Des policiers chinois lors de manœuvres menaçantes
Face aux menaces croissantes venant de Pékin, plusieurs associations et ONG, dont Memorial 98, alertent et interpellent les gouvernements français et européens
Déclaration commune du 8 août 2019
« A Hong Kong, il
est du devoir de la communauté internationale de peser pour éviter une
répression sanglante »
Depuis plus de deux mois
la population de Hong Kong réclame en masse dans la rue que le pouvoir mis en
place par Pékin respecte les accords concernant la cession à la Chine de
l’ancienne colonie britannique et des Nouveaux Territoires. Depuis ce mardi 6
août 2019, elle se voit menacée d’une intervention armée qui, au regard de
toutes les situations semblables, récentes ou passées, risque forcément d’être
meurtrière.
Devant la menace d’une
répression sanglante, nous demandons au gouvernement français ainsi qu’aux
autres gouvernements européens d’affirmer avec force et au plus vite leur vive
réprobation d’une solution militaro-policière violente et d’exiger le respect
par la Chine du droit au suffrage universel énoncé dans la Déclaration
universelle des droits de l’Homme.
Le Bureau pékinois des
affaires de Hong Kong et Macao a adressé lors d’une conférence de presse tenue
le 6 août dernier un avertissement à ce qu’il qualifie de « tout petit groupe
de criminels violents et sans scrupules et les forces répugnantes qui se
cachent derrière eux » : « À jouer avec le feu, vous allez vous
brûler à coup sûr. Ce n’est qu’une question de temps, le châtiment
viendra. » a-t-il déclaré.
Les protestataires de
Hong Kong ont voulu d’abord rejeter le danger immédiat d’un projet de loi
d’extradition vers la Chine qui aurait rendu tout récalcitrant justiciable d’un
appareil judiciaire chinois qui ignore le respect de la Constitution, la
séparation des pouvoirs, l’indépendance des juges et le libre exercice de leur
profession par les avocats saisis de dossiers « sensibles ». Sans
oublier les condamnations à la peine capitale qui pourraient être prononcées.
Mais par-delà cette
crainte immédiate, il y a le désir de fonder sur le suffrage universel la vie
politique du territoire, pour que l’exécutif et le Conseil législatif émanent
de la population dans son ensemble et non de corps électoraux restreints et
désignés de telle manière que Pékin en aura toujours le contrôle. Le suffrage
universel, promis dans la loi fondamentale qui organise le territoire, est
toujours reporté et refusé. Ce refus est évidemment prévisible, de la part d’un
pouvoir qui depuis soixante-dix ans refuse le suffrage universel à son milliard
de ressortissants : l’on voit mal pourquoi il courrait le danger de
l’accorder à Hong Kong.
La Chine ne veut pas
s’embarrasser des libertés de Hong Kong et se donne le droit d’y faire la loi
s’il en est besoin. « La Chine ne sera pas faible avec ceux qui
enfreignent la loi, menace Pékin. Ne sous-estimez jamais la ferme détermination
et la puissance immense du gouvernement central ».
A l’heure où se durcit
la menace d’une intervention armée, il est du devoir de la communauté
internationale de peser pour éviter une répression sanglante.
Signataires :
- ACAT France – Action des Chrétiens contre la torture
- ECPM – Ensemble contre la peine de mort
- Ligue des droits de l’Homme
- Memorial 98
- Solidarité Chine
Autres publications de Memorial 98 sur la Chine:
http://info-antiraciste.blogspot.com/2019/03/face-la-dictature-chinoise-soutien-aux.html
http://www.memorial98.org/article-chine-le-silence-complice-de-sarkoz-58726646.html
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