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vendredi 1 juin 2018

Trump au coeur de l'extrême-droite mondiale.


 



America First , le mot d’ordre central du président US, provient du mouvement pro-nazi des années 1930 et 40 aux USA. Il a été lancé par le parti républicain dans les années 1920, mais sa notoriété est liée à son utilisation intensive en faveur de la neutralité à l'égard du nazisme. 
Le slogan a notamment été promu par l’organisation du même nom « America First Committee », fondée en septembre 1940, dont l’aviateur Charles Lindbergh, antisémite enragé et admirateur d'Hitler, était le porte-parole. Elle militait contre l’engagement américain dans la Seconde Guerre mondiale et favorisait une alliance avec les nazis.


                      Lindbergh décoré par Goering en 1938 à Berlin    


Lindbergh estimait ainsi que “la démocratie était finie en Europe, que les puissances occidentales ne pouvaient pas résister face à la machine de guerre nazie et que les États-Unis avaient intérêt à pactiser avec Adolf Hitler”

En septembre 1941, lors d'un meeting d' « America First », Lindbergh précise, lors d'un discours demeuré célèbre par son infamie: « Qui sont les agitateurs bellicistes ?( c'est à dire en faveur d'une guerre contre les nazis)" et répond immédiatement  " les Britanniques, les Juifs et l'administration Roosevelt", reprenant ainsi les cibles de la propagande hitlérienne. 

Le grand écrivain Philip Roth, récemment décédé, a imaginé dans son roman "uchronique" intitulé Le Complot contre l'Amérique l'accession au pouvoir de Lindbergh et ses conséquences. 
« America First » a également représenté le nom d’un parti nationaliste créé en 1944 et mené par le pasteur pro-nazi Gerald L.K. Smith. 

Cette expression a donc été ensuite taboue dans la vie politique américaine, car elle était ainsi associée à la neutralité envers le nazisme. Elle a été reprise uniquement par le politicien Pat Buchanan, héraut des courants "faucons " et antisémite notoire. Il a d'ailleurs battu Donald Trump pour l'investiture du Reform Party en 2000.

Le slogan a ensuite refait surface 2016 lors de la campagne présidentielle de Donald Trump, qui en a fait le mot d'ordre central de son programme isolationniste. Il a même utilisé deux fois cette expression lors de son discours d'investiture et la reprend souvent lors de ses meetings, associé à son autre mantra nationaliste " Make America great again" .

Il sert aussi de bannière aux groupes racistes violents, tels le Ku Klux Klan qui prospèrent à l'ombre de Trump. Ils ont fait campagne pour lui et il les  notamment soutenus lors de la tuerie de Charlottesville
http://info-antiraciste.blogspot.com/2017/08/charlottesville-chronique-dun-meurtre.html
                                                               Un groupe du KKK



Ce slogan représente en fait le concentré du nationalisme agressif qui caractérise toutes les partis et mouvances d’extrême-droite aux USA et dans le monde entier.Il est repris et défendu par Marion Maréchal, star montante de l'extrême droite et incarnation du fascisme new-look,

Ainsi lors de son discours devant le congrès conservateur de Washington, le 22 février 2018, elle déclarait :  « Ça ne me choque pas quand Donald Trump dit ''America First'' . En fait, je suis pour l’Amérique d’abord pour le peuple américain, je suis pour la Grande-Bretagne d’abord pour les citoyens britanniques et je veux ''La France d’abord'' pour le peuple français ».
Et pour clarifier le contenu de ce approbation,  la fasciste new-look ajoutait « « après 40 ans d’immigration massive, de lobbyisme islamique et de politiquement correct, la France est en train de passer de fille aînée de l’Eglise catholique à petite-nièce de l’islam »

Sous l'effet de la victoire électorale de Trump et du Brexit, les tenants de la régression nationaliste sont partout à l'offensive. Le gouvernement italien d'extrême-droite qui vient de se mettre en place en représente la manifestation la plus récente. Le dirigeant fasciste Salvini, ministre de l'Intérieur et traqueur de migrants, est un compagnon de route  de longue date de Poutine ,dont il arbore le portrait. En déplacement à Moscou, Salvini réclame la suppression des sanctions de l'Union européenne, décidées après l'annexion armée de la Crimée en 2014.


Contre cette vague qui nous menace toutes et tous, le combat pour la solidarité et contre la haine nationaliste sont plus que jamais d'actualité.  

Mise à jour du 19 juin 2019
Trump lance sa campagne électorale pour la présidentielle de 2020 lors d'un meeting à Orlando. Comme en 2016 il débute par une explosion de propagande raciste en menaçant d'expulsion immédiate les "  millions de sans-papiers" qui "envahissent " les USA. 

Memorial 98
Mise à jour du du 19 mars 2019

Bolsonaro et Trump affichent à nouveau leur complicité lors de la première visite à l'étranger du président fasciste du Brésil. Leurs congratulations alertent sur les dangers du développement de l'internationale noire du racisme.


Mise à jour du 1 janvier 2019 



Avec l'arrivée au pouvoir au Brésil du fasciste Bolsonaro, c'est une victoire supplémentaire de l'extrême-droite nationaliste, sexiste et raciste. 
Bolsonaro s’appuie sur les Églises évangéliques particulièrement puissantes dans son pays et sur le désir de revanche des classes aisées après les gouvernements du Parti des Travailleurs ( PT). 
Il se place explicitement dans la lignée de Trump, auquel il a sans cesse rendu hommage tout au long de sa campagne électoral. 
En retour Trump se précipite pour le féliciter pour son discours d'investiture et confirmer leur alliance politique. Le président US, entré en fonctions il y a deux ans, confirme son rôle de chef de file des politiciens d'extrême-droite au niveau mondial.

MEMORIAL 98








Mise à jour du 2018


L'envoi de colis explosifs à des personnalités démocrates et/ou  symbolisant particulièrement l'opposition à Trump témoigne d'une radicalisation particulièrement dangereuse. Cela avait débuté par Georges Soros, cible désignée de l'extrême-droite du monde entier.  
Malgré son appel formel contre la violence politique, Trump n'a en réalité jamais cessé de manier la dénonciation brutale de ceux qu'il désigne sous les termes les plus agressifs et orduriers. C'est notamment le cas des médias qui ne sont pas à ses ordres, mais également de Hilary Clinton et Barack Obama.  Le 18 octobre, dans le Montana, Trump a rendu hommage à un élu de son parti qui avait agressé physiquement un journaliste lors d'une élection partielle en 2017. 
Au moment où le fasciste Bolsanaro semble en position de gagner l'élection présidentielle au Brésil, l'alerte est plus que jamais d'actualité.



MEMORIAL 98



Mise à jour du 27 septembre 2018



Brett Kavanaugh, candidat ultra-conservateur de Trump à la Cour Suprême des USA, dont la nomination est destinée notamment à mettre en cause le droit à l'avortement, apparaît comme un agresseur sexuel et un violeur. 
Son mentor de la Maison-Blanche a encore frappé et a réussi à imposer son homme-lige. En revanche ce passage en force lui a fait perdre de nombreux suffrages, notamment dans l'électorat féminin, ce qui a contribué au succès des démocrates lors des élections parlementaires de mi-mandat.


Mise à jour du 18 juillet 2018 
Face au scandale provoqué par ses propos complaisants à l'égard de Poutine, Trump est contraint de reculer et de reconnaître que le pouvoir russe est intervenu durant la dernière campagne présidentielle aux USA. Il argue d'un prétendu lapsus qui aurait déformé ses propos. Cette volte-face se produit après celle qu'il a opéré sur les enfants de migrants séparés de leurs familles. Mais pour autant le président US ne renoncera pas à son alliance politique avec Poutine, basée sur les traits communs de leurs orientations et dirigée contre les pays européens que Trump décrit comme des "ennemis". Le duo #TrumPoutine va continuer à sévir.

MEMORIAL 98
 


Mise à jour du 17 juillet 2018 

Trump décrète des sanctions commerciales étendues au nom de son slogan « America First » (« L’Amérique d’abord »). Il s'attaque avant tout à l'Union Européenne, veut imposer par la menace un Brexit dur et s'entend avec Poutine.Il protège ce dernier contre les preuves d'intervention des hackers russes dans sa campagne présidentielle.

Le duo Trump-Poutine, ou carrément #TrumPoutine, représente un grave danger au niveau mondial. L'un et l'autre soutiennent les partis d'extrême-droite en Europe et leurs campagnes racistes. Ils aspirent à un nouveau partage du monde, comme celui qui fut mis en place par les accords de Yalta d'après la deuxième guerre mondiale. 

Dans ce cadre, Poutine pourra renforcer sa mainmise sur la Syrie et sur la Crimée, alors que Trump se concentrera sur les mesures "protectionnistes" tirées de America First et des accords commerciaux bilatéraux.




MEMORIAL 98









samedi 19 novembre 2016

#ParisAgainstTrump, 19 novembre 2016

Une première manifestation contre Donald Trump a réuni des centaines de participantEs ce 19 novembre à Paris. Beaucoup de colère mais aussi de solidarité avec des pancartes et des slogans réaffirmant explicitement la nécessité de l'unité de toutes les luttes contre toutes les formes de racisme et d'antisémitisme, contre le sexisme , l'homophobie , la transphobie ou le validisme. Très peu d'organisations progressistes françaises étaient présentes, mais beaucoup d'antiracistes étaient quand même venus, d'où aussi des pancartes anti-FN et de bienvenue aux réfugiés.

Évidemment, l'extrême-droite antisémite et raciste avait choisi de venir jouer la provocation. Les plus connus d'entre eux, Vincent Lapierre et son équipe d’Égalité et Réconciliation, le site de Soral, ont été reconnus et éconduits fermement. Face à leur volonté manifeste de chercher les coups pour jouer les martyres, des slogans antifascistes et un cordon sanitaire a fini par les repousser. 
Ils n'étaient cependant pas seuls, puisque des militants d'un autre média d'extrême-droite, Independenza Web TW, ont également déambulé dans la manifestation. Ces incidents illustrent une nouvelle fois la nécessité d'une vigilance accrue dans les mobilisations: de nombreuses personnes ne savent pas qui sont les fascistes qui se présentent comme "journalistes indépendants", et c'est aussi aux organisateurs qu'incombe la responsabilité de protéger les gens contre l'extrême-droite, même si chacun doit être prudent de son côté et ne pas s'exprimer devant une caméra sans s'être renseigné avant sur l'identité des prétendus " journalistes". 


 













MEMORIAL 98

dimanche 13 novembre 2016

Rosa Parks: héroïne du combat contre la ségrégation raciale.



                              Rosa Parks et Martin Luther King



Le 13 novembre 1956 représente une date majeure dans l’histoire du mouvement des droits civiques et de la lutte contre la ségrégation raciale  aux États-Unis. 


Ce jour là, la Cour suprême des USA statua, par l'arrêt dit « Browder v Gale »,  que la ségrégation dans les bus était anticonstitutionnelle. 

Cette décision répondait au mouvement de boycott des bus pratiquant cette ségrégation lancé à Montgomery, en Alabama, depuis le 5 décembre 1955, au lendemain de la condamnation de Rosa Parks (voir ci-dessous)
La nouvelle ne parvint à Montgomery que le 20 décembre suivant. Le boycott cessa le lendemain, après 381 jours de mobilisation.   

Quelques jours après l’élection d’un Trump qui a mené une campagne raciste et discriminatoire, il est important de se souvenir du long combat, encore largement inachevé, des Afro-américains vers l’égalité des droits. 
La multiplication des crimes racistes commis par la police mais aussi le terrorisme d’extrême-droite dirigé contre les Afro-américains comme à Charleston en juin 2015 indiquent la gravité de la situation. 
D'ores et déjà, après la présidentielle, les actes et paroles racistes sont en forte augmentation aux USA, comme lors du Brexit  en Grande-Bretagne    

La ségrégation raciale était répandue dans les transports publics aux États-Unis, et même officialisée par une décision de la Cour suprême en 1896.

Dans les bus de Montgomery, les quatre premiers rangs étaient réservés aux Blancs. Les Noirs, qui représentaient 75 % des usagers, devaient utiliser les places à l'arrière du bus. 
Ils pouvaient néanmoins s'asseoir dans la zone centrale, mais seulement jusqu'à ce que des Blancs en aient besoin; ils devaient alors soit céder leur place et aller vers le fond, soit quitter le bus. 
Si les places centrales étaient occupées, les Noirs devaient tout de même acheter leur billet à l'avant, mais devaient ressortir du bus avant de rentrer par la porte arrière pour rejoindre les emplacements qui leur étaient destinés au fond du bus.

C’est contre cette discrimination raciste que se dresse Rosa Parks lorsque, le 1er décembre 1955, elle refuse d'obéir au conducteur de bus Blake qui lui ordonnait de laisser sa place à un Blanc et d'aller s'asseoir au fond du bus.

Depuis de nombreuses années, la communauté noire se plaignait de la situation. Avant le refus de Rosa Parks, devenu célèbre, Claudette Colvin, une adolescente âgée de 15 ans avait été arrêtée le 2 mars 1955 pour avoir enfreint ce règlement, et d'autres personnes l'avaient payé durement, parfois de leur vie.
Rosa Parks en témoigne : « Ma résistance à ces mauvais traitements dans le bus n'ont pas commencé avec cette arrestation. J'ai fait beaucoup de marche à pied à Montgomery. » 
Elle en avait fait l'expérience un jour pluvieux de novembre 1943, quand le même chauffeur de bus, James Blake, comme à son habitude, lui indiqua de payer sa course à l'avant, redescendre et de remonter par la porte arrière. Voyant que l'accès par l'arrière est encombré, elle décide d'aller directement vers le fond. Blake furieux, la main sur son revolver, l'empoigne pour la ramener vers l'avant. Elle laisse alors tomber son sac à main et s'assied un instant sur un siège réservé aux passagers Blancs pour le récupérer. Blake lui laisse à peine le temps de descendre du bus, qu'il redémarre. Ironie du sort, elle se confrontera au même chauffeur le 1er décembre 1955, alors qu'elle cherchait à l'éviter depuis cet événement.

Ce jour de 1955, elle n'avait pas planifié son geste, mais une fois décidée, elle l'assume totalement. Après son travail, elle prend le bus vers 18 heures. Alors qu'elle s'est assise au milieu, quatre personnes blanches montent à l'arrêt devant l’Empire Theater mais il n'y a de places assises que pour trois passagers. Le quatrième le signale à Blake qui demande aux Noirs d'une rangée du milieu d'aller à l'arrière. Ces derniers refusent puis finalement les trois hommes noirs obtempèrent, mais Rosa reste dans cette rangée, acceptant uniquement de se déplacer à droite.
Blake, furieux qu'elle refuse de se déplacer dans la colored section, descend du bus et appelle son chef, qui lui indique de faire venir la police. Rosa Parks est alors arrêtée, emmenée au poste de police de l'Hôtel de ville puis transférée à la prison. 
Elle prend contact avec un avocat noir, membre de la NAACP (National association for the advancement of coloured people) , principale association de défense des droits des Noirs américains. Celui-ci comprend l'intérêt symbolique du combat à mener. Il appelle un avocat blanc, Clifford Durr, qui accepte de contester la loi sur la ségrégation dans les bus. Ils la font libérer le lendemain soir.

La nuit suivante, cinquante dirigeants de la communauté afro-américaine, emmenés par un jeune pasteur peu connu à l'époque, Martin Luther King, se réunissent pour discuter des actions à mener à la suite de l'arrestation de Rosa Parks . Ils y fondent la Montgomery Improvement Association, dont ils élisent King comme président. Il y popularisera les pratiques de la désobéissance civile.


Le mouvement a trois revendications immédiates:
1. Que les Blancs et les Noirs puissent s'asseoir où ils veulent dans l'autobus.
2.   Que les chauffeurs soient plus courtois à l'égard de toutes les personnes.
3.   Que des chauffeurs noirs soient engagés.

Boycott

Jugée et inculpée de désordre public ainsi que de violation des lois locales le  5 décembre, Rosa Parks écope d'une amende de 10 dollars (plus 4 dollars de frais de justice). Ses avocats décident de faire appel.

La veille du procès, 35 000 tracts ont été distribués pour inviter les Noirs à ne plus emprunter les bus à compter du lundi 5 décembre. Le mot d'ordre fut repris par le journal noir local, The Montgomery Advertiser et reconduit après une réunion à l'église. 

C'est le début du boycott des bus de Montgomery; il se prolongera pendant 381 jours. Des douzaines de bus publics restèrent au dépôt pendant des mois jusqu'à ce que la loi sur la ségrégation dans les bus publics fût levée. La plupart  des usagers marchèrent à pied ; des taxis conduits par des Noirs firent des trajets au tarif du bus (10 cents). Localement, quelques Blancs les soutinrent, parfois par idéologie, parfois simplement parce qu'ils avaient besoin que leurs employés noirs viennent travailler. Peu à peu, grâce en partie à l'écho international qu'eut le mouvement, des fonds ont commencé à arriver, permettant de mettre en place un service d'autobus parallèle, ou plus modestement l'achat de paires de chaussures.
Des actes racistes violents furent perpétrés, y compris le dynamitage des domiciles de Martin Luther King et de l'avocat Edgar Nixon.
Ce mouvement provoqua beaucoup d'autres protestations contre la ségrégation menée aux États-Unis.

Décision de la Cour suprême

Finalement, le 13 novembre 1956, la Cour suprême des USA statua par l'arrêt dit « Browder v Gale », qui proclama que la ségrégation dans les bus était anticonstitutionnelle. La nouvelle ne parvint à Montgomery que le 20 décembre suivant. Le boycott cessa le lendemain.

Toutefois, la violence continua avec des tirs contre les bus et le domicile de Luther King et des explosions visant les églises fréquentées par les Noirs. Et, si la ségrégation avait été abolie dans les bus de l’État , ce n'était pas encore le cas pour les liaisons entre les différents États. Un groupe de jeunes fonda le Freedom Ride (qui peut se traduire par les voyages de la liberté), mais après quelques jours, un de ces bus fut stoppé par le Ku Klux Klan ; ses occupants furent frappés et le car brûlé. Ce n'est qu'en 1964  que les lois ségrégationnistes furent abrogées par le Civil Rights Act qui interdit toute forme de ségrégation dans les lieux publics, puis en 1965  par le Voting Rights Act qui supprime les tests et les taxes imposés pour devenir électeur. Ces moyens étaient utilisés afin d’empêcher les Afro-américains de voter.


Alors que s'ouvre aux États-Unis une période d'affrontements, nous rendons hommage aux combattant.e.s des droits civiques et de l'égalité, à Rosa Parks, Martin Luther King et tous les autres, pionniers d'un avenir nécessaire.



Actualisation du 14 novembre: hommage à deux autres héroïnes, Barbara Henry et Ruby Bridges

14 novembre 1960 : la lutte contre la ségrégation raciale et pour les droits civiques des Noirs bat son plein.

Le président Eisenhower a concédé l’ouverture des écoles blanches aux Afro-américains.
Ruby Bridges, alors âgée de 6 ans, est la première à franchir les portes d’une école de La Nouvelle-Orléans, sous les huées et les projectiles d’une foule blanche déchaînée.

Face aux menaces de mort, de kidnapping et de torture que la famille Bridges reçoit, le président Eisenhower envoie, le lendemain, quatre gardes fédéraux (Marshalls) pour la protéger (ci-dessous)



Les parents blancs retirent immédiatement leurs enfants de l’établissement. 

Tous les enseignants, à l'exception d'une professeur blanche nommée Barbara Henry, refusèrent également de faire cours s'il y avait une enfant noire dans l'école. Pendant un an, Mme Henry enseigna donc uniquement à Ruby, comme si elle enseignait à toute une classe.
Son père perdit son emploi suite à et ses grands-parents, agriculteurs du Mississippi, furent renvoyés de leurs terres.

Ruby Bridges, aujourd'hui Bridges Hall, vit toujours à La Nouvelle-Orléans. Elle est maintenant la porte-parole de la Ruby Bridges Foundation, fondée en 1999 pour promouvoir « les valeurs de la tolérance, du respect et de l'appréciation des différences ». Décrivant la mission de cette association, elle dit : « le racisme est une maladie importante ».



Memorial 98 

Mise à jour du 5 novembre 2018

Alors que Donald Trump encourage la violence contre les minorités et ses opposants, le combat et la figure de Rosa Parks demeurent plus que jamais des exemples de détermination et de courage. Sa lutte contre les discriminations représente l'avenir d'une humanité débarrassée du racisme et des ségrégations de tous ordres.

MEMORIAL 98 
 
 Mise à jour du 3 janvier 2019



La parution de la traduction du témoignage de Rosa Parks  "Mon Histoire" (ci-dessus, éditions Libertalia, 10 Euros) constitue une excellente nouvelle. Ce petit volume relate sa vie d'enfant noire en Alabama et bien sûr ses combats contre la ségrégation et pour les droits civiques.

Memorial 98




jeudi 20 octobre 2016

Le crachat antisémite du candidat Poisson





 
 

 
 Poisson reçu par Assad à Damas
 
 
( voir les mises à jour en fin d'article

Jean-Frédéric Poisson, candidat du Parti chrétien démocrate de Christine Boutin à la primaire de la droite et « révélation » médiatique de sa première émission de télévision, a affirmé le 20 octobre que "la proximité de madame Clinton avec les super-financiers de Wall Street et sa soumission aux lobbies sionistes sont dangereuses pour l'Europe et la France".

Le terme de « lobby sioniste » est un terme codé bien connu qui stigmatise les Juifs et leur prétendue domination du pouvoir, surtout quand il est accolé comme ici à « Wall Street ».

De plus, il s’agit de la reprise des thèses de l’extrême-droite américaine. En effet  celle-ci utilise couramment le terme  ZOG, acronyme de Zionist Occupation Government (Gouvernement d'occupation sioniste) ou de Zionist Occupied Government (Gouvernement occupé par les sionistes). Elle exprime ainsi la théorie antisémite selon laquelle un ou plusieurs gouvernements, notamment celui des USA, seraient en fait contrôlés par les Juifs.  
Cette accusation, qui revient à reprendre les thèmes du faux historique « Protocoles des Sages de Sion », est apparue dans les milieux d'extrême droite aux États-Unis (Néonazis, Ku Klux Klan) dans les années 1970, et s' y est répandue dans les années 1980. Dans les années 1990, le terme s'est répandu dans les divers milieux néonazis et antisémites à travers le monde.

La campagne de Trump, massivement soutenue par les néo-nazis,  a aussi recours à ces thèmes antisémites, comme le montre notamment le montage accusant sa rivale démocrate Hillary Clinton d'être corrompue et comportant une étoile juive publié sur son compte Twitter officiel publie ( ci-dessous)


L'étoile, superposée à un tas de billets de 100 dollars, porte l'inscription "Most Corrupt Candidate Ever !" ("La candidate la plus corrompue de tous les temps !").

Le tweet a été ensuite supprimé et remplacé par une nouvelle image où le slogan contre Hillary Clinton figure sur un rond rouge et non plus sur l'étoile controversée. Ce montage antisémite de Trump est issu d'un site néo-nazi et suprémaciste blanc; il y a été produit le 22 juin dernier. 


















Dans ce contexte on constate que le président de l’instance organisatrice de la primaire le député des Hauts-de-Seine, Thierry Solère, minimise la gravité des propos de Poisson et lui offre déjà une porte de sortie.  Certes il condamne et annonce que ces propos et la suite qui leur sera donnée seront examinés lors de la prochaine réunion, prévue le 26 octobre.  Mais il ajoute "Le terme 'lobby sioniste' n'a pas du tout la même signification en France qu'aux Etats-Unis. Cette déclaration alimente, en effet, des thèses conspirationnistes mâtinées d'antisémitisme", poursuit-il. Il suffirait donc à Poisson de plaider la confusion linguistique ou la « spécificité américaine » pour se justifier.   


Poisson assume la propos, mais il n’y voit "aucune espèce de thèse conspirationniste", car "il existe bien des groupes de pression sionistes( et non pas favorables au pouvoir israélien NDLR)  qui agissent aux Etats-Unis". 
Placer dans la même phrase "les super financiers de Wall Street" et "les lobbies sionistes" ne pose pas de problème au député des Yvelines. Interrogé sur la radio RCJ, Jean-Frédéric Poisson a reconnu que ses propos aient "pu provoquer une sorte d'émotion au sein du Crif". "J'en suis désolé, parce que ce n'était évidemment pas mon intention, et je veux redire ici toute l'amitié que j'ai pour l’État d'Israël et pour le peuple juif dans son ensemble."

On reconnaît ici l’excuse très classique de ceux qui tiennent des propos antisémites et se justifient par leur « amitié » avec les Juifs et /ou Israël. Ce fut le cas de Goasguen maire du 16e arrondissement de Paris et ancien du groupe fasciste Occident , mais aussi avant lui  du maire fascisant de Nice, Jacques Médecin. De plus le propos est absurde et mensonger car si Poisson a de « l’amitié «  pour Israël, pourquoi attaque-t-il Hilary Clinton précisément sur ce point ?

Poisson, président du Parti chrétien-démocrate fondé par Christine Boutin, a récemment annoncé qu'il tiendrait en décembre un meeting commun avec le maire fasciste de Béziers, Robert Ménard. Leur intégrisme réactionnaire les rapproche, notamment dans leur croisade contre les droits à l’IVG et au mariage pour tous.

En mai dernier, Poisson avait déclaré être "plus proche de Marion Maréchal-Le Pen que de Nathalie Kosciusko-Morizet". Or, la dirigeante du FN qu’il nomme mène une campagne inspirée par les thèses antisémites de Charles Maurras et de l’Action française. De son côté Marion MLP a déclaré:  « J’ai une sympathie humaine et politique pour Jean-Frédéric Poisson. Sur le plan de l’identité, de la souveraineté, de la politique étrangère, il est sur une ligne largement compatible »

La permanence antisémite dans la droite française, en passerelle avec les thèses de l'extrême-droite  bénéficie une fois de plus d'une complaisance scandaleuse.
Les nazis comme Soral s'en réjouissent bruyamment.

Memorial 98  



Actualisation du 22 novembre 2016: 

Après l'élimination de Sarkozy, le candidat antisémite, facho et anti-IVG Poisson se rallie évidemment à Fillon. Ce dernier avait d'ailleurs soutenu Poisson en déclarant que les prétendues
"excuses"  de ce dernier étaient suffisantes pour qu'il puisse poursuivre sa participation à la primaire  (ci-dessous).
Poisson retrouvera ainsi Thierry Mariani, soutien de longue date de Fillon, pro-Assad et affairiste pro-Poutine, profondément raciste et n'hésitant pas à défendre les antisémites ( voir ici) . Rappelons que Poisson était soutenu par les intégristes négationnistes de Civitas, par Robert Ménard et par le journal antisémite Minute ( ci-dessous) 


Actualisation du 17 novembre

Sarkozy espère récupérer les voix de Poisson lors du deuxième tour de la primaire de la droite car ce dernier appellerait à voter pour lui en échange de la promesse d'un ministère, révèle le Canard enchainé du 9 novembre.
Le candidat facho et antisémite est soutenu publiquement par Civitas, Minute et Robert Ménard. 

Memorial 98

Actualisation du 26 octobre

Sans surprise, Poisson est maintenu dans la primaire de la droite par une décision unanime de la commission d'organisation ainsi par la "Haute autorité" qui la supervise. Fillon et Le Maire avaient déjà par avance annoncé cette décision (ci-dessous).

On peut donc comme lui proférer des diatribes antisémites et complotistes suivies d'excuses bidon, être soutenu par Marion Maréchal Le Pen, combattre les droits des femmes dont l'IVG, soutenir Assad, Trump et Poutine, appeler à des accords avec le FN et néanmoins faire partie du débat de la droite. 

Il suffit juste de s’engager à voter pour le vainqueur qui sortira de cette consultation, comme vient de le faire Poisson. On comprend dès lors pourquoi les intégristes fascisants de Civitas ainsi que le parti SIEL associé au FN appellent à aller voter pour lui.

Cela rappelle le cas de Nadine Morano, porte-parole de la "France blanche", elle aussi supportrice de Poutine, à peine sanctionnée puis réintégrée par Sarkozy

Ceux qui ont blanchi Poisson sont complices de ses abjections.

Actualisation du 25 octobre


Marion Maréchal Le Pen se porte au secours de Poisson et déclare sur RTL: ‘ ... Si votre question c’est de savoir si je pense que Jean-Frédéric Poisson est antisémite, je vous dis non. Je ne crois pas une demi-seconde qu’il soit antisémite’’, Marion Maréchal-Le Pen n’exclut pas de pouvoir ‘’discuter’’ avec lui s'il se retrouve hors du processus de la primaire. 
Celle qui est proche de son grand père, Jean-Marie Le Pen, dont le Parlement vient de suspendre l'immunité parlementaire et qui se réclame des idées de l’antisémite historique Charles Maurras, apporte ainsi son expertise en la matière, avec le soutien et les félicitations de toute la fachosphère.

Memorial 98 

                                    
Actualisation du 24 octobre

Poisson a donc demandé "pardon" à sa manière.
Il s'adresse exclusivement aux "personnes membres de la communauté juive", comme si il s'agissait d'un conflit privé et personnel entre sa parole antisémite et les Juifs. Cet allié de Robert Ménard et Marion Maréchal Le Pen ne peut évidemment pas concevoir que son antisémitisme représente un problème beaucoup plus fondamental. Il précise d'ailleurs que ses collègues de droite connaissent fort bien ses positions qui sont de notoriété publique.
La question est donc à nouveau posée au parti LR et à son groupe parlementaire: vont-ils continuer à cohabiter avec un antisémite déclaré ?
Actualisation du 23 octobre:

Bruno Le Maire ne veut pas sanctionner Poisson et Fillon considère que ses prétendues "excuses"  sont suffisantes pour qu'il puisse poursuivre sa participation. La complaisance à l'égard de la diatribe antisémite et complotiste de Poisson se confirme donc. Fillon qui cultive l'amitié avec Poutine, se sent solidaire de son acolyte Poisson qui cultive la même orientation.


Actualisation du 22 octobre 2016
: de manière très prévisible, Jean Frédéric Poisson utilise la méthode du retournement victimaire pour se défendre: dans un entretien accordé au Point, le candidat à la primaire se présente comme "celui qui dérange" et qui paie sa franchise.

Face à NKM qui proteste contre ses propos, il se décrit aussi comme le "cousin de province " qui mange avec les doigts": la rhétorique est là encore empruntée à l'imaginaire antisémite classique de l'extrême-droite française, qui présente la société comme opposant des "élites urbanisées et mondialistes" , et le "pays réel" des "enracinés". 

On remarquera enfin que l'homme prend soin de rappeler l'une des fonctions de son discours antisémite contre Hilary Clinton: défendre Assad, Poutine et Trump. 

Quelles que soient les suites données à ses propos par les responsables des Républicains, les faits sont accablants pour le parti de droite: Jean-Frédéric Poisson n'a pas brusquement "viré de bord", ses positions de fond sont les mêmes depuis des années, et son appartenance aux cercles qui réunissent droite et extrême-droite est connue de tous. Comme l'était sa collègue, Christine Boutin, qui a été ministre de Sarkozy pendant des années.  

Memorial 98