La marche nationaliste de Varsovie
Mise à jour du 10 novembre 2018:
La manifestation fasciste du " Camp national radical" aura lieu à nouveau demain, malgré la décision de la municipalité de Varsovie qui s'y opposait. Un tribunal a autorisé la marche, qui se déroulera en plein centre, à l'occasion du centenaire de l'indépendance polonaise. L'an dernier elle avait donné lieu à une parade d'extrême-droite violente ( voir ci-dessous)
MEMORIAL 98
C’est un événement gravissime qui a lieu à Varsovie le 11 novembre.
La manifestation fasciste du " Camp national radical" aura lieu à nouveau demain, malgré la décision de la municipalité de Varsovie qui s'y opposait. Un tribunal a autorisé la marche, qui se déroulera en plein centre, à l'occasion du centenaire de l'indépendance polonaise. L'an dernier elle avait donné lieu à une parade d'extrême-droite violente ( voir ci-dessous)
MEMORIAL 98
C’est un événement gravissime qui a lieu à Varsovie le 11 novembre.
A l’occasion de la fête de l’indépendance polonaise, des
dizaines de milliers de personnes ont participé à une marche nationaliste, à l’appel
de l’extrême droite.
Cette marche était organisée par une structure nommée « Camp radical national » (ONR en polonais) qui se présente comme
l’héritière d’une organisation fasciste du même nom des années (19)30. Cette dernière voulait alors « débarrasser
la Pologne des ses Juifs », ouvrant ainsi la voie à la violence antisémite
qui se déchaîna durant et après la guerre.
Ils soutiennent que «l’arrivée de réfugiés syriens en
Europe fait partie d’une conspiration menée par des financiers juifs, qui
travaillent avec les communistes de l’Union européenne pour amener des musulmans
en Europe et, avec, la charia et l’homosexualité." Ce groupe a régulièrement
organisé des événements pour commémorer favorablement le pogrom du mars 1936 contre les Juifs de Przytyk.
Les co-organisateurs de la marche, la
« Jeunesse de la Grande- Pologne », utilisent également le nom d’un groupe antisémite des années 30. Dans la foule, on pouvait également voir des bannières
réutilisant un symbole fasciste (« falanga ») des mêmes années 30.
Le rassemblement se
tenait sous le mot d’ordre officiel « Nous voulons Dieu »,
expression rappelant un chant catholique polonais, interprété aujourd’hui comme
un rejet de l’islam, auquel Donald Trump avait fait
référence en juillet, lors d’une visite à Varsovie. Le président américain
avait alors félicité la Pologne pour sa défense « de la
civilisation occidentale ».
Les manifestants ont scandé samedi des
slogans appelants à la violence et à la xénophobie, tels que « La
Pologne pure, la Pologne blanche », ainsi que « Pas de Pologne islamiste, pas de
Pologne laïque, mais une Pologne catholique »
« Foutez le camp avec
vos réfugiés »… « Dieu, honneur et patrie »… « Du sang
propre »
Cette tonalité catholique intégriste et guerrière n’a pas empêché que participent également à la manifestation des groupes fascistes « païens ». Mais elle témoigne du rôle particulier de l’Église catholique polonaise et notamment de courants ultra-réactionnaires regroupés autour de radio Maryja, dirigée par un prêtre antisémite, le père Rydzyk. Celui-ci dispose d’un pouvoir important grâce à ses nombreux médias ainsi qu’au soutien constant du parti PiS au pouvoir pour lequel il fait campagne.
Une fois de plus les mots d’ordre et les thèmes
anti-migrants, islamophobes et antisémites se sont mêlés, montrant ainsi la
matrice commune des haines de l’Autre et l'utilisation qui en est faite par l'extrême-droite. Un slogan relevé dans la marche établissait d'ailleurs explicitement le lien en proclamant: " Prions pour un Holocauste des musulmans"
Cette marche inaugurée en 2009 et réputée
comme le plus grand événement fasciste et nationaliste d’Europe, a rassemblé
des participants venus de divers pays européens.
Les fascistes polonais s’appuient sur les succès récents de leurs congénères: en Allemagne avec la poussée électorale récente du parti AfD, anti-migrants, mais aussi largement imprégné d'antisémitisme et de négationnisme et en Autriche où le parti d'extrême-droite FpÖ vient de remporter une double victoire. Il s'agit de son score de 26% des suffrages, mais aussi de la reprise de ses thèmes racistes par le parti de droite conservateur avec lequel il va sans doute gouverner.
Les fascistes polonais s’appuient sur les succès récents de leurs congénères: en Allemagne avec la poussée électorale récente du parti AfD, anti-migrants, mais aussi largement imprégné d'antisémitisme et de négationnisme et en Autriche où le parti d'extrême-droite FpÖ vient de remporter une double victoire. Il s'agit de son score de 26% des suffrages, mais aussi de la reprise de ses thèmes racistes par le parti de droite conservateur avec lequel il va sans doute gouverner.
En Hongrie, en Tchéquie
depuis les élections du 21 octobre, l'extrême-droite gouverne.
La marche polonaise du 11 novembre est devenue l’une des grandes démonstrations
de l’extrême droite en Europe, attirant du même coup l’attention des mouvements similaires. Une participation saluée par certains des orateurs à l’origine
du rassemblement, qui ont martelé que « la culture chrétienne est
supérieure à la culture islamique ».
Leur proximité avec des idées liées aux suprémacistes blancs était omniprésente Une prise de parole du leader américain du mouvement suprématiste blanc, Richard Spencer, responsable de la manifestation sanglante de Charlottesville était même prévue, puis annulée au motif que l’homme ne doit pas apparaître publiquement.
Le gouvernement
en place du PiS a soutenu la manifestation et s’est félicité de son succès.
Ainsi le ministre de l’intérieur Mariusz Blaszczak a déclaré: « C’était magnifique. Nous sommes fiers qu’autant de
Polonais aient décidé de participer à une célébration entourant le jour d’indépendance
de la Pologne »
Il faut saluer les participant.e.s de la contre-manifestation qui avait lieu au même moment. Des ultra-nationalistes ont frappé plusieurs femmes qui
scandaient des slogans antifascistes. Ils montraient ainsi leur proximité avec les mesures qui portent atteinte aux droits des femmes de Pologne et qui ont donné lieu à de très importantes manifestations ces dernières années.
Face au déferlement du 11 novembre à Varsovie, les instances de l'Union européenne détournent les yeux.
Il revient aux anti-fascistes de prendre la mesure de ce qui vient de se passer et de soutenir par tous les moyens le combat des démocrates et des anti-racistes de Pologne.
Il revient aux anti-fascistes de prendre la mesure de ce qui vient de se passer et de soutenir par tous les moyens le combat des démocrates et des anti-racistes de Pologne.
MEMORIAL 98
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