lundi 27 octobre 2014

Et si on s'interrogeait sur nos sociétés, où on ne parle des gens dans la merde que s'ils tuent au nom du djihad ?

Face à aux attaques contre le parlement à Ottawa (Canada), la presse s'interroge sur le passé, le parcours, les motivations du tireur. Comme dans cet article du Monde, qui titre Terroriste ou déséquilibré, la personnalité trouble du tireur d'Ottawa.
Ne pas justifier le passage à l'acte terroriste par des causes sociales, cela ne veut pas dire nier leur existence.
Peut-être que le "tireur d'Ottawa" aurait tiré quand même, si quelques années auparavant au lieu de supplier la justice de l'emprisonner pour qu'il puisse sortir de la dépendance au crack, il avait été aidé et pris en charge correctement.
Peut-être qu'il aurait quand même quitté la mosquée de lui même, et serait quand même tombé dans l'intégrisme, si cette même mosquée n'avait pas fermé le local où il dormait parce qu'il était SDF.
Peut-être, comme d'autres , aurait-il décidé de tuer, même s'il avait eu un appartement au lieu d'être SDF
Peut-être que dans des sociétés plus solidaires, plus réconfortantes, il y aurait de toute façon des tireurs fous, et des intégristes, et d'autres formes d'horreur.
Peut-être. En attendant, il y a quelque chose de sérieusement détraqué dans nos sociétés pour que tant de gens soient dans une merde aussi noire, aussi seuls et abandonnés, et qu'on en parle uniquement s'ils tuent au nom du djihadisme.

"(...) avant d'être destruction de cette société de l'extérieur, la perspective du djihad est d'abord destruction du soi, volonté d'effacement par le vide de tout ce qu'on a pu être auparavant. La plupart de ces jeunes décrivent avec minutie la vente de leurs maigres bien matériels, l'abandon de leur
emploi, du domicile familial, la rupture du lien avecl'épouse, avec la fratrie, le vidage du compte en banque. Cette description est accompagnée d'une insistance marquée sur la réaction d'incompréhension et de refus de l'entourage, réaction interprétée comme un élément de plus validant la justesse du choix effectué. Or ce processus de désaffiliation volontaire ressemble trait pour trait à celui des jeunes usagers d'héroïne. Dans ce dernier cas les parents et les proches perçoivent un comportement addictif absolument négatif et destructeur, alors que l'autdestruction est revendiquée par celui qui la vit comme
un choix volontaire et porteur de sens"

Extrait de l'article du blog Memorial98.org : D'où viennent les jeunes djihadistes ?

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