mardi 17 septembre 2019

Macron, à droite toute, s'en prend à la santé des demandeurs d'asile



 
"L'immigration est une chance ... ça ne devrait pas inquiéter la population française . Déclaration d'Emmanuel Macron, alors candidat à l’élection présidentielle, le 2 mars 2017"
Quelques semaines plus tard il était élu face à Marine Le Pen car des millions de personnes s'étaient mobilisées afin de battre la candidate du Front National ( ci-dessous notre contribution de l'époque )

Cela rend d'autant plus scandaleuse sa volte-face qui revient à légitimer les thèses de l'extrême-droite et de plus à stigmatiser les couches populaires qui en seraient porteuses. 

Macron veut durcir encore la politique gouvernementale en matière d’immigration et d’asile. Comme souvent dans ce cas le prétexte avancé est celui de l’influence du Rassemblement national dans les milieux populaires. 
Lors de la réunion de la majorité LREM du 16 septembre, il a  ainsi déclaré:   "Nous n'avons pas le droit de ne pas regarder ce sujet (de l'immigration) en face", adoptant une ligne beaucoup plus dure sur ce sujet alors que jusqu'ici il défendait  le droit d'asile. "Je crois en notre droit d’asile, mais il est détourné de sa finalité par des réseaux, des gens qui manipulent. Si nous ne le regardons pas en face, nous le subirons. Cela donne quoi ? Des quartiers ou le nombre de mineurs non accompagnés explose", a-t-il averti, selon un participant.
Selon lui, "la question est de savoir si nous voulons être un parti bourgeois ou pas. Les bourgeois n'ont pas de problème avec cela: ils ne la croisent pas. Les classes populaires vivent avec", a-t-il souligné.
"La gauche n’a pas voulu regarder ce problème pendant des décennies. Les classes populaires ont donc migré vers l’extrême droite. On est comme les trois petits singes: on ne veut pas regarder".
"Vous n'avez qu'un opposant sur le terrain: c'est le Front national (devenu Rassemblement national, ndlr). Il faut confirmer cette opposition car ce sont les Français qui l'ont choisie. Il y a deux projets : celui du repli, faire peur ou bâtir une solution ouverte mais pas naïve", a-t-il conclu.
Ainsi celui qui apparaît comme le « président des riches », après avoir démonté l'ISF et baissé la fiscalité sur les revenus financiers, a recours à la démagogie la plus nauséabonde afin de justifier son choix de s’en prendre aux plus faibles et de les désigner comme cibles de la vindicte prétendument "populaire" .
Celui qui a accumulé les déclarations les plus méprisantes à l’égard des salarié.e.s  et personnes sans emploi ( "le pognon de dingue des aides sociales" ) se présente tout à coup comme voulant rompre avec les «  bourgeois ». Et pour cela il choisit non pas  une politique sociale mais le recours à la xénophobie censée le réconcilier avec le « peuple »  qu’il méprise tant.
Pour Macron, les pauvres sont débiles, illettrés et porteurs du virus fasciste.
Il avait déjà tenté ce type de diversion au moment du "grand débat" qu'il avait lancé en décembre 2018, pour faire face au mouvement des Gilets jaunes. A la surprise générale il avait mentionné l'immigration comme un thème central de ce débat, alors que ce sujet n'apparaissait nulle part dans les revendications et manifestations. Il avait d'ailleurs dû reculer sur ce thème, qui avait été abandonné. 
Sa fréquentation assidue de son prédécesseur Sarkozy  a sans doute une part dans ce tournant. L’ancien président, qui a sans cesse légitimé les thèmes du FN/RN et  créé un ministère de l’immigration et de l’identité nationale discourt partout sur le danger de l’immigration africaine et se réclame lui aussi du peuple, en déclarant « Le peuple dit: On ne peut pas accueillir toute l'immigration. Et c'est vrai »
La récente lune de miel de Macron avec Poutine joue également dans ce sens. Ce dernier, qui soutient tous les partis d’extrême-droite en Europe attaque frontalement sur le thème des migrants« qui peuvent tuer, piller et violer en toute impunité parce que leurs droits doivent être protégés », en qualifiant d’« erreur monumentale » la décision prise en 2015 par la chancelière allemande, Angela Merkel d’accueillir un million de réfugiés du Moyen-Orient, en majorité des Syriens. 

Un exemple immédiat de ce que signifie le tournant de Macron: intox raciste et sexiste sur les "prothèses mammaires" par le délégué général du parti présidentiel.

L’aide médicale d’État, créée en 2000 permet aux étrangers sans papiers ces, de bénéficier de soins médicaux pris en charge. C’est une mesure élémentaire d’humanité et également de santé publique. Elle est la cible permanente de la droite et de l’extrême-droite qui y voient une occasion facile de  taper sur les migrants et de faire croire qu’on peut ainsi économiser des sommes importantes.

Ainsi en juin 2018, le Sénat, a majorité de droite, voulait transformer l'aide médicale d'Etat, en une "aide médicale d'urgence" lors de l'examen du projet de loi asile et immigration. Agnès Buzyn avait alors protesté en déclarant :
 "L'amendement du Sénat réservant l'AME aux soins urgents est contraire à une politique de santé publique responsable visant à soigner le plus vite possible. Il ne peut aboutir qu'à l'engorgement des urgences, augmenter le coût des soins et favoriser l'émergence de maladies contagieuses", 
Or Stanislas Guérini, délégué général de La République en marche, député de Paris, membre du noyau fondateur de En Marche, très proche de Macron  a lancé une offensive sous forme de « fake news » à propos de prothèses mammaires prétendument remboursées par l’AME, dans le cadre d’opérations esthétiques. Interrogésur CNews, il déclarait : Il y aura un rapport sur l’AME dans peu de temps. J’entends qu’il puisse y avoir des abus d’utilisation de l’AME pour financer des prothèses mammaires. Là, on voit bien qu’on n’est pas dans une situation d’urgence. S’il y a des abus… Il faut être précis, eh bien nous corrigerons ces abus», explique-t-il. 

Pourtant, la ministre de la Santé Agnès Buzyn, interrogée le lendemain de cette déclaration explique ne pas savoir pourquoi Stanislas Guérini a «pris cet exemple». «Je n’ai aucune information particulière. […] Il y a toujours un travail pour lutter contre la fraude mais pas particulièrement les prothèses mammaires, je ne sais pas, je n’ai pas eu le temps de vérifier, et en tous les cas ça ne m’a pas été rapporté», ajoute-t-elle. 

La Caisse nationale d’assurance maladie explique que «les soins médicaux et hospitaliers sont pris en charge à 100%, dans la limite des tarifs de la Sécurité sociale, pour les frais d’hospitalisation et d’intervention chirurgicale», dans le cadre de l’AME. L’AME ne rembourse en fait que les prothèses mammaires prescrites pour raisons médicales. Cela comprend les implants mammaires «posés initialement au motif d’une chirurgie réparatrice pour raisons médicales», donc après un cancer, par exemple, ou dans certains cas de malformation mammaire. Mais en aucun cas pour des raisons esthétiques.
C’est donc par une campagne de mensonges sexistes et racistes à l’encontre des femmes victimes de cancers du sein qu’a été lancée l’offensive politique de Macron et de ses proches. Cela augure de mesures et de discours particulièrement mensongers et répressifs, aggravant le caractère délétère de la loi Collomb.

Face à cette agression, il y a une nécessité urgente de mise en place d’un large front des associations de défense, des syndicats et partis ainsi que de toutes les personnes qui se préoccupent du sort des réfugiés et migrants  

MEMORIAL 98 
4 décembre 2019
A l'approche du mouvement social contre la réforme des retraites, le chef du parti macroniste, Stanislas Guérini, délégué général de LREM, multiplie les dénonciations contre la gauche qui défilerait avec l'extrême-droite en soutien aux grévistes. C'est le même qui a lancé l'intox raciste sur les prothèses mammaires à visée esthétique prétendument remboursées par l'aide médicale d’État ( voir ci-dessous)

13 novembre: la députée LREM Jennifer de Temmerman quitte le groupe parlementaire macroniste en protestation contre les mesures restreignant les droits à la santé pour les demandeurs d'asile et migrants, comme elle l'explique dans la lettre ci-dessous


5 novembre: nouvelle escalade de Macron et de son gouvernement

Édouard Philippe sort le grand jeu en annonçant un ensemble de mesures restrictives et répressives. Les principales touchent  les droits basiques à la santé et au regroupement familial. Il s'agit d' imposer un délai de carence de trois mois aux demandeurs d'asile, avant d'accéder à la Protection universelle maladie (Puma). Aujourd'hui, ils peuvent demander à bénéficier de cette protection sociale de base dès l'enregistrement de leur demande d'asile. Ce retard apporté aux soins représente une mesure cruelle et totalement contraire aux principes de la santé publique.
En s'attaquant au regroupement familial, le pouvoir reprend un domaine qui sert depuis longtemps de thème d'agitation au FN/RN: Marine Le Pen réclame un référendum afin de le supprimer 
La droite LR est en voie d'alignement suivant en cela la ligne de Sarkozy puis de Wauquiez ( voir ci-dessous à la date du 7 octobre).
Il en de même pour les "quotas d'immigration". L'usage de ce terme a pour fonction de recycler la politique de Sarkozy. Ce dernier semble obséder Macron qui lui témoigne une attention permanente ( voir ci-dessous) 

Face à cette offensive démagogique qui ouvre un boulevard au RN, une riposte d'ampleur est urgente. Elle doit rassembler dans des manifestations de rue les syndicats, associations et tous ceux et celles qui ne veulent pas que continue à se développer un climat de discrimination généralisée

MEMORIAL 98




 

Emmanuel Macron choisit le média d'extrême-droite Valeurs Actuelles pour parler d'immigration et d'Islam. Ce média est coutumier des couvertures et articles les plus nauséabonds dans ce domaine. Il a été condamné en décembre 2015 pour provocation à la discrimination et à la haine, comme sa vedette Zemmour.
C'est la première fois depuis Chirac qu'un président en exercice s'entretient avec un média d'extrême droite. C'est un message supplémentaire dans la ligne de sa dérive ciblant les migrants.
Quelques jours auparavant, Stanislas Guérini, délégué général de La République en marche, avait lancé un nouveau ballon d'essai en évoquant la création d'un secrétariat d’État à l'immigration comme lors des "années Sarkozy " selon ses propres termes 
On se souvient que la création d'un tel ministère, couplé à l"Identité nationale" avait symbolisé la politique xénophobe de Sarkozy. Ce dernier, qui a souvent légitimé les idées du FN/RN,  est très apprécié de Macron, qui multiplie les honneurs et marques de sympathie à son égard. 
A ce stade, le projet  de ministère ou de Haut commissariat est suspendu,  en raison notamment du désaveu que cela impliquerait à l'encontre de Castaner et de son administration. Mais il réapparaitra sans doute, à mesure que s'approfondira la calamiteuse politique macroniste. 
Il paraît que tout ceci traduit la volonté du locataire de l'Elysée d'installer son futur duel avec Marine Le Pen pour la présidentielle de 2022. Pour l'instant, il s'agit surtout d'énormes concessions à la propagande raciste de cette dernière. 

MEMORIAL 98


  
 Mise à jour du 7 octobre: le regroupement familial à nouveau mis en cause.



Alors que va s'ouvrir à l'Assemblée nationale le débat sur l'immigration  voulu par Macron, il apparaît que ce dernier veut également s'attaquer au droit au regroupement familial des immigrés résidant régulièrement dans le pays.
Ce droit de vivre en famille est reconnu par de nombreuses conventions internationales. Il est néanmoins souvent entravé par la multiplication des obligations matérielles qui réduisent son autorisation. C'est pourquoi il n'a concerné que 12 000 époux et enfants d'immigrés en 2018, sur 90 000 autorisations de séjour pour raisons familiales. La majorité de ces autorisations concerne en fait des français qui font venir leur épouse. 
Malgré ce faible volume le regroupement familial sert depuis longtemps de thème d'agitation au FN/RN: Marine Le Pen réclame un référendum afin de le supprimer. La droite LR est en voie d'alignement suivant en cela la ligne de Sarkozy puis de Wauquiez.

C'est devant ce totem raciste que Macron veut s'incliner et entraîner avec lui les députés LREM, dont certains résistent (voir ci-dessous) 
#nelaissonspasfaire

MEMORIAL 98



Mise à jour du 25 septembre 2019:
Emmanuel Macron ouvre une offensive globale contre les migrants et les demandeurs d'asile. Il offre un boulevard au RN en déclarant: 
 " On a une explosion des entrées qui sont liées au sujet sanitaire, avec des gens qui viennent pour se faire soigner en France. Ce sont des phénomènes qu'on doit regarder et auxquels on doit apporter une réponse..." ( voir ci-dessous sur les intox sexistes de Stanislas Guérini)

La députée LREM Delphine Bagarry ( ci-dessous) a réagit fortement au discours de Macron le 16 septembre.  Elle l'a commenté en ces termes

«J’avais l’impression d’écouter non pas l’homme de la campagne présidentielle mais un responsable du Front national», s’indigne la députée  qui se dit «choquée» par le contenu de ce discours.
Elle est maintenant convoquée et menacée par Stanislas Guérini, délégué général de LREM, qui a lancé l'intox sur les prothèses mammaires à visée esthétique prétendument remboursées par l'aide médicale d’État ( voir ci-dessous)
Cette députée fait partie d'un groupe de parlementaires qui a publié une déclaration s'opposant à la ligne de durcissement et d'exclusion prônée par Macron.


MEMORIAL 98

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