Prise de position bienvenue:
Par 169 voix pour, et 1 contre (un lobbyiste de Pékin membre de LREM), l’Assemblée nationale française a adopté le 20 janvier lune résolution dénonçant le génocide en cours des Ouïgours, la minorité musulmane du Xinjiang persécutée par la dictature chinoise.
En 2021, cinq chambres parlementaires en Europe ont déjà voté de tels textes (Belgique, Pays-Bas, République tchèque, Lituanie et Royaume-Uni). Aux États-Unis, c’est l’exécutif lui-même qui a endossé le terme de génocide.
La demande de reconnaissance d'un génocide par une assemblée parlementaire est très répandue, comme le montre par exemple celle du génocide des Arméniens en France en 2001. Cette reconnaissance doit souvent faire face aux pressions du gouvernement concerné comme lors du vote du Bundestag allemand en 2015 sur le génocide des Arméniens. C'est le cas encore actuellement pour la dictature chinoise.
Ces gouvernements utilisent des moyens humains et financiers considérables, visant à intimider les élus, les universitaires, les journalistes et le monde associatif.
Recours au travail forcé, surveillance généralisée, tortures, violences sexuelles, viols systématisés, internements de masse, politiques de stérilisation massive et forcée, de sinisation, d’éradication de la culture et de l’identité ouïgoures, séparation des enfants de leurs familles… En listant ces crimes, la résolution indique : « Ces éléments, désormais largement documentés (…), témoignent d’une intention de détruire l’identité, les liens communautaires ouïgours, les possibilités de filiation et les liens entre générations, et plus généralement de détruire les Ouïgours, y compris biologiquement, en tant que groupe à part entière. Ces violences politiques extrêmes et systématiques, organisées et planifiées par l’Etat chinois, sont constitutives d’un génocide. » Pékin qualifie systématiquement comme fausses ces accusations portées contre sa politique au Xinjiang, menée sous le couvert de l’antiterrorisme.
Un groupe d'experts à Londres a rendu public le 9 décembre dernier un rapport accusant le gouvernement chinois de « génocide » contre les Ouïghours. Ils estiment la Chine responsable de « crimes contre l'humanité ».
Depuis juin 2021, les neufs experts et avocats indépendants entendent les témoignages de nombreux rescapés des camps qui ont subi des stérilisations, des viols et des tortures. Ils ont examiné des milliers de pages de documents accablants. Leur conclusion : à ce jour, il n'y a pas de preuves que les Ouïghours sont victimes de massacres. Mais, aux yeux des juges, il s'agit toutefois d'un « génocide intentionnel » tel que la Convention de l'ONU le définit.
Les femmes visées
Un génocide qui vise d'abord les femmes car les ablations de l'utérus, les avortements et la pose forcée de stérilets « se traduiront par un nombre de naissances nettement inférieur à ce qu'il aurait pu être dans les années à venir ». Le jury du « Tribunal Ouïghour » y voit donc une « destruction partielle des Ouïghours » , voulue par l’État chinois
Plus d'un million de personnes appartenant à cette minorité musulmane turcophone sont incarcérées dans ce que Pékin appelle « des camps de rééducation » au Xinjiang, province du nord-ouest de la Chine.
Le pouvoir central à Pékin conteste ces accusations de « génocide » et de « crimes contre l'humanité », justifiant ces internements par la « lutte contre le terrorisme et le séparatisme ».
La trahison des élus PCF et LFi
Le député communiste représentant leur groupe s'est abstenu au nom de ses collègues . « La dénonciation d’un génocide et d’un crime contre l’humanité n’appartient pas au législateur », a déclaré le député Jean-Paul Lecoq au nom du groupe. « Beaucoup de forces ont intérêt à faire de la Chine un Etat sanguinaire pour préparer la guerre économique », a-t-il encore argué.
La direction du PCF poursuit ainsi son soutien à la dictature chinoise. Lorsque Fabien Roussel a été élu à la tête du PC en 208, sa première visite à l'étranger a consisté a aller rendre hommage au régime chinois dans ces termes " En sa qualité de secrétaire national du Parti communiste français(PCF), Fabien Roussel effectué sa première visite en Chine. Ayant choisi la Chine comme première destination hors de l’Europe après sa prise de fonction, M. Roussel apprécie beaucoup le développement de la Chine durant 70 ans après la fondation de la République populaire de Chine. Il a également partagé ses points de vue sur la réduction de la pauvreté et les efforts de la Chine sur la lutte contre le réchauffement climatique "
Hommage au député Jean-Paul Dufrègne, membre du groupe PC qui a voté pour la résolution
Les quatre députés de la France insoumise présents (sur 17) se sont aussi abstenu-es (voir ci-dessus)
C''est précisément la députée Clémentine Autain, laquelle a manifesté avec les Ouïghours à Paris le 2 octobre dernier pour la reconnaissance du génocide (ci-dessous "stop Uyghur genocide") qui a été chargée de s'opposer à cette même reconnaissance à l'Assemblée.
La reconnaissance du génocide par l'Assemblée nationale est un acte très positif qui doit maintenant se traduire dans les actes dans les domaines politiques, diplomatiques et économiques ( boycott des entreprises qui bénéficient du travail forcé des Ouïghours).
Avec les associations de défense des droits humains et toutes celles et ceux qui se sont mobilisé-es aux côté des Ouïghours, nous y veillerons
Memorial 98
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