Immense mobilisation en Argentine
Mise à jour du 8 aout 2018
La référente médiatique des opposants à la libéralisation de l'IVG en Argentine est Marianna Rodriguez Varela, militante ultra-catholique. Elle condamne l'IVG même en cas de viol ou de danger pour la vie de la femme enceinte. Elle est également la fille de d'Alberto Rodriguez Varela, ministre de la Justice durant la dictature militaire de 1976 à 1983 et ensuite avocat du chef de la junte militaire Videla lors du procès sur le vol des bébés pendant la dictature et leur remise à des proches du régime.
Le parcours de Mme Varela, qui reprend l'option catholique intégriste de la dictature, est l'inverse de celle la fille du tortionnaire Miguel Etchecolatz (voir ci-dessous)
Memorial 98
Mise à jour du 24 mai 2018
Bonne nouvelle dans la lutte contre l'impunité: la cour de Cassation autorise enfin l'extradition de l'ex-policier argentin Sandoval, afin qu'il soit jugé en Argentine. Mais cet avis ne concerne qu'un seul dossier, celui de Hernan Abria (voir ci-dessous). De plus Sandoval va certainement contester à nouveau l'arrêté d'extradition. Le combat se poursuit donc
La mère de Hernan Abria, victime de Sandoval, manifeste
MEMORIAL 98
Mise à jour du 1er juin 2017
Bonne nouvelle dans la lutte contre l'impunité: la cour de Cassation autorise enfin l'extradition de l'ex-policier argentin Sandoval, afin qu'il soit jugé en Argentine. Mais cet avis ne concerne qu'un seul dossier, celui de Hernan Abria (voir ci-dessous). De plus Sandoval va certainement contester à nouveau l'arrêté d'extradition. Le combat se poursuit donc
La mère de Hernan Abria, victime de Sandoval, manifeste
MEMORIAL 98
Mise à jour du 1er juin 2017
Mobilisation contre l'impunité
d'un tortionnaire présumé réfugié en France; soutien de MEMORIaL 98
« LA JUSTICE
FRANÇAISE DOIT EXTRADER L’EX-POLICIER ARGENTIN, MARIO SANDOVAL »
Paris, Buenos Aires – Le jeudi 1er juin, la Chambre de l’Instruction de la Cour d’appel de Versailles tiendra audience sur la demande, soumise il y a 5 ans par la République d’Argentine, d’extrader Mario Sandoval. Ancien officier de la police de Buenos Aires, il est poursuivi en Argentine pour crimes contre l’humanité commis durant la dictature (1976-1983). Pour nos organisations, il est temps que Mario Sandoval soit extradé et réponde de ses actes devant la justice argentine.
Cette audience fait suite à l’arrêt
de la Cour de Cassation de février 2015 qui était revenue sur l’autorisation
d’extradition donnée par la Chambre de l’Instruction de la Cour d’Appel de
Paris, en mai 2014.
Mario Sandoval est poursuivi dans le
cadre de l’enquête menée par le juge argentin Sergio Torres sur les crimes
commis au sein de l’École supérieure de mécanique de la marine (ESMA) de Buenos
Aires, le plus grand centre de détention et de torture clandestin, dans lequel
plus de 5 000 détenus ont disparu durant la dictature. Mario Sandoval est
mis en cause, alors qu’il était agent de la coordination fédérale de la police
argentine, dans l’enlèvement et la disparition, en octobre 1976, d’Hernan
Abriata, militant de la Jeunesse universitaire péroniste.
Mario Sandoval s’est installé en France en 1985, au retour de la démocratie en Argentine.
La famille Abriata, en particulier la mère d’Hernan, Beatriz, âgée de 90 ans et témoin impuissant de l’enlèvement de son fils par Mario Sandoval et son commando, réclament justice depuis plus de 40 ans.
Mario Sandoval s’est installé en France en 1985, au retour de la démocratie en Argentine.
La famille Abriata, en particulier la mère d’Hernan, Beatriz, âgée de 90 ans et témoin impuissant de l’enlèvement de son fils par Mario Sandoval et son commando, réclament justice depuis plus de 40 ans.
Nos organisations appellent la
Chambre de l’Instruction de la Cour d’Appel de Versailles à suivre l’exemple de
la Cour d’Appel de Paris. Elle doit prendre la mesure de l’importance du
jugement de Mario Sandoval par la justice argentine dans le cadre de la lutte
contre l’impunité que mène ce pays, conformément aux obligations internationales
de la France, en matière de poursuites des auteurs de disparition forcées.
Elle doit
ainsi faire écho aux propos du Procureur général de la Cour d’Appel de Paris,
François Falletti, qui au terme du procès devant la Cour d’Assises de Paris
d’anciens responsables de la dictature chilienne, rappelait en 2010 :
« Lorsque le sentiment de surpuissance passe par la torture, la
dégradation, la négation de l’existence, le message doit être clair. Cela doit
donner lieu à des sanctions quel que soit le temps, quel que soit
l’espace » .
Audience
le 1er juin à 9h00
Cour d’Appel de Versailles,
5 rue Carnot 78 000 Versailles
RER C Gare de Versailles Château / Rive Gauche
Cour d’Appel de Versailles,
5 rue Carnot 78 000 Versailles
RER C Gare de Versailles Château / Rive Gauche
Co-signataires :
FIDH
-Fédération internationale des ligues des droits de l’homme.
Son organisation
membre en France :
LDH -Ligue des Droits de l’Homme
LDH -Ligue des Droits de l’Homme
Ses
organisations membres en Argentine :
CAJ – Comité de Acción Jurídica
CELS – Centro de Estudios Legales y Sociales
LADH – Liga Argentina por los derechos del hombre
CAJ – Comité de Acción Jurídica
CELS – Centro de Estudios Legales y Sociales
LADH – Liga Argentina por los derechos del hombre
Avec :
ACAT – Action des chrétiens pour l’abolition de la torture
FAL – France Amérique latine,
Assemblée de citoyens argentins en France
ACAT – Action des chrétiens pour l’abolition de la torture
FAL – France Amérique latine,
Assemblée de citoyens argentins en France
MEMORIAL
98
Paris,
le 30 mai 2017
Immenses mobilisations contre un
projet aboutissant à l'impunité des tortionnaires de la dictature.
Des centaines de
milliers d’Argentin.e. s brandissant les symboliques foulards blancs des Mères
et grands-mères de la place de Mai ont défilé le 10 mai à Buenos Aires,
contre la décision de la Cour suprême d’alléger la peine d’un ancien
tortionnaire de la dictature (1976-1983).
« On doit protester pour qu’ils
n’osent pas relâcher les auteurs de génocides à nouveau », a ainsi déclaré
une participante, Alba Cervantes, qui portait autour du cou la
photo de son frère disparu le 20 septembre 1977, Miguel
« Cacho » Cervantes. Des marches similaires ont eu lieu dans d’autres
villes argentines.
Le 3 mai, la Cour Suprême,
plus haute juridiction du pays, avait accepté de raccourcir la peine d’un
ex-agent paramilitaire, Luis Muiña, condamné à 13 ans de prison pour enlèvement
et torture d’opposants sous le régime militaire. Il avait profité d’une loi
connue sous le nom « Deux pour un », en vigueur de 1994 à 2001,
permettant de compter comme double chaque jour passé en détention provisoire au
moment d’appliquer la peine prononcée en jugement.
La loi visait à réduire la surpopulation carcérale et aucune limite n’était prévue, pouvant ainsi s’appliquer aux délits de droit commun comme aux crimes contre l’humanité. Dans le cas de Luis Muiña, le premier à en bénéficier, il avait passé de neuf ans en prison avant d’être jugé. Mardi 2 mai, un tribunal fédéral avait déclaré la loi « inconstitutionnelle » tandis que deux autres anciens bourreaux se sont empressés de demander à bénéficier de la même mesure, provoquant un tollé dans le pays, profondément marqué par cette page terrible de son histoire.
En effet pendant la dictature militaire de 1976 à 1983, 30 000 opposants au régime ont disparu ou ont été tués par les militaires, selon les chiffres des associations de défense des droits de l'homme
Recul de l'impunité
Signe de l’émotion, les députés,
puis les sénateurs ont adopté en urgence, dans la journée du 10 mai et à
l’unanimité, une loi limitant la portée de la décision de la Cour Suprême. Les
auteurs de crimes contre l’humanité ne pourront plus bénéficier de réductions
de peines.
Le combat des "Mères de la
place de Mai",
C'est l'occasion aussi de saluer et
faire connaître l'extraordinaire combat des "Mères de la place de
Mai", organisation fondée en 1977, en pleine dictature militaire .
Ces femmes se rassemblaient tous les jeudis après-midi depuis le 30 avril de
cette année, en plein centre de la capitale argentine, afin de réclamer des
informations sur leurs enfants et petits-enfants "disparus".
Pendant la dictature
argentine. 500
nourrissons ont été volés à leurs parents, selon les associations. Les
prisonnières enceintes étaient gardées jusqu'à l'accouchement puis leur bébé
leur était enlevé. Et "parfois les enfants de moins d'un an aussi ont été
volés »,. Les nourrissons étaient remis à des proches du régime, qui
dissimulaient tout de son origine à l'enfant adopté.
Les militaires leur ayant ordonné de
« circuler » en raison de l’état de siège qu'ils avaient décrété, les
mères et grands-mères décidèrent de tourner en rond sur la place sur la
place de Mai (Plaza de Mayo) en face du palais présidentiel de la Casa Rosada.
Elles marchaient pendant une demi-heure, dans le sens inverse des aiguilles
d’une montre, remontant ainsi symboliquement le temps et critiquant l’impunité
des militaires responsables des massacres et des tortures.
En signe de protestation, les Mères
portaient des foulards blancs (symbolisant les langes en tissu de leurs bébés)
pour commémorer la disparition de leurs enfants.
Plusieurs des fondatrices ont été
assassinées en décembre 1977 par le colonel Astiz, en même temps que des
religieuses françaises engagées à leur côté.
Leur travail avait déjà permis
d’identifier 97 des 500 enfants enlevés ou nés en détention durant la période
militaire et clandestinement adoptés par les familles des militaires, policiers
ou de proches du pouvoir.
Manifestation des mères et grand-mères sur la place de Mai
La lutte contre l'impunité et pour le
retour des disparu(e)s constitue un de nos engagements majeurs, dans le cadre
du combat contre le négationnisme.
De Buenos-Aires à Alger, de Mexico à Santiago du Chili, ce combat se poursuit jusqu' à soit retrouvée la trace de ceux et celles qui ont été enlevé(e)s et qu'en soient punis les responsables.
MEMORIAL 98
De Buenos-Aires à Alger, de Mexico à Santiago du Chili, ce combat se poursuit jusqu' à soit retrouvée la trace de ceux et celles qui ont été enlevé(e)s et qu'en soient punis les responsables.
Mise à jour du 2 juin 2017
L’immense mobilisation contre
l’impunité bouleverse les enfants des tortionnaires, qui sortent du silence.
« C’est un monstre, je le répudie. ».
Celle qui parle en ces termes de son propre père est la fille d’un des
plus sordides symboles de la dictature argentine (1976-1983), Miguel
Etchecolatz. Aujourd’hui âgé de 88 ans, l’ancien policier est en prison, quatre
fois condamné à la réclusion à vie, reconnu coupable de près d’une centaine
d’homicides, enlèvements et tortures, commises à l’époque où il était le chef
des 21 centres de détention illégale mis en place par le régime militaire dans
la province de Buenos Aires.
Depuis le retour de la démocratie, le travail de mémoire
avait été porté par les familles des quelque 30 000 disparus, notamment
les Mères et les Grands-Mères de la place de Mai. Mais aujourd’hui, c’est au
tour des enfants des tortionnaires de faire entendre leur voix.
Mariana D, la fille de Miguel Etchecolatz, a raconté son
histoire à une revue numérique argentine « Anfibia ». Dans
une longue interview, publiée récemment, elle décrit son enfance aux côtés du
tortionnaire, qui signifiait, dit-elle, vivre avec « un être
infâme » et « sans scrupule » qui
provoquait en elle de la « terreur ». Si elle se
présente comme Mariana D., c’est parce qu’elle a obtenu de la justice,
en 2016, de pouvoir changer son nom de famille, synonyme, pour elle, « d’horreur,
de honte et de douleur ». Elle se dit aujourd’hui « entière,
libérée », mais préfère ne pas dévoiler sa nouvelle identité.
A la suite de ce témoignage, et sans la connaître
personnellement, d’autres filles de tortionnaires ont osé à leur tour briser le
sceau du silence qui pèse sur leurs familles. Elles ont créé une page Facebook,
« Histoires de désobéissance, fils et filles de génocidaires pour la
mémoire, la vérité et la justice », pour témoigner et partager leur
expérience.
« Nous nous sommes réuni.e.s pour (…) prendre position, parce
que nous ne nous sentions pas représentés par les voix des familles de
tortionnaires qui s’exprimaient jusqu’à présent », expliquent-elles
sur la présentation de la page. Les familles des militaires concernés ont, en
effet, toujours soutenu publiquement
leurs parents, accusés de crimes contre l’humanité.
« Lutte pour la mémoire, la vérité et la justice »
« Ce dont nous sommes en train d’accoucher nous donne
la force de participer à la lutte pour la mémoire, la vérité et la
justice », a
ainsi posté sur Facebook Liliana Furio, dont le père a été lui aussi condamné à
perpétuité.
« Je ne ressentais pas de la haine, mais de la
tristesse, parce que je voulais qu’il change », a confié pour sa
part Erika Lederer, fille d’un obstétricien de la maternité clandestine de
Campo de Mayo, à Buenos Aires, où sont nés de nombreux enfants d’opposantes
éliminées après leur accouchement puis donnés en « adoption » à des
militaires, parfois même aux assassins de leurs parents.
Un des principaux détonateurs de ces témoignages a été la
sentence rendue le 2 mai par la Cour suprême, ouvrant la voie à une réduction
des peines de prison des anciens tortionnaires ( voir ci-dessous). Miguel Etchecolatz,
entre autres, avait demandé à en bénéficier. Mais ce verdict avait soulevé une
telle indignation que, quarante-huit heures plus tard, le Congrès avait
approuvé à l’unanimité une loi pour freiner cette mesure, et des centaines de milliers de citoyens avaient manifesté à
Buenos Aires.
Ce jour-là, au milieu de la multitude de manifestant-e-s se
trouvait Mariana D.. Elle descendait dans la rue pour la première fois. C’est
alors qu’elle a décidé de raconter son histoire. Avec d’autres filles de
tortionnaires, elle a aussi décidé de participer, le 3 juin, à la nouvelle
manifestation du collectif féministe Ni Una Menos (« Pas une [femme] de
moins »), créé en 2015 pour lutter contre les violences sexistes
qualifiées en Amérique latine de « féminicide ».
Aujourd’hui psychologue et professeure dans une université
privée, Mariana, elle-même victime de la violence de son père, qui frappait ses
trois enfants, est convaincue qu’Etchecolatz, auquel sa famille ne rend plus
visite depuis plusieurs années, « mérite de mourir en
prison ».
La lutte contre l'impunité des tortionnaires et des
auteurs de violences contre les femmes nécessite notre solidarité,
d'autant que certains des bourreaux sont réfugiés en France
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