jeudi 19 septembre 2019

Soral condamné à nouveau pour antisémitisme : assez de protections, il doit exécuter ses peines.

    Mise à jour du 6 janvier 2021: bonne nouvelle judiciaire à Colmar 

Soral, relaxé en première instance( voir ci-dessous à la date du 12 janvier 2020), a été condamné mercredi par la Cour d’appel de Colmar à 150 jours-amende pour « injure publique » après avoir diffusé en 2019 sur internet un cliché de lui effectuant une « quenelle », selon l’arrêt  du tribunal

Infirmant partiellement le jugement prononcé le 10 janvier 2020 par le tribunal correctionnel de Colmar, la Cour l’a condamné pour « injure publique en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion » après la diffusion sur son compte Twitter et son site « Égalité et Réconciliation » d’une photo prise le 5 mai 2019 le montrant réalisant une « quenelle » devant le tribunal de Colmar.

La Cour d’appel a en revanche confirmé la relaxe pour « provocation à la haine » prononcée en première instance, faits pour lesquels Alain Bonnet, dit Soral, était également poursuivi.

Il devra verser « 150 jours-amende d’un montant unitaire de 150 euros », indique la Cour. En cas de défaut total ou partiel de paiement, il sera incarcéré pour une durée correspondant au nombre de jours-amende impayés.

La « quenelle » (bras tendu vers le bas et main opposée posée sur l’épaule) a été popularisée par Dieudonné, condamné à plusieurs reprises pour des déclarations antisémites, geste qu’il qualifiait « d’anti système ».

Pourtant, il est « notoire » que ce geste est « parfois un faux nez de l’antisémitisme », relève la Cour, qui rappelle que M. Soral a été condamné pour l’avoir fait au milieu du Mémorial de la Shoah de Berlin.

Elle note que, « dans l’esprit » de M. Soral, elle revêt donc une « signification antisémite ». Dès lors, en diffusant une photo de lui faisant une « quenelle » devant le palais de justice de Colmar, M. Soral entendait « persister et signer dans une provocation antisémite ».

« Nous somme satisfaits » par cette décision, a réagi l’avocat de la Licra, partie civile avec le Consistoire israélite du Haut-Rhin et SOS Racisme. « L’acte avait pour finalité d’injurier la communauté juive », a-t-il saluant « un arrêt bien motivé ».

Alain Soral a été condamné à une vingtaine de reprises, le plus souvent pour des infractions similaires. La Cour d’appel de Colmar a d’ailleurs rappelé ces multiples condamnations, relevant que les faits pour lesquels elle l’a condamné mercredi constituaient une « énième injure publique à caractère raciste » témoignant « d’une volonté de persister dans cette voie »

Malgré ses nombreuses condamnations, Soral n'a toujours pas effectué une seule des peines de prison auxquelles il a été condamné (voir ci-dessous). 

 Memorial 98

Mise à jour du 12 janvier 2020 

Le tribunal correctionnel de Colmar a relaxé vendredi 10 janvier Alain Soral, jugé pour avoir diffusé sur Internet un cliché de lui effectuant une « quenelle » sur les marches de ce tribunal. Les juges ont estimé que ce geste pouvant être assimilé à un salut nazi déguisé n’était pas, « dans ce contexte », antisémite.
Soral, était poursuivi pour « injure » et « incitation publique à la haine ou à la violence en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion ». Six mois de prison avec sursis, assortis d’une mise à l’épreuve, avait été requis lors du procès le 28 novembre.
« Un lieu non mémoriel »
Il avait diffusé sur Twitter et sur son site Internet Egalité et Réconciliation un cliché pris le 5 mai le montrant faisant une « quenelle » devant le tribunal de grande instance de Colmar.
« Le tribunal a estimé que la diffusion (…) de la photographie (…) dans un lieu non mémoriel et sans lien avec la religion juive ne constitue pas les infractions » pour lesquelles M. Soral était poursuivi, a précisé la procureure de la République de Colmar, Catherine Sorita-Minard.
Il avait déjà été condamné pour une « quenelle » réalisée dans contexte différent : le 18 février 2016, la cour d’appel de Paris l’avait condamné à 5 000 euros d’amende pour avoir fait ce geste au Mémorial de la Shoah de Berlin.
Précédentes condamnations
Sur son site, Soral, venu en Alsace pour une conférence, avait accompagné la photo prise à Colmar d’un texte évoquant le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) et la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA).
Le tribunal a estimé que ces associations n’étaient « pas clairement citées ou visées à raison de leur engagement, mais davantage à raison de leur prise de position quant à l’exécution d’une décision de justice » passée concernant l’essayiste, poursuit la procureure qui ajoute qu’elle « va analyser » le jugement avant de décider d’un éventuel appel.
« Nous contestons cette décision et comptons sur un appel du parquet », a réagi  Me Thierry Cahn, l’avocat du Consistoire israélite du Haut-Rhin, l’une des parties civiles. « Compte tenu du personnage et de ses précédentes condamnations (…) la matérialité de l’infraction est constituée », a-t-il estimé.


2 octobre 2019: nouvelle condamnation
Soral de nouveau condamné à de la prison ferme, ce 2 octobre à Paris, cette fois à une peine d'un an pour avoir qualifié le Panthéon de «déchetterie casher» dans une vidéo sur son site. 
La même question revient : quand ce multi-récidiviste purgera-t-il enfin ses peines?

Soral a été reconnu coupable d'injure publique antisémite et de provocation à la discrimination, la haine ou à la violence envers les Juifs. Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet, dénonçant sa «haine obsessionnelle persistante» et «sans la moindre inhibition» envers les juifs. Alain Soral ne recule pas «devant le fait de salir et de poursuivre par-delà la mort» les victimes du nazisme, «par le choix de ses mots qui sont la prolongation d'actes de mort et qui sont en eux-mêmes actes de haine et de provocation», a estimé le tribunal dans sa décision. 
Les juges ont également dénoncé le fait qu'il cible un jeune public par le biais de son site «Égalité et réconciliation», cherchant «à en imposer sur la base d'un vernis de culture prétendument ''sérieuse'', et à recruter pour son officine du même nom.
«On a toute la famille Veil qui vient d'y rentrer, et puis là ils veulent peut-être presque nous mettre Lanzmann» (ancien résistant et réalisateur du documentaire Shoah), «c'est une véritable déchetterie casher», avait déclaré Soral dans une vidéo postée après l'inhumation de Simone Veil et de son époux Antoine au Panthéon, le 1er juillet 2018.
Le tribunal a également ordonné le retrait de la vidéo lorsque la condamnation sera définitive.
Lors de l'audience, son avocat Damien Viguier, lui-même déjà condamné pour complicité d' incitation à la haine ( voir ci-dessous) avait affirmé que «les propos de Soral sont de la provocation, pas des actes appelant à la violence».
MEMORIAL 98

Ce 19 septembre 2019 nouvelle condamnation de Soral à 18 mois de prison ferme. Exécutera-t-il enfin ses peines ou sera-t-il encore protégé par le procureur de Paris, comme pour sa peine précédente de un an ferme ?

Soral a été condamné ce jour à 18 mois de prison ferme et 6 mois avec sursis. Il s'agit cette fois d'un "rap antisémite" violent sous prétexte de "Gilets jaunes" 
Dans le clip de ce rap, une pancarte contenant le nom de Rothschild était jetée au feu. Des photos de Bernard-Henri Lévy, Jacques Attali ou encore Patrick Drahi étaient aussi envoyées au bûcher. Le rappeur appelait à « virer » Rothschild, Attali et BHL, les qualifiant de « parasites ».
Les associations qui avaient assigné ce néo-nazi se félicitent à juste tire du verdict. Elle évoquent également une "fin de l'impunité de Soral". ce n'est hélas pas le cas

En effet, à ce stade, malgré plusieurs condamnations à des peines fermes, dont une avec mandat de dépôt, il est toujours en liberté. C'est le résultat des manœuvres du procureur de Paris, Rémy Heitz, qui a rejeté et bloqué le mandat de dépôt décidé par le tribunal le 15 avril dernier ( voir ci dessous) .

L'actualité récente a montré à quel point l'activité antisémite et négationniste de Soral  joue depuis longtemps un rôle crucial dans l'élaboration et la diffusion de cette propagande haineuse. C'est le cas dans l'affaire Yann Moix, qui a longtemps coopéré avec lui ( voir ici )
                                              Soral avec Yann Moix et l'écrivain antisémite Nabe

C'est le cas également pour Tariq Ramadan qui ose comparer son propre sort à celui du capitaine Dreyfus ( voir ici) . Or il a coopéré avec Soral et Dieudonné et a même défendu leur quenelle néo-nazie
                                      Tariq Ramadan avec Dieudonné et Soral

Soral doit enfin exécuter sa peine. Son impunité de fait bafoue la justice et encourage les antisémites, racistes et négationnistes à poursuivre leurs méfaits.

MEMORIAL 98

Qui protège Soral? Qui craint de mettre en œuvre la loi contre la contestation des crimes contre l'humanité?
Le 15 avril dernier, Soral était condamné à un an de prison ferme pour contestation de la Shoah et le tribunal y ajoutait un mandat  de dépôt. 
On s’attendait donc à ce qu’il soit rapidement appréhendé et emprisonné, en conséquence du mandat de dépôt.
 Ce dernier est particulièrement justifié chez un multirécidiviste, déjà condamné à un an de prison ferme en janvier 2019. Il s’agissait alors de sanctionner ses propos suivants : "Entre le peuple juif et le reste de l'humanité, le combat ne peut être que génocidaire et total..." (voir ci-dessous pour ses différentes condamnations). Il a encore sévi récemment à propos des attentats dans les mosquées de Christchurch

Mais cela ne sera pas le cas tout de suite: le parquet de Paris a interjeté appel du mandat d’arrêt et refuse de l'exécuter, alors même que cet appel n'est pas suspensif.
Déjà lors du procès, le parquet avait réclamé seulement six mois de prison ferme. La 13chambre du tribunal de grande instance de Paris avait doublé cette peine, en raison de la gravité de la contestation de l’existence de la Shoah.

A l’origine de cette décision de justice, la publication sur  le site de  Soral « Égalité et réconciliation, » en novembre 2017, de la plaidoirie de son avocat, Damien Viguier – également condamné, ce lundi, à 5 000 euros d’amende pour complicité –, dans une autre affaire datant d’avril 2016. Viguier est également un conférencier du groupe de Soral

Soral avait alors mis en ligne sur son site un dessin représentant une fausse « une »  titrée « Chutzpah Hebdo » et illustrée par le visage de Charlie Chaplin posant une question, dans une bulle, « Shoah où t’es ? », en référence à la Une nauséabonde de Charlie Hebdo après les attentats de Bruxelles, « Papa où t’es ? » qui faisait référence au génocide des Tutsi et au chanteur Stromae.


En toile de fond, une étoile de David, une chaussure, une perruque, une lampe et un savon. Le terme Chutzpah (qui signifie « insolence » en hébreu et yiddish) est clairement antisémite dans ce contexte, car il induit que les Juifs ont l’insolence de mettre en avant le génocide dont ils ont été victimes.

« Propagande de guerre »

« Chaussure et cheveux (de Juifs exterminés NDLR) font référence aux lieux de mémoire organisés comme des lieux de pèlerinage. On y met en scène des amoncellements de ces objets, afin de frapper les imaginations », avait plaidé Me Viguier en 2017 faisant référence au camp d’Auschwitz. « La coupe des cheveux se pratique dans tous les lieux de concentration et s’explique par l’hygiène », avait-il ajouté avant de citer le négationniste Robert Faurisson. ».
Pour cette publication négationniste, Alain Soral a par ailleurs été définitivement condamné le 26 mars, après le rejet de son pourvoi en cassation, à payer une amende de 10 000 euros avec possibilité d’emprisonnement en cas de non-paiement.
Le site de Soral et toute son activité représentent un concentré de haine antisémite, de négationnisme, d'homophobie et de sexisme ( voir les références à la fin de l'article). 

Il faut rappeler l’horreur antisémite de ses gestes de profanation : il s'était fait photographier, en 2013, en train de faire le geste de la "quenelle", soit un salut nazi, au Mémorial de la Shoah à Berlin.

 

Le procureur de Paris, chef du Parquettente de justifier sa décision par l’argutie judiciaire suivante :
« Alain Soral a été condamné pour une infraction prévue par l’article 24 bis de la loi du 29 juillet 1881 sur la presse à la peine d’un an de prison par le tribunal correctionnel qui a décerné mandat d’arrêt à son encontre sur le fondement de l’article 465 du code de procédure pénale. L’article 465 vise expressément les délits de droit commun et les délits d’ordre militaire. Le mandat d’arrêt décerné étant dépourvu de base légale, je vous confirme que le parquet a interjeté appel de la décision sur le mandat d’arrêt (appel limité à la délivrance par le tribunal du mandat d’arrêt et ne concernant pas la peine d’un an de prison) »,
Or le procureur n’a pas à décider si une décision de justice doit être appliquée ou non, surtout quand il s'agit de contestation de crime contre l'humanité, selon la loi . Ce procureur semble réticent à l'idée de mettre en application cette loi de 1990, dite loi Gayssot, qui pénalise la contestation de crimes contre l'humanité dont la Shoah. C'est une loi équivalente que demandent les associations arméniennes afin de combattre le négationnisme à propos du génocide de 1915.
Le négationnisme est mis en place par les génocidaires eux mêmes et constitue, avec l’impunité des bourreaux,  une incitation à de nouveaux massacres.
Le but des génocidaires, en tout temps et en tout lieu, ne consiste pas seulement à assassiner les vivants, mais aussi à nier à tout jamais leur existence.

C’est pour cette raison que les négationnismes sont consubstantiels aux génocides. En niant, il ne s’agit pas seulement d’une tentative faite par les assassins pour échapper aux conséquences de leurs crimes. Au même titre que les massacres physiques de masse, la négation est au service du but final : effacer de l’histoire et de l’humanité une partie des hommes et des femmes qui la constituent.

Dans un communiqué commun SOS Racisme, LICRA, MRAP, J’Accuse, UEJF déclarent à juste titre
« Le mandat d’arrêt contre Alain Soral doit être exécuté d’urgence !
Les associations antiracistes demandent de toute urgence au Procureur de la République de mettre à exécution le mandat d’arrêt décerné contre Alain SORAL pour contestation de crime contre l’humanité le 15 avril 2019.
Depuis 10 jours, l’antisémite Alain SORAL est sous le coup d’un mandat d’arrêt par décision de la 13ème chambre correctionnelle du TGI de Paris à la suite de sa condamnation pour contestation de crimes contre l’Humanité.
A ce jour, la justice n’a toujours pas exécuté la décision.
Pire encore, nous avons appris que le Parquet de Paris avait décidé de faire appel de ce mandat d’arrêt au motif qu’il ne respecterait pas les dispositions du code de procédure pénale sur le mandat d’arrêt.
Cette décision d’appel est un scandale inédit et renvoie à nos concitoyens l’idée que la condamnation de l’antisémitisme et du racisme en France n’est jamais appliquée dans les faits.
Ce d’autant que seuls les délits politiques sont exclus des dispositions relatives au mandat d’arrêt. La contestation de crime contre l’humanité n’est et ne pourra jamais être considérée comme un délit politique.
Nous demandons que soit mis fin à ce double scandale qui voit une décision de justice demeurée inappliquée et même contestée par l’autorité de poursuite qui se retrouve à défendre les intérêts de SORAL plutôt que la société.
Cet appel n’étant pas suspensif, nous demandons l’exécution immédiate de la décision de justice rendue contre Alain SORAL et le désistement de l’appel interjeté par le Parquet pour des raisons politiques.
Alain SORAL tiendra le 4 mai au vu et au su de tout le monde une conférence publique à Mulhouse. Nous demandons au Procureur de la République de Mulhouse de faire procéder à l’arrestation d’Alain SORAL conformément au jugement et à la Loi. »

Autres condamnations récentes de Soral:
 
17 janvier 2019 Le néo-nazi Soral enfin condamné à une peine de prison ferme d'un an pour ses insultes à l'encontre d'une magistrate et pour des propos appelant au génocide des Juifs; il avait ainsi écrit sur son site" Égalité et Réconciliation"  :
"Entre le peuple juif et le reste de l'humanité, le combat ne peut être que génocidaire et total..."
"Les Juifs sont dominateurs, manipulateurs et haineux..."  

Ceux qui soutiennent la "liberté d'expression" de ce propagateur multirécidiviste de haine homicide (voir ci-dessous) se rendent complices de ses appels aux meurtre. 

Ceux qui comme Étienne Chouard, justifient et excusent Soral se font avec lui propagateurs de l'antisémitisme exterminateur. La caution apportée à Chouard par le député LFI François Ruffin constitue une très lourde faute.

Alors que le néo-nazi prétend soutenir les Gilets Jaunes et organise un meeting de toute la racaille antisémite de ce pays le 19 janvier, nous répétons: la place de Soral est en prison.


Pour ce qui représente sans doute une des profanations les pires de sa carrière d'antisémite et de "national-socialiste" revendiqué, Soral a été condamné le 12 mai 2015 à une amende de 10000 Euros pour injures à caractère racial (amende réduite ensuite à 5000 Euros en appel) et 14.001 euros de dommages et intérêts au profit des sept associations qui s'étaient constituées parties civile.

Il faut rappeler l’horreur antisémite de son  geste: il s'était fait photographier, en 2013, en train de faire le geste de la "quenelle", soit un salut nazi, au Mémorial de la Shoah (ci-dessous) à Berlin.
La quenelle n'est pas seulement un "salut nazi inversé" ou pire encore d'un geste " contestataire”. Il s'agit en fait d'un salut néo­nazi tout court, la différence avec le salut nazi classique réside avant tout dans le regard de la société qui le reçoit. Or aujourd'hui, une partie de notre société ne perçoit plus l'antisémitisme comme tel. Il faut une croix gammée, un appel ouvert à mettre les gens dans les chambres à gaz, une référence appuyée au nazisme historique, pour avoir encore un minimum de réaction.
A l'audience le 12 mars dernier, Soral avait soutenu que cette photo n'était pas destinée à circuler "au-delà d'un cercle d'amis". 

Quant au geste de la quenelle, inventé par son ami Dieudonné, Alain Soral a soutenu l'avoir d'abord fait en signe de ralliement au "fist-fucking", car le Mémorial serait selon lui  devenu  un lieu de rendez-vous homosexuel. On retrouve les thématiques habituelles développées par le duo nazi, dont un exemple récent montre l’escalade dans l'abjection.

D'ailleurs Soral a été aussi condamné aujourd'hui à 4000 euros d'amende pour des propos tenus dans un livre dont il est co-auteur avec Eric Naulleau. Liant homosexualité et pédophilie, il avait cité le nom de Pierre Bergé. Connu pour son homosexualité, l'homme d'affaires l'avait fort justement fait citer en justice. Outre l'amende, le tribunal correctionnel a condamné Alain Soral a verser à Pierre Bergé 10.000 euros de dommages et intérêts pour" diffamation publique en raison de l'orientation sexuelle". Eric Naulleau, compère de Zemmour et  co-auteur de ce livre d'échanges, échappe à toute condamnation.

Au-delà de cette interprétation "privée", Soral avait ajouté à l'audience  une interprétation "publique". La "quenelle" constituerait '"un geste d'insoumission envers les manipulateurs sionistes de la Shoah". Il répétait ainsi la ligne de défense de tous les négationnistes, dont Robert Faurisson, invité d'honneur des meetings-spectacles de Dieudonné depuis 2008. 

Trois anciens déportés juifs, présents à l'audience et cités comme témoins, lui avaient opposé leur indignation. "Je n'aurais jamais pensé que quelqu'un dans ce lieu puisse faire autre chose que de penser, de se recueillir", avait notamment dit Isabelle Choko, 86 ans,  qui fut déportée au camp d'Auschwitz-Birkenau.

Le tribunal correctionnel donc a rejeté les arguties de Soral, en établissant le caractère antisémite de son geste selon les termes suivants:
«La personnalité même d'Alain Bonnet, dit Soral, telle que perceptible dans ses écrits ou prises de position publiques antérieurs, fragilise, pour ne pas dire prive de toute portée, ses dénégations réitérées quant aux accusations d'antisémitisme dont il ferait injustement l'objet... Dès lors, la photographie «ne peut être perçue que comme une injure visant la communauté juive dans un de ses lieux les plus symboliques et les plus sacrés».

Le prétendu "dissident" n'est qu'un vulgaire antisémite qui devra un jour rendre justice de ses actes, bien au delà des maigres condamnations financières.


Quelques jours après avoir été invité par Poutine, le néo-nazi est condamné par le tribunal de Paris aujourd'hui 14 juin 2016 à 6 mois de prison avec sursis. Le tribunal considère qu'il y a de sa part "apologie de crimes de guerre et contre l'humanité" pour des propos abjects visant Beate et Serge Klarsfeld, regrettant qu'ils n’aient pas été exterminés par les nazis.
Le tribunal est allé au delà des réquisitions du procureur qui avait réclamé trois mois de prison avec sursis, jugeant les propos poursuivis "outrageants, insultants, non seulement pour les époux Klarsfeld mais aussi pour les enfants des déportés et toutes les victimes de l'Allemagne nazie". "C'est un message clairement antisémite", avait dénoncé le procureur.
Soral échappe encore néanmoins à de la prison ferme. 

Soral, businessman de la haine et responsable d'actes antisémites

Comme son acolyte Dieudonné, Soral, démagogue enragé, est  un profiteur cupide prêt à tout pour faire prospérer son commerce de la haine. Mais il porte surtout un  très lourde responsabilité dans le développement des actes antisémites de ces dernières années dans le pays. Son incessante propagande haineuse crée le terreau d'où naissent les violences et profanations qui se multiplient dans une spirale constante.
Sa place est en prison.
Mise à jour 

MEMORIAL 98 

Articles et dossiers supplémentaires de Memorial 98 concernant Soral ( et Dieudonné) ci-dessous sur ce site et sur www.memorial98.org :

Face à la liste antisémite de Dieudonné, Soral et Gouasmi.

Dieudonné, Faurisson, Le Pen : décryptage. 

Dans ce dossier sur le "détail" des chambres à gaz http://www.memorial98.org/article-19187964.html 

extrait concernant la surenchère de Soral sur les propos de Jean-Marie Le Pen:

"Par contre Alain Soral, en posture d'idéologue, porte-parole du prétendu « lepénisme de gauche », ami et mentor de Dieudonné, en rajoute dans l'antisémitisme violent et déclare :

« ... Monsieur Le Pen a profondément tort, la chambre à gaz est tout sauf un point de détail, c'est même aujourd'hui, plus qu'hier encore, la religion, le dogme autour duquel tourne toute l'époque contemporaine. Dans l'ordre du sacrifice fondateur, la chambre à gaz a remplacé la croix du christ...
... Aujourd'hui, dans ce climat de judéomanie délirante - une judéomanie délirante et suspecte qui tient plus de l'esprit de la Collaboration que du combat pour le bien et l'amour des hommes - plus les souffrances de la guerre s'éloignent, plus c'est la seconde guerre mondiale toute entière qui devient un détail de la chambre à gaz !... »"

  
MEMORIAL 98

mardi 17 septembre 2019

Macron, à droite toute, s'en prend à la santé des demandeurs d'asile



 
"L'immigration est une chance ... ça ne devrait pas inquiéter la population française . Déclaration d'Emmanuel Macron, alors candidat à l’élection présidentielle, le 2 mars 2017"
Quelques semaines plus tard il était élu face à Marine Le Pen car des millions de personnes s'étaient mobilisées afin de battre la candidate du Front National ( ci-dessous notre contribution de l'époque )

Cela rend d'autant plus scandaleuse sa volte-face qui revient à légitimer les thèses de l'extrême-droite et de plus à stigmatiser les couches populaires qui en seraient porteuses. 

Macron veut durcir encore la politique gouvernementale en matière d’immigration et d’asile. Comme souvent dans ce cas le prétexte avancé est celui de l’influence du Rassemblement national dans les milieux populaires. 
Lors de la réunion de la majorité LREM du 16 septembre, il a  ainsi déclaré:   "Nous n'avons pas le droit de ne pas regarder ce sujet (de l'immigration) en face", adoptant une ligne beaucoup plus dure sur ce sujet alors que jusqu'ici il défendait  le droit d'asile. "Je crois en notre droit d’asile, mais il est détourné de sa finalité par des réseaux, des gens qui manipulent. Si nous ne le regardons pas en face, nous le subirons. Cela donne quoi ? Des quartiers ou le nombre de mineurs non accompagnés explose", a-t-il averti, selon un participant.
Selon lui, "la question est de savoir si nous voulons être un parti bourgeois ou pas. Les bourgeois n'ont pas de problème avec cela: ils ne la croisent pas. Les classes populaires vivent avec", a-t-il souligné.
"La gauche n’a pas voulu regarder ce problème pendant des décennies. Les classes populaires ont donc migré vers l’extrême droite. On est comme les trois petits singes: on ne veut pas regarder".
"Vous n'avez qu'un opposant sur le terrain: c'est le Front national (devenu Rassemblement national, ndlr). Il faut confirmer cette opposition car ce sont les Français qui l'ont choisie. Il y a deux projets : celui du repli, faire peur ou bâtir une solution ouverte mais pas naïve", a-t-il conclu.
Ainsi celui qui apparaît comme le « président des riches », après avoir démonté l'ISF et baissé la fiscalité sur les revenus financiers, a recours à la démagogie la plus nauséabonde afin de justifier son choix de s’en prendre aux plus faibles et de les désigner comme cibles de la vindicte prétendument "populaire" .
Celui qui a accumulé les déclarations les plus méprisantes à l’égard des salarié.e.s  et personnes sans emploi ( "le pognon de dingue des aides sociales" ) se présente tout à coup comme voulant rompre avec les «  bourgeois ». Et pour cela il choisit non pas  une politique sociale mais le recours à la xénophobie censée le réconcilier avec le « peuple »  qu’il méprise tant.
Pour Macron, les pauvres sont débiles, illettrés et porteurs du virus fasciste.
Il avait déjà tenté ce type de diversion au moment du "grand débat" qu'il avait lancé en décembre 2018, pour faire face au mouvement des Gilets jaunes. A la surprise générale il avait mentionné l'immigration comme un thème central de ce débat, alors que ce sujet n'apparaissait nulle part dans les revendications et manifestations. Il avait d'ailleurs dû reculer sur ce thème, qui avait été abandonné. 
Sa fréquentation assidue de son prédécesseur Sarkozy  a sans doute une part dans ce tournant. L’ancien président, qui a sans cesse légitimé les thèmes du FN/RN et  créé un ministère de l’immigration et de l’identité nationale discourt partout sur le danger de l’immigration africaine et se réclame lui aussi du peuple, en déclarant « Le peuple dit: On ne peut pas accueillir toute l'immigration. Et c'est vrai »
La récente lune de miel de Macron avec Poutine joue également dans ce sens. Ce dernier, qui soutient tous les partis d’extrême-droite en Europe attaque frontalement sur le thème des migrants« qui peuvent tuer, piller et violer en toute impunité parce que leurs droits doivent être protégés », en qualifiant d’« erreur monumentale » la décision prise en 2015 par la chancelière allemande, Angela Merkel d’accueillir un million de réfugiés du Moyen-Orient, en majorité des Syriens. 

Un exemple immédiat de ce que signifie le tournant de Macron: intox raciste et sexiste sur les "prothèses mammaires" par le délégué général du parti présidentiel.

L’aide médicale d’État, créée en 2000 permet aux étrangers sans papiers ces, de bénéficier de soins médicaux pris en charge. C’est une mesure élémentaire d’humanité et également de santé publique. Elle est la cible permanente de la droite et de l’extrême-droite qui y voient une occasion facile de  taper sur les migrants et de faire croire qu’on peut ainsi économiser des sommes importantes.

Ainsi en juin 2018, le Sénat, a majorité de droite, voulait transformer l'aide médicale d'Etat, en une "aide médicale d'urgence" lors de l'examen du projet de loi asile et immigration. Agnès Buzyn avait alors protesté en déclarant :
 "L'amendement du Sénat réservant l'AME aux soins urgents est contraire à une politique de santé publique responsable visant à soigner le plus vite possible. Il ne peut aboutir qu'à l'engorgement des urgences, augmenter le coût des soins et favoriser l'émergence de maladies contagieuses", 
Or Stanislas Guérini, délégué général de La République en marche, député de Paris, membre du noyau fondateur de En Marche, très proche de Macron  a lancé une offensive sous forme de « fake news » à propos de prothèses mammaires prétendument remboursées par l’AME, dans le cadre d’opérations esthétiques. Interrogésur CNews, il déclarait : Il y aura un rapport sur l’AME dans peu de temps. J’entends qu’il puisse y avoir des abus d’utilisation de l’AME pour financer des prothèses mammaires. Là, on voit bien qu’on n’est pas dans une situation d’urgence. S’il y a des abus… Il faut être précis, eh bien nous corrigerons ces abus», explique-t-il. 

Pourtant, la ministre de la Santé Agnès Buzyn, interrogée le lendemain de cette déclaration explique ne pas savoir pourquoi Stanislas Guérini a «pris cet exemple». «Je n’ai aucune information particulière. […] Il y a toujours un travail pour lutter contre la fraude mais pas particulièrement les prothèses mammaires, je ne sais pas, je n’ai pas eu le temps de vérifier, et en tous les cas ça ne m’a pas été rapporté», ajoute-t-elle. 

La Caisse nationale d’assurance maladie explique que «les soins médicaux et hospitaliers sont pris en charge à 100%, dans la limite des tarifs de la Sécurité sociale, pour les frais d’hospitalisation et d’intervention chirurgicale», dans le cadre de l’AME. L’AME ne rembourse en fait que les prothèses mammaires prescrites pour raisons médicales. Cela comprend les implants mammaires «posés initialement au motif d’une chirurgie réparatrice pour raisons médicales», donc après un cancer, par exemple, ou dans certains cas de malformation mammaire. Mais en aucun cas pour des raisons esthétiques.
C’est donc par une campagne de mensonges sexistes et racistes à l’encontre des femmes victimes de cancers du sein qu’a été lancée l’offensive politique de Macron et de ses proches. Cela augure de mesures et de discours particulièrement mensongers et répressifs, aggravant le caractère délétère de la loi Collomb.

Face à cette agression, il y a une nécessité urgente de mise en place d’un large front des associations de défense, des syndicats et partis ainsi que de toutes les personnes qui se préoccupent du sort des réfugiés et migrants  

MEMORIAL 98 
4 décembre 2019
A l'approche du mouvement social contre la réforme des retraites, le chef du parti macroniste, Stanislas Guérini, délégué général de LREM, multiplie les dénonciations contre la gauche qui défilerait avec l'extrême-droite en soutien aux grévistes. C'est le même qui a lancé l'intox raciste sur les prothèses mammaires à visée esthétique prétendument remboursées par l'aide médicale d’État ( voir ci-dessous)

13 novembre: la députée LREM Jennifer de Temmerman quitte le groupe parlementaire macroniste en protestation contre les mesures restreignant les droits à la santé pour les demandeurs d'asile et migrants, comme elle l'explique dans la lettre ci-dessous


5 novembre: nouvelle escalade de Macron et de son gouvernement

Édouard Philippe sort le grand jeu en annonçant un ensemble de mesures restrictives et répressives. Les principales touchent  les droits basiques à la santé et au regroupement familial. Il s'agit d' imposer un délai de carence de trois mois aux demandeurs d'asile, avant d'accéder à la Protection universelle maladie (Puma). Aujourd'hui, ils peuvent demander à bénéficier de cette protection sociale de base dès l'enregistrement de leur demande d'asile. Ce retard apporté aux soins représente une mesure cruelle et totalement contraire aux principes de la santé publique.
En s'attaquant au regroupement familial, le pouvoir reprend un domaine qui sert depuis longtemps de thème d'agitation au FN/RN: Marine Le Pen réclame un référendum afin de le supprimer 
La droite LR est en voie d'alignement suivant en cela la ligne de Sarkozy puis de Wauquiez ( voir ci-dessous à la date du 7 octobre).
Il en de même pour les "quotas d'immigration". L'usage de ce terme a pour fonction de recycler la politique de Sarkozy. Ce dernier semble obséder Macron qui lui témoigne une attention permanente ( voir ci-dessous) 

Face à cette offensive démagogique qui ouvre un boulevard au RN, une riposte d'ampleur est urgente. Elle doit rassembler dans des manifestations de rue les syndicats, associations et tous ceux et celles qui ne veulent pas que continue à se développer un climat de discrimination généralisée

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Emmanuel Macron choisit le média d'extrême-droite Valeurs Actuelles pour parler d'immigration et d'Islam. Ce média est coutumier des couvertures et articles les plus nauséabonds dans ce domaine. Il a été condamné en décembre 2015 pour provocation à la discrimination et à la haine, comme sa vedette Zemmour.
C'est la première fois depuis Chirac qu'un président en exercice s'entretient avec un média d'extrême droite. C'est un message supplémentaire dans la ligne de sa dérive ciblant les migrants.
Quelques jours auparavant, Stanislas Guérini, délégué général de La République en marche, avait lancé un nouveau ballon d'essai en évoquant la création d'un secrétariat d’État à l'immigration comme lors des "années Sarkozy " selon ses propres termes 
On se souvient que la création d'un tel ministère, couplé à l"Identité nationale" avait symbolisé la politique xénophobe de Sarkozy. Ce dernier, qui a souvent légitimé les idées du FN/RN,  est très apprécié de Macron, qui multiplie les honneurs et marques de sympathie à son égard. 
A ce stade, le projet  de ministère ou de Haut commissariat est suspendu,  en raison notamment du désaveu que cela impliquerait à l'encontre de Castaner et de son administration. Mais il réapparaitra sans doute, à mesure que s'approfondira la calamiteuse politique macroniste. 
Il paraît que tout ceci traduit la volonté du locataire de l'Elysée d'installer son futur duel avec Marine Le Pen pour la présidentielle de 2022. Pour l'instant, il s'agit surtout d'énormes concessions à la propagande raciste de cette dernière. 

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 Mise à jour du 7 octobre: le regroupement familial à nouveau mis en cause.



Alors que va s'ouvrir à l'Assemblée nationale le débat sur l'immigration  voulu par Macron, il apparaît que ce dernier veut également s'attaquer au droit au regroupement familial des immigrés résidant régulièrement dans le pays.
Ce droit de vivre en famille est reconnu par de nombreuses conventions internationales. Il est néanmoins souvent entravé par la multiplication des obligations matérielles qui réduisent son autorisation. C'est pourquoi il n'a concerné que 12 000 époux et enfants d'immigrés en 2018, sur 90 000 autorisations de séjour pour raisons familiales. La majorité de ces autorisations concerne en fait des français qui font venir leur épouse. 
Malgré ce faible volume le regroupement familial sert depuis longtemps de thème d'agitation au FN/RN: Marine Le Pen réclame un référendum afin de le supprimer. La droite LR est en voie d'alignement suivant en cela la ligne de Sarkozy puis de Wauquiez.

C'est devant ce totem raciste que Macron veut s'incliner et entraîner avec lui les députés LREM, dont certains résistent (voir ci-dessous) 
#nelaissonspasfaire

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Mise à jour du 25 septembre 2019:
Emmanuel Macron ouvre une offensive globale contre les migrants et les demandeurs d'asile. Il offre un boulevard au RN en déclarant: 
 " On a une explosion des entrées qui sont liées au sujet sanitaire, avec des gens qui viennent pour se faire soigner en France. Ce sont des phénomènes qu'on doit regarder et auxquels on doit apporter une réponse..." ( voir ci-dessous sur les intox sexistes de Stanislas Guérini)

La députée LREM Delphine Bagarry ( ci-dessous) a réagit fortement au discours de Macron le 16 septembre.  Elle l'a commenté en ces termes

«J’avais l’impression d’écouter non pas l’homme de la campagne présidentielle mais un responsable du Front national», s’indigne la députée  qui se dit «choquée» par le contenu de ce discours.
Elle est maintenant convoquée et menacée par Stanislas Guérini, délégué général de LREM, qui a lancé l'intox sur les prothèses mammaires à visée esthétique prétendument remboursées par l'aide médicale d’État ( voir ci-dessous)
Cette députée fait partie d'un groupe de parlementaires qui a publié une déclaration s'opposant à la ligne de durcissement et d'exclusion prônée par Macron.


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