Mise à jour du 20 novembre 2021
Nouvelle récidive: Mélenchon et d’autres dirigeants de la LFI prétendent faussement que Zemmour a été "acclamé" lors d'une réunion du CRIF.
Une enquête de l'AFP montre que ce propos est totalement exagéré, voire mensonger.
Après avoir opéré une semi-autocritique après ses propos précédents attribuant le racisme de Zemmour à la tradition juive ( ci-dessous), Mélenchon reprend son antienne visant une fois de plus le CRIF et tentant de relier Zemmour avec des institutions juives, malgré les propos antisémites et pétainistes de ce dernier.
Notons que le président du CRIF Francis Kalifat avait pris position contre Zemmour dès la mi-septembre quand il avait appelé sur Radio J à faire "faire barrage" contre lui. "Pas une voix, pas une voix juive en tous cas ne doit aller sur le candidat potentiel Eric Zemmour", avait-il déclaré.
L’acharnement nauséabond et mensonger de Mélenchon est sans fin.
Memorial 98
Mise à jour du 12 Novembre 2021: déclaration du Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et Tous les Racismes ( RAAR)
Mélenchon récidive et accuse la tradition juive d’être responsable du racisme de Zemmour.
Interrogé le 28 octobre sur BFM après les propos du grand rabbin de France, qui avait assuré que Zemmour était "antisémite certainement, raciste évidemment", Jean-Luc Mélenchon a récidivé en tenant à nouveau des propos offensants et méprisants envers les Juifs et la lutte contre l’antisémitisme, il a déclaré ( lien ci-dessus) :
"Monsieur Zemmour ne doit pas être antisémite parce qu’il reproduit beaucoup de scénarios culturels : on ne change rien à la tradition, la créolisation, mon dieu, quelle horreur... Tout ça ce sont des traditions qui sont beaucoup liées au judaïsme. Ça a ses mérites, ça lui a permis de survivre dans l’Histoire. Donc moi je ne crois pas qu’il soit antisémite, enfin je ne sais pas, parce que véritablement ce n’est pas vraiment mon problème s’il est antisémite, il sera condamné. Il est raciste, ça c’est sûr, il a été condamné pour ça".
Selon cette déclaration, il faudrait attendre une éventuelle condamnation par la justice pour constater l’évidence, alors que Zemmour multiplie les diatribes antisémites : suspicion quant à l’innocence du capitaine Dreyfus, réhabilitation de Pétain « sauveteur de Juifs » défense de l’attitude de Papon pendant l’Occupation et dénonciation de son procès ; critique de la loi Pleven de 1972, qui pénalise racisme et antisémitisme et de la loi Gayssot contre le négationnisme de la Shoah ; rejet du discours du Vel d’Hiv de Jacques Chirac reconnaissant en 1995 la responsabilité de l’État français dans la déportation des Juifs, attaque contre les familles Sandler et Monsonego, victimes de la tuerie antisémite de Merah à Toulouse.
Surtout Mélenchon choisit d‘attribuer les positions racistes et antisémites de Zemmour à des traditions « beaucoup liées au judaïsme ». Ce sont donc les Juifs qui seraient responsables de l’antisémitisme qui les frappe et de la campagne de haine de Zemmour. Et il ajoute avec légèreté et cynisme « parce que véritablement ce n’est pas vraiment mon problème s’il est antisémite ».
Le Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et Tous les Racismes ( RAAR) condamne fermement ce nouveau dérapage concernant les Juifs, venant de la part d’un candidat de gauche à la Présidentielle, ainsi que les attaques portées par l’appareil de la LFI à l’encontre de ceux et celles qui protestent contre ces propos.
Plusieurs fois ces dernières années Mélenchon a tenu des propos qui ne peuvent qu’aider à la diffusion de l’antisémitisme, notamment en juin dernier sur la tuerie antisémite de Toulouse en 2012. Il déclarait alors :
« Vous verrez que dans la dernière semaine de la campagne présidentielle, nous aurons un grave incident ou un meurtre. Cela a été Merah en 2012. Cela a été l’attentat la dernière semaine sur les Champs-Elysées. »
Donc, selon lui, l’assassinat de trois enfants juifs à l’école Ozar Hatorah en 2012 par Merah était « écrit d’avance » au titre d’une manipulation électorale. Il niait ainsi la gravité de l’assassinat, pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, d’enfants tués parce que Juifs. En 2019 il déclarait qu’il fallait refuser la « génuflexion » devant les « oukases » du CRIF en lien avec la défaite du Labour et de Jeremy Corbyn lors des élections britanniques. En juillet 2020, il disait que Jésus avait été mis sur la croix « par ses propres compatriotes », reprenant ainsi un des plus vieux poncifs antisémites.
Cette dérive récidivante est inacceptable.
Le poison antisémite ne doit pas gangréner la gauche. Au contraire le combat pour l’émancipation sociale passe depuis toujours par la lutte contre le racisme et l’antisémitisme.
C’est pourquoi le RAAR appelle à rejeter les propos de Mélenchon et continuera à intervenir publiquement contre les attaques de ce genre, d’où qu’elles proviennent.
Mise à jour du 29 aout 2021
Nouvelle contorsion glauque de Mélenchon: il attaque violemment l'excellente édition critique de Mein Kampf nommée Historiciser le mal, réalisée justement afin de lutter contre les idées nazies et soutenue notamment par Serge Klarsfeld.
Il écrit le 26 août 2021 sur son compte Twitter:"Honte à la réédition de Mein Kampf. 10 000 ventes. Diffuser Hitler, il fallait oser. Depuis le début, nous dénonçons. Où sont passés les bons esprits ? Où sont les professionnels de la dénonciation de l'anti-sémitisme soi-disant populaire ?"
Dans sa hâte mensongère, il illustre son message par une version ancienne et allemande du tome II de l'ouvrage de Hitler ( ci-dessus) et non par l'édition critique publiée récemment (ci-dessous)
On notera de plus que Mélenchon fait référence dans une formule tarabiscotée à un "antisémitisme soi-disant populaire". Il invente cette accusation pour les besoins de sa démonstration. Or ce qui est cause n'est pas le caractère "populaire" mais la présence importante de pancartes et de propos antisémites dans les cortèges et en dehors, notamment par la profanation de la stèle de Simone Veil.. Pourquoi le nie-t-il, alors que c'est l'évidence même ?
D'ailleurs,
quelques jours plus tard lors de l'Université d'été de la LFI, le même proclame en contradictions avec ses propos précédents" Nous
en avons assez de l'extrême-droite et des antisémites ! Fichez le camp
de nos manifs. Gardez vos pancartes pour vous-même."
On n'en a manifestement pas fini avec les contorsions, manipulations et provocations de Mélenchon dans ce domaine.
Ce discours doit être
fermement dénoncé et rejeté par tous les antiracistes et par toutes toutes les
forces de gauche, y compris bien sûr par les militantEs de la LFI.
Mise à jour du 9 juin 2021
Mélenchon doit retirer ses propos sur l'assassinat des enfants juifs par Merah et s’excuser.
Communiqué du Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes (RAAR)
Jean-Luc Mélenchon a déclaré dimanche 6 juin sur France Inter :
« Vous verrez que dans la dernière semaine de la campagne présidentielle, nous aurons un grave incident ou un meurtre. Cela a été Merah en 2012. Cela a été l’attentat la dernière semaine sur les Champs-Elysées. Avant, on avait eu Papy Voise dont plus personne n’a jamais entendu parler après. Tout ça, c’est écrit d’avance. Nous aurons le petit personnage sorti du chapeau. Nous aurons l’événement gravissime qui va, une fois de plus, permettre de montrer du doigt les musulmans et d’inventer une guerre civile. Voilà, c’est bateau tout ça. »
Donc, selon lui, l’assassinat de trois enfants juifs à l’école Ozar Hatorah ainsi que des militaires en 2012 par Merah était « écrit d’avance ».
Il fait la comparaison avec le fait divers de la présidentielle de 2002 (Papy Voise), qui n’a rien à voir.
Au-delà du complotisme évident, c’est une sous-estimation totale de la gravité de l’assassinat, pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, d’enfants tués parce que Juifs.
Ce n’est pas le premier dérapage de Jean-Luc Mélenchon dans ce domaine.
En 2019 il déclarait qu’il fallait refuser la « génuflexion » devant les « oukases » du CRIF.
En juillet 2020, il disait que Jésus avait été mis sur la croix « par ses propres compatriotes », reprenant ainsi le plus vieux poncif antisémite.
Le RAAR (Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les
Racismes) exige solennellement de Jean-Luc Mélenchon qu’il retire ses
propos, s’en excuse et déclare explicitement qu’il ne considère pas les
crimes de Merah comme une action inspirée par on ne sait quel complot,
mais comme un attentat antisémite.
Mélenchon répond à une journaliste BFM qui lui demande si les forces de police doivent rester passives comme Jésus et déclare «Je ne sais pas si Jésus était sur la Croix, je sais qui l’y a mis paraît-il, mais ce sont ses propres compatriotes».
Celui qui se réclame du combat laïc reprend ainsi un thème antisémite particulièrement choquant, d'origine religieuse .
La reprise de ce mythe par le dirigeant de la LFI représente à la fois une aberration et un scandale.
Le cancer de l'antisémitisme à gauche poursuit ses méfaits. Après avoir dévoré la gauche britannique en raison de la politique de Corbyn (voir ci-dessous), il est maintenant relayé par Jean-Luc Mélenchon.
Manifestation contre l'antisémitisme au sein du Labour
Il attribue ainsi aux "communautaristes" juifs britanniques la défaite de la gauche. Sa critique violente et injurieuse à l’encontre de Corbyn, qu'il portait aux nues précédemment, est notamment que ce dernier se serait trop excusé face aux accusations d’antisémitisme dans le Labour.
Ces excuses auraient découragé "l'électorat populaire", ainsi désigné lui-même comme antisémite. Selon Mélenchon, ces mises en cause sont uniquement issues d’un complot du premier ministre israélien Netanyahou et de ses relais en Grande-Bretagne. Plutôt que de se pencher sur ce grave problème qui a touché le Labour depuis plusieurs années, comme mentionné dès 2016 ici, il choisit une explication complotiste et manipulatoire.
Il écrit: " Retraite à point, Europe allemande et néolibérale, capitalisme vert, génuflexion devant les ukases arrogante des communautaristes du CRIF : c’est non. Et non c’est non ».
En plein mouvement social sur les retraites, Mélenchon aligne ainsi le CRIF à côté de la retraite à points, dans une énumération à priori incohérente.
Il renforce l’aspect conspirationniste de son propos qui prend la dimension d’un « complot juif » international organisé afin de peser sur les scrutins et sur la démocratie en France, Grande-Bretagne et sans doute dans bien d'autres pays, selon lui.
Quelques jours après avoir félicité Marine Le Pen pour son "humanisme" face à la réforme des retraites, Mélenchon franchit ainsi toutes les limites d'une politique de gauche.Il s’agit d’un choix délibéré de posture complotiste et de division. Mélenchon est en l’occurrence un acteur actif du poison antisémite qui a déjà fait tant de dégâts mortels dans la gauche et la société.
On est loin du quidam qui peste devant son ordinateur et relaye des propos racistes et antisémites.
Il ne s’agit pas non plus de déterminer si dans son for intérieur, Mélenchon est antisémite ou pas, comme le fait le journaliste Claude Askolovitch Ce dernier répond par immédiatement la négative, car " il le connaît" et choisit de mettre en avant des explications psychologiques et tenant au caractère de l’intéressé.
Il faut donc les combattre afin de faire reculer ce racisme mâtiné de complotisme, ingrédient qui permet de le faire circuler encore plus massivement.
Qui peut accepter une telle reprise de thèmes antisémites, qui placent les Juifs au centre de complots internationaux ? Rappelons que lorsque François Ruffin, député LFI, a congratulé l’antisémite et négationniste Etienne Chouard à propos du référendum RIC, de nombreuses voix se sont élevées et l’ont contraint à un recul, même si celui-ci a été partiel.
Ce n'est certes pas la première fois que Mélenchon tient des propos douteux dans ce domaine, comme nous le rappelons ci-dessous, mais cette fois-ci il s'agit d'une autre dimension qui relaye le thème antisémite fondateur du "complot juif" international .
La gauche, héritière et porteuse du combat contre l'antisémitisme depuis l'affaire Dreyfus, après avoir erré et hésité en la matière, doit absolument faire le ménage dans ses idées et son langage pour en bannir toute immondice de ce genre. Il en va de l'avenir du projet d'émancipation humaine.
Pour autant, il ne faut pas cacher ni oublier que, à plusieurs reprises, Jean-Luc Mélenchon a manifesté des ambiguïtés dans la lutte contre l'antisémitisme, en sous-estimant la gravité de propos qui en relevaient.
On constate aussi une tolérance inexcusable à l'égard de positions racistes antisémites au sein de partis de gauche, puisque des mesures ne sont prises que suite à des révélations et scandales, alors que la direction du Labour était bien alertée et informée des horreurs diffusées.
« Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir et nous allons tirer d’autres leçons. Nous voulons être l’exemple éclatant de l’antiracisme que le Parti travailliste devrait être », a déclaré McDonnell, dans une interview accordée à la BBC le 8 décembre, à 4 jours des élections.
Le dirigeant et ses partisans ont donc à nouveau rejeté l’accusation, affirmant que les travaillistes avaient fait un effort pour réprimer les antisémites.
Mais des documents du service de contrôle interne du parti et qui ont été rendus publics ont révélé le contraire: plus de 130 cas de membres du parti exprimant des opinions antisémites virulentes, y compris des appels à l’extermination des Juifs, et ayant été autorisés à rester dans le parti pendant des mois, voire des années, après que des plaintes aient été déposées contre eux. Corbyn s'est lui-même finalement excusé pour l'antisémitisme au sein de son parti lors d'une interview accordée à l'émission anglaise "This morning"."De toute évidence, je suis vraiment désolé pour tout ce qu'il s’est passé, mais je tiens à préciser que je suis en train de régler le problème", a-t-il répondu au présentateur Phillip Schofield.
Albert Herszkowicz pour MEMORIAL 98