Jeremy Corbyn, dirigeant du Labour
Mise à jour du 31 mai 2017:
A quelques jours des élections générales en Grande-Bretagne, un an après le Brexit marqué par des attaques racistes, une journaliste qui interviewe Jeremy Corbin subit des attaques antisémites. Emma Barnett de la chaîne 4 de la BBC a interrogé le 30 mai Corbyn qui n'a pas su répondre à une question sur le coût d'un programme de prise en charge d'enfants. Suite à cela, Barnett a subi un déluge de propos antisémites sur les réseaux sociaux, ce qui a provoqué un important scandale. Corbyn s'en excusé et a condamné ces attaques. Cet épisode montre l'enracinement des réactions antisémites dans la gauche britannique (voir ci-dessous) et la faiblesse des mesures réelles de la direction du Labour face à ce cancer.
MEMORIAL 98
Actualisation 30 avril:
Enfin une prise de conscience?
Le chef du Parti travailliste britannique Jeremy Corbyn a déclaré vendredi 29 avril qu'il allait ouvrir une enquête indépendante sur les allégations d'antisémitisme au sein de son propre parti, dirigée par Shami Chakrabarti, ancienne chef du groupe "Liberty" pour la promotion des droits de l'Homme.
Selon le journal britannique Guardian, Chakrabarti s'entretiendra avec des représentants de la communauté juive, ainsi qu'avec des représentants d'autres minorités au cours des deux prochains mois. Le but est de de proposer au parti un rapport qui inclura des moyens de combattre l'antisémitisme, ainsi que d'autres formes de préjugés.
A suivre avec attention.
Memorial 98
En Grande-Bretagne, nouvelle irruption antisémite à gauche, au prétexte de "combat antisioniste".
Des voix au sein du parti travailliste (Labour) s'inquiètent fréquemment d'une dérive antisémite de certains secteurs du parti. Ces derniers glissent en effet régulièrement d'une mise en cause légitime de la politique des gouvernements israéliens vers l'appel à la destruction d'Israël puis à la mise en cause des Juifs stigmatisés comme "sionistes" et à une banalisation des crimes nazis.
Cette fois-ci c'est le récidiviste Ken Livingstone, ancien maire de Londres, qui se manifeste à nouveau. Il a été suspendu jeudi 27 avril du Parti travailliste pour avoir déclaré que Hitler " soutenait le sionisme ..." Il dit ainsi: " ... Quand Hitler a gagné les élections en 1932, sa politique était que les juifs devraient être déplacés vers Israël. Il soutenait le sionisme avant de devenir fou et de finir par tuer six millions de juifs ».
Ainsi la Shoah ne serait qu’un accident inattendu, dû à la soudaine "folie" du dirigeant nazi .
Livingstone reprend ainsi les formules négationnistes les plus extrêmes, qui englobent la nazisme et ses chefs dans le "complot sioniste" et nient les projets antisémites inscrits dans la substance même du nazisme.
Le même Livingstone avait comparé en 2005 un journaliste juif à « un gardien de camp de concentration » et commis d'autres déclarations antisémites.
Le contexte dans lequel Livingstone a tenu ces propos montre clairement qu'il s'agit pour lui d'utiliser une diversion antisémite et négationniste, sous prétexte de "débat historique". Il prétendait se porter au secours d'une députée travailliste, Naz Shah, suspendue le 27 avril de participation aux instances du Labour Party par Jeremy Corbyn qui le préside, pour avoir posté en 2014 des commentaires antisémites.
Avant qu'elle ne soit élue, Naz Shah avait partagé sur Facebook un montage montrant l'État d'Israël incrusté dans une carte des États-Unis sous le titre : « Solution pour le conflit israélo-palestinien : relocalisez Israël aux États-Unis », suivi du commentaire : « problème résolu ».
Le montage ajoutait notamment que : «
les prix du pétrole vont baisser, l’inflation va baisser, le monde
entier sera heureux ».
Shah ajoutait : « Vous économisez 3 milliards de livres de
frais bancaires que vous transférez chaque année » Elle avait également posté un commentaire parfaitement négationniste disant : « N'oubliez jamais que tout ce que Hitler a fait en Allemagne était légal. »
Livingstone a tenté de la défendre en justifiant que: « ses remarques étaient exagérées, mais elle n'est pas antisémite ». Or Naz Shah a elle-même reconnu que ses propos étaient choquants. Elle a présenté des excuses à la Chambre des communes en disant: « J’accepte et je comprends que les mots que j'ai utilisé ont bouleversé et blessé la communauté juive et je le regrette profondément. L’antisémitisme est du racisme, point final"
Mais il apparaît déjà que Naz Shah a également publié d'autres déclarations antisémites, non incluses dans sa mise au point. Il s'agit notamment d'un tweet en août 2014, avec un lien vers un blog qui
revendique que le sionisme a été utilisé pour « encourager » les Juifs à
« exercer une influence politique au plus haut niveau de la fonction
publique ».
Les révélations britanniques sonnent comme un avertissement particulièrement grave, montrant une diffusion de thèses antisémites, complotistes et négationnistes, au motif de défendre la cause palestinienne. Cette dernière se trouve au contraire salie et affaiblie par la tonalité antisémite de ces "soutiens".
On constate aussi une tolérance inexcusable à l'égard de positions racistes antisémites au sein de partis de gauche, puisque des mesures ne sont prises que suite à des révélations et scandales, alors que la direction du Labour était bien alertée et informée des horreurs diffusées.
Après des scandales récents semblables au sein de la gauche en Espagne et en Grèce , un grand "ménage" et une
vigilance approfondie sont nécessaires afin de combattre ce fléau.
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