Freyminet, il écopera d'un jugement très modéré de huit ans de
prison ferme.
Sept ans plus tard, on retrouvera
son nom cité dans une autre affaire de meurtre : en septembre 2002, une
bande de néo-nazis tabasse François Chenu à Reims, le jette à l’eau, puis le
repêche pour l'achever à coup de rangers. François Chenu était homosexuel, le
seul mobile du meurtre. Après les faits, les jeunes néo-nazis avaient passé de
nombreux coups de fil à leur mentor un peu plus âgé qui n'était autre que le
meurtrier de Brahim Bouarram. Mickaël Freyminet. Celui-ci, qui avait déclaré
avoir abjuré ses croyances et avait osé demander pardon à la compagne de Brahim
Bouarram s'était dès sa libération, immédiatement relancé dans l'activisme
néo-nazi . Il avait d’ailleurs rencontré
les trois meurtriers de François Chenu lors d’un camp organisé par cette
mouvance.
Le rassemblement du 1er mai sera
l'occasion de réaffirmer notre volonté de combattre le FN raciste, antisémite, anti-social,
fasciste ainsi que ses idées et le poison qu'il déverse quotidiennement.
MEMORIAL 98
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