vendredi 23 janvier 2015

Théories conspirationnistes sur les attentats : la responsabilité de ceux qui les construisent

Depuis les attentats, les médias se promènent à Grigny, à Creil, à Bobigny et tendent leurs micros à des jeunes qui répètent les mêmes théories conspirationnistes. Un choix géographique et social bien limité, qui permet ensuite tous les discours sur une France coupée en deux, les raisonnables d'un côté, les fous de l'autre.

Voici un titre du Point en 2012: " Mohammed Merah travaillait pour les RG".
L'article se fonde sur le fait que Merah avait une fiche S, or la fiche S est assez commune, elle vise aussi bien une partie d'activistes d'extrême-gauche que d'extrême-droite, que des militants nationalistes basques ou corses ou des militants de l'islam intégriste. C'est une fiche de surveillance accrue. Un article de Libération explique par exemple qu'au moins une vingtaine de militants du Bloc Identitaire en ont une, ce qui n'a rien à voir avec le fait de "travailler pour les RG", évidemment.

L'article vise aussi la famille des victimes: l'une d'elles est accusée implicitement de s'être ralliée à une omerta prétendue parce qu'elle a changé d'avocat .
Certes l'idée selon laquelle Merah travaillait pour les services secrets et s'est fait "manipuler" ou "piéger" est répandue dans les quartiers populaires....comme ailleurs, la différence étant qu'un môme de seize ans en général ne construit pas les discours de propagande, il les relaie. Et il n'a pas l'audience ni le statut social d'un journaliste du Point.


Depuis les derniers crimes, cet article est de nouveau partagé sur les réseaux sociaux, notamment par les propagandistes antisémites qui ne veulent pas se griller en diffusant uniquement des sites fascistes.

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