Mise à jour du 13 décembre 2021
Mont
Valérien: profanation ignoble par des antipass/vax du lieu où les nazis
ont fusillé plus de 1000 résistants, dont ceux de l'Affiche rouge et de
nombreux Juifs otages. Les profanateurs utilisent les caractères de la SS ( ci dessous) dans leur inscription de cinquante mètres de long et c'est ce qu'ils sont eux-mêmes
Un contexte particulier
La commémoration de la rafle du Vel' d'Hiv' du 16 et 17 juillet 1942 se déroule cette année dans un contexte nauséabond.
En effet la pandémie actuelle du Covid donne déjà lieu à une
déferlante de propagande antisémite et complotiste sous la forme la plus
violente.
Dans la dernière période, cela a pris la forme de l'assimilation de la vaccination et du pass sanitaire à la Shoah et à l'Apartheid .
Des étoiles jaunes sont brandies par les opposants organisés à la vaccination. On condamne un "pass nazitaire" et compare ce pass à l'inscription sinistre du portail d'Auschwitz (ci-dessous)
Colère de Joseph Szwarc, 94 ans, rescapé de la rafle du Vel 'd'Hiv, qui a porté l'étoile jaune, contre les comparaisons répandues ces jours-ci
Vague de comparaisons nauséabondes
L'eurodéputée EELV Michèle Rivasi évoque l'Apartheid. C'est une multi-récidiviste en matière de complotisme anti-vaccins. Elle a
plusieurs fois coopéré avec le médecin ultra-réactionnaire Henri Joyeux,
opposant enragé au droit à l'IVG et pourfendeur des vaccins.
Les partisans de Florian Philippot, auto-proclamé chef de l'opposition à toute précaution face au Covid, sont au premier rang de cette manipulation qui revient à minimiser et banaliser le génocide des Juifs ou l'apartheid.
Ainsi le 15 mai dernier, les partisans de Philippot se rassemblaient à Orléans, arborant des étoiles jaunes et une banderole "Liberté" (voir ci-dessous)
Le chef des " Patriotes" organise d'ailleurs une manifestation de "liberté" le samedi 17 juillet, à la date du deuxième jour de la rafle de 1942.
On ne peut qu'être choqué et horrifié par l'appel de Fançois Ruffin, député LFI, coutumier des propos confusionnistes à se joindre "aux manifestations" de ce type. Il avait déjà congratulé le négationniste antisémite Étienne Chouard
Le Figaro peut ainsi titrer "Ruffin, Philippot, Dupont-Aignan et Asselineau appellent à manifester contre le passe sanitaire "
Or durant la campagne présidentielle de 2017, ce même Philippot, alors numéro deux du FN et porte-parole omniprésent de Marine Le Pen, avait délibérément lancé une polémique contre la reconnaissance historique le 16 juillet 1995 par Chirac de la responsabilité des autorités françaises dans cette rafle et dans la déportation des Juifs de France.
Par un grossier tour de passe-passe, il évitait de condamner Pétain et le régime de Vichy, afin selon lui de préserver " la fierté de la France" Il déclarait ainsi: "On peut être fier de l'histoire de France", a commencé le soutien de
la candidate ( Philippot), en dénonçant la repentance de certains dirigeants. Une
journaliste lui demande alors s'il pense que le discours de Jacques
Chirac en était. "J'ai toujours été dans la position traditionnelle de
la France à savoir que la France était à Londres. Je reste fidèle à
cette histoire", a répondu Florian Philippot.
"Le responsabilité
de l’État français dans la Collaboration n'est pas un fait historique?",
le relance alors un journaliste. "La responsabilité de Français oui. De L’état français, non. Je mets la France et la République à Londres",
conclut le conseiller de Marine Le Pen.
Marine
Le Pen avait ensuite emboité le pas, en déclarant à deux semaines du premier tour de la
présidentielle : « Je pense que la France n’est pas responsable du Vél’
d’Hiv’ ». Il s’agissait manifestement d'un choix stratégique, car elle
redoublait ainsi le propos de Philippot
Dans l’émission « Le Grand Jury
RTL-LeFigaro-LCI » du 9 avril, le journaliste Olivier Mazerolle l’avait
interrogée sur son programme prônant « la promotion du roman
national et le refus de repentance ». Il lui avait demandé si Jacques
Chirac avait eu tort de prononcer son discours de 1995 sur le Vél’ d’Hiv, dans
lequel il avait reconnu la responsabilité de la France. « Je
pense que la France n’est pas responsable du Vél d’Hiv' »,
a-t-elle répondu, se plaçant ainsi en opposition à cette reconnaissance.
La justification de la
chef frontiste se dévoila ensuite, lorsqu’elle poursuivit dans une
argumentation manifestement reprise des propos de Philippot: « … La France
a été malmenée dans les esprits depuis des années. En réalité, on a appris à
nos enfants qu’ils avaient toutes les raisons de la critiquer. De n’en voir que
peut-être que les aspects historiques les plus sombres. Je veux qu’ils soient à
nouveau fiers d’être Français. »
La diatribe de la chef
frontiste avait fait ressurgir en pleine lumière non seulement la
continuité antisémite du FN mais également l’histoire originelle de ce
parti, dont nombre de fondateurs étaient issus de la collaboration avec les
nazis. Nous condamnons également la reprise par Jean-Luc Mélenchon d'une argumentation proche de celle de ces duettistes. Réagissant aux propos de Marine Le Pen, il avait estimé dans un premier temps que ce qu'elle avait dit "déclench[ait] des polémiques absolument
inutiles. L'Histoire de France a fait que les présidents successifs ont
fait évolué la question et le regard que l'on portait dessus."
"Pourquoi rallume-t-elle cette querelle? Pour blesser?", se demandait-il
alors . "Le président Chirac a dit une fois une chose ( discours de
1995 ). Tâchons de nous tenir à une continuité dans notre regard sur
l'histoire." « Sur cette affaire, il devient très difficile de dire que
personne n'y est pour rien, alors que c'est la police française qui a
organisé la rafle (...) Ça blesse, ça crée une polémique inutile.» "La
République française n'est pas coupable mais la France l'est",
notait-il." Donc une réaction certes modérée à l'égard de la cheffe
frontiste, mais clairement dans l'esprit du discours de Chirac en 1995.
Mais quelques semaines plus tard, à l'occasion de la
commémoration du 75e anniversaire de la même rafle, le chef de la LFI disait
exactement l'inverse et se retrouvait ainsi aux côtés du FN ainsi que de
Sarkozy, pourfendeur de la repentance française y compris à l'égard de la Shoah.
Mélenchon écrivait alors : "Après cela, déclarer que la France est
responsable de la rafle du Vel d’Hiv’ est là encore un franchissement de
seuil d’une intensité maximale. Mais dire que la France, en tant que
peuple, en tant que nation est responsable de ce crime c’est admettre
une définition essentialiste de notre pays totalement inacceptable..." .
Jamais, à aucun moment, les Français n’ont fait le choix du meurtre et
du crime antisémite ! Ceux qui ne sont pas juifs ne sont pas tous,
globalement et en tant que Français, coupables du crime qui a été commis
à ce moment-là ! Tout au contraire, par sa résistance, ses combats
contre l’envahisseur et par le rétablissement de la République dès que
celui-ci a été chassé du territoire, le peuple français a prouvé de quel
côté il était réellement. Il n’est pas au pouvoir de Monsieur Macron
d’assigner tous les Français à une identité de bourreau qui n’est pas la
leur ! Non, non, Vichy ce n’est pas la France !"
Mélenchon choisissait au passage de déformer les
propos de Macron. Ce dernier n'avait fait qu'actualiser le discours de
Chirac en 1995, en y introduisant une référence évidente à Marine Le Pen
et en rappelant de la IIIe République était déjà ravagée par le racisme
et l'antisémitisme, notamment lors des émeutes fascistes de 1934 et lors de l'accession au pouvoir du Front Populaire et de Léon Blum.
Macron mettait en valeur le rôle des résistants les plus précoces, en les
opposant à ceux qui collaboraient avec les nazis. Il était bien loin
d’"assigner tous (!) les Français à une identité de bourreau " comme
Jean-Luc Mélenchon ( JLM) faisaitt semblant de le croire. Au passage, ce
dernier semblait impliquer que contrairement aux Français, d'autres
populations auraient "fait le choix du meurtre et du crime antisémite".
Il s'agit d'une allusion assez limpide à l'Allemagne et au prétendu vote majoritaire pour les nazis en 1933.
En se positionnant ainsi, le chef de la LFI se plaçait, une fois de plus, dans le sillage
de celui qu'il présente comme son inspirateur et modèle politique, c'est
à dire François Mitterrand. Il reprenait d'ailleurs quasiment mot pour
mot les termes que ce dernier utilisait afin de minimiser les
responsabilités françaises dans la responsabilité des autorités
françaises, au prix d'arguties juridiques de mauvaise foi.
Car Mitterrand n'a pas du tout été "mutique" à propos de la
rafle du Vel d'Hiv' et plus généralement à propos de la persécution des
Juifs sous Vichy , contrairement à ce que Macron a choisi de dire diplomatiquement lors de son discours . Au contraire, il a maintes fois marqué son inclinaison pour l'ambiguïté, le mensonge, et la dissimulation en la matière.
On connait notamment son amitié et sa complicité maintenues
pendant de très longues années avec René Bousquet, chef suprême de la
police de Vichy et signataire des accords dits "Bousquet-Oberg" (
général SS, chef supérieur de la SS et de la police en zone occupée)
établissant la déportation des Juifs et la place centrale de la police
française dans ce processus. Bousquet est l'organisateur de la rafle du Vel' d'Hiv' ainsi que de celle de Marseille en 1943 .
Le sachant parfaitement, Mitterrand agira afin de retarder le
procès qui doit enfin s'ouvrir contre son ami Bousquet au milieu des
années 1980. C'est ce qu'établissent les juristes de la mission de la
FIDH qui font savoir que « il y a une décision politique au plus haut
niveau de ne pas faire avancer l’affaire Bousquet ». Après une nouvelle
plainte pour crimes contre l'Humanité déposée contre lui en 1989,
Bousquet comme beaucoup d'autre bourreaux ne sera jamais jugé, car il
est assassiné en 1991.
Mais il y a un autre fait: chaque 11 novembre, de 1987 à 1992,
Mitterrand alors président de la République, a fait déposer une gerbe de
fleurs présidentielle sur la tombe du Maréchal Pétain, à l’île d’Yeu,
au prétexte du rôle de ce dernier lors la première guerre mondiale
Les associations de résistants et de victimes du nazisme avaient beau
protester unanimement, rien n'y faisait. En 1992 le scandale fut plus
important, car une large campagne publique se déroulait contre ce geste
de révérence à l'égard du chef de la collaboration.
Du coup, le préfet de la Vendée, chargé par la
présidence de la République de fleurir la tombe au nom du chef de l’État
le 11 novembre, dut attendre cette année-là 17 h 15 pour se rendre en
hélicoptère sur l'île d'Yeu, lieu de sépulture de Pétain. Il craignait
d'être confronté aux manifestants présents sur place. C'était juste
après que Serge Klarsfeld et la quarantaine de personnes l'accompagnant
eurent pris le dernier bateau régulier de retour de l'île. Ils
étaient venus «s'assurer qu'une gerbe ne sera plus déposée sur la tombe
de Pétain par le président de la République». Au bout du compte, la
gerbe du préfet côtoyait celles déposées dans les heures précédentes par
Jean-Marie Le Pen et par "l'Association nationale Pétain Verdun" (ANPV,
émanation des nostalgiques de Vichy).
Devant l’ampleur du scandale, Mitterrand fut contraint de
suspendre l'hommage à Pétain à partir de 1993, c'est à dire à la toute
fin de son deuxième septennat .
Or, c'est Pétain qui a promulgué le statut discriminatoire des Juifs dès 1940 et l'a même personnellement aggravé par des annotations. C'est lui qui a instauré la collaboration avec Hitler et l'Allemagne nazie.
On comprend dès lors que Mélenchon, disciple revendiqué de
Mitterrand, préfère semer le confusion sur les responsabilités des uns
et des autres dans la déportation des Juifs de France, afin de protéger
la mémoire de son mentor.
Une deuxième vague antisémite
La campagne actuelle consistant à salir la mémoire des victimes de la Shoah et de l' Apartheid vient à la suite d'une première vague déjà très violente.
Soral, toujours en liberté malgré ses condamnations à des peines de prison ferme, était évidemment au premier plan avec sa vidéo nommée Couillonavirus Communauté organisée
qui tient la France. Il y stigmatisait
"le gang qui a en charge la médecine d’État : Buzyn, Lévy, Bauer, Hirsch,
Jacob, Guedj, Salomon… C’est la liste de Schindler. » il éructe que
les Juifs « veulent faire du pognon sur le dos des Français, affaiblir
le peuple français par le nombre de morts » .
Cette
propagande se focalise notamment sur la diabolisation d’Agnès Buzyn et
de son
mari Yves Lévy, ancien directeur de l’Inserm.
Elle
prend notamment pour prétexte d’une part le rôle de l’ancienne ministre de la
Santé dans les débuts de l’épidémie et d’autre la présence d’Yves Lévy lors de
l’accréditation d’un laboratoire de recherche de haute sécurité financé par la France à Wuhan, le 23
février 2017.
Selon ces théories, le virus du Covid est issu de ce laboratoire
et a été volontairement répandu avec la complicité, voire même sous la
responsabilité d’Yves Lévy, tandis
que son
épouse sabotait la prise en charge de l’épidémie en France. On peut même
voir
des caricatures montrant Agnès Buzyn en train d'empoisonner un puits,
comme dans la tradition antisémite séculaire ( ci-deesous)
Cette
propagande ne surgit pas du néant. Elle s’inscrit au contraire dans une
tradition fort ancienne.
Ceux
qui jouent sur la hantise des grandes épidémies ont recours à tous les poncifs
de l'antisémitisme historique, concernant particulièrement la peste.
Ainsi lors l’épidémie de peste noire qui toucha l'Europe entre 1347 et 1350,
les agitateurs antisémites l'attribuèrent à un acte satanique orchestré par les
Juifs qui voulaient dominer le monde en empoisonnant l'air et l'eau.
Une
vague de massacres s'ensuivit notamment dans les aires germaniques et catalanes
: en 1348 en Catalogne, les violences antijuives se
diffusent presque au même rythme que la peste : Hyères, Toulon, Perpignan,
puis Barcelone (peste le 15 mai 1348, pogrom le 17 mai) et de là Tàrrega (peste
le 30 juin, pogrom le 6 juillet)
Aucune communauté juive importante d'Allemagne
ne fut épargnée par les massacres et les pillages. A Berne et à Zurich,
des Juifs furent jugés et exécutés.
2000
Juifs furent tués à Strasbourg lors du "massacre de la Saint Valentin" en
février 1349, d'autres victimes furent nombreuses à Colmar, Worms, Francfort,
Cologne et ailleurs.
Plus
près de nous le spectre de la « peste juive » réapparut en 1920
Aux
premiers jours du mois de décembre 1920, une rumeur est diffusée dans
Paris : une pandémie inconnue et mortelle, la
maladie n° 9 ( nom de code pour la peste), dont seraient
porteurs les immigrés juifs originaires d'Europe orientale, se propagerait à
vive allure dans les quartiers populaires de la capitale.
Les pouvoirs publics, impuissants à endiguer l'épidémie, auraient déjà
recensé plusieurs centaines de cas mais refuseraient d'en faire état. La presse
s'empare de l'affaire, bientôt instrumentalisée par la droite nationale et
antisémite.
La crainte de la prétendue "maladie n° 9 " donne lieu, au
Sénat, à une séance houleuse et retentissante le 2 décembre 1920. De nombreux
élus dénoncent le caractère " inassimilable " des " Juifs
d'Orient ", accusés de répandre l'épidémie, avec la complicité de leurs
coreligionnaires installés en France depuis plusieurs générations. Présentés
comme réfractaires aux mœurs de la civilisation occidentale, assimilés à des
rats grouillant dans Paris, les Juifs sont également accusés de propager le
" microbe " du " bolchevisme défaitiste ".
Les
classiques de l’antisémitisme tels le faux nommé Protocole des Sages de Sion et
Mein Kampf martèlent ce genre d’accusations.
Il ne
s’agit pas seulement de propos hallucinés et sans effet pratique mais d’un encouragement
à la violence antisémite.
Celle-ci s’est manifestée ces dernières années lors
des attentats meurtriers des synagogues de Pittsburgh, de San Diego et de Halle en Allemagne. Or les auteurs de ces attentats ont commis leurs crimes en s’appuyant sur les accusations complotistes portées
contre les Juifs et leurs actions maléfiques. Ainsi Robert Bowers, le terroriste
de Pittsburgh a donné comme raison de son passage à l'acte une accusation
elle-aussi éternelle contre « les Juifs coupables de favoriser les
migrants afin de détruire l'Amérique. »
16 et 17 juillet 1942: «Vent printanier»
D'autres rafles avaient
précédé celle-ci, dont
celle du 20 août 1941.
Puis le 7 juin 1942, le
port de l'étoile jaune entre en vigueur pour les Juifs de la zone occupée
et ce dès l'âge de 6 ans. Il s'agissait ainsi pour les nazis de désigner et
stigmatiser la population juive.
Les 16 et 17 juillet
1942, à Paris 12884 Juifs furent arrêtés par la police française jusqu'à la fin de l’opération le 17 juillet à 13 h. Les fiches des « absents » lors de la rafle restent
dans les commissariats et des équipes spéciales font des visites
régulières pendant plusieurs semaines, comme l'indique l'historien Laurent Joly dans son livre " L' État contre les Juifs" ( voir ici notre entretien avec l'auteur)
Au total le nombre de raflé.e.s jusqu'au 20 juillet est de 13152. Cette
rafle se fait à la demande des nazis, avec l'accord du gouvernement de Pétain
et Laval.
Dans ce qui fut un enfer
et une antichambre de la mort, il faut
rendre hommage aux personnes qui ont montré leur humanité et leur détermination dans
l'enceinte du Vel d'Hiv. Il s’agit bien sûr des infirmières et assistantes
sociales qui se sont engagées dans l’aide aux internés, mais aussi des pompiers
du capitaine Pierret.
Ils étaient une
demi-douzaine de pompiers a peine; ils ont passé des heures à distribuer
de l’eau et recueilli à eux seuls des centaines de messages qu’ils sont allés
poster incognito le lendemain depuis des points différents de Paris pour ne pas
éveiller les soupçons de l’administration. Pierret est aussi entré en
résistance, fournissant les plans des installations militaires allemandes de
Paris aux alliés.
Les raflés du Vel
d'Hiv' prennent la route de l'extermination
A partir du Vel
d'Hiv', les couples sans enfants et les célibataires (1989 hommes et 3003
femmes) sont internés au camp de Drancy.
Du 19 au 22 juillet,
les familles du Vél’ d’Hiv’ sont quant à elles transportées dans les camps de
Pithiviers et Beaune-la-Rolande (Loiret) gérés par l’administration française.
Adultes et adolescents sont alors déportés en premier, par 4 convois entre le
31 juillet et le 7 août 1942.
Le sort des
enfants
Brutalement séparés de
leurs parents, environ 3000 enfants en bas-âge sont laissés sur place dans une
affreuse détresse. Les parents ont été rapidement déportés vers Auschwitz,
alors que les nazis n’ont pas encore donné leur réponse quant au sort des
enfants.
La
période durant laquelle les enfants internés dans les camps de Pithiviers et
Beaune-la-Rolande ont vécu séparés de leurs parents déjà déportés est décrite
par les témoins comme un des moments les plus insupportables. Âgés de 2 à 15 ans,
ceux-ci restent seuls durant plusieurs semaines. Désorientés par l’absence de
leurs parents et vivant dans des baraques inadaptées à la présence d’enfants,
ils vivent dans des conditions d’hygiène catastrophiques. Huit d'entre eux
meurent durant cette période.
Le 13 août 1942, les
services d’Eichmann
décident que les enfants doivent également être déportés: ils sont alors
transférés vers Drancy et, de là, embarqués dans les convois partant pour
Auschwitz entre le 17 et 31 août 1942. Aucun d’entre eux n’est revenu.
La responsabilité
écrasante du régime de Vichy dans les déportations des
Juifs est restée longtemps un sujet tabou,
Enfin, c'est seulement en 1995 lors de la
cérémonie commémorative de la rafle du Vel' d'Hiv en juillet que Jacques
Chirac reconnut publiquement que les autorités françaises avaient accompli
l’irréparable, en déclarant notamment : «Manquant à sa parole, elle (la France)
livrait ses protégés à leurs bourreaux.»
Dans
nos combats contre contre tous les génocides et contre tous les racismes, la
date du 16 et 17 juillet 1942 représente une date importante au cours de laquelle nous honorons la
mémoire des victimes et renouvelons notre engagement à lutter contre toutes les formes de racisme, d'antisémitisme et de négationnisme.
Lors
de cette journée nous rappelons aussi les autres victimes de génocides plus récents ou plus anciens afin
que justice leur soit rendue et pour éviter de nouveaux crimes du même type.
En effet, l'impunité des auteurs de génocides et massacres
représente un facteur évident de récidive et de perpétuation de ces actes
criminels. C'est pourquoi, plus que jamais et en permanence, la mémoire des génocides nourrit nos
combats.
Memorial 98