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dimanche 5 septembre 2021

Rassemblons nous le 19 septembre contre l'antisémitisme.


 Rassemblement de protestation le dimanche 19 septembre - 16 h 00 - Place Baudoyer ( Mairie du 4e Métro Hôtel de Ville), - Paris

 Appel du RESEAU D’ACTIONS CONTRE L'ANTISEMITISME ET TOUS LES RACISMES (RAAR) soutenu par Memorial 98 


 

Nous appelons à diffuser largement l'appel unitaire ci-dessous et à mobiliser pour l'échéance du 19 septembre.

"La pandémie du Covid a déjà donné lieu à une déferlante antisémite et complotiste. Dès avril 2020, Soral avait ainsi  publié une liste de patronymes de médecins et responsables politiques à consonance juive, en la qualifiant de « liste de  Schindler » 

On assiste actuellement à une nouvelle vague de cette propagande. Elle prend la forme de l’assimilation de la  vaccination et du pass sanitaire à la Shoah.

Des étoiles jaunes sont brandies par des opposants à la vaccination. On  condamne un « pass nazitaire » et on le compare à l’inscription sinistre du portail d’Auschwitz.


 

Les propos et actes  antisémites ont explosé dans et hors des manifestations récentes, notamment ceux désignant des  personnalités juives comme responsables de la situation sanitaire, sous forme directe et explicite, ou par l’utilisation du  terme antisémite codé « Qui ? », lequel cherche à stigmatiser les Juifs-ves qui seraient à la fois les responsables et les  bénéficiaires de la pandémie. 

La stèle de Simone Veil à Perros-Guirec a été souillée et profanée à plusieurs reprises,  ce contre quoi un rassemblement unitaire a protesté le 20 août; le local parisien de l’Union syndicale Solidaires a  également été l’objet de tags racistes et fascistes.  

Les partisans de l’extrême-droite sont au premier rang de cette campagne. Il s’agit notamment de Florian Philippot,  ancien porte-parole de Marine Le Pen, chef auto-proclamé de l’opposition à toute précaution face au Covid. Mais les  propos et discours antisémites sont tolérés bien au-delà. Le débat légitime sur le contenu des mesures sanitaires et  l’appréciation de la politique gouvernementale est détourné au profit de théories du complot totalement  réactionnaires.  

Face à cette situation, il est nécessaire et urgent que les antiracistes se manifestent et condamnent fermement et sans  ambiguïté ces manifestations de haine et de complotisme, dont on connaît les liens profonds avec  l’antisémitisme. Non, les Juifs-ves n’empoisonnent pas les puits ni ne sont les grands bénéficiaires de l’épidémie en  cours. L’accusation séculaire qui les cible continue à les stigmatiser comme porteurs d’un complot mondial visant à  déposséder les peuples. Il est temps de condamner fermement cette idéologie meurtrière qui a déjà conduit à de  nombreux massacres. Il en va d’une nécessaire clarté politique, car le complotisme antisémite constitue un véritable  poison pour le mouvement social, la gauche, l’émancipation et toute analyse critique de la société. Consentir à  cette confusion, c’est ouvrir la voie à l’extrême-droite, comme l’histoire en a témoigné à de nombreuses reprises.  

Nous souhaitons ainsi alerter les organisations syndicales, associatives, politiques qui se réclament du progrès social  sur le fait qu’il n’est pas possible de rester passifs face à des manifestations où l’antisémitisme s’exprime de manière  récurrente. Nous devons faire front ensemble contre le danger antisémite et refuser de cautionner la confusion et le  complotisme.  

C’est pourquoi nous appelons toutes celles et ceux qui rejettent l’antisémitisme et toutes les formes de racisme à se  rassembler avec le RAAR et les autres organisations soutenant cette démarche sur la Place Baudoyer ( Mairie du 4e Métro Hôtel de Ville), à  Paris le dimanche 19 septembre 2021 à 16h, dans le respect des règles sanitaires. 

Le RAAR appelle toutes les associations et organisations antiracistes, les organisations syndicales et les partis démocratiques à se joindre dès maintenant à cet appel et à participer aux rassemblements organisés à Paris et  dans différentes villes et localités."

Ce rassemblement est déjà soutenu par ( premiers signataires) l'Union Syndicale Solidaires, la FSU, le Collectif Cases rebelles,  la Jeune Garde, l'UCL, l'Union des Juifs pour la résistance et l'entraide ( UJRE) la LDH, Attac-France, la Fondation Copernic...  


  MEMORIAL 98

 

Articles de Memorial 98 en rapport: 


http://info-antiraciste.blogspot.com/2021/08/appel-laction-contre-la-vague-de.html 

  

 
 
 


lundi 26 avril 2021

Sarah Halimi: combattre l'antisémitisme, refuser les manipulations

 


L’ampleur des mobilisations du dimanche 25 avril à Paris et dans de nombreuses autres villes témoigne d'une inquiétude et d'une colère forte, profonde et légitime, face aux nombreux crimes antisémites commis ces dernières années en France. 

Les Juifs de France, qui représentent moins de 1 % de la population, sont, selon les statistiques officielles, la cible d’un tiers des actes haineux recensés dans le pays.

De plus la minimisation récurrente de la dimension antisémite de ces crimes a renforcé la colère

Cela a été le cas pour le meurtre de Ilan Halimi, celui de Mireille Knoll et celui justement de Sarah Halimi.

Alors que Kobili Traoré était mis en examen depuis juillet 2017 pour « homicide volontaire » il avait fallu attendre la fin du mois de février 2018, après une seconde audition du suspect par la juge d’instruction, pour que le caractère antisémite de son acte soit retenu.  Or cette qualification était demandée depuis le début par  les parties civiles et le parquet.

 

Nous partageons au plus profond de nous-même la peine immense ressentie face à la mort de Sarah Halimi. Nous sommes ulcérés par l’attitude de la force de police alertée et présente sur place ce jour là et qui a fait preuve de passivité en laissant se dérouler les évènements tragiques.     

Mais il y a aussi d'autres aspects qu'il faut exposer. La colère de nombreux Juifs a été détournée et manipulée,  en partant d’une protestation contre les crimes antisémites et d’une volonté de solidarité avec Sarah Halimi, vers une mise en cause des décisions de justice, une stigmatisation des experts psychiatriques, des accusations graves contre les juges de la Cour de Cassation et des affirmations confuses et mensongères sur la consommation de drogues. 

Le président du Consistoire central israélite, Jöel Mergui, organisateur des rassemblements, écrit ainsi dans sa tribune du Monde le 23 avril  « La Cour de cassation en a jugé autrement, elle a fait prévaloir une lecture de la notion d’« irresponsabilité pénale » qui dispense l’assassin pétri d’idéologie islamiste d’un procès"

Oui, il est nécessaire de réagir mais ne laissons pas croire qu'il s'agissait d'un rassemblement organisé "à la mémoire de Sarah Halimi" Il s'agissait en réalité de contester la décision de justice en prétendant qu'elle avait dédouané un assassin par laxisme à l'égard d'un "salafiste" ayant tué une Juive.

En soi, contester les décisions de justice représente un droit démocratique. L'état de droit inclut le droit de contester la justice. Nous avons d'ailleurs souvent l'occasion de contester telle ou telle décision. Nous contestons les décisions d'expulsion de telle ou tel migrant, des décisions que nous estimons arbitraires contre un-e syndicaliste, un-e manifestant-e mais aussi la faiblesse des peines contre Soral et Dieudonné, ainsi que la non-exécution de ces peines.  Il en est de même en ce qui concerne le contenu des expertises médicales ordonnées par le justice  

Ainsi Maurice Papon fut condamné le 2 avril 1998 à une peine de dix ans de réclusion criminelle, d'interdiction des droits civiques, civils et de famille pour complicité de crimes contre l'humanité par la cour d'assises. Mais ses amis veillent et il n’exécutera pas la peine à laquelle il a été condamné pour son rôle dans la déportation des Juifs de Bordeaux. 

C’est grâce à une loi de 2002 sur les détenus malades et à une expertise médicale mensongère que Papon sortit rapidement de prison dès le 18 septembre 2002. Il est libéré sur la base d'une "expertise " de médecins complaisants mandatés par la justice. Ces experts l'ont déclaré "grabataire"  et ont estimé que le « pronostic vital » du prisonnier était posé. Cette expertise a permis à "Papon-le-grabataire" de sortir seul et à pied de la prison, de rentrer sans encombre chez lui et d’y vivre tranquillement pendant près de 5 ans, jusqu’en Février 2007.

Plus près de nous la famille d’Adama Traoré tué en 2016 mène un combat déterminé contre des expertises visant à exonérer les gendarmes impliqués dans sa mort et a obtenu des résultats concrets

Mais ici il s’agit ici de bien autre chose : face à l’avis unanime de deux collèges successifs de psychiatres, la campagne en cours vise à faire croire à un double laxisme :

  -à l’égard de la consommation de cannabis : «  Il suffit de fumer un joint pour être exonéré de toute responsabilité ».  Ce mensonge est repris sans fin, y compris par Joan Sfar, sous la forme d'une pseudo-question naïve.

- à l’égard des états délirants. C’est le grand-rabbin de France lui-même, Haïm Korsia, qui se fait juriste et psychiatre en inventant une prétendue contradiction entre la reconnaissance du caractère antisémite du crime et l’abolition du discernement. Or les experts psychiatres ont répondu par avance à cette « énigme » en utilisant une image pertinente  « Nous dirions en résumé que Monsieur Traoré était au moment des faits, du fait de la prégnance du délire, un baril de poudre. Mais que la conscience du judaïsme de Madame Attali a joué le rôle de l’étincelle. » 

Notons que le rabbin Korsia avait déjà choqué en signant l’appel calamiteux contre le « nouvel antisémitisme » de Philippe Val.

 Suite au crime monstrueux qui a frappé Mme Sarah Halimi, et meurtri sa famille ainsi que toutes celles et ceux qui s'inquiètent crimes antisémites en France, de nombreux récupérateurs sont à l’œuvre et orientent la colère dans un sens délétère.

Ils tentent d'instrumentaliser les douleurs et les peurs légitimes afin de la dresser contre la décision judiciaire qui estime que le meurtrier relève de l’"abolition du discernement" en raison de son état délirant et qu'il ne peut donc pas être jugé.  

Car heureusement on ne juge pas les personnes relevant de la folie.

 A la manœuvre on retrouve des manipulateurs habituels :

- Gilles-William Goldnadel, éternel sous-marin du FN au sein de la population juive, avocat et défenseur officiel des fascistes de Génération Identitaire et propagandiste de Bachar El Assad 

- Meyer Habib, député des français de l'étranger et en même temps représentant quasi officiel de Netanyahou (Il ne s'agit pas ici d'une accusation de double loyauté, mais du positionnement politique explicite de ce député)

-Francis Szpiner, avocat, maire du 16e arrondissement de Paris et dirigeant LR, mêlé à toutes les combines judiciaires de la droite et qui lors du procès des assassins d'Ilan Halimi a empêché les organisations antiracistes de se constituer parties civiles.

Depuis des mois ils martèlent leurs accusations contre les juges et multiplient les contre-vérités.

Ils proposent maintenant d'organiser un procès par contumace du meurtrier délirant de Mme Halimi en Israël, comme s’il s’agissait d’un Adolf Eichmann, dont on vient tout juste de marquer le 60e anniversaire de l’ouverture du procès .

Et d’appeler à manifester contre la dernière décision judiciaire dans l’affaire Halimi, en prétendant qu'elle constitue une permission à "tuer des Juifs" ...

ll faut donc en revenir aux expertises successives.

Nous analysions déjà cet enchaînement en juillet 2018 :

 « Une nouvelle expertise psychiatrique a eu lieu dans le cas de Mme Sarah Halimi et entraîne de nombreuses interrogations et réactions.

Un des avocats de la famille proteste contre le principe même de cette nouvelle expertise. Or cette expertise collégiale ne remet pas en cause le caractère antisémite du crime mais considère que le coupable présumé présentait un état psychotique (c'est à dire délirant) au moment des faits. Dans ce cas, selon la loi, son discernement est considéré comme aboli et il ne peut pas être jugé. C'est un principe permanent qui a résisté aux nombreuses tentatives venues de la droite dure et de l'extrême-droite afin de le remettre en cause, au nom de la défense des victimes et de leurs familles.

Il est donc nécessaire de tenter de comprendre les analyses et appréciations des différents experts et d'éviter la confusion avec la détermination du caractère antisémite.

Par une ordonnance datée du 4 avril 2018 – date anniversaire du meurtre – les trois experts psychiatres ont été chargés de répondre notamment aux questions suivantes : « Dire si le sujet présente des anomalies mentales ou psychiques et dans l’affirmative, les décrire » et « préciser si l’intéressé était atteint au moment des faits d’un trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli/altéré son discernement ou le contrôle de ses actes ».

« Oui », ont-ils répondu à la première question dans le rapport d’expertise psychiatrique de vingt-neuf pages que Le Monde a pu consulter dans son intégralité : « Kobili Traoré souffre d’un trouble psychotique chronique, vraisemblablement de nature schizophrénique, faisant suite à un épisode délirant aigu inaugural. Il souffre par ailleurs d’une addiction ancienne au cannabis ». Il dispose également d’une « personnalité pathologique antisociale » (incapacité à se conformer aux normes sociales, impulsivité, irritabilité, agressivité, irresponsabilité...) et d’une propension à la violence.

« Oui », ont-ils également tranché à propos de son discernement : il était « aboli ». Kobili Traoré est « inaccessible à une sanction pénale », affirment-ils, précisant que les soins seront « longs et difficiles » : « On ne peut que constater l’extrême dangerosité de ce patient que nous considérons, hélas, comme durable en dehors d’un milieu psychiatrique ».

Interné en hôpital psychiatrique depuis la nuit du drame,  Traoré est, depuis juillet 2017, mis en examen pour « homicide volontaire ». Mais il avait fallu attendre la fin du mois de février 2018, après une seconde audition du suspect par la juge d’instruction Ihuellou, pour que le caractère antisémite soit retenu. Ce que les parties civiles et le parquet réclamaient depuis des mois.

« Un préjugé se mue en haine délirante »

La première expertise, réalisée par le psychiatre Daniel Zagury, avait conclu que Kobili Traoré, sans antécédent psychiatrique, était atteint, au moment des faits, d’une « bouffée délirante aiguë » provoquée par une forte consommation de cannabis – une quinzaine de joints par jour, selon les déclarations du suspect. Selon Daniel Zagury, son discernement était « altéré » mais pas « aboli », un avis qui le rendait passible de poursuites pénales.

Le psychiatre avait également conclu que le crime de M. Traoré était un « acte délirant et antisémite ». Il indiquait dans une formule particulièrement problématique : « Aujourd’hui, il est fréquent d’observer, lors d’efflorescences [en psychiatrie, perte de contrôle lors d’une phase délirante] délirantes, chez  les sujets de religion musulmane (généralisation problématique sans aucune base scientifique NDLR) , une thématique antisémite : le juif est du côté du mal, du diabolique. Ce qui est habituellement un préjugé se mue en haine délirante. (…) Dans son bouleversement délirant, c’est l’incarnation du diable qu’il terrassait. »

Sur ces conclusions du Docteur Zagury, le collège de trois "nouveaux" experts déclare : « Nous sommes en plein accord avec le diagnostic d’état psychotique aigu et avec l’analyse qui est faite de la dimension antisémite du geste », même si, indiquent-ils, « nous ne pensons pas qu’elle a été déterminante dans le processus psychopathologique du passage à l’acte » : « Nous dirions en résumé que Monsieur Traoré était au moment des faits, du fait de la prégnance du délire, un baril de poudre. Mais que la conscience du judaïsme de Madame Attal a joué le rôle de l’étincelle. »

 Le seul  désaccord entre les deux expertises porte sur « les conséquences médico-légales de la consommation de cannabis » : « La particularité du délire aigu de Monsieur Traoré est le rôle possiblement déclencheur du cannabis. La question se posant donc de savoir s’il s’agit d’un trouble induit par le cannabis ou si le cannabis n’a joué qu’un rôle précipitant d’un délire. » Le docteur Zagury avait estimé que sa consommation excessive de cannabis était « consciente et volontaire ». Pour les trois psychiatres, ce n’était pas le cas. L’existence de délires induits surviennent à des doses importantes et « s’amendent (stoppent) dès l’arrêt de l’intoxication ».Or, soulignent-ils, les taux de THC (le principe actif du cannabis) relevés dans le sang du suspect étaient modérés – ce qui ne correspond pas à la consommation alléguée le jour du drame – et ses idées délirantes ont persisté « longtemps après l’arrêt de l’intoxication ». Pour les  deux collèges  composés chacun de trois experts, la prise de cannabis n’a pas donc pas induit une crise aigüe mais n’a fait qu’aggraver un processus psychotique déjà amorcé. C'est en conséquence de ce raisonnement médical et médico-légal que le discernement est considéré comme aboli. » 

Les psychiatres membres des deux collèges d'experts rappellent que contrairement aux affirmations répandues, il n'y a pas de "non-lieu" mais une culpabilité établie accompagnée d'une irresponsabilité pénale. Ils déclarent dans une tribune:   

"Nous comprenons que l’absence de procès d’assises puisse choquer, mais avec les réserves suivantes : depuis la loi du 25 février 2008, les familles de victimes d’un malade mental criminel ne sont plus privées du débat comme c’était auparavant le cas, avec le non-lieu prononcé sans audience. Il y en a désormais une, devant la chambre de l’instruction, en cas d’éventuelle irresponsabilité pénale : les débats ne portent alors que sur cette question essentielle. Cette audience a eu lieu le 27 novembre 2019 pour Kobili Traoré ; y assistèrent les parties civiles, les avocats, les experts et même la presse. Les experts furent entendus et ont répondu aux avocats. À l’issue d’une telle audience, la chambre de l’instruction peut soit renvoyer devant la cour d’assises, si les arguments en faveur de l’irresponsabilité pénale lui paraissent insuffisants, soit rendre un arrêt de déclaration de culpabilité et d’« irresponsabilité pénale pour trouble mental ». Le crime reproché au sujet est alors inscrit à son casier judiciaire, la culpabilité est définitivement établie, même s’il est pénalement irresponsable. Le « non-lieu » qui révoltait autrefois, à raison, les familles comme l’opinion a bien disparu. Cette évolution législative concilie, au terme d’un débat contradictoire, une reconnaissance de culpabilité et une irresponsabilité pénale. Ce qui est conforme au principe éthique de toutes les démocraties judiciaires, remontant au droit romain, selon lequel les malades mentaux ne peuvent être condamnés. On ne juge pas les fous, c’est ainsi, et c’est l’honneur de la justice comme de la psychiatrie."

 

Nous combattons fermement l'antisémitisme d'où qu'il vienne et  poursuivrons ce combat notamment dans le cadre du Réseau d'Actions contre l'antisémitisme et tous les racismes ( RAAR),  mais dans ce cas la campagne qui a précédé les manifestation du 25 avril  est le produit d'une manœuvre politique à laquelle nous ne participons pas.

La nouvelle loi déjà annoncée par Macron et Dupont-Moretti devrait restreindre les modalités de la reconnaissance de l’abolition du discernement en cas de prise de produits stupéfiants. Elle sera votée dans la précipitation et dans un contexte pré-électoral propre à toutes les escalades répressives.

C'est dans ce contexte que nous interpellons les pouvoirs publics: où sont donc les plans ambitieux de lutte contre le racisme et l’antisémitisme, annoncés successivement par les différents gouvernements dans ce domaine ? Quels nouveaux outils ont été mis à la disposition de celles et ceux qui souhaitent combattre le fléau de l'antisémitisme ? Où est l’effort d’éducation et de solidarité nécessaire ?


Nos pensées vont plus que jamais à Sarah Halimi et à toutes les victimes de crimes antisémites et racistes.

Mise à jour du 30 avril 2021

Paul Bensussan, un des experts psychiatres qui a examiné Kobili Traoré, rappelle dans différents entretiens que « six experts en deux collèges ont conclu de façon absolument unanime » sur la « bouffée délirante aiguë » du meurtrier.

Le psychiatre a également rappelé que Kobili Traoré était consommateur chronique de stupéfiants depuis l’adolescence : « Il consommait quotidiennement du cannabis depuis une quinzaine d’années, au moment où il est passé à l’acte. Je dénonce déjà un premier raccourci, qui est de postuler que le cannabis était la seule cause de son trouble psychotique. Nous avons conclu unanimement à une bouffée délirante aigüe chez un sujet qui n’était pas délirant auparavant. »

« Il consommait du shit pour s’abrutir ou s’endormir, il n’avait jamais fait d’expérience délirante dans sa vie. Cette expérience délirante a commencé 48 heures avant les faits. Il entendait des voix, croyait qu’il était possédé et poursuivi par des démons. Peu avant les faits, il a séquestré ses voisins musulmans qui se sont barricadés et ont appelé la police, et c’est par le balcon, en fuyant les démons, (et pas dans un état de parfaite lucidité comme je l’ai entendu de manière très choquante) qu’il est rentré dans l’appartement de Sarah Halimi », a expliqué Paul Bensussan.

Sur BFMTV, il a évoqué « l’insomnie totale, l’agitation anxieuse, les thèmes délirants, les hallucinations auditives » également rencontrés par Traoré jusque 48 heures avant le crime. L’homme « se croit marabouté, il est persuadé que son beau-père veut l’empoisonner, que l’auxiliaire de vie de sa mère pratique sur lui des rituels vaudous, son agitation monte comme cela »

Alors que, parmi les Français, qui sont des consommateurs très réguliers de cannabis, « il y a extrêmement peu de troubles psychotiques, les effets attendus du cannabis n’étaient évidemment pas ceux là [par le meurtrier], ce n’est pas comme s’il avait pris du LSD. Ça fait 15 ans que cet homme fumait, essentiellement pour s’abrutir, ou s’endormir. Là il ne trouvait pas l’apaisement parce qu’il a démarré un trouble psychotique ».

« On s’imagine qu’il a fumé un peu ou beaucoup de cannabis et qu’il a démarré un état délirant, ce n’est pas du tout cela », a-t-il dit.


Couverture nauséabonde de Charlie-Hebdo



Albert Herszkowicz pour Memorial 98 

Articles et dossiers de Memorial 98 en lien avec ce texte (sur ce site et sur www.memorial98.org )

http://info-antiraciste.blogspot.com/2020/09/hyper-cacher-une-tuerie-antisemite-en.html

 http://www.memorial98.org/article-33829718.html  Ilan Halimi

http://www.memorial98.org/article-33829718.html (procès des assassins d'Ilan)

http://www.memorial98.org/article-32128459.html  (procès)

http://info-antiraciste.blogspot.com/2018/03/contre-lantisemitisme-et-tous-les.html

 http://info-antiraciste.blogspot.com/2018/10/terrorisme-antisemite-pittsburgh-le.html

 http://www.memorial98.org/article-vagues-d-attaques-neo-nazies-125553047.html

https://info-antiraciste.blogspot.com/2018/03/contre-lantisemitisme-et-tous-les.html

https://info-antiraciste.blogspot.com/2018/03/lassassinat-de-mme-mireille-knoll.html 

http://www.memorial98.org/2021/02/ilan-halimi-15-ans-depuis-sa-mort-mobilisation-contre-l-antisemitisme-et-tous-les-crimes-racistes.html


 

 

 

vendredi 5 février 2021

Ilan Halimi 15 ans : mobilisation contre l'antisémitisme et tous les crimes racistes.

 



 Appel unitaire: 

"Rassemblement contre les crimes antisémites et tous les actes racistes.
Dimanche 14 Février 14h - Jardin Ilan Halimi, 54 rue de Fécamp, Paris 12e

Il y a 15 ans jour pour jour, Ilan Halimi était kidnappé, séquestré, torturé et assassiné parce que Juif.

Il était retrouvé le 13 février agonisant sur les rails du RER C. Ilan manque à sa famille et à ses proches. Et nous ne l'oublierons jamais.

Ce sont les stéréotypes antisémites les plus anciens qui ont mené à son assassinat: les Juifs seraient riches et maniganceraient dans l'ombre.

Depuis 2006, de l'école Ozar Hatorah à Toulouse jusqu'à l'Hypercacher de la Porte de Vincennes, onze hommes, femmes, enfants ou personnes âgées ont été tuées en France parce que Juives.
Les actes antisémites et les violences racistes sont en augmentation, ici et ailleurs dans le monde. 

Les vingt-quatre jours qui ont amené à la mort tragique d'Ilan Halimi nous obligent à une détermination sans faille contre l'antisémitisme et contre toute forme de racisme.

C'est pourquoi le dimanche 14 février à 14h nous appelons, en sa mémoire, ainsi qu'à celle de toutes les victimes de crimes antisémites et racistes, à un rassemblement au jardin Ilan Halimi, 54 rue de Fécamp.
Nous demandons explicitement qu'aucun drapeau national ne soit brandi, afin de ne pas détourner le sens de cette commémoration.

A l'appel de :
Réseau d'Actions contre l'Antisémitisme et tous les Racismes (RAAR), Juives et Juifs révolutionnaires, Memorial 98, Collectif des Juifves VNR

Avec le soutien d'organisations juives, de lutte contre l'antisémitisme et d'organisations antiracistes:

Ayeka, Beit Haverim, Union des Juifs pour la Résistance et l'Entraide (UJRE), Comité Adama Traoré, Assemblée Citoyenne des Originaires de Turquie (ACORT), Collectif Nta Rajel, Collectif Golema, Ligue des Droits de l'Homme (LDH), Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples (MRAP), QTPOC autonomes, Une Autre Voix Juive (UAJV)

Confédération Générale du Travail (CGT), Union syndicale Solidaires, Solidaires Étudiant-e-s, Union Départementale des Syndicats CGT de Paris, Vigilance Informations Syndicales Antifascistes (VISA)

Ensemble,Génération.s, Fédération Anarchiste (FA), Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), Union Communiste Libertaire (UCL),

Action révolutionaire LGBQTI, Collectif Ecolo-Libertaire Anti-fasciste & Féministe (ELAfF), Collectif Irrécupérables, Editions syndicalistes, IPAM/CEDETIM, Jeune Garde, La Horde, Les Amis de La Révolution Prolétarienne (Revue), SIAMO, Séminaire ETAPE, Transgrrrls, RESOME

Événement Facebook à rejoindre et partager https://www.facebook.com/events/1227439174320787

Pour rejoindre la liste des signataires, contacter raar@riseup.net "

Ce rassemblement du 14 février représente une avancée importante dans la mobilisation de la gauche anti-raciste autour de la lutte contre l'antisémitisme. 

Elle contraste heureusement avec une sous-estimation prolongée de cette question, sous divers prétextes, comme nous le retraçons dans différents dossiers et articles ci-dessous.

L'arc unitaire, qui se regroupe afin de mobiliser le 14 février contre l'antisémitisme et tous les racismes, est le résultat d'un effort de conviction et de dialogue prolongé.

La multiplication des actes et crimes antisémites en France et dans le monde  est un facteur important de cette évolution. Personne à gauche ne peut plus honnêtement nier l'importance et la permanence de ce racisme, qui est spécifique comme tous le sont.

Un autre élément tout aussi crucial  est le combat obstiné de collectifs, dont Memorial 98, afin que la gauche et les anti-racistes cessent de minimiser la gravité de l'antisémitisme, des négationnismes et du complotisme.

La création récente du Réseau d'Actions contre l'Antisémitisme et tous les Racismes ( RAAR) qui regroupe des collectifs et individu.e.s de différentes sensibilités à gauche, en témoigne positivement, de même que la parution de la revue d'analyse et de recherches Golema.  Memorial 98 soutient ces démarches et s'y engage activement.

L'échéance du 14 février représente donc un jalon important dans un combat qui ne s'arrêtera pas, tant que subsistent les haines racistes manipulées par des forces destructrices.

MEMORIAL 98

Sélection d'articles de Memorial 98 en lien avec la mobilisation du 14, la mémoire de l'assassinat d'Ilan Halimi et des autres crimes racistes et antisémites de ces dernières années:

http://info-antiraciste.blogspot.com/2020/09/hyper-cacher-une-tuerie-antisemite-en.html

 http://www.memorial98.org/article-33829718.html  Ilan Halimi

 http://www.memorial98.org/article-33829718.html (procès des assassins d'Ilan)

http://www.memorial98.org/article-32128459.html  (procès)

http://info-antiraciste.blogspot.com/2018/03/contre-lantisemitisme-et-tous-les.html

 http://info-antiraciste.blogspot.com/2018/10/terrorisme-antisemite-pittsburgh-le.html

 http://www.memorial98.org/article-vagues-d-attaques-neo-nazies-125553047.html

http://info-antiraciste.blogspot.com/2020/12/nouvelle-diatribe-antisemite-de-houria.html

http://info-antiraciste.blogspot.com/2019/12/melenchon-diffuse-le-poison-de.html

 

 

 



vendredi 30 octobre 2020

Etats-Unis: Biden défait Trump qui s'accroche au pouvoir

Mise à jour du 1er Novembre: les menaces de Trump et l'avertissement du pompier pyromane Mark Zuckerberg

Donald Trump a ajouté à la tension lors d’un meeting, samedi 31 octobre, en assurant que l’élection présidentielle ne serait pas décidée mardi. Il a averti ses fidèles qu’ils vont « attendre des semaines ». « Le 3 novembre va arriver et nous n’allons pas savoir [qui a gagné] et vous allez avoir du chaos dans notre pays », a-t-il dit. Il a également suggéré que « de très mauvaises choses » pourraient se produire pendant que les États comptent les bulletins de vote, les jours suivant le scrutin, laissant entendre, sans la moindre preuve, que ces opérations seraient propices à la fraude.

Ce climat a poussé, le 29 octobre, l’International Crisis Group (ICG), organisation spécialisée dans le règlement de conflits et violences, à publier pour la première fois depuis sa création une note concernant les États-Unis. Ils « sont confrontés à des risques de violences électorales sans précédent dans leur histoire moderne », estime le président de l’ICG, Robert Malley. Les États-Unis « donnent généralement des conseils aux pays du monde entier sur la façon d’éviter de tels conflits, de réduire la polarisation politique, d’approfondir le respect des institutions et de lutter contre les injustices raciales ou ethniques profondes. Ce serait le bon moment pour ce pays de s’appliquer à lui-même les leçons qu’il dispense si souvent aux autres. »

Quant au PDG de Facebook, lourdement impliqué dans les manipulations de 2016 en faveur de Trump avec Cambridge Analytica et contraint de supprimer les comptes des complotistes de QUanon, il prend cette fois-ci des précautions:  

"Je suis inquiet qu'il y ait un risque de troubles civils dans tout le pays, alors que notre nation est si divisée et que les résultats électoraux prendront potentiellement des jours ou des semaines à être finalisés".

Zuckerberg a rappelé une partie des garde-fous mis en place, comme l'interdiction de toutes les publicités sur des sujets de société ou de politique, sur ses plateformes aux États-Unis , à la fermeture des bureaux de vote, pour réduire les risques "de confusion ou d'abus" le temps qu'il faudra. 

Memorial 98

A la veille d'une élection cruciale pour les États-Unis et pour le monde entier, nous avons interrogé Nelcya Delanoë, ethno-historienne, spécialiste de l’histoire des Etats-Unis. Elle est professeure émérite à l’Université Paris 10 Nanterre, écrivaine, auteure de nombreuses traductions, dont la dernière s’intitule Crazy Brave, Paris, Globe éditions, 2020, en collaboration avec Joëlle Rostkowski  et de nombreux ouvrages, dont le dernier s’intitule D’une petite rafle provençale... Paris Le Seuil, 2013.

Memorial 98 

Voir également nos articles et dossiers ci-dessous.

 


 

Trump apparaît à la traîne dans les sondages, y compris dans les États décisifs qui basculent souvent; peut-il rattraper ce retard?

Les sondages donnent certes une avance importante au candidat Biden

Le poids actuel des états-membres (les USA sont un état fédéral)  reste décisif, et on n'en sait peut-être pas encore tout à fait assez.

Il faut 270 voix de grands électeurs pour être élu.

Dans la quasi-totalité des états sauf deux ( Nebraska et Maine) , tous les membres du Collège électoral doivent voter pour le candidat qui a remporté le vote populaire dans cet état et non pour le candidat de leur choix. 

Chaque sénateur et membre de la Chambre des Représentants peut, une fois le Congrès élu, contester un vote

Si Trump peut rattraper le vote populaire ? 

Il est derrière Biden, mais la marge est étroite dans certains états, en sa faveur ou en sa défaveur, selon les sondages

Le 24 octobre, la BBC créditait  Biden de 51% du vote populaire contre 43% à Trump, le lendemain, le site d’analyse électorale  FiveThirtyEight crédite Biden de 51,9% et Trump de 42,9% du vote populaire

Quant à IPSOS, son évaluation est de  50% pour Biden contre 40% pour Trump…

Selon les instituts de sondage, Biden aurait donc perdu 2 ou 3 points depuis le 10 octobre.

 Côté Grands Electeurs, le 23 octobre, la BBC crédite Biden de  279 voix et Trump de 125, mais Trump aurait plus de réserves que Biden

Les états clefs:

Biden aurait l’avantage dans le Michigan, la Pennsylvanie et le Wisconsin, emportés par Trump en 2016 par une marge de 1%

En 2016, Trump avait largement emporté l’Iowa, l’Ohio et le Texas, où sa marge serait cette fois-ci plus étroite.

Le site d’analyse politique FiveThirtyEight estime que Biden est "le préféré » des électeurs, et l’hebdomadaire britannique The Economist juge quant à lui qu’il est "très vraisemblable" qu’il battra  Trump.

Ceci dit, on est encore à quelques jours des élections, la situation est extrêmement volatile et les sondages risquent d’être affectés, dans des proportions qui restent floues, par la place de l’épidémie dans le pays, de ses conséquences sur l’économie et sur la vie des  électeurs et électrices

En dehors de toutes les causes habituellement évoquées quant à la fiabilité des sondages, l’incertitude risque de dominer jusqu’à la dernière minute en raison de cette pandémie multifactorielle

 

Le Président sortant laisse planer le doute sur la transmission du pouvoir s'il est battu. Il argue de fraudes éventuelles sur le vote par correspondance. Peut-il vraiment bloquer la passation des pouvoirs? Irait-il jusqu'à s'appuyer sur la mouvance d'extrême-droite qui le soutient et qui parade dans les rues ( Proud Boys, Bangaloos, QUanon et autres milices) ? Trump est-il prêt à lancer un mouvement de type fasciste? Peut-on parler d'une dynamique de guerre civile?    

La question est de savoir quelles seront la nature et l’importance de fraudes éventuelles  dans la réalité d’une part, et dans les imputations de Trump s’il perd, d’autre part

 Il ne sera en tout cas pas le seul à en décider 

La journée du vote sera sans doute chaotique, avec présence de personnes armées dans les lieux de vote et lors du dépouillement.

La marge entre lui et Biden sera décisive dans le déroulement du dépouillement et de la proclamation des résultats. 

Et des recomptages qui ne vont pas manquer...

S’il est battu, Trump a annoncé que ce résultat  ne pourrait être que « frauduleux », le « coup d’état électoral » réalisé en Floride contre le candidat démocrate Al Gore en 2000 restant un modèle possible.

Quant à Trump lui-même, il pourrait être « dépassé" sur sa droite et sur le terrain.

De la à parler de Guerre civile? Ce terme est très connoté aux États-Unis (référence à la Guerre de Sécession 1861-1865 ) et Trump, s’il est un businessman-tueur, ne semble pas avoir la carrure d'un chef de guerre.


La tension apparaît très forte dans une société étasunienne polarisée notamment sur le racisme, comme on a pu le vérifier après la mort de George Floyd .

Les grands mouvement sociaux de la période récente, Black Lives Matters et #Metoo, peuvent- ils contribuer à mobiliser des votant.e.s ?

Je ne lis pas dans le marc de café, mais le pays étant armé jusqu’aux dents, et s’étant surarmé depuis quelques mois (armes de guerre en particulier), il y a de la tuerie dans l’air, à coup sûr. 

Dans l’Ohio, depuis janvier, on compte 128 morts par arme à feu, juste des querelles et autres bagatelles…

La société par ailleurs souffre de bien des maux, dont la paupérisation et la précarisation, la pauvreté le chômage et la maladie sans couverture sociale, le racisme, la violence sur le lieu de travail et d’habitation (exécution immédiate au profit du propriétaire ou du patron).

 

Certes les électeurs et les électrices des mondes afro-américain, latino et amérindien sont très mobilisés et vont voter massivement, ainsi que les femmes. 

Mais les pauvres? Les chômeurs? Les sans logis? Les rejetés, les sous-prolétarisés et les ubérisés? 

Bref, l’appartenance sociale demeure pertinente et son poids méconnu.

 La participation: 

Sur  240 millions d’électeurs éligibles au vote, 85 millions voteraient dès avant le 3 novembre, et la participation finale serait de 62 %, la plus importante depuis 1908, (65,7% pour Willima Howard Taft.). Elle serait particulièrement élevée au Texas, cas très rare.

En 1996, la participation était de 51,7% et Bill Clinton fut donc élu par une minorité des électeurs, ce qui est loin d'être un cas unique.

Selon FiveThirtyeight, en date du dimanche 25 octobre, les élections au Congrès ( Sénat et Chambre des représentants) devraient, selon les sondages, donner 49,2% des voix aux Démocrates contre 42,2%  aux Républicains.

Toutefois, si Biden est élu mais que le Sénat demeure majoritairement républicain, le président démocrate risque d'être paralysé dans de nombreux domaines dont la mise en œuvre des principales nominations: juges à la Cour suprême, ambassadeurs, dirigeants des agences fédérales. Il s’agit également de l'exercice du pouvoir d'enquête ou du refus d'exercer celui-ci.  

 

La procédure de confirmation par le Sénat de la juge Barrett, nommée par Trump à la Cour suprême des USA, vient de se terminer sans surprise par un vote en sa faveur ;  quelles en seront les conséquences immédiates pour l'élection et à plus long terme, notamment pour le droit à l'IVG?

Après d’incroyables embrouilles et autres manips entre Républicains et Démocrates pour accélérer ou ralentir  la procédure, le Sénat  a confirmé la nomination de la Juge Barrett (seuls deux Républicains s’y sont opposés). 

La semaine prochaine, la Cour Suprême devait confirmer cette nomination.

Conséquences pour le jour même de l’élection: aucune

Conséquences pour le droit à l’IVG: sérieuses, mais via une procédure plutôt longue car il s’agit d’une décision de la Cour Suprême (Roe vs. Wade, 1973)

Cette dernière  peut être annulée par une autre décision de la Cour Suprême, annulée ou modifiée par une loi du Congrès, par des lois dans les états-membres. 

Le tout prendra du temps

Rappelons que depuis 2019, les délais imposés à la réalisation d’un avortement sont par ailleurs de plus en plus longs.

Plus inquiétant, le sort du Afordable Care Act, ACA, adopté du temps d’Obama ( aussi dénommé Obamacare) et dont la constitutionalité doit être discutée/annulée très bientôt après les élections par la Cour Suprême. C’est le rêve de Trump. 

  

Laissons la conclusion à William Banks, professeur de droit à l’université de Syracuse (New York)  qui estimait : « Sur une échelle de 1 à 10, je dirais que mon inquiétude [sur le bon déroulé de ce scrutin] est de 9. Il y a plusieurs scénarios plausibles qui pourraient faire dérailler cette élection. 

 

Propos recueillis par AH

 

Memorial 98


Voir les articles de Memorial 98 sur les USA et Trump:

http://info-antiraciste.blogspot.com/2020/10/trump-les-enfants-migrants-isoles.html  

http://info-antiraciste.blogspot.com/2020/04/les-afro-americains-durement-frappes.html

http://info-antiraciste.blogspot.com/2018/06/america-first-le-slogan-fasciste-de.html

http://info-antiraciste.blogspot.com/2016/11/13-novembre-hommage-rosa-parks-et-la.html

http://info-antiraciste.blogspot.com/2016/03/trump-bloque-chicago-bravo.html  ( campagne Trump 2016)

http://www.memorial98.org/2015/06/charleston-la-menace-terroriste-d-extreme-droite-grandit.html

http://www.memorial98.org/article-24466321.html ( Obama)

http://www.memorial98.org/article-25281598.html ( Lincoln et Marx)

http://info-antiraciste.blogspot.com/2017/08/charlottesville-chronique-dun-meurtre.html

https://info-antiraciste.blogspot.com/2018/10/terrorisme-antisemite-pittsburgh-le.html