Les recherches concernant la Shoah se poursuivent et permettent de redonner vie à des épisodes de l'extermination et de la manière dont ses victimes ont pu tenter d'y échapper.
C'est le cas également pour les autres génocides, notamment ceux des Arméniens et des Tutsi au Rwanda.
C'est le cas également pour les autres génocides, notamment ceux des Arméniens et des Tutsi au Rwanda.
Ainsi à Ponerai près de Vilnius, en Lituanie, où 100.000 personnes, dont une grand majorité de
Juifs, ont été exterminés par les nazis entre 1941 et 1944, on vient
de découvrir un tunnel d'évasion mais aussi une fosse commune, qui pourrait être
la plus grande jamais découverte sur ce site de mémoire et où
pourraient avoir été placés plus de 10.000 corps.
Situé dans la banlieue de Vilnius, l'actuelle capitale lituanienne,
le site d'extermination choisi par les nazis a été un lieu d'exécution
dès 1941.
C'est là qu'étaient notamment envoyés des milliers de Juifs de Vilnius ou Wilne, surnommée "la Jérusalem de Lituanie". Dans cette ville s’était développée une intense activité culturelle et religieuse ainsi que le mouvement ouvrier nommé " Bund".
L'institut historique international du yiddish, le YIVO, s'y trouvait aussi.
C'est là qu'étaient notamment envoyés des milliers de Juifs de Vilnius ou Wilne, surnommée "la Jérusalem de Lituanie". Dans cette ville s’était développée une intense activité culturelle et religieuse ainsi que le mouvement ouvrier nommé " Bund".
L'institut historique international du yiddish, le YIVO, s'y trouvait aussi.
30 mètres creusés à la main
C'est
sur ce site que, plus de 70 ans plus tard, le Dr Freund de
l'Université Hartford dans le Connecticut et
son équipe viennent de retrouver un tunnel de 30 mètres de longueur,
enfoui à une profondeur de 1,5 à 2,5 mètres.
Celui-ci a été creusé en 1944 par un groupe de près de 80 Juifs, alors que l'armée soviétique était sur le point d'entrer dans le pays. Ce groupe avait été réquisitionné pour exhumer les corps fusillés, les brûler et enterrer leurs cendres afin de faire disparaître les preuves de la Shoah, selon les principes du négationnisme nazi.
Ces 80
personnes savaient qu'une fois l'abominable travail fait, ce serait à
leur tour d'être éliminées.
A
l'aide de cuillères trouvées sur les cadavres, mais principalement à la
main, ils ont creusé le tunnel par lequel, au cours de la nuit du
15 avril 1944, ils ont rampé jusqu'à la forêt. Alertés par le bruit, les
gardes ont pris en chasse des évadés. Au sein du groupe, douze ont
réussi à s'échapper. Et onze seulement ont survécu à la guerre et ont pu
livrer aux historiens leur récit sur la base duquel les chercheurs se
sont appuyés pour localiser le tunnel.
La Shoah dans les pays baltes
Parmi les communautés
juives d'Europe de l'Est, celle de Lituanie fut proportionnellement la
plus touchée par la Shoah.
S'élevant à 265 000 personnes en
juin 1941, elle fut décimée et perdit 254 000 personnes, soit 95 %, de
ses membres au cours de l'occupation allemande. Dès l'occupation de
Vilnius, le 24 juin 1941, les collaborateurs baltes raflent les hommes
juifs et les massacrent dans les bois proches de la ville, ou les
battent à mort; de même à Kovno, autre grande ville de ce pays, un
pogrom est perpétré par les nationalistes lituaniens, qui torturent et
massacrent 8000 Juifs dans les forts qui ceinturent la ville.
Les Juifs
de Grodno subissent le même sort: 1500 sont massacrés dès la première
nuit de l'occupation, les autres dans les semaines qui suivent.
Ce qui
s'est passé en Lituanie concerne l'ensemble des pays baltes, avec plus
ou moins de rapidité : les 2000 Juifs d'Estonie sont exterminés avant la
fin de l'année 1941, les 60000 Juifs de Lettonie l'ont été avant la fin
1942.
Les découvertes de Vilnius doivent encourager la poursuite de ces travaux qui nourrissent le combat contre le négationnisme, notamment en Europe de l'Est.
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