Félicien Kabuga, a comparu pour la première fois à La Haye le mercredi 11 novembre. Arrêté en France en mai
dernier, il est poursuivi pour sept chefs d’inculpation dont génocide et
complicité de génocide. Il a fait savoir par la voix de son avocat qu’il
plaiderait non coupable. Il avait tenté d'éviter sa comparution devant ce tribunal mais la Cour de Cassation a rejeté son recours. Il aurait du être jugé à Arusha en Tanzanie, mais son état de santé a déterminé une localisation plus proche
Félicien Kabuga ne reconnaît pas les crimes qui lui sont reprochés. Ce n’est pas une surprise. Il plaidera donc non coupable. Il était présent à l’audience mais s’est seulement exprimé brièvement au tout début de son habituelle voix faible, et pour confirmer qu’il comprenait la langue utilisée à l’audience ou en tout cas sa traduction.
Cette audience initiale ne signifie pas l’ouverture d’un procès, car pour cela, il faudra encore attendre des mois.
Le procureur Serge Brammertz et ses équipes travaillent encore à la mise à jour de l’acte d’accusation qui, tel qu’il a été lu à l’audience aujourd’hui, date de 2011, soit près de 10 ans. Une actualisation s’impose donc pour notamment tenir compte des témoins encore disponibles ou non, ou de nouveaux éléments qui auraient été découverts depuis.
Félicien Kabuga tente par tous les moyens d'échapper à la justice internationale.
Il a saisi a plus haute juridiction de l'ordre judiciaire français, la Cour de Cassation, après le feu vert donné le 3 juin par la cour d'appel de Paris à sa remise au Mécanisme pour les tribunaux internationaux (MTPI). Cette structure est chargée d'achever les travaux du Tribunal international pour le Rwanda ( TPIR) et siège à Arusha en Tanzanie. Ses avocats mettent en avant son état de santé. La décision sera annoncée le 30 septembre.
Un autre génocidaire présumé de haut niveau est recherché, après avoir lui aussi trouvé refuge en France.
Un mandat d'arrêt international contre Aloys Ntiwiragabo a été émis par le Rwanda. Après sept mois d'enquête, le journal Mediapart avait en effet retrouvé celui qui était à la tête du renseignement militaire à l'époque du génocide contre les Tutsi au Rwanda en 1994. Le parquet antiterroriste français a ouvert une enquête préliminaire pour "crimes contre l'humanité".
A cette occasion on a découvert les errements de l'administration française qui semble avoir accordé le statut de réfugié à des génocidaires présumés.
Avec nos amis et partenaires de l'association de rescapés du génocide Ibuka et le Collectif des parties civiles pour le Rwanda nous exigeons que les génocidaires présumés soient déférés devant la juridiction qui est mandatée pour cela.
MEMORIAL 98
Grande et bonne nouvelle: Félicien Kabuga, considéré comme le financier du génocide des Tutsis et l’un des principaux accusés encore recherchés par la justice internationale, a été arrêté le 16 mai. Cette arrestation survient un mois après la 26e commémoration du début du génocide
Selon le communiqué des autorités françaises, il faisait partie des
fugitifs les plus recherchés au monde.
Il a présidé la Radio génocidaire des Mille-Collines
les responsables de génocide peuvent être contraints de rendre des comptes, même vingt-six ans après leurs crimes, a commenté le procureur du Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux (MTPI)
Il présidait la Radio télévision des Mille-collines (RTLM), qui diffusait des appels aux meurtres des Tutsi et dont le rôle toxique fut extrêmement important.
Le génocide débute finalement le , immédiatement après que l'avion du président Habyarimana a été abattu, vers 20h30.
Radio Mille Collines diffuse des listes de personnes à exécuter dès 21h, montrant la radio était un instrument de la planification du génocide.
Au cours du génocide, la RTLM encourage sans cesse les tueries en indiquant les endroits où des Tutsi se cachent, donnant des noms de personnes à abattre, galvanisant les miliciens pour qu'ils attrapent et découpent les inyenzi et "remplissent les fosses". Inyenzi, un mot dans la langue commune locale kinyarwanda qui signifie « cafard », « cancrelat », est alors utilisé pour désigner les Tutsi.
ordonné aux employés de sa société […] d’importer un nombre impressionnant de machettes ( les armes du génocide) au Rwanda en 1993, avant de les faire distribuer en avril 1994 aux Interahamwe.
Le document ci-dessous montre le bon de transport de 987 cartons de machettes ( matchets) commandés par Kabunga
Réfugié en Suisse en juillet 1994 avant d’être expulsé, Félicien Kabuga avait ensuite temporairement rejoint Kinshasa en RDC. Il avait été signalé en juillet 1997 à Nairobi, où il avait échappé à une opération destinée à l’arrêter, puis à une autre en 2003,
Graves interrogations sur le séjour de Kabuga en France: qui l'a protégé?
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