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vendredi 27 février 2015

Qui sont ces parlementaires fraçais qui ont rencontré le dictateur et tortionnaire Bachar Al Assad ?

Quand nos parlementaires vont boire un thé imbibé de sang avec un assassin et un tortionnaire, dans le paisible salon d'un dictateur qui, le thé fini, décidera du prochain opposant à liquider dans une des oubliettes du régime, des centaines de civils qui périront le soir même ou les jours suivants dans un bombardement sur des zones d'habitation, des centaines de milliers de vies d'enfants à briser à tout jamais, par la famine, par les bombes ou par l'exil dans des camps de réfugiés.
"Des massacres de masse, des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre sont propres à la guerre.", nous dit un sénateur socialistes qui cautionne cette initiative, ajoutant, qu'il n'en discuterait pas avec Daech, mais qu'Assad est lui un pouvoir "légalement reconnu".
Et un crime contre l'humanité par un pouvoir "légalement reconnu", bah c'est peanuts. Une logique diplomatique pas vraiment nouvelle, mais toujours aussi monstrueuse.

Les députés en question ont dissimulé leur projet de voyage à leurs collègues du groupe d'amitié France-Syrie. Sans surprise ils sont soutenus par un des principaux lobbyistes de Poutine, le député Thierry Mariani qui se situe à l'extrême-droite de l'UMP. 
L'initiateur principal de cette rencontre, Jacques Myard est un député UMP qui n'hésite pas à s'afficher et à collaborer avec les fascistes de toutes obédiences et avec la secte Moon, et à les inviter à l'Assemblée Nationale. C'est aussi un de ceux qui a fait capoter la proposition de loi contre le négationnisme du génocide arménien. Tout ceci rend d'autant plus honteuse la participation de parlementaires de gauche à cette visite de courtoisie au dictateur, et une simple prise de distance du gouvernement avec cette initiative de parlementaires de sa majorité ne signifie pas grand chose, par rapport à la gravité de ce qui vient d'être fait . 

Pour la "petite" histoire, on notera que le député PS Gérard Bapt, qui a tant d'indulgence pour les crimes contre l'humanité du boucher de Damas, a par contre un ennemi déclaré, les pauvres: c'est encore une fois avec un parlementaire UMP qu'il déposait par exemple un amendement adopté depuis qui permet de croiser encore un peu plus les fichiers des personnes précaires, avec un accès généralisé à ces fichiers qui détruit totalement le droit à la vie privée des personnes concernées, sous prétexte de lutte contre la "fraude". Mais c'est bien connu, les chômeurs sont moins fréquentables que les dictateurs.

Ce voyage de la honte doit surtout stimuler la reprise d’initiatives de soutien au peuple syrien écrasé par la dictature d'Assad et par Daech; Memorial 98 a sans cesse mobilisé pour cette cause 
Voir Syrie : soutenons le peuple martyrisé 
  

dimanche 1 février 2015

Criminalisation des enfants pour apologie du terrorisme : où est la gauche antiraciste ?

Parmi les témoignages à charge contre Ahmed, 8 ans, traîné au commissariat de Nice pour apologie du terrorisme, et contre son père, celui de la déléguée des parents FCPE, semblait à priori peu suspect: voilà une maman qui fait mine de "vouloir dégonfler l'affaire", mais qui en passant décrit le père comme un excité incontrôlable ayant envenimé et médiatisé une situation dans laquelle enseignants et direction de l'école voulaient "juste" discuter.
Mme Therache Mollet a été citée sur TF1, France Télévisions et dans l'Express. Seulement, Mme Therache est également une propagandiste raciste extrêmement violente comme en témoignent ses captures d'écran faites sur son Facebook par des militantEs antiracistes, avant qu'elle ne les efface.


Outre le problème médiatique, ceci en soulève un autre, récurrent: si ce genre de personnes est désormais acceptée dans des organisations censées être antiracistes comme la FCPE, que reste-t-il de l'universalisme de ces organisations ?

Reprenons : au départ, on apprend l'affaire par l'avocat de la famille du petit Ahmed, sans quoi d'ailleurs les autorités n'auraient pas eu à se justifier et ne l'auraient pas fait. Une affaire similaire est survenue sur Villers Coteret, le 15 janvier, avec convocation pour "apologie du terrorisme" d'un enfant de neuf ans, qui montre qu'on n'est pas dans un contexte isolé, et que la Ministre a menti en disant qu'aucun enfant de cet âge n'était convoqué pour apologie du terrorisme . 
 "C'est un autre enfant qui vient [le] dire après coup à sa mère qui est l'une des employées de la cantine, qui le dit à la personne qui encadre la cantine, un signalement est rédigé, (...) on prévient la brigade de gendarmerie", voilà ce que dit le procureur, et qui montre bien le vide du dossier, dossier qui n'est sorti que parce que les parents portent plainte pour diffamation. 

Concernant Nice, dans un premier temps, le Ministère affirme ne pas être au courant et la direction de l'établissement se justifie en invoquant la circulaire et en évoquant certes le comportement du père, mais sans nier la convocation de l'enfant. Puis la Ministre intervient et prétend que c'est seulement le père qui a été convoqué, et c'est à ce moment là qu'elle parle brusquement de "problèmes familiaux " et que l'enfant a été entendu dans ce cadre là. 
Lors de la conférence de presse donnée par la police auparavant, qu'on peut voir en replay sur les sites des chaînes d'info ou sur You Tube étrangement, la police, elle, ne nie pas avoir interrogé l'enfant sur cette affaire d'apologie du terrorisme. 
Pour le reste, personne ne ment, au sens formel du terme, simplement comme le dit si pudiquement la FSU, tout le monde se rend bien compte que "la machine s'est emballée", qu'un gamin de huit ans a été convoqué et interrogé au commissariat, et donc on cherche évidemment des explications de "contexte", les meilleurs étant évidemment celles qui correspondent aux préjugés, le père arabe violent, c'est parfait, évidemment. 
Sauf que même dans le cas où ce serait vrai, cela n'expliquerait pas la convocation et l'interrogatoire du fils: en cas de maltraitance, dans ce pays, il y a, s'il est besoin d'entendre l'enfant, un truc qui s'appelle la brigade des mineurs, avec une procédure protectrice, ça se passe pas au comico avec des flics de permanence.

Cela doit nous interroger sur la prise en compte de la parole des victimes, dans la mesure où un enfant de huit ans a bien été interrogé au commissariat pour des propos pro-terroristes, cela personne ne le le nie, de toute façon, certains cherchent juste des excuses diverses. 
Il est extrêmement dommageable d'avoir à reconnaître qu'aujourd'hui, une personne potentiellement victime de ce genre d'abus a finalement tout intérêt à contacter plutôt une organisation comme le CCIF, où elle sera bien accueillie et non soupçonnée, où sa parole vaudra celle d'enseignants et de policiers. Dommageable parce que ce devrait être le rôle de la gauche antiraciste, mais c'est pareil pour les actes antisémites, il vaut mieux aller voir le CRIF que cette même gauche. Et en fait, c'est ce que les gens font en général. pour après être accusés de communautarisme. Mais on se défend comme on peut, et avec les organisations qui font le meilleur boulot au quotidien.
 Et depuis des semaines, du boulot il y en a, car les affaires médiatisées sont les plus criantes, mais partout en France, les personnes aux opinions racistes utilisent la situation et les circulaires du Ministère pour pourrir la vie des musulmans, à l'Education Nationale comme ailleurs...

samedi 17 janvier 2015

Qu'y a-t-il dans le "Je suis Charlie Coulibaly" de Dieudonné ?

Après la manifestation parisienne du dimanche 11 janvier 2015 suite aux attentats des jours précédents - dont la prise d'otage antisémite d'Amedy Coulibaly dans une épicerie casher à Porte de Vincennes, qui a fait 4 morts - Dieudonné a déclaré notamment : "je me sens Charlie Coulibaly"
Dieudonné multiplie décidément les provocations : il affirme ainsi son soutien à l’assassinat de Michel Saada, Yoav Hattab, Yohan Cohen, Philippe Braham, tués par Coulibaly, parce que juifs.
Dieudonné n'a pas dit "Je suis Ahmed Coulibaly", il n'a pas dit "Je suis Charlie Kouachi", il a bien choisi ses mots.
Il joue à la fois sur le mot d'ordre très ambigu "défense de la liberté d'expression" et sur l'antisémitisme qui n'a pas disparu, et qui fait qu'une partie des gens se sent solidaire de Charlie Hebdo, mais ne se sentait pas particulièrement touchée par exemple par la tuerie commise par Merah.  
Quelle ambiguïté y a-t-il dans la défense de la liberté d'expression ? Celle qu'il y a à chaque fois que le camp fasciste s'empare d'un terme, celle qu'il y a à ne pas préciser de quoi on parle.
La liberté d'expression, ce n'est pas débiter ses histoires un peu racistes, un peu homophobes, un peu antisémites, un peu sexistes, sans que personne ne puisse y trouver à redire, ou vous demander des comptes. Ce n'est pas se vautrer dans la jouissance débridée et mortifère des paroles de haine, de l'oppression et de la déshumanisation des minorités
Comme toute liberté, elle implique des responsabilités. Pour ceux qui prennent la parole, comme pour ceux qui écoutent, et répètent. 
 
Le parquet poursuit Dieudonné pour apologie du terrorisme pour la seconde fois.
Mais il devrait aussi et surtout être poursuivi sur la base de la législation antiraciste, pour incitation à la haine raciale contre les Juifs.  Nous avons une excellente législation antiraciste, qui a la qualité de ne pas faire partie d'un arsenal d'exception, contrairement aux lois antiterroristes, il convient de s'en servir, voilà tout.
Bien évidemment la défense de Dieudonné face à l'accusation d'apologie du terrorisme sera de dire "puisque j'ai dit je suis Charlie, je combats le terrorisme, et j'ai dit je suis Coulibaly, parce que je suis noir et que je me bats contre l'assimilation de tous les Coulibaly avec les terroristes", et ainsi de suite.

Et parce que la justice n'est qu'un outil parmi d'autres, il appartient à tous les antiracistes de se mobiliser, dans les procès, dans la rue, au quotidien, sur les réseaux sociaux...

Il faut aussi bien se souvenir de la position de Dieudonné au niveau international, puisqu'il fait référence à un terroriste qui se revendique du califat de l'Etat Islamique. 
En août 2014, il poste une vidéo sur James Folley (journaliste américain décapité par l'Etat Islamique) dans laquelle il déclare que « La décapitation symbolise le progrès, l'accès à la civilisation »). Mais cela ne doit pas faire oublier qu'il est un fervent soutien d'Assad et que lui et les siens, comme l'extrême-droite du FN ont dénoncé Daesh depuis très longtemps....pour faire oublier la révolution syrienne qui combattait à la fois Assad et Daesh. 
Et il devient vital de mettre l'analyse de ce qui se passe en Syrie au premier plan aujourd'hui, c'est malheureusement un des enseignements qui seront sans doute des plus négligés comme ils l'ont été depuis trois ans, alors que la propagande djihadiste, elle, a su utiliser les massacres commis par Assad


vendredi 10 octobre 2014

Propager la haine, c'est permis ..quand on est Dieudonné ou policier


  Dans le même temps à Strasbourg, un homme de 54  ans au RSA, dont les propos inacceptables auraient du entrainer une réaction mesurée, évidemment avec un suivi social et psychologique et pas une incarcération, vient d'être condamné à  six mois ferme, pour avoir crié "Vive l'Etat islamique" , à la CAF, alors qu'on venait de lui annoncer une baisse de ses maigres ressources. 
Dieudonné, Soral , Faurisson appellent à la haine tous les jours, sur des médias à l'audience énorme. Ils récidivent, réitèrent et ricanent, et n'ont jamais mis un pied en prison. Pour eux la procédure, ça dure, avocats brillants, reports en cascade, et bien souvent les audiences deviennent l'occasion de nouvelles provocations.

Pour un précaire déjà en grande difficulté, c'est la perspective de la rue à la sortie. A moins qu'il ne trouve justement en prison des oreilles intéressées qui sauront le convaincre qu'il a eu bien raison de proférer des menaces et bien tort de ne pas les mettre à exécution.

La répression aveugle contre les égarés, la complaisance ou l'inaction envers les propagandistes , le triste visage de l'anti-terrorisme dans une société de classe.


Dans le même temps, d'ailleurs on reparle de ces policiers de la BAC d'Amiens qui lors d'une soirée en 2008, avaient terrorisé les clients d'un bar en hurlant " Heil Hitler", " Les Juifs au four " et "il faut tuer les bougnoules et les négros"...le tout accompagné de saluts nazis. La plainte du gérant de l'établissement avait abouti à la relaxe de tous les inculpés sauf un qui avait simplement écopé d'une amende , non inscrite au casier judiciaire. L'appel est jugé en ce moment, en tout état de cause, ces policiers sont actuellement toujours en service.