mercredi 29 octobre 2014

Commémoration du 76ème anniversaire de la Nuit de Cristal

Il y a 77 ans, le 9 novembre 1938, débutait dans toute l’Allemagne et en Autriche la « Nuit de Cristal ».  Durant cette attaque antisémite décidée par les chefs du parti nazi et perpétrée par leurs milices, entre 2000 et 2500 personnes allaient être assassinées, soit durant le pogrom lui-même, soit par la suite dans les camps de concentration où furent envoyés des milliers de Juifs arrêtés.  Des dizaines de synagogues furent profanées et incendiées.

 
Ce dimanche 9 novembre 2014, Memorial 98 vous propose de commémorer ce massacre planifié par les dirigeants nazis au plus haut sommet de l’État. Un massacre que les autorités françaises refusèrent  alors de condamner, au nom de leurs négociations avec l’Allemagne hitlérienne. La France fut ainsi  la seule grande démocratie à ne pas dénoncer à l'époque cette barbarie, malgré le rapport accablant de son ambassadeur à Berlin.

Nous nous rassemblerons à Paris devant le gymnase Japy, lieu où furent enfermés des Juifs arrêtés lors des rafles parisiennes entre 1941 et 1943, avant d'être envoyés vers les camps d'internement de Drancy, de Pithiviers et de Beaune la Rolande, puis vers Auschwitz. Au gymnase Japy, la garde des raflés était assurée par  des gendarmes et des policiers français.
 
Déposer quelques fleurs et quelques bougies, se souvenir ensemble, représente un acte symbolique face à l'offensive raciste et antisémite en cours en France.
Des millions de personnes peuvent désormais entendre un triste provocateur comme Zemmour réhabiliter Pétain et Vichy à la radio et à la télé. A proximité du gymnase Japy, ce soir là comme tous les autres, au théâtre de la Main d'Or, des centaines de personnes riront d'un génocide, à l'invitation de Dieudonné, un néo-nazi comme un autre, que l'on qualifie pourtant d'humoriste.
 
Pourtant, si nous abandonnons nos mémoires, alors, il ne faudra pas nous étonner que les héritiers des assassins puissent refaire l’Histoire, la nier et la travestir. On ne peut pas se contenter d’être horrifié devant les croix gammées qui sont tracées sur des synagogues ou des mosquées. On ne peut pas se contenter d’espérer que l’Etat réprime les fascistes, les racistes et les antisémites. La  démocratie ne se confond pas avec l’Etat ; elle est l’œuvre de ceux et celles qui sont mobilisées. On ne peut pas se contenter  d’en appeler à la République parce que celle-ci n’a jamais constitué à elle seule un barrage infaillible contre les idéologies de la haine.
 
Nous ne sommes pas dans les années 1930.
Mais la banalisation du Front National, le succès des tribuns racistes et antisémites, et surtout l’indifférence et la démobilisation devant ces phénomènes sont aussi liés à l’oubli et à la minimisation de ce que furent les fascismes originels.
Aujourd’hui, de nouveau, des femmes musulmanes, des Juifs sont attaqués dans nos rues. Aujourd’hui de nouveau, des commerces Juifs ou arabes sont incendiés.  L’extrême-droite légale, les Marine Le Pen et les Soral parlent. Leurs troupes répondent à l’appel en répandant la violence partout. Il n’y a qu’un seul fascisme.
Les violences racistes, antisémites ou homophobes loin de se résumer à des faits divers constituent des faits politiques constitutifs de ce fascisme.
La mémoire du nazisme et de ses crimes ne représente pas un « devoir », dont on pourrait alors se décharger sur l’Etat ou sur des associations dédiées.
La mémoire est une arme  notamment en ce qui concerne l’antisémitisme. Celui-ci ne constitue pas seulement un  racisme spécifique dirigé contre les Juifs. Il est présent et  enraciné au cœur des idéologies européennes de la haine, un laboratoire plusieurs fois centenaire d’élaboration des discours et des logiques de stigmatisation et d’oppression. Ces idéologies sont aujourd’hui recyclées pour frapper toutes les minorités et désarmer les progressistes, en développant les peurs et l’irrationnel.
 
 Nous vous appelons à participer à ce
 
rassemblement le dimanche 9 novembre 2014, à 17h 
devant le gymnase Japy, 2, rue Japy, métro Voltaire.

Ensemble, se souvenir et s’armer de détermination à combattre l’extrême-droite, le racisme et l’antisémitisme.
 
Memorial98
 www. memorial98.org
 

Une vingtaine d'arrestations suite à une manifestation d'extrême-droite à Cologne

Allemagne: l'extrême-droite violente se rassemble à Cologne le 26 octobre. On pouvait s'attendre à des violences et "ratonnades", vu le nom du mouvement : "hooligans contre le salafisme".
Un mouvement qui s'est créé sur internet, mais relayé par des partis d'extrême-droite.
Environ 2000 néo-nazis, hooligans et autres militants d'extrême-droite étaient présents, saluts hitlériens à l'appui. Et c'est à tous les étrangers qu'ils s'en sont pris, le slogan repris dans la presse est celui d'"étrangers dehors", mais on trouve aussi "l'Allemagne aux Allemands".

La manifestation du 26 octobre a conduit à une vingtaine d'arrestations, suite aux incidents avec les forces de l'ordre.

Pendant ce temps le procès des assassinats d'immigrés commis par les néo-nazis de la NSU se poursuit... Il s'agit d'assassinats de migrants, sur plusieurs années, présentés longtemps comme des évènements isolés et liés à des règlements de compte, alors qu'il s'agissait d'actes commis par une cellule néo-nazie.
 

lundi 27 octobre 2014

Et si on s'interrogeait sur nos sociétés, où on ne parle des gens dans la merde que s'ils tuent au nom du djihad ?

Face à aux attaques contre le parlement à Ottawa (Canada), la presse s'interroge sur le passé, le parcours, les motivations du tireur. Comme dans cet article du Monde, qui titre Terroriste ou déséquilibré, la personnalité trouble du tireur d'Ottawa.
Ne pas justifier le passage à l'acte terroriste par des causes sociales, cela ne veut pas dire nier leur existence.
Peut-être que le "tireur d'Ottawa" aurait tiré quand même, si quelques années auparavant au lieu de supplier la justice de l'emprisonner pour qu'il puisse sortir de la dépendance au crack, il avait été aidé et pris en charge correctement.
Peut-être qu'il aurait quand même quitté la mosquée de lui même, et serait quand même tombé dans l'intégrisme, si cette même mosquée n'avait pas fermé le local où il dormait parce qu'il était SDF.
Peut-être, comme d'autres , aurait-il décidé de tuer, même s'il avait eu un appartement au lieu d'être SDF
Peut-être que dans des sociétés plus solidaires, plus réconfortantes, il y aurait de toute façon des tireurs fous, et des intégristes, et d'autres formes d'horreur.
Peut-être. En attendant, il y a quelque chose de sérieusement détraqué dans nos sociétés pour que tant de gens soient dans une merde aussi noire, aussi seuls et abandonnés, et qu'on en parle uniquement s'ils tuent au nom du djihadisme.

"(...) avant d'être destruction de cette société de l'extérieur, la perspective du djihad est d'abord destruction du soi, volonté d'effacement par le vide de tout ce qu'on a pu être auparavant. La plupart de ces jeunes décrivent avec minutie la vente de leurs maigres bien matériels, l'abandon de leur
emploi, du domicile familial, la rupture du lien avecl'épouse, avec la fratrie, le vidage du compte en banque. Cette description est accompagnée d'une insistance marquée sur la réaction d'incompréhension et de refus de l'entourage, réaction interprétée comme un élément de plus validant la justesse du choix effectué. Or ce processus de désaffiliation volontaire ressemble trait pour trait à celui des jeunes usagers d'héroïne. Dans ce dernier cas les parents et les proches perçoivent un comportement addictif absolument négatif et destructeur, alors que l'autdestruction est revendiquée par celui qui la vit comme
un choix volontaire et porteur de sens"

Extrait de l'article du blog Memorial98.org : D'où viennent les jeunes djihadistes ?

Manifestation contre les centres fermés pour étrangers en Belgique

Ce blog d'info a déjà évoqué la présence de ministres d'extrême-droite fraîchement arrivés au pouvoir en Belgique.
Ce serait dommage et contre-productif de ne pas parler autant de toutes celles et ceux continuent à se mobiliser concrètement, malgré la peur que peut susciter cet évènement.


Trois cent personnes devant un centre de rétention pour dire NON au racisme d'Etat, c'est important dans ce contexte et c'est rassurant.
Une manifestation s'est en effet tenue le dimanche 26 octobre, devant le centre d'accueil pour réfugiés 127 bis de Steenokkerzeel pour exiger la fermeture des centres fermés et s'opposer aux déclarations récentes du Secrétaire d'Etat à l'Asile et à la Migration. Celui a annoncé son intention d'augmenter le nombre de places en centre de rétention pour sans-papiers, de 600 à 700; et de remettre en place le placement en rétention et donc l'expulsion des enfants.

En matière d'obscurantisme, personne ne peut donner de leçons. Mesures racistes et paranoïa liées au virus Ebola

En ce moment, on on voit beaucoup de reportages sur les rumeurs, et les paniques dans les pays africains touchés par Ebola, et dont le système de santé publique ne permet pas d'enrayer l'épidémie. Beaucoup d'entre eux ont un ton assez condescendant et paternaliste sur l'obscurantisme qui sévirait dans ces pays.
Mais le recensement des mesures racistes, des crises de paranoïa dirigées contre les populations noires et/ou étrangères en Europe et aux Etats Unis, alors qu'il n'y a pas d'épidémie, montre bien une chose: en matière d'obscurantisme, personne ne peut donner de leçons.

Les Inrocks listent un certain nombre de décisions racistes motivées par Ebola aux Etats-Unis. Alors qu'aucun cas n'est signalé au Rwanda, l'infirmière scolaire d'une petite ville du New Jersey annonce qu'elle prendra régulièrement la température de deux élèves rwandais. Vu le climat (enseignants menaçant de ne pas enseigner, parents annonçant le retrait de leurs enfants), ce sont les parents des enfants rwandais qui n'ont pas envoyé leurs enfants à l'école... Une université du Texas annule l'admission de deux élèves nigérians car l'établissement n'accepte pas d'élèves étrangers venant de pays où des cas d'Ebola sont confirmés" ... Sans compter les remarques sur le président Obama et ses origines
Mais la France n'est pas épargnée : la ligue des droits de l'homme combat un arrêté pris dans le Loiret par le Conseil Général, instaurant des mesures discriminatoires pour les mineurs isolés étrangers. Ceux-ci sont accueillis uniquement s'il y a une place disponible, et s'ils ont un certificat médical attestant qu'ils ne sont pas atteints par le virus.

On peut également signaler la psychose qui s'était emparée d'une école de Boulogne dans les Hauts de Seine. Evidemment, aucun enfant n'a été atteint par le virus Ebola dans cette école.
Par contre trois enfants ont subi un traumatisme et un rejet qui les poursuivra sans doute dans l'avenir, et l'ensemble de la famille s'est retrouvé confrontée à l'horreur d'une mise en cause médiatique nationale.
Tout ça à cause de trois parents imbéciles, racistes, irresponsables et de tous ces journalistes qui leur ont tendu leur micro pour répandre leur psychose et s'acharner sur une autre famille.
Le virus de la haine est décidément le plus contagieux et le plus répandu en France en ce moment: concernant Ebola, il serait grand temps de s'attaquer à la source du mal , à savoir les sites racistes qui propagent la peur et l'irrationnel sur ce sujet depuis des mois.

 Sans compter les propos génocidaires de Jean-Marie Le Pen, au même moment que sa sortie sur la "fournée" contre Patrick Bruel

Accuser une population discriminée d'être responsable de la diffusion de maladies est un classique du racisme. 
On l'a vu au début de l'épidémie de Sida, lorsque les victimes haïtiennes ont été mis en cause dans le développement de la pandémie. Dans les années 1920, les Juifs réfugiés des pays de l'Est furent accusés par l'extrême-droite d'alors d'être porteurs d'une mystérieuse maladie infectieuse dite "maladie n°9" qui n'a jamais existé. 
A d'autres périodes, l'accusation peut s'aggraver et justifier des massacres. Ainsi, durant la période de la peste noire en Europe (1347-1350) les Juifs furent accusés de sa diffusion volontaire. Entre 1347 et 1350, la peste noire emporte un tiers de la population du continent. Certains y voient un acte satanique orchestré par les Juifs qui voudraient dominer le monde en empoisonnant l'air et l'eau. Malgré une bulle du pape Clément VI de 1348, dans laquelle il explique que les Juifs ne sont pas épargnés par la maladie et que l'épidémie sévit même dans les régions sans population juive, des groupes fanatisés partent massacrer les Juifs : 2000 morts à Strasbourg, d'autres victimes nombreuses à Colmar, Worms, Francfort, Cologne et ailleurs. Aucune communauté importante d'Allemagne n'est épargnée par les massacres et les pillages. 

Rwanda: le 31 octobre inauguration à Paris d'une stèle commémorant le génocide des Tutsi.

Enfin, un monument de mémoire à Paris!
Le combat des rescapés du génocide, représentés par l'association Ibuka, et des autres associations, dont Memorial 98, a abouti. En ce 20e anniversaire du génocide, un monument va donc être inauguré.  
Avec Ibuka France nous vous invitons à participer nombreux  à l'inauguration de la stèle en hommage aux victimes du génocide des Tutsi au Rwanda, le 31 octobre 2014 à 10h15 au Cimetière du Père Lachaise, en présence de la Maire de Paris et d'autres personnalités.
Pour s'y rendre: Métro Gambetta, entrée 71, rue des Rondeaux, 88e Division, allée des Fédérés, à Paris 20ème
Le programme de la matinée est le suivant:
prises de parole officielles
 témoignage d'un rescapé

dimanche 26 octobre 2014

Royaume-Uni : 4 semaines de prison pour le tweet antisémite d'un néo-nazi

Le 7 août, un jeune néo-nazi de Liverpool envoie un tweet représentant une députée travailliste, Luciana Berger, avec une étoile jaune sur le front, la traitant de "juive communiste" et avec le hashtag "Hitlerwasright" (Hitler avait raison).
Chez lui, la police a trouvé des reliques nazies, dont un drapeau SS et des drapeaux du groupe néo-nazi britannique National Action.

Il a été condamné à 4 semaines de prison pour avoir posté un message "agressif, choquant, indécent ou obscène".
Son compte comportait d'autres tweets antisémites ainsi que de nombreuses références à l'extrême-droite.

Les réseaux suprémacistes blancs ont réagi en lançant une campagne d'insultes sur les réseaux sociaux, avec plusieurs sites donnant des indications sur comment envoyer des messages de comptes Twitter anonymes. La police enquête sur ces messages de haine envers la députée et une autre de ses collègues.

Voir sur le site Memorial 98, à propos de l'utilisation antisémite de Twitter en France : Twitter, un fil antisémite ?


Quimper : deux fois plus d'antiracistes que de manifestants anti-mosquée !

A Quimper, le samedi 25 octobre 2014, les antiracistes étaient au moins deux fois plus nombreux que les racistes qui avaient prévu un défilé islamophobe, contre la construction d'une mosquée. 
La manifestation d'extrême-droite s'est donc tenue sous forte protection policière. Il paraît que les caisses de l'Etat sont vides, il serait plus simple d'interdire les manifs racistes que de mobiliser pour les protéger.


http://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/2014/10/25/contre-la-mosquee-ou-contre-l-intolerance-les-anti-manifestent-quimper-578178.html

samedi 25 octobre 2014

Cette jeunesse perdue dans la violence raciste...

C'est une autre jeunesse perdue, dont on ne parle pas, sauf au détour de brèves locales.

Jeremy Mourain est le chef d'un groupe appelé "White Wolf Klan", en Picardie. Il vient d'être incarcéré pour avoir organisé une action punitive contre des types qui squattaient devant chez lui : ultra-violence, battes de base ball , genoux brisés. Jeremy a 25 ans, et égrène toujours les mêmes discours improbables aux audiences du tribunal, sur son renoncement à l'idéologie nazie.

Il y a six ans, Jeremy était déjà au tribunal, pour avoir ratonné "un gris", comme il appelle les arabes. Le "gris" en question, frappé au visage à coups de battes avait été choisi au hasard lors d'une randonnée en voiture.
Faits divers, sans grande signification politique ? C'est pourtant de ce milieu que venait Esteban Morillo, originaire de l'Aisne, et Jeremy a longtemps fait partie de 3ème Voie, groupe certes dissous après le meurtre de Clément Méric, mais dont le leader, Serge Ayoub continue ses activités et sa propagande dans la mouvance fasciste, aux côtés d'Egalité et Réconciliation ou de Riposte Laïque.
 
Les jeunes néo-nazis ultra-violents, dont le passage de la simple agression au meurtre dépend plus du hasard des coups portés que d'autre chose, sont aussi une production à part entière des Dieudonné et autres salauds qui prétendent toujours ne faire que s'"exprimer" et n'avoir jamais touché personne.
A lire aussi, sur le site de Memorial 98, un article sur l'indulgence de la justice à l'égard des militants d'extrême-droite.

A Calais, des manifestants appellent à "stopper le front de la haine", lors de la visite de la présidente du FN

Le 24 octobre 2014, le Front National est présent à Calais, alors que dans les médias on parle des "violences inter-migrants" et qu'on annonce des renforts policiers pour la ville, justement après des manifestations organisées notamment par certains syndicats représentants les forces de police.

Marine Le Pen avait réuni une centaine de sympathisants et militants autour d'elle pour assurer la claque et impressionner les opposants ; mais malgré tous ses efforts, les médias mentionnent tous les slogans antiracistes " Halte à la haine", "Solidarité avec les migrants" ou "Pas besoin de haine pour résoudre nos problèmes" qui ont émaillé sa visite médiatique à Calais.

Ce n'est jamais simple d'oser crier et interpeller les responsables politiques en balade, mais c'est encore bien plus dur quand il s'agit de la présidente du FN entourée de ses gros bras.
Alors, on salue bien bas les courageux et les courageuses qui font vivre l'antiracisme dans le réel !

Lors de cette visite, Marine Le Pen a présenté les propositions du Front National sur le sujet : « Renforcer considérablement les critères du droit d'asile » et pour les réfugiés déboutés, « les renvoyer chez eux, même dans des pays en guerre »

jeudi 23 octobre 2014

Hôpital Sainte Anne: viré par les grévistes, le FN récupère sur le net.


Cynisme sans bornes mais assez banal chez les fascistes: se voulant désormais le parti préféré des travailleurs, mais éprouvant quelques difficultés à l'être réellement, le FN contourne le problème: il suffit d'envoyer un représentant sur une lutte, et peu importe l'accueil qui lui sera fait, on transformera l'évènement en "discussion constructive" sur les médias fascistes.

C'est ce qui est arrivé aux grévistes de l'Hôpital Sainte Anne: voici leur communiqué, à faire tourner, car les salariés en lutte n'ont pas les mêmes moyens de communication que les fascistes.

Le personnel du Centre Psychiatrique d'Orientation et d'Accueil du Centre Hospitalier Sainte Anne (Paris 14) s'insurge contre la tentative de récupération par le Front National de notre grève victorieuse qui s'est déroulé du 8 au 15 Octobre dernier.
Nous pensions que l'accueil "plutôt froid" opposé au bureaucrate du FN venu rôder autour du service en grève suffirait à le dissuader de se mêler à notre mouvement. Visiblement nous aurons du être encore plus ferme.
Un accueil "froid" qui l'a fait partir piteusement de l'hôpital et qui l'a contraint à inventer de faux témoignages.
Nous, personnels du CPOA, sommes fiers de prendre soins de nos patients dans une démarche de service public, quelques soient leurs origines, leurs genres, leurs orientations sexuelles, qu'ils soient en situation régulière ou non, qu'ils aient l'Aide Médicale d'Etat ou pas.
Nous rejetons avec détermination et dégout le soutien du FN, parti xénophobe, qui est depuis toujours le pire ennemi des salariés.
Vive la solidarité, mort aux discriminations!
Des personnels du CPOA

Zeev Sternhell: l'histoire du fascisme ne s'arrête pas en 1945.

Qu'est ce que le fascisme ?

La question n'est pas seulement historique ou théorique, elle est aussi pratique: aujourd'hui en Europe, s'affrontent deux manières de voir.
D'une part  celle qui voudrait restreindre le fascisme à des régimes historiques révolus ( Hitler et Mussolini)  où à des définitions extrêmement restrictives, ce qui évite d'y classer des partis ou des personnages actuellement très populaires, mais aussi des forces du passé qu'on voudrait bien réhabiliter. 
Et celle qui s'attache à des traits plus vastes, aux fondements communs d'idéologies et de forces politiques qui peuvent connaître des évolutions diverses en fonction de l'environnement, mais relèvent de la même matrice.

Un débat d'une heure sur France Culture illustre cette fracture: là où Alain Finkielkraut pense que le colonel La Roque, leader des Croix de Feu ne peut être qualifié de fasciste parce que son mouvement refusa de prendre le pouvoir suite aux émeutes du 6 février 934, et parce que La Roque devint résistant, Sternhell montre en quoi les rivalités de La Roque avec Maurras ou son patriotisme absolu qui lui fait rejeter l'invasion nazie, n'empêche en rien de caractériser son mouvement, fondé sur le culte de la terre et des morts, sur celui de la virilité, comme un mouvement fasciste.

De la même manière, Sternhell évoque ces traits du fascisme , nationalisme intégral, perception de la nation comme un corps dont la survie est plus importante que celle des individus, rejet du marxisme et du libéralisme politique,  haine de la démocratie , qui n'ont pas besoin de la guerre ou de l'expansionnisme pour créer une idéologie à part entière.

Au travers des questions de Finkielkraut, on sent ce qui le dérange chez Sternhell: en tant que réactionnaire converti aux "racines', il voudrait bien recevoir l'absolution de l'historien du fascisme vu comme guerre contre la raison et les Lumières.
 Malheureusement pour lui, Sternhell est historien des idées :lorsqu'il ressort des textes de personnalités fascinées par les régimes fascistes européens dans les années 1930, textes qui fustigent la "décadence" ,  le "déclin de la France" opposée à la "vitalité" des mouvements de jeunesse fascistes allemands ou italiens, comment ne pas faire le lien avec la rhétorique réactionnaire actuelle, toute imprégnée de la même fascination pour les idéologies lepénistes et identitaires ?

On reconnaîtra cependant à Finkielkraut le mérite d'être un démocrate, car il n'est pas courant aujourd'hui d'inviter sur son antenne un contradicteur aussi implacable. L'émission vaut vraiment la peine d'être écoutée, car il s'agit d'un vrai débat argumenté, qui tranche avec la bouillie démagogique habituelle dans les talk-shows.

 Memorial 98

New York, cartes de résident pour tous, y compris pour les sans papiers : un pas vers l'égalité ... sur un chemin qui n'est pas sans embûches


Après d'autres villes comme Los Angeles, San Francisco ou New Haven, la municipalité de New York, dirigée depuis peu par un maire démocrate, Bill de Blasio, a décidé d'instaurer une carte de résident pour tous en janvier 2015.

Une initiative prise dans un contexte où le discours sur l'immigration, même illégale, chez les hommes politiques ou dans la presse, est plus nuancé que bien souvent en Europe. On peut aux USA la présenter comme une force économique et sociale dynamique, comme un phénomène positif.
Lors d'un de ses premiers discours, le 10 février 2014, de Blasio a d'ailleurs déclaré : "à tous mes concitoyens New Yorkais qui sont sans papiers, je dis : New York City est votre ville, à vous aussi, et nous ne forcerons aucun des résidents de la ville à vivre dans la clandestinité"
["To all of my fellow New Yorkers who are undocumented, I say: New York City is your home, too, and we will not force any of our residents to live their lives in the shadows," de Blasio said during his first State of the City speech February 10.]

Cela signifie que cette carte sera accessible aux sans papiers, nombreux à vivre à New York. Mais aussi aux sans domicile fixe, ou aux ex-détenus qui ont du mal à faire aboutir leurs démarches pour une "identification card". 
Cette carte suscite également l'enthousiasme dans le mouvement LGBT, puisqu'il devrait être possible de déclarer le genre de son choix, une première pour une carte officielle.

Cette carte permettra les démarches dans les services municipaux, comme l'inscription à la bibliothèque, mais aussi l'ouverture d'un compte ou la signature d'un bail. Elle pourra également être présentée aux forces de l'ordre pour justifier de son identité, en cas de contrôle de la police municipale (qui a une grande partie des attributions de la police nationale en France ou en Belgique) mais aussi pour porter plainte.
Elle ne sera pas acceptée par les agences fédérales, ni pour acheter de l'alcool ou du tabac (les contrôles ne sont pas systématiques mais nettement plus fréquents qu'en France).

Des craintes, légitimes, ont été cependant soulevées par des associations, à commencer par la New York Civil Liberties Union. Elles pointent du doigt le risque que le fichier constitué par les dossiers de demande soient utilisés pour l'arrestation des immigrés sans titre de séjour, et proposent des mesures de sécurisation du fichier, à commencer par la notification aux premiers concernés quand une agence gouvernementale accède à leur dossier.
Les fichiers, qui pourrant contenir des informations médicales, sur la scolarité des enfants, des relevés bancaires, sont en effet accessibles aux forces de l'ordre, avec un mandat, ou par la police new yorkaise pour permettre des enquêtes sur la fraude... Cette dernière condition avait été mise par le Département de la Police New York (NYPD) pour accepter le projet. 

Pour éviter que cette carte ne soit demandée que par des sans papiers ou des précaires, ce qui pourrait avoir un effet stigmatisant ou facilitateur lors des contrôles, la mairie a annoncé le 19 septembre que la carte donnerait droit pendant un an à la gratuité dans de nombreux lieux culturels, dont plus de 30 musées.
Mais contrairement à ce qu'ont déclaré certains détracteurs, cette carte ne donne hélas pas le droit de vote, même pour les élections locales... Enfin, pas encore.

Rappelons qu'il n'existe pas aux Etats Unis de carte d'identité. Le document d'identité le plus courant est le permis de conduire, mais tout le monde ne l'a pas (à New York, la moitié des habitants de plus de 16 ans n'a pas de permis). Cette carte de résident qui sera délivrée par la mairie de New York pourra donc servir de justificatif aux habitants.


mercredi 22 octobre 2014

Agression d'une femme voilée à Laval... pas si marginal ?

Qu'on se jette sur des femmes pour leur arracher leur voile tout en les insultant ne fera pourtant pas changer d'avis celles et ceux qui focalisent sur elles, pour en faire un symbole maléfique de l'oppression religieuse.
Demain et après demain, il y aura toujours de fins lettrés, et de courtois orateurs pour montrer du doigt les sorcières. Et pour se dédouaner de ceux qui passent à l'acte, puisque ce sont des "marginaux", comme dit cet article à propos d'une énième agression en pleine rue et en plein jour à Laval.
Pas si marginaux que ça, dans un pays où depuis dix ans, il n'y a sans doute pas eu un seul mois sans un débat sur (contre) les femmes voilées.

D'un côté des discours laïcards, de l'autre des discours racistes et anti-féministes...
Dans un cas la femme voilée est l'ennemi, dans l'autre celle qui s'est dévoilée le devient, symbole d'un féminisme forcément "colonial", opposé à un mouvement anti-colonial forcément résistant et intègre dans toutes ses composantes. 
 
Mais dénoncer l'islamophobie, ce n'est pas la même chose que soutenir la réaction, quelle qu'elle soit. Et la réaction n'émancipe jamais personne, le fait que des courants réactionnaires minoritaires soient la cible du racisme n'en fait pas pour autant des alliés...

mardi 21 octobre 2014

L'arbre de Paul Mac Carthy : quand l'oeuvre d'art sert de révélateur aux spectateurs

Jolie réussite de l'artiste Paul Mac Carthy, place Vendôme, en tout cas en terme d'interaction de l'oeuvre et de ceux qui la regardent.
La plupart des gens n'auront vu dans sa sculpture verte, exposée le 16 octobre dans le cadre de la FIAC, qu'un gros truc gonflable un peu cheap. On aurait pu penser que les réactionnaires néo-fascistes et homophobes y verraient un sapin de Noël, puisqu'ils nous expliquent à longueur d'année que leur âme est emplie de visions de petits Jésus innocents, d'anges éthérés, et d'Immaculée Conception, contrairement à celle des dépravés progressistes qui ne pensent qu'au sexe.
Bah non , ils ont tous vu un "plug anal" géant. 

Ce qui était drôle le devient moins : le 16 octobre, l'artiste agé de 69 ans a été frappé au visage par trois fois par une de ces sordides grenouilles de bénitier, qui naturellement ajoutent la xénophobie à l'homophobie : "vous n'êtes pas français" a hurlé l'homme comme justification supplémentaire à l'agression. "Cela arrive souvent ce genre de choses en France ? " a demandé l'artiste. Oui, tout le temps, dès lors que les hordes virtuelles de la réaction et du fascisme lancent un appel à la chasse à l'impur, au satanique et à l'étranger.

Dans la nuit (du 17 au 18 octobre 2014), l'oeuvre a été détériorée

lundi 20 octobre 2014

A Milan comme à Paris, l'extrême-droite contre les immigrés...mais à la botte de Poutine.

Ce samedi 18 octobre, les troupes de la Ligue du Nord ont manifesté à Milan pour exiger qu'on mette fin aux quelques opérations de sauvetage des migrants en Méditerranée, bref, pour qu'on laisse mourir des milliers de gens en plus de ceux, qui déjà se noient, à cause de la fermeture des frontières.

Rien d'étonnant de la part de la Ligue du Nord, qui joue en Italie sur les mêmes fantasmes que le FN, notamment la peur du virus Ebola, pour se refaire une santé. En effet, le mouvement d'extrême-droite n'est pas dans la meilleure forme qui soit après un score de 4% aux dernières élections. Score qui s'explique par les affaires de corruption qui ont éclaboussé les principaux dirigeants du parti, dont Umberto Bossi. Mais la Ligue reste très clairement un des modèles de Marine Le Pen, et d'ailleurs le principal partenaire avec lequel elle avait tenté de construire un groupe au Parlement européen.

Comme à l'accoutumée, les milices de rue accompagnaient l'extrême-droite parlementaire dans la rue: des dizaines de militants de Casa Pound étaient présents.Comme en France, milices et notables respectables sont en effet unis lorsqu'il s'agit de l'essentiel: cette union a par exemple abouti à la démission du conseil municipal de la première femme voilée à être élue en Italie, Aïcha Mesrar. Celle-ci élue à Rovereto a préféré quitter son siège, après avoir du pendant des mois vivre sous escorte policière , du fait du harcèlement conjoint de la Ligue du Nord et des menaces de mort perpétrées par les groupes extra-légaux.

Pendant ce temps, la manifestation antiraciste a réuni elle aussi des milliers de personnes, mais a beaucoup moins attiré l'attention des médias ( quelques images du cortège étudiant ci-dessous).

Mais la Ligue du Nord a aussi profité de cette manifestation pour rendre un hommage vibrant et appuyé à celui qui est désormais le modèle des mouvements fascistes en Europe de l'Ouest, Vladimir Poutine. Des banderoles de bienvenue étaient déployées à l'occasion de sa visite en Italie; Là aussi, une grande convergence avec le FN, dont le site de presse Nations Presses Info consacre depuis des mois, au moins un ou deux articles par semaine à la gloire des forces pro-russes en Ukraine. 


Demandeurs d'asile : 83% de rejets et des actes désespérés comme l'immolation par le feu d'un réfugié Tchadien

Le 3 octobre 2014, un demandeur d'asile de nationalité tchadienne s'est immolé par le feu dans les locaux de la Cour Nationale du Droit d'asile à Montreuil (93). Sa demande avait étéé rejetée par l'OFPRA, et la CNDA est le dernier recours des réfugiés dont la demande est refusée. 
Adam est en vie, mais toujours hospitalisé.
Comme 83% des demandeurs d'asile, il n'a pas obtenu la carte de réfugié. 

Suite à cet incident, une organisation tchadienne en France a organisé une manifestation le 18 octobre, entre les locaux de la CNDA et ceux de l'OFPRA. Elle en a profité pour rappeler que sur 108 demandes émanant de réfugiés en 2013, 17 seulement ont été acceptées...


Hasard du calendrier, cet incident est survenu au moment où les reconduites à la frontière de ressortissants tchadiens deviennent plus fréquentes. Rappelons que le Tchad est loin d'être une démocratie modèle : l'ancien président Hissène Habrè est accusé de crimes contre l'humanité et a été arrêté en 2013 à Dakar, tandis que le président actuel, Idriss Déby, réprime les opposants (Les homicides, disparitions forcées, placements en détention illégale et arrestations arbitraires de détracteurs du gouvernement sont beaucoup trop fréquents au Tchad et doivent cesser, écrit Amnesty International dans un rapport rendu public jeudi 24 octobre 2013) et prépare un projet de loi homophobe prévoyant jusqu'à 20 ans de prison pour relations homosexuelles. 

Qu'ils demandent l'asile ou un autre type de titre de séjour, les étrangers sont confrontés à la dureté des réglementations, à la complexité des démarches administratives, au risque de reconduite à la frontière.
Mais sans doute également à une solidarité moindre de la population, qui il y a 20 ans manifestait en nombre aux côtés des sans papiers pour la régularisation.

Les gestes de désespoir ne sont donc pas isolés : le octobre à Rennes, un étranger venu renouveler son titre de séjour, mais dont le dossier s'avère incomplet, menace de s'immoler par le feu. Blessé à la jambe par un tir de la police, il est emmené à l'hôpital et a obtenu un récépissé en attendant l'examen de sa demande... et sa comparution le 24 octobre au tribunal.

dimanche 19 octobre 2014

En Belgique aussi, la droite nationaliste flamande fait du pied à l'extrême-droite et aux nazis

Plusieurs mois après les élections du printemps 2014, un nouveau gouvernement belge vient d'être nommé et de prêter serment. Il comprend notamment, et à des postes importants, des ministres du parti nationaliste flamand N-VA, qui remporte l’Intérieur pour Jan Jambon, proche du dirigeant du parti, Bart De Wever, mais aussi la Défense, la Fonction publique, les Finances, ainsi que le secrétariat d’Etat à l’Asile et à la Migration pour Theo Francken.

Des ministres aux déclarations et aux activités dépassant largement la ligne rouge...

Ce sont tout d'abord des propos de Jan Jambon qui suscite l'indignation : cet homme politique, qui appartient à l'association ultranationaliste Vlaamse Volksbeweging, qui organise des commémorations avec l'extrême-droite flamande, a déclaré
"La collaboration a été une erreur. (...) Mais c'est plus facile à dire qu'à faire. Les gens qui ont collaboré avec les Allemands avaient leurs raisons."
Les nationalistes flamands ont d'ailleurs jusqu'à récemment réclamé l'amnistie des collaborateurs condamnés après-guerre.

Il ne s'agit pas seulement de démons du passé, mais de forces politiques existantes. 
La déclaration de Jan Jambon, de suite après son intronisation ne peut pas être involontaire: il est d'un parti dont le dirigeant Bart de Wewer n'a pas hésité à se situer à proximité du négationnisme, que ce soit en faisant des déclarations sur les excuses selon lui "gratuites" faite par la ville d'Anvers concernant le sort des Juifs pendant la guerre, ou en assistant aux obsèques d'un négationniste, ou en interdisant le port de T-shirt arc en ciel aux employés de la mairie d'Anvers, ou encore en assistant régulièrement à des évènements d'extrême-droite. Il semble bien y avoir au pouvoir en Belgique des admirateurs du nazisme et de la collaboration. 
Jan Jambon était interrogé à propos des volontaires pour les divisions SS du front de l'Est, ce qu'il dit, c'est donc "on pouvait avoir ses raisons pour aller massacrer avec les nazis". Et c'est un Ministre de l'Intérieur, donc quelqu'un qui aujourd'hui va commander les opérations de police.

Et de plus, il ne s'agit pas d'une déclaration isolée d'un seul individu.
Plusieurs prises de positions racistes de Theo Francken, chargé de l'asile et des migrations ont été diffusées dans la presse, comme un mail évoquant le climat homophobe de Bruxelles, que celui-ci attribue aux immigrés maghrébins. " Cela n'a rien à voir avec nous mais avec le nombre élevé d'islamistes et de petits cons marocains." (...) " Tous les musulmans en dehors de Bruxelles ? Ce serait amusant ;-) ".
C'est vrai, il suffit de voir la Manif pour Tous en France, pas du tout porté par l'Eglise catholique, sans lien avec l'extrême-droite traditionnelle...
Alors que des messages plus anciens de Theo Francken font état de propos homophobes (passer la nuit avec un homosexuel comme "punition"... pour ceux qui révéleraient les réunions secrètes d'un groupe portant les mêmes initiales - VNV - qu'un parti ayant collaboré avec les nazis pendant la Seconde Guerre Mondiale)

De plus, le soir même de sa prestation de serment, ce ministre était à l'anniversaire d'un fondateur d'une milice d'extrême-droite, VMO.

Une des premières annonces de ce ministre concerne les expulsions de sans papiers, pas assez nombreuses à son goût : c'est pour augmenter les reconduites à la frontière qu'il veut créer une centaine de places supplémentaires dans les centres de rétention, et permettre également l'enfermement des enfants mineurs avec leur famille.

Le dirigeant du parti nationaliste flamand auquel appartiennent Theo Francken et Jan Jambon assume, renvoyant ces graves prises de position à des "foutaises qui occupent les francophones"... tandis que le Premier Ministre Charles Michel maintient son gouvernement malgré les protestations.
 
Pour plus d'informations, voir également les articles du site Memorial98.org :

lundi 13 octobre 2014

Quand une mairie PS promeut un élu ayant tenu des propos antisémites...

Ahmed Chekhab, adjoint aux sports de la ville de Vaulx en Velin (69), a été exclu du PS en juillet dernier en raison de ses propos antisémites. La décision d'exclusion a été prise à l'unanimité de la commission des conflits du PS du Rhône. 
Vaulx en Velin vu du ciel
La position départementale voulait ainsi " réaffirmer qu’aucune tolérance ne peut et ne sera observée à l’encontre de propos à caractère raciste, xénophobe, islamophobe ou antisémite tenus par l’un de ses membres". Mais on pouvait craindre à l'époque une manœuvre hypocrite consistant à l'exclure formellement du PS (tout en le maintenant dans l'exécutif municipal), puis à laisser passer un peu de temps et à lui trouver une nouvelle place dans l'appareil municipal. C'est manifestement le cas.

Et ce n'est pas n'importe quelle place : non seulement, il récupère sa délégation aux Sports mais en plus, il hérite de la "citoyenneté par la culture et la vie associative". En clair ? Aucune association ne pourra obtenir de subventions de fonctionnement ou pour des initiatives ponctuelles sans passer par son bureau. Cette promotion constitue donc un avertissement clair pour tous les acteurs de la société civile de Vaux en Velin: ouvrir sa bouche sur ce qu'a fait Ahmed Chekhab aura des conséquences. 
On notera également que la maire de Vaulx en Velin, députée, est aussi vice-présidente de l'Agence pour la Cohésion Sociale et l'Egalité des Chances ( ACSE, justement chargée de financer des projets locaux relevant du champ de la politique de la Ville) où elle a été nommée grâce à l'appui de Claude Bartolone. On est donc face à une personne qui n'est pas juste une petite élue locale du PS, mais une personnalité nationale.

La question se pose : comment et pourquoi le PS de Vaux en Velin en arrive-t-il à choisir de tels représentants, parmi tous les habitantEs des quartiers populaires qui luttent au quotidien ? Il est peu probable en effet qu'un type chez qui l'insulte et la référence aux Juifs vont si facilement de pair ait une logique politique totalement différente, et emprise de justice sociale et de progressisme au quotidien. 

La réponse ? Peut-être parce qu'aujourd'hui, dans les partis politiques, quand on pense "élu de la diversité d'origine maghrébine à trouver", on cherche non pas la personne la plus à gauche, mais plutôt l'opportuniste accommodant qui cherche une place mais ne sera pas trop exigeant sur le fond. Et que beaucoup de directions de partis sont séduites par les types qui savent la jouer "grande gueule du quartier brut de décoffrage en phase avec le peuple", et correspondre à ce qu'on attend d'eux. Sauf qu'évidemment, en ce moment, quand on est un opportuniste prêt à endosser les clichés à la mode, et prêt aussi à tout pour essayer d'engranger quelques voix de plus, on joue souvent la carte de l'antisémitisme...
 http://lelab.europe1.fr/L-elu-accuse-d-insultes-antisemites-beneficie-d-une-promotion-a-la-mairie-PS-de-Vaulx-en-Velin-17508

dimanche 12 octobre 2014

Agression d'un facteur à Strasbourg : le racisme assumé en action

Il a aspergé de gaz lacrymogène un facteur parce que celui-ci était d'origine maghrébine. Or a-t-il expliqué à l'audience, les Arabes sont en majorité des délinquants, il faut de toute façon se méfier d'eux, et par ailleurs ils décapitent les chrétiens.
Raciste convaincu, l'agresseur raciste a lors de sa garde à vue récusé un premier avocat de permanence, en raison de la consonance de son prénom.
Condamnation : 15 mois de prison dont 3 fermes.
 
Le procureur a estimé qu'il avait rarement entendu un discours aussi haineux et aussi peu construit. Mais cet homme n'a fait que reprendre exactement les propos et arguments tenus tous les jours à la télé par Marine Le Pen ou Eric Zemmour.

Certes il en a tiré les conséquences. Mais faut-il vraiment s'en étonner ? 

Quand la parole haineuse est respectée socialement et légitimée médiatiquement, quand on a le droit aux heures de grande écoute de présenter les arabes comme des monstres ultra-dangereux, bah oui, d'aucuns sortent leur lacrymo. C'est ce qu'on est censé faire avec les monstres, c'est tout.

http://www.dna.fr/edition-de-strasbourg/2014/10/08/enkyste-dans-le-racisme