Mise à jour du 29 septembre 2018: l'ONU ouvre une enquête pour génocide et le Canada retire sa citoyenneté d'honneur attribuée à Aung San Suu Kyi
Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a voté cette enquête qui doit être indépendante. Il est à noter que seuls la Chine de Xi Jen Ping, les Philippines de Duterte et le Burundi de Nkurunziza ont voté contre tandis que Cuba et le Venezuela s'abstenaient. Dans le cas du régime chinois, il s'agit d'un soutien constant au pouvoir birman, y compris durant dans la période de la dictature militaire.
En même temps le gouvernement canadien a retiré la citoyenneté d'honneur qu'il avait attribué à Aung San Suu Kyi comme à Nelson Mandela. La prix Nobel de la paix n'a jamais protesté contre le massacre des Rohingyas et défend les chefs militaires mis en cause.
Ce début d'alerte mondiale sur la cause des Rohingyas est positif.
Mise à jour du 27 aout 2018
L'ONU déclare solennellement que la hiérarchie militaire birmane et le gouvernement birman mettent en œuvre un génocide contre les Rohingyas. Il s'agit d'un tournant important qui justifie une mobilisation renouvelée afin de sauver cette population.
Mise à jour du 27 juin 2018 ( voir d'autres mises à jour à la suite de l'article):
C'est la haute hiérarchie de l'armée et de la police qui ont décidé et planifié la répression violente et l'épuration ethnique contre les Rohingyas. C'est ce montrent des rapports très documentés de Amnesty international et de l'Union européenne
MEMORIAL 98
Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a voté cette enquête qui doit être indépendante. Il est à noter que seuls la Chine de Xi Jen Ping, les Philippines de Duterte et le Burundi de Nkurunziza ont voté contre tandis que Cuba et le Venezuela s'abstenaient. Dans le cas du régime chinois, il s'agit d'un soutien constant au pouvoir birman, y compris durant dans la période de la dictature militaire.
Ce vote fait suite à la publication, fin août, d’un rapport de la Mission d’établissement des faits de l’ONU sur la Birmanie, dans lequel les enquêteurs demandent que les principaux généraux de ce pays, y compris le commandant en chef Min Aung Hlaing, soient traduits devant la justice internationale pour « génocide dans le nord de l’Etat Rakhine, ainsi que pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre dans les Etats Rakhine, Kachin et Shan ».
En même temps le gouvernement canadien a retiré la citoyenneté d'honneur qu'il avait attribué à Aung San Suu Kyi comme à Nelson Mandela. La prix Nobel de la paix n'a jamais protesté contre le massacre des Rohingyas et défend les chefs militaires mis en cause.
Ce début d'alerte mondiale sur la cause des Rohingyas est positif.
Nous appelons à nouveau à soutenir cette population victime d'un génocide ainsi que le combat des ONG.
MEMORIAL 98
MEMORIAL 98
Mise à jour du 27 aout 2018
L'ONU déclare solennellement que la hiérarchie militaire birmane et le gouvernement birman mettent en œuvre un génocide contre les Rohingyas. Il s'agit d'un tournant important qui justifie une mobilisation renouvelée afin de sauver cette population.
Mise à jour du 27 juin 2018 ( voir d'autres mises à jour à la suite de l'article):
C'est la haute hiérarchie de l'armée et de la police qui ont décidé et planifié la répression violente et l'épuration ethnique contre les Rohingyas. C'est ce montrent des rapports très documentés de Amnesty international et de l'Union européenne
MEMORIAL 98
Mise à jour du 19 mai 2018
L'horreur des viols de guerre
Neuf mois après le
début de la grande campagne de l'armée birmane contre les Rohingyas, qui a provoqué l'exode massif au Bangladesh voisin, les camps de
réfugiés se préparent avec anxiété aux naissances d'enfants issus de viols de
soldats.
Dans ces cités de
tentes,
soignants et volontaires rohingyas sont lancés dans une course contre la montre
pour trouver les femmes cachant leur grossesse, par honte de l'opprobre. Ce phénomène est très habituel dans les suites des viols de guerre et il est d'ailleurs voulu par les bourreaux.
Les travailleurs
sociaux craignent des abandons de
nouveaux-nés et la mort de femmes en couches dans le secret du plus grand camp de réfugiés du monde.
C'est un motif supplémentaire pour défendre les populations Rohyngias et condamner leurs bourreaux. MEMORIAL 98
Lors de la visite du pape François en Birmanie, le chef local de l’Église catholique lui a demandé de ne pas utiliser le terme Rohingya, afin de ne pas déplaire aux autorités birmanes. Les chefs de l’armée et les extrémistes rejettent en effet cette dénomination, car elle représente à leurs yeux une reconnaissance de l’existence de cette minorité nationale. Ils ne veulent reconnaître aucun droit collectif à cette population et la rangent dans la catégorie des "étrangers et apatrides", migrants musulmans tout juste arrivés du Bangladesh voisin.
On connaît ce type de mise à l’écart. Lors de nombreux crimes contre l’humanité et génocides, les populations de victimes ont
été d’abord été discriminées, stigmatisées, dépouillées de leurs droits. Elles
ont ensuite été désignées comme étrangères,
ennemies, regroupées marquées et « étiquetées » sous différentes formes.
Quelques jours après le verdict du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie qui a condamné le général
Mladic à la prison à perpétuité pour génocide (Srebrenica) et crimes de guerre
et crimes contre l’humanité (notamment lors du siège de Sarajevo) la mise
en œuvre d’une « épuration ethnique » des Rohingya est évidemment
niée par ceux-là même qui la mettent en œuvre.
Ainsi le chef de l'armée birmane, Min Aung
Hlaing, accusé de diriger la campagne de "nettoyage ethnique" envers
les Rohingya, a-t-il déclaré au pape, selon un message sur Facebook diffusé par
ses services :
"La Birmanie n'exerce aucune
discrimination religieuse" et "De même, notre armée (...) agit pour la
paix et la stabilité du pays".
˝Mettez fin au nettoyage
ethnique des Rohingya˝.
Une photo accompagne ce message d'Amnesty International. Des hommes, des femmes, des enfants, dépenaillés, des regards apeurés. Une femme piétine, un bébé dans les bras. Les hommes portent sur leurs épaules des ustensiles dérisoires et pourtant indispensables. C'est la saison des moussons. Épuisés, ils errent dans la boue.
Minorité persécutée,
peuple oublié, épuration ethnique, recherche des mots pour le dire et pour évoquer
cette minorité que sont les Rohingya, population musulmane du nord de la
province birmane d'Arakan, située à la frontière du Bangladesh. Plus de 600 000 d'entre eux ont été contraints de fuir dans ce dernier. L'armée a mené une campagne d’assassinats, de viols collectifs, d'incendies, afin de les terroriser.
Qui
sont les Rohingya ?
Le terme même de Rohingya est contesté et son utilisation
politiquement connotée. Pourtant, dès 1798, un géographe et botaniste écossais, Francis Buchanan-Hamilton écrivait à propos des langues parlées en Birmanie : ˝un peuple nommé Rooinga vit dans le Nord de l'Arakan”. Le mot signifie “'habitant
du Rohang”, nom donné anciennement à l'Arakan par les musulmans de ces régions.
Cette dénomination a été abandonnée, puis reprise en 1970, par des activistes
˝Rohingya˝. Ces derniers désirent forger une identité singulière et contrer le
terme de˝ Bengali” expression que les Birmans utilisent comme une injure
à leur égard.
Rohingya signifie
˝habitant de l'Arakan˝ dans la langue indo-européenne qui est celle de ce
peuple. Les premiers Rohingya sont les
descendants lointains de commerçants bengalis. Leur présence en
Arakan est antérieure au VIIIe siècle.
Ils ont été, au cours des siècles, mêlés aux populations de la région: arabes, mongols, turcs, bengalis voire portugais. Ils se sont convertis, tardivement, à l'Islam, au XVème siècle, par l'intermédiaire des Routes de la soie. À l'époque la région était un État vassal du Bengale.
Ils ont été, au cours des siècles, mêlés aux populations de la région: arabes, mongols, turcs, bengalis voire portugais. Ils se sont convertis, tardivement, à l'Islam, au XVème siècle, par l'intermédiaire des Routes de la soie. À l'époque la région était un État vassal du Bengale.
Une discrimination incessante
Au
XVIII siècle, les Rohingya sont victimes de nombreuses attaques de la part des
soldats birmans. Vingt mille personnes sont emmenées comme esclaves ou brûlées
vives. Ceci explique le soulagement avec laquelle les Rohingya ont accueilli
l'occupation britannique en 1826 pendant laquelle ils retrouvèrent une certaine
liberté culturelle et même politique.
Les
guerres anglo-birmanes (1824-1826,1852 et 1885) ont opposé la Birmanie aux
forces britanniques établies en Inde voisine. Les Rohingya servent alors de
supplétifs dans l'armée britannique. Ils sont alors considérés comme des
traîtres par les indépendantistes birmans.
Durant
la 2e guerre mondiale ils subissent les massacres de l'armée japonaise
avec des centaines de morts en 1942, provoquant déjà la fuite vers l'Inde
de 22000 habitants.
Après
la Seconde guerre mondiale, par peur de se faire persécuter, ils soutiennent de
nouveau les Anglais face aux Birmans.
Indépendance de la Birmanie en 1948
En
1948, la Birmanie acquiert son indépendance et les Rohingya retrouvent
pendant quelques années une légitimité en tant que minorité nationale, au
sein de ce pays qui compte de très nombreuses nationalités
En
1962, lors de l'arrivée au pouvoir du dictateur général, Ne Win, les Rohingya
sont plus de nouveau rejetés et persécutés. Pendant toute cette période les autorités chinoises soutiennent fortement le régime militaire.
De
1962 à 2012 la succession de juntes militaires entraîne une politique de
˝birmanisation." nationaliste.
Ainsi les Bamars,
membres de “l'ethnie” dominante bouddhiste, ne les reconnaissent pas en tant que
minorité nationale mais uniquement en tant que pratiquant de la religion musulmane.
Ils les considèrent comme des intrus, des immigrés, des étrangers.
C’est cette notion d’ ˝immigrés˝
qui n'a de cesse de revenir comme un fléau, tout au long de l’histoire des
Rohyngia.
Une population apatride
En 1982, une loi adoptée
par la junte militaire de l'époque a décidé d'octroyer la citoyenneté birmane
exclusivement aux populations présentes sur le territoire avant 1823, date de
l'arrivée des colons britanniques. Les Rohingya sont ainsi exclus de la liste
officielle recensant les 135 minorités nationales et sont privés des droits les
plus élémentaires. Leurs déplacements sont étroitement contrôlés, leurs terres
confisquées, leur droit à fonder des familles mis en cause. Ils sont soumis à
toutes sortes de brimades de la part d'une administration qui les méprise
On estime cette
population à un million.
C'est un chiffre approximatif, car ils ne sont pas
recensés, preuve qu'on ne les considère pas comme appartenant à la population
ni même existant en tant qu'êtres humains.
Pas de nationalité, pas
de recensement, persécutions, tel est le destin de cette population
depuis soixante dix ans.
Un peuple persécuté
Les Rohingya, considérés
comme des migrants illégaux venus du Bengladesh, vont subir des
persécutions sans précédent
Au mois d'octobre 2015,
le gouvernement birman organise des élections législatives, en dépit des
violences et des milliers de Rohingya déplacés dans des camps. Les musulmans
Rohingya sont privés de liberté de mouvement, d'éducation, de soins et donc de
vote. Ils sont déjà au moins cent vingt mille entassés dans de sordides camps
de tôles et de bâches aux portes de Sittwe, la capitale de l'État de Rakhine
(Arakan).
Face à ces violences,
s'est constituée ˝l'Armée du salut des Rohingya de l'Arakan˝ (Arsa)
Le
25 août 2017, plusieurs centaines de ses hommes ont attaqué des postes de
police, ce qui a provoqué une répression sanglante par l'armée birmane. 600000
femmes, hommes et enfants ont fui vers le Bangladesh. Ils y vivent parqués dans
des campements insalubres.
Des
villages sont brûlés en représailles. ˝Partez !" vous avez une
minute pour quitter le village ! "Partez où vous allez tous mourir˝. Ce
sont les ordres donnés par l'armée birmane à ceux qui ont la chance d'avoir
entendu cet avertissement et qui ont pu quitter la Birmanie. Les
exécutions, viols et incendies sont
pratique courante comme le montrent notamment les rapports des ONG et de l’ONU.
Pieds
nus, sans bagages, les Rohingya fuient vers les pays voisins où ils sont
cloîtrés depuis dans des conditions inhumaines.
La
dame de Rangoon
Depuis
l'automne 2015, suite au scrutin législatif, la “Ligue Nationale pour la
Démocratie˝ (LND) le parti d'Aung San Suu Kyi a remporté une large victoire.
Elle est l'icône de la résistance à l'oppression de la junte. Trente ans de
lutte. Vingt ans en résidence surveillée. Prix Nobel de la paix en 1991.
Pourtant
depuis ce 25 août, par son silence, elle a semblé soutenir l'armée. Certains
l'excusent en prétendant que sa marge de manœuvre est fragile. Elle doit
composer avec les militaires qui conservent 25% de sièges du Parlement et des
postes clés comme le ministère de la défense. Ils disposent ainsi d’un grand
pouvoir de décision.
Mille
morts et quatre vingt mille déplacés. La communauté internationale, elle,
estime qu'il y a crime contre l'humanité. Aung San Suu Kyi se tait et n'entreprend aucune action
pour défendre les Rohingya. Elle sacrifierait leur sort pour préserver la
fragile démocratie.
Onze
prix Nobel ont fait part de leurs inquiétudes. La jeune prix Nobel de la paix en 2014,
Malala Yousafzai critique son homologue, la dirigeante birmane, pour sa gestion
du drame de la minorité des musulmans Rohingya en Birmanie, prenant la tête des
protestations internationales.
˝Chaque fois que je regarde les informations, j'ai le
cœur brisé face aux souffrances des musulmans Rohingya de Birmanie",
écrit la jeune Pakistanaise sur son compte Twitter, suivie par près de 850.000
personnes. "Ces dernières années, je n'ai cessé de condamner le traitement
honteux dont ils font l'objet »
Les
paroles et les actes
Depuis le début de la
crise et surtout depuis l’alerte lancée par les ONG et les médias
internationaux, l’ONU, le pape, les gouvernements multiplient les prises de
position. Mais cela ne débouche pour l’instant sur aucune mesure concrète. Or
l’ONU a prouvé à maintes reprises son manque d’engagement pratique afin
d’imposer le sauvetage et la mise à l’abri des populations menacées. Les
exemples en sont malheureusement nombreux, de la Syrie à la Bosnie et du Rwanda au Sri-Lanka.
De même, peut-on croire à des accords de rapatriement de centaines de milliers de réfugiés du Bangladesh vers la Birmanie, alors que leurs droits élémentaires voire leur existence même n'y sont toujours pas reconnus?
C’est donc par la
mobilisation des opinions publiques et le soutien aux actions d’ONG telles
Amnesty International et Human Rights Watch que nous pouvons agir afin
d’empêcher l’épuration ethnique des Rohingya. Le cortège de massacres et de
viols qui accompagne cette épuration nécessite l’urgence.
Ne laissons se produire de nouveaux crimes contre l'humanité !
Ne laissons se produire de nouveaux crimes contre l'humanité !
MEMORIAL 98
EL et AH
˝Birmanie, le pouvoir
des moines."
Un
documentaire sur la chaîne Public Sénat, diffusé le 7 octobre 2017.
La
Birmanie compte un taux très élevé cinq cent mille moines bouddhistes pour 50
millions d’habitants . En principe, ils ne s'occupent pas de politique mais
sont chargés de promulguer la religion bouddhiste. Soit de manière éducative,
soir de manière prosélyte et autoritaire.
Il
existe des groupes bouddhistes plus radicaux qui mènent ouvertement campagne contre
la communauté musulmane des Rohingya. En réalité le nationalisme bouddhiste
occupe une place centrale dans la vie politique en Birmanie. Les réseaux
sociaux sont un excellent conducteur de haine. L’objectif que se fixent tous
les moines bouddhistes radicaux de Birmanie est de supprimer la
communauté musulmane de l'Arakan c’est à dire la population Rohyngia.
Deux groupes sont particulièrement actifs:
˝Union
des moines bouddhistes patriotiques˝
Uthu-sai-
Tha fondateur de l'Union des moines bouddhistes patriotiques en est le secrétaire.
Selon eux il s'agit d'empêcher les musulmans
d'envahir le territoire birman et de venir dominer la religion bouddhiste. Ces
moines estiment leur religion et leur culture menacée. Ils craignent de perdre
de perdre l'identité birmane. Ce groupuscule d'à peine cent militants joue un
rôle important dans le nationalisme birman. Ils mènent des actions
spectaculaires et médiatiques. La foule entonne leurs slogans avec ferveur lors de meeting ou de
manifestations dans les rues.
Un seul combat : les empêcher de prendre
l'Arakan pour en faire un état musulman et l'étendre à tout le pays. Ces
groupuscules cultivent la peur du ˝migrant˝ et les sentiments anti musulmans,
déjà profondément ancré dans les mentalités. Cette notion n'a de cesse de
revenir à la surface comme une ˝tare˝.
Le gouvernement de Aung
San Suu Kyi a suggéré un compromis entre Rohingya et birman, Le gouvernement
birman, a considéré qu'il s'agissait d'un affront. Aung San Suu Kyi est accusée de vouloir un gouvernement
musulman.
En
2015, généraux et groupuscules nationalistes ont crée une loi pour la
protection de la race et de la religion.
Plus
encore que la religion et la culture, le racisme est revendiqué haut et fort
par des groupes extrémistes autour de l'identité nationale. C'est une victoire
politique des moines les plus radicaux
Le Ma Da Tha ˝Pas de métèques au
gouvernement˝.
C'est le groupe
nationaliste le plus influent, protégé par les militaires. Populisme et discours
antimusulmans triomphent. Ces derniers sont ainsi désignés : ˝ Ceux qui
ont les dents longues, de la barbe, des grands yeux, la peau sombre… Ils
pillent nos ressources, boivent notre eau, harcèlent nos enfants. » Ces slogans ont un impact
fort dans les zones rurales.
Mise à jour du 6 mars 2018:
L'ONU dénonce la poursuite du nettoyage ethnique en cours.
Six
mois après le début d'une vaste campagne de répression, l'armée birmane
poursuit ses exactions dans les zones rohingya: assassinats, viols systématiques,
destruction de la nourriture. Il s'agit toujours de terroriser la
population et de la pousser à fuir au Bangladesh. L'accord signé par le
gouvernement birman et qui devait prétendument organiser le retour des
Rohingyas dans leurs villages se révèle être un leurre sanglant.
La population rohingya a plus que jamais besoin de notre soutien; faisons connaître leur sort.
MEMORIAL 98
Mise à jour du 14 décembre 2017:
L’organisation
Médecins sans frontières est la
première à publier une évaluation du nombre de victimes de la répression
subie
par les Rohingya en Birmanie. Selon l’ONG, la mortalité au sein de cette
minorité a subi un pic brutal dans les semaines qui ont suivi l’attaque,
le
25 août, par l’Armée du salut des Rohingya d’Arakan de plusieurs postes
de police. Cette attaque a donné le prétexte à une vague de violences
venant de l'armée. MSF estime
qu’au moins 6700 civils Rohingya, dont 730 enfants de moins
de 5 ans, ont été tués dans le mois qui a suivi ces événements.
Cette évaluation, volontairement modérée, se base sur une étude de mortalité réalisée auprès de 2 434 foyers, représentant 11 426 individus parvenus dans les camps de réfugiés de l’autre côté de la frontière, au Bangladesh. « Notre chiffre est clairement sous-estimé car il n’inclut pas les ménages totalement exterminés ni les populations restées au Myanmar [nom officiel de la Birmanie]. Nous n’avons pu interviewer que les survivants qui sont parvenus jusqu’aux camps », dit le docteur Grellety, qui a travaillé sur le terrain.
MSF souligne que la méthodologie est particulièrement prudente afin d’être indéniable.
"Nos conclusions permettent de décrire la situation de
manière objective, on peut parler de nettoyage ethnique. »
Parmi ces
morts violentes, 69,4 % des individus ont été abattus à l’arme à feu et
8,8 % ont été brûlés vifs (14,8 % pour les enfants de moins de 5
ans), la plupart du temps dans leurs maisons. 5 % ont été battus à mort et
2,6 % sont décédés du fait de violences sexuelles, d’autres encore ont
marché sur des mines antipersonnel.
Plus de
646 000 personnes ont franchi la frontière depuis août. Il ne reste qu’un
tiers de la population Rohingya dans l’État de Rakhine, dont beaucoup sont dans
des camps de déplacés depuis de précédentes vagues de violence. Comme d’autres
ONG, MSF demande un accès sans restriction à la zone, le nord de l’État, mais les
autorités acceptent uniquement de travailler avec la Croix Rouge birmane.
Nous appelons à nouveau à soutenir la population Rohingya et le combat des ONG.
MEMORIAL 98
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