mercredi 9 septembre 2015

Concours de haine de maires contre les réfugiés






Mise à jour du 25 mars 2017




Gérard Dézempte, dont la décision discriminatoire sur les réfugiés a été annulée par la justice,  parraine Marine Le Pen pour la présidentielle
Le tribunal administratif de Grenoble a annulé une décision de ce maire de Charvieu-Chavagneux (Isère) qui se disait prêt à accueillir des réfugiés à la « condition expresse » qu’ils soient chrétiens.



L’affaire remonte à septembre 2015, en pleine crise des migrants. À l’époque, le maire de Charvieu-Chavagneux  avait pris la décision d’accueillir des réfugiés, mais à la « condition expresse » qu’ils soient chrétiens.
Il  arguait alors que, au Moyen-Orient, « la minorité chrétienne est discriminée et anéantie en raison de sa qualité de minorité chrétienne » et qu’il fallait donc « revenir au principe même qui fonde le droit d’asile, c’est-à-dire la persécution qui engendre l’accueil »,
C’est cette décision que le tribunal administratif de Grenoble a annulé, le 16 mars, confirmant une première décision de suspension en référé, en novembre 2015, après un recours de la préfecture, opposée à la décision communale.
Le tribunal estime en effet que « la commune n’est pas fondée à soutenir qu’eu égard aux persécutions dont ils font l’objet dans leurs pays d’origine, les chrétiens réfugiés en France se trouveraient dans une situation différente des autres réfugiés pour leur hébergement, ni que la différence de traitement entre réfugiés (…) serait justifiée par l’intérêt général ».
Le tribunal rejette aussi l’argument de la sécurité, mis en avant par la ville. Elle avait plaidé que « les chrétiens n’attaquent pas les trains armés de kalachnikov, qu’ils n’abattent pas des journalistes au sein de leur rédaction et qu’ils ne procèdent pas à la décapitation de leur patron »,

 
Égalité devant la loi.
Lors de l’audience, le rapporteur public avait aussi demandé l’annulation de la décision, se fondant notamment sur l’article 1 de la Constitution qui « assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion ».
Cet article « interdit de traiter différemment les individus sur la base de critères comme la religion, la race ou l’origine ethnique », avait argumenté l’avocat de SOS Racisme, partie civile au dossier, interrogé par France 3. « En réservant des logements à une catégorie de population, cette décision excluait le reste [des migrants] et générait donc une discrimination fondée sur la religion, poursuivait-il. Elle méconnaissait donc le principe d’égalité devant la loi. »
Le tribunal a condamné la ville à verser 600 € à l’association au titre des frais engagés.

Une autre décision fait scandale
Récemment, le maire divers droite de la ville, qui a parrainé Marine Le Pen pour l’élection présidentielle, a de nouveau fait scandale, en interdisant les cours d’arabe et de turc à l’école primaire (une vingtaine d’élèves en bénéficiaient), au motif qu’« on est en train de donner la possibilité à des gens de lire un certain nombre de documents qui leur permettront de se radicaliser ». La suppression de « l’enseignement des langues et cultures d’origine » à l’école est une des 144 engagements du programme de Marine Le Pen.

MEMORIAL 98 

 
Évidemment Robert Ménard, maire de Béziers est hors-concours: les fascistes dans son genre sont toujours les plus forts dans la manipulation et dans l'expression de la haine. La Une du journal municipal de Béziers ci-dessus constitue de plus un faux grossier, puisque qu'il s'agit d'une photo de l'agence AFP prise le 18 juin en Macédoine. Les deux  pseudo-pancartes faisant référence à Béziers ont été rajoutées par la mairie de Ménard sur la photo originale, qui n'en comporte évidemment pas. Pour mémoire Ménard est soutenu par le Front National, mais aussi par le parti Debout la France du député Dupont-Aignan.

Mais plusieurs maires "Les Républicains" ne sont pas loin de Ménard. Ce sont tous ceux qui déclarent ne vouloir accueillir que des "chrétiens" car les réfugiés "musulmans" sont à leurs yeux des terroristes en puissance. Le premier à lancer cette idée discriminatoire et islamophobe a été le maire de Roanne, qui a été suivi par plusieurs autres membres de son parti.

L'exemple le plus frappant est celui de Gérard Dézempte, maire de Charvieu-Chavagneux dans  l'Isère, dont nous retraçons le parcours. Il a fait adopter par le conseil municipal de sa ville,  à l'unanimité,  une résolution visant "pallier la politique étrangère irresponsable de l’État (il soutient Bachar El Assad) en accueillant une famille de réfugiés, à la condition expresse que ce soit une famille chrétienne".  Il justifie ce choix en reprenant les mots du FN: "« l’entrée de milliers de clandestins chaque année […] entraîne l’arrivée massive d’infiltrés djihadistes sur le territoire ».

Son parcours est significatif: Dézempte est un multi-récidiviste. Maire depuis 1983, conseiller général et ancien conseiller régional, RPR, il a été partisan de Charles Millon c'est dire de l'alliance au conseil régional de Rhône-Alpes avec le FN de Bruno Gollnisch en 1998. A nouveau UMP, Gérard Dézempte a déjà défrayé la chronique en  matière de racisme et d'islamophobie.

Voici un extrait de ses "exploits:
- 1989 : un bulldozer envoyé par sa mairie détruit "par erreur" un local de prière musulman. Il a fait l'objet d'un non-lieu.
- 1994 : sous sa présidence, la commission d'attribution de logement de l'Opac de l'Isère réalise le logiciel "Habitat 400", pour planifier la répartition des étrangers et des Français d'origine étrangère.
- 1997 :  il veut organiser un référendum local proposant l'instauration d'un "seuil de tolérance" d'étrangers dans les HLM de la commune. Cette mascarade est annulée par la Cour d'appel de Lyon.
-2000:  les Ghezzal, un couple de Français d'origine maghrébine, souhaitent acheter un pavillon sur le territoire de sa commune. Après avoir signé un compromis de vente avec les propriétaires, les époux Ghezzal reçoivent une lettre de la mairie les informant de son intention d'utiliser son droit de préemption pour transformer cette maison en local associatif. Mais quelques mois plus tard, ils apprennent que la vente s'est concrétisée avec un autre acheteur, dont le nom sonne plus "français", sans que la mairie n'ait usé de son droit de préemption. En novembre 2006, Gérard Dézempte était condamné à trois ans d'inéligibilité et 1 500 euros d'amende. Condamnation confirmée par la Cour d'appel de Grenoble en novembre 2006. L’affaire est encore en cours, suite à des aspects juridiques sur la préemption fictive, non reconnue par la Cour de Cassation comme mode de discrimination.

Entre-temps, en 2013, Dézempte a été condamné  pour avoir participé à l’élaboration du PLU (Plan local d’urbanisme) alors que ce PLU concernait des parcelles foncières dont il est le propriétaire. Un homme digne de confiance et un modèle d’honnêteté.

Sans surprise Dézempte soutient le régime syrien et déclare que cette crise migratoire est liée "à l’inconscience de son président (F. Hollande), qui a décidé d’attaquer Bachar Al-Assad et qui réalise que ce n’était pas une bonne chose". C'est aussi le cas de Ménard à Béziers qui proclame son soutien au régime Assad, comme toute l'extrême-droite française et européenne.
La porosité entre des fractions des Républicains et le Front National fait une nouvelle démonstration de sa nocivité, sur le dos des réfugiés syriens.

Le mouvement de soutien et de solidarité à l'égard des réfugiés et de tous les migrants est plus que jamais nécessaire. C'est de sa force que dépendent les décisions qui seront prises par les maires et le gouvernement.

Memorial 98





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