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vendredi 9 août 2019

Hong-Kong: alerte à la répression sanglante par la dictature chinoise.



Des policiers chinois lors de manœuvres menaçantes


Face aux menaces croissantes venant de Pékin, plusieurs associations et ONG, dont Memorial 98, alertent et interpellent les gouvernements français et européens






Déclaration commune du 8 août 2019
« A Hong Kong, il est du devoir de la communauté internationale de peser pour éviter une répression sanglante »

Depuis plus de deux mois la population de Hong Kong réclame en masse dans la rue que le pouvoir mis en place par Pékin respecte les accords concernant la cession à la Chine de l’ancienne colonie britannique et des Nouveaux Territoires. Depuis ce mardi 6 août 2019, elle se voit menacée d’une intervention armée qui, au regard de toutes les situations semblables, récentes ou passées, risque forcément d’être meurtrière.

Devant la menace d’une répression sanglante, nous demandons au gouvernement français ainsi qu’aux autres gouvernements européens d’affirmer avec force et au plus vite leur vive réprobation d’une solution militaro-policière violente et d’exiger le respect par la Chine du droit au suffrage universel énoncé dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme.

Le Bureau pékinois des affaires de Hong Kong et Macao a adressé lors d’une conférence de presse tenue le 6 août dernier un avertissement à ce qu’il qualifie de « tout petit groupe de criminels violents et sans scrupules et les forces répugnantes qui se cachent derrière eux » : « À jouer avec le feu, vous allez vous brûler à coup sûr. Ce n’est qu’une question de temps, le châtiment viendra. » a-t-il déclaré.

Les protestataires de Hong Kong ont voulu d’abord rejeter le danger immédiat d’un projet de loi d’extradition vers la Chine qui aurait rendu tout récalcitrant justiciable d’un appareil judiciaire chinois qui ignore le respect de la Constitution, la séparation des pouvoirs, l’indépendance des juges et le libre exercice de leur profession par les avocats saisis de dossiers « sensibles ». Sans oublier les condamnations à la peine capitale qui pourraient être prononcées.

Mais par-delà cette crainte immédiate, il y a le désir de fonder sur le suffrage universel la vie politique du territoire, pour que l’exécutif et le Conseil législatif émanent de la population dans son ensemble et non de corps électoraux restreints et désignés de telle manière que Pékin en aura toujours le contrôle. Le suffrage universel, promis dans la loi fondamentale qui organise le territoire, est toujours reporté et refusé. Ce refus est évidemment prévisible, de la part d’un pouvoir qui depuis soixante-dix ans refuse le suffrage universel à son milliard de ressortissants : l’on voit mal pourquoi il courrait le danger de l’accorder à Hong Kong.

La Chine ne veut pas s’embarrasser des libertés de Hong Kong et se donne le droit d’y faire la loi s’il en est besoin. « La Chine ne sera pas faible avec ceux qui enfreignent la loi, menace Pékin. Ne sous-estimez jamais la ferme détermination et la puissance immense du gouvernement central ».

A l’heure où se durcit la menace d’une intervention armée, il est du devoir de la communauté internationale de peser pour éviter une répression sanglante.

Signataires :

  • ACAT France – Action des Chrétiens contre la torture
  • ECPM – Ensemble contre la peine de mort
  • Ligue des droits de l’Homme
  • Memorial 98
  • Solidarité Chine



 
Autres publications de Memorial 98 sur la Chine:




 http://www.memorial98.org/2018/06/justice-pour-les-morts-de-tienanmen-victimes-de-la-dictature.html


mardi 4 juin 2019

La révolte se poursuit à Hong-Kong, 30 ans après Tienanmen




1er janvier 2020: Un million de personnes manifestent


Immense manifestation pour la démocratie et contre la répression à l'occasion du Nouvel an. Un million de personnes se sont rassemblées afin d'exiger des élections libres et une libération de tous les emprisonnés. A nouveau la police a arrêté 400 personnes. Le mouvement, qui rejette la dictature du régime de Pékin, n'est pas près de se terminer. Il a déjà représenté un fait marquant de 2019 et mérite toujours notre entière solidarité.

Memorial 98 

22 juillet 
Le régime chinois lance ses bandes à l'assaut des manifestant.e.s de Hong-Kong. Lors de l'immense mobilisation du dimanche 21 juillet, des groupes de gangsters nommés " triades" ont violemment attaqué ceux qui revenaient du défilé, notamment dans le métro. Les liens des triades avec Pékin sont connus; un député pro-Pékin a été photographié alors qu'il félicitait les gangsters .

                                     Les "triades" criminelles en action 

Les gangsters, armés de battes et de bâtons, organisés militairement et vêtus de manière reconnaissable se sont littéralement déchaînés. Il s'agit d'une nouvelle tentative de la dictature de Pékin afin de stopper ce mouvement qui défie son autorité. Cela a notamment été la cas le 21 juillet lors d'une manifestation devant le "bureau de liaison" chinois qui représente le véritable pouvoir sur place.

La dictature prétendument communiste rêve de procéder comme à Tienanmen en 1989 en écrasant et en massacrant les manifestants (voir ci-dessous) mais elle n'est pas en capacité de le faire à ce stade. C'est pourquoi elle a recours à ces gangs.
Il est crucial de continuer à soutenir le combat de Hong-Kong pour la justice et la démocratie, comme au Soudan et en Algérie.
 Memorial 98

   


15 juillet 2019: la mobilisation est toujours aussi puissante malgré la violence policière

Depuis plus d'un mois, l'immense mobilisation de la population de Hong-Kong se poursuit sans relâche (voir ci-dessous). Des millions de personnes ont déjà manifesté afin de réclamer le retrait définitif de la loi sur les extraditions et le départ de Carrie Lam, cheffe pro-Pékin d'un gouvernement désigné selon des modalités  anti-démocratiques.
Hier à nouveau, les forces de police ont violemment réprimé ces manifestations comme on peut le voir ici  
Nous apportons une fois de plus notre plein soutien à ce combat pour les libertés et la démocratie, contre une dictature sanglante.
Memorial 98


1er juillet: Nouvelle manifestation de masse

500 000 personnes ont manifesté à nouveau à Hong-Kong lors du vingt-deuxième anniversaire de la rétrocession de l'ancienne colonie anglaise à la Chine . Elles réclamaient encore le retrait définitif de la loi sur les extraditions et des excuses du gouvernement en raison des violences policières. Plusieurs centaines de jeunes ont envahi le Parlement avant que la police ne reprenne le bâtiment. C'est cet aspect qui a été mis en exergue par les médias internationaux qui ont à peine évoqué l'énorme manifestation du jour.
 Parallèlement la cheffe pro-Pékin du gouvernement, Carrie Lam, célébrait en grande pompe la même date. Appuyée par la dictature chinoise, elle espère pouvoir se maintenir. Les chefs du régime ont imposé à la réunion du G20 qui se tenait il ya quelques jours à Osaka (Japon) de ne pas aborder la situation à Hong-Kong.
La complaisance et la lâcheté des gouvernements et dirigeants qui se réclament de la démocratie à l'égard de la dictature chinoise leur à fait accepter cette exigence.

Memorial 98
 


16 juin: 
Nouvelle mobilisation très massive: deux millions de de personnes manifestent ce jour à Hong-Kong qui compte 7,4 millions d'habitants, soit la grande majorité de la population en âge de défiler. (ci-dessus) . 
Elles exigent le retrait définitif de la loi sur les extraditions et des excuses du gouvernement en raison des violences policières. La cheffe du gouvernement, Carrie Lam , a été contrainte de reconnaître qu'elle était responsable du " conflit et des querelles" actuelles. Elle doit partir. 
Cet immense mouvement va avoir des répercussions positives en Chine continentale,  car il montre que la dictature peut être battue et contrainte à reculer.
C'est la première fois que Xi Jin Ping est ainsi défait, 30 ans jour pour jour après l'écrasement de Tienanmen. D'ailleurs, le pouvoir chinois qui craint la contagion impose une censure totale sur les événements de Hong-Kong.

Memorial 98

15 juin
Première et importante victoire de la mobilisation: le projet de loi sur les extraditions est ajourné. Le combat continue pour obtenir son retrait complet ainsi que pour condamner les violences policières. 
La cheffe de l'exécutif, Carrie Lam est élue selon des règles non-démocratiques et soumise de fait à l'autorité du régime chinois. Or Xi JinPing et ses sbires ne veulent surtout pas que l'immense mouvement de Hong-Kong rappelle le grand combat démocratique de Tienanmen, écrasé 30 ans jour pour jour avant la révolte de Hong-Kong. Ils ont donc fait marche arrière et attribué la responsabilité du projet de loi contesté à la cheffe de l'exécutif. Forte de cette première victoire, la population va descendre dans la rue le 16 juin pour ce qui sera sans doute encore un grand cortège.
Memorial 98 

10 juin
La mobilisation se poursuit à Hong-Kong. La police multiplie les violences mais le gouverneur est contraint de repousser l'examen de la loi permettant les extraditions. 
Notre entier soutien au combat pour les libertés et la démocratie.

Mise à jour du 9 juin 2018: manifestation immense à Hong-Kong pour les libertés



Immense mobilisation ce jour à Hong-Kong contre un projet de loi facilitant les extraditions vers la Chine. Un million de personnes ont manifesté pour la défense des libertés alors que plusieurs personnes y ont déjà été kidnappées et sont "réapparues" aux mains de la police chinoise. Quelques jours auparavant, 200 000 personnes s'étaient rassemblées au même endroit afin de marquer le 30e anniversaire de la répression à Tienanmen. 



Memorial 98

Le 4 juin 1989 demeure le symbole d'un immense mouvement démocratique noyé dans la brutalité la plus extrême. Lors du 30e anniversaire du massacre de la place Tienanmen, les représentants de la dictature continuent à défendre ce massacre qui représentait selon eux "l'attitude correcte à adopter" 


Dans la nuit du 3 au 4 juin 1989, soldats et blindés avaient mis fin par les armes au mouvement des étudiants et ouvriers qui occupaient depuis un mois et demi la place Tienanmen, au cœur de Pékin. 
Les manifestants réclamaient la fin de la corruption et une ouverture démocratique.
                                                Sur la place Tienanmen
  
Le bilan de cet assaut était généralement évalué à un millier de morts mais de nouvelles révélations se sont faites jour sur l'ampleur de la répression
Un rapport de l'ambassadeur de Grande-Bretagne mentionne plusieurs milliers de  morts en une nuit, des cadavres "en pâte" sous les blindés et des manifestants achevés à la baïonnette par l'armée, confirmant ainsi les photos prises sur place et publiées par des journalistes ( voir ci-dessus). Le régime chinois, qui impose un tabou absolu sur cette période, avait de son côté affirmé fin juin 1989 que la répression des "émeutes contre-révolutionnaires" avait fait 200 morts chez les civils et "plusieurs dizaines" du côté des forces de l'ordre. 

La révolte démocratique de 1989 et sa répression restent l'un des sujets les plus tabous en Chine. Il sont bannis des livres, des manuels scolaires, des films et sont censurés sur les réseaux sociaux. Chaque année le 4 juin, la plateforme chinoise de microblogs WeChat empêche ainsi ses usagers d'échanger des sommes d'argent pour 89,64 ou 64,89 yuans, montants faisant allusion à la date du 4 juin 1989.       

 "Chaque année lorsque nous voulons commémorer (nos proches), nous sommes contrôlés, placés en résidence surveillée, ou éloignés de chez nous", déplorent les "mères de Tiananmen", une association regroupant des parents ayant perdu un enfant lors de la répression. En 2018 elles déclaraient  dans une lettre ouverte adressée à Xi Jinping et diffusée par l'ONG Human Rights in China. 
"En tant que dirigeant d'un grand pays, vous n'êtes certainement pas insensible au massacre qui s'est déroulé il y a 29 ans, ni aux familles de victimes", Le Parti communiste chinois (PCC) présente toujours officiellement les manifestants de la place Tiananmen comme "une petite minorité de personnes ayant provoqué des troubles contre-révolutionnaires". 
"Alors que nous sommes au soir de notre vie, nous espérons assister un jour, avant notre mort, à la réhabilitation de nos proches", expliquent ces "mères de Tiananmen" à Xi Jinping. "Nous avons toujours trois revendications: la vérité, des indemnisations et l'établissement des responsabilités.
A l’approche du 30e anniversaire de la révolte en juin prochain, l’appareil de censure chinois resserre les rangs pour empêcher toute mention et commémoration de l’évènement sur Internet.
Des arrestations de défenseurs des droits de l’homme se sont multipliées en amont de cette date. L'encyclopédie Wikipédia est rendue inaccessible

Une mobilisation est donc nécessaire afin de soutenir ceux et celles qui combattent pour la justice et la démocratie.
Des résultats peuvent être obtenus dans ce domaine, comme l'a montré la libération de la poétesse Liu Xia, veuve du prix Nobel Liu Xiaobo, suite à une position ferme des autorités allemandes qui ont constamment exigé qu'elle puisse se réfugier dans leur pays. A l'inverse l'attitude des autorités françaises se caractérise par un silence honteux: symboliquement, Mme Macron a été désignée comme " marraine" des pandas offerts par le régime chinois à un zoo français et a gardé le silence total sur le sort de Liu Xia. 

Les signatures de contrats s’enchaînent notamment lors de la dernière visite de XI Jin Ping à Paris, les Airbus s'envolent, on se congratule et, selon Macron, on aborde même les droits fondamentaux et quelques cas individuels de répression .

La dictature chinoise est ainsi validée, alors que Xi a ouvert la voie à son propre règne à vie.
Le régime qu’il dirige met en place un contrôle de tous les instants de la population; en utilisant notamment l’ « intelligence artificielle » et la reconnaissance faciale ainsi que les caméras omniprésentes. La peine de mort fait des milliers de victimes. La presse est totalement bâillonnée, plaçant la Chine au 176e rang de la liberté de la presse sur 180 pays, et le régime a lancé une vaste offensive afin de peser sur les médias à l'échelle mondiale.  
De plus, depuis plus d’un an, les autorités chinoises mènent une intense campagne d’internements en masse, de surveillance intrusive, d’endoctrinement politique et d’assimilation culturelle forcée à l’encontre des Ouïghours, des Kazakhs et autres groupes ethniques majoritairement musulmans vivant dans la région du Xinjiang. Environ un million de personnes, musulmanes pour la plupart, sont détenues dans des camps d’internement dans un but de « rééducation ».
 
La complaisance et la lâcheté des gouvernements et dirigeants français à l'égard de la dictature chinoise et leur mépris à l’égard des un milliard et demi de Chinois ont été constants et le demeurent . 
Chirac, Sarkozy et Raffarin ont constamment porté cette complaisance, le dernier a de plus monté un immense business d'intermédiaire et de lobbyiste pour les patrons des deux pays.

En mai 2018 François Hollande rend visite et hommage à son "vieil ami" le  dictateur chinois Xi. Le 24 mai, alors qu’il visite une usine Airbus  il explique aux journalistes français qui l’accompagnaient qu’il est «  admiratif de la vision longue qu’ont les dirigeants chinois »
Alors que Xi Jiping a ouvert la voie à un règne à vie, ces louanges à la dictature revêtent une résonance sinistre.   
Lors de sa visite présidentielle en Chine en avril 2013, le même Hollande avait déjà "renoncé" à mentionner le nom du prix Nobel  Liu Xiaobo emprisonné afin de ne pas fâcher la dictature.
Hollande s'inscrit ainsi dans la longue lignée des politiciens français qui font silence sur la répression féroce qui règne dans ce pays et qui est exercée au nom du "marxisme".


                                      Manifestation pour Liu Xiaobo à Hong-Kong

Macron poursuit dans la même direction: ainsi le lendemain de la mort en détention de Liu Xiaobo, le 14 juillet 2017, il tenait une conférence de presse conjointe à Paris avec Donald Trump. Il s'agissait alors de mettre en scène leur amitié. 
Interrogés par un journaliste chinois sur leurs impressions à propos du "président" chinois (non élu)  Xi Jinping, ils célébrèrent « un des grands leaders de notre monde » (M. Macron), « un ami, un leader de talent, un homme très bon » (M. Trump), mais n’ont pas eu un mot pour dénoncer la mort d’un Prix Nobel de la paix en détention. Emmanuel Macron s'est contenté d'un tweet de 131 signes pour réagir à cette mort.  Même Barack Obama, qui a lui-même reçu le prix Nobel en 2008, un an avant le démocrate chinois, ne s’est  jamais engagé pour lui. En revanche le comité Nobel norvégien avait  déclaré que la Chine portait "une lourde responsabilité" dans la mort "prématurée" de Liu Xiaobo en le privant de soins médicaux adaptés.

Le "modèle chinois", de capitalisme contrôlé par la dictature du Parti Communiste (!)  chinois représente un rêve pour de nombreux gouvernants et patrons à travers le monde: pas de démocratie, pas d'élections, pas de syndicats indépendants, pas de presse libre, pas de lois protectrices, pas de liberté d'expression, Internet contrôlé. Serge Dassault grand patron ultra-libéral et autoritaire indiquait ainsi  "Les Chinois, ils travaillent 45 heures, ils dorment sur place dans leurs usines, ils font des bons produits pas chers."

 
Face à l’alliance mondiale de soutien à la dictature chinoise, nous devons être plus que jamais aux côtés de ceux et celles qui combattent pour les libertés démocratiques, la justice sociale, le droit à la santé, les droits des femmes et des LGBTQ,  les droits des minorités notamment au Tibet et au Xinjiang (population Ouïgour) et alertent sur le sort des personnes disparues. 

La dictature chinoise apparaît aujourd'hui comme une force d'une solidité inébranlable. Mais comme tout régime basé sur la tyrannie, la répression et  le mensonge, elle s'effondrera et ses crimes seront jugés.  

MEMORIAL 98

Voir les autres dossiers de Memorial 98 sur la Chine:

http://www.memorial98.org/2018/06/justice-pour-les-morts-de-tienanmen-victimes-de-la-dictature.html

http://www.memorial98.org/article-33611957.html Ouïgours

http://www.memorial98.org/article-chine-le-silence-complice-de-sarkoz-58726646.html

http://www.memorial98.org/article-32223728.html

mardi 26 mars 2019

Face à la dictature chinoise: soutien aux combattants de la liberté


La visite de Xi Jinping en France ainsi qu’en Italie et à Monaco se déroule dans une atmosphère fastueuse : dîner privé avec le couple présidentiel, visite à l’Arc de Triomphe, dîner d’État a l’Élysée... 

Les signatures de contrats s’enchaînent, les Airbus s'envolent,  on se congratule et, selon Macron, on aborde même les droits fondamentaux et quelques cas individuels de répression .

La dictature chinoise est ainsi validée, alors que Xi a ouvert la voie à son propre règne à vie.
Le régime qu’il dirige met en place un contrôle de tous les instants de la population; en utilisant notamment l’ « intelligence artificielle » et la reconnaissance faciale ainsi que les caméras omniprésentes. La peine de mort fait des milliers de victimes. La presse est totalement bâillonnée, plaçant la Chine au 176e rang de la liberté de la presse sur 180 pays, et le régime a lancé une vaste offensive afin de peser sur les médias à l'échelle mondiale.  
De plus, depuis plus d’un an, les autorités chinoises mènent une intense campagne d’internements en masse, de surveillance intrusive, d’endoctrinement politique et d’assimilation culturelle forcée à l’encontre des Ouïghours, des Kazakhs et autres groupes ethniques majoritairement musulmans vivant dans la région du Xinjiang. Environ un million de personnes, musulmanes pour la plupart, sont détenues dans des camps d’internement dans un but de « rééducation ».
 
La complaisance et la lâcheté des gouvernements et dirigeants français à l'égard de la dictature chinoise et leur mépris à l’égard des un milliard et demi de Chinois ont été constants et le demeurent . 
Chirac, Sarkozy et Raffarin ont constamment porté cette complaisance, le dernier a de plus monté un immense business d'intermédiaire et de lobbyiste pour les patrons des deux pays.

En mai 2018 François Hollande rend visite et hommage à son "vieil ami" le  dictateur chinois Xi. Le 24 mai, alors qu’il visite une usine Airbus  il explique aux journalistes français qui l’accompagnaient qu’il est «  admiratif de la vision longue qu’ont les dirigeants chinois »
Alors que Xi Jiping a ouvert la voie à un règne à vie, ces louanges à la dictature revêtent une résonance sinistre.   
Lors de sa visite présidentielle en Chine en avril 2013, le même Hollande avait déjà "renoncé" à mentionner le nom du prix Nobel  Liu Xiaobo emprisonné afin de ne pas fâcher la dictature.
Hollande s'inscrit ainsi dans la longue lignée des politiciens français qui font silence sur la répression féroce qui règne dans ce pays et qui est exercée au nom du "marxisme".


                                      Manifestation pour Liu Xiaobo à Hong-Kong

Macron poursuit dans la même direction: ainsi le lendemain de la mort en détention de Liu Xiaobo, le 14 juillet 2017, il tenait une conférence de presse conjointe à Paris avec Donald Trump. Il s'agissait alors de mettre en scène leur amitié. 
Interrogés par un journaliste chinois sur leurs impressions à propos du "président" chinois (non élu)  Xi Jinpeng, ils célébrèrent « un des grands leaders de notre monde » (M. Macron), « un ami, un leader de talent, un homme très bon » (M. Trump), mais n’ont pas eu un mot pour dénoncer la mort d’un Prix Nobel de la paix en détention. Emmanuel Macron s'est contenté d'un tweet de 131 signes pour réagir à cette mort.  Même Barack Obama, qui a lui-même reçu le prix Nobel en 2008, un an avant le démocrate chinois, ne s’est  jamais engagé pour lui. En revanche le comité Nobel norvégien avait  déclaré que la Chine portait "une lourde responsabilité" dans la mort "prématurée" de Liu Xiaobo en le privant de soins médicaux adaptés.

Le "modèle chinois", de capitalisme contrôlé par la dictature du Parti Communiste (!)  chinois représente un rêve pour de nombreux gouvernants et patrons à travers le monde: pas de démocratie, pas d'élections, pas de syndicats indépendants, pas de presse libre, pas de lois protectrices, pas de liberté d'expression, Internet contrôlé. Serge Dassault grand patron ultra-libéral et autoritaire indiquait ainsi  "Les Chinois, ils travaillent 45 heures, ils dorment sur place dans leurs usines, ils font des bons produits pas chers."


Le 4 juin prochain marquera le 30e anniversaire du massacre de la place Tienanmen. 


Dans la nuit du 3 au 4 juin 1989, soldats et blindés avaient mis fin par les armes au mouvement des étudiants qui occupaient depuis un mois et demi la place Tienanmen, au cœur de Pékin. 
Les manifestants réclamaient la fin de la corruption et une ouverture démocratique.
                                                Sur la place Tienanmen
  
Le bilan de cet assaut était généralement évalué à un millier de morts mais de nouvelles révélations se sont faites jour sur l'ampleur de la répression. Un rapport de l'ambassadeur de Grande-Bretagne mentionne plusieurs milliers de  morts en une nuit, des cadavres "en pâte" sous les blindés et des manifestants achevés à la baïonnette par l'armée, confirmant ainsi les photos prises sur place et publiées par des journalistes ( voir ci-dessus). Le régime chinois, qui impose un tabou absolu sur cette période, avait de son côté affirmé fin juin 1989 que la répression des "émeutes contre-révolutionnaires" avait fait 200 morts chez les civils et "plusieurs dizaines" du côté des forces de l'ordre. 

"Chaque année lorsque nous voulons commémorer (nos proches), nous sommes contrôlés, placés en résidence surveillée, ou éloignés de chez nous", déplorent les "mères de Tiananmen", une association regroupant des parents ayant perdu un enfant lors de la répression. En 2018 elles déclaraient  dans une lettre ouverte adressée à Xi Jinping et diffusée par l'ONG Human Rights in China. 
"En tant que dirigeant d'un grand pays, vous n'êtes certainement pas insensible au massacre qui s'est déroulé il y a 29 ans, ni aux familles de victimes", Le Parti communiste chinois (PCC) présente toujours officiellement les manifestants de la place Tiananmen comme "une petite minorité de personnes ayant provoqué des troubles contre-révolutionnaires". 
"Alors que nous sommes au soir de notre vie, nous espérons assister un jour, avant notre mort, à la réhabilitation de nos proches", expliquent ces "mères de Tiananmen" à Xi Jinping. "Nous avons toujours trois revendications: la vérité, des indemnisations et l'établissement des responsabilités.

La révolte démocratique de 1989 et sa répression restent l'un des sujets les plus tabous en Chine. Il sont bannis des livres, des manuels scolaires, des films et sont censurés sur les réseaux sociaux. Chaque année le 4 juin, la plateforme chinoise de microblogs WeChat empêche ainsi ses usagers d'échanger des sommes d'argent pour 89,64 ou 64,89 yuans, montants faisant allusion à la date du 4 juin 1989.       

A l’approche du 30e anniversaire de la révolte en juin prochain, l’appareil de censure chinois resserre les rangs pour empêcher toute mention et commémoration de l’évènement sur Internet.
Des arrestations de défenseurs des droits de l’homme  sont à craindre en amont de cette date. 
Une mobilisation est donc nécessaire afin de soutenir ceux et celles qui combattent pour la justice et la démocratie.
 Des résultats peuvent être obtenus dans ce domaine, comme l'a montré la libération de la poétesse Liu Xia, veuve du prix Nobel Liu Xiaobo, suite à une position ferme des autorités allemandes qui ont constamment exigé qu'elle puisse se réfugier dans leur pays. A l'inverse l'attitude des autorités françaises se caractérise par un silence honteux: symboliquement, Mme Macron a été désignée comme " marraine" des pandas offerts par le régime chinois à un zoo français et a gardé le silence total sur le sort de Liu Xia  

 
Face à l’alliance mondiale de soutien à la dictature chinoise, nous devons être plus que jamais aux côtés de ceux et celles qui combattent pour les libertés démocratiques, la justice sociale, le droit à la santé, les droits des femmes et des LGBTQ,  les droits des minorités notamment au Tibet et au Xinjiang (population Ouïgour) et alertent sur le sort des personnes disparues. 



MEMORIAL 98 

samedi 5 août 2017

Chine: face la répression, silence de Mme Macron, marraine de pandas.




              Liu Xia lors de l'immersion des cendres de son époux Liu Xiaobo, imposée par  le régime chinois afin d'empêcher les hommages sur sa sépulture.





Mise à jour du 12 juillet 2018

Excellente nouvelle: Liu Xia a été libérée , grâce à la campagne internationale de soutien en sa faveur et à l'action résolue des autorités allemandes qui ont proposé de l'accueillir à Berlin. Mais le gouvernement français ainsi que Emmanuel et Brigitte Macron n'ont strictement rien fait afin d' obtenir cette libération. 
 

 MEMORIAL 98

La campagne médiatique autour de la naissance de pandas dans un zoo français survient opportunément afin d'étouffer les inquiétudes sur le sort de Liu Xia, épouse du défunt dissident Liu Xiaobo et plus généralement sur la répression mise en oeuvre par le régime chinois. 

Puisque Mme Macron va être la "marraine" du panda, nous lui demandons de se préoccuper également de la destinée de Liu Xia veuve d'un prix Nobel de la paix, séquestrée par la dictature.  Liu Xiaoboest mort dans des conditions atroces le 13 juillet dernier,  sans avoir été libéré ni avoir pu se faire soigner à l'étranger, selon sa demande  .

Où se trouve Liu Xia, épouse du défunt Liu Xiaobo? 
Le régime chinois est responsable de la disparition et de la détention de la veuve du dissident Liu Xiaobo. Elle est gardée au secret depuis le décès du prix Nobel de la paix, a accusé l'avocat américain du couple, qui a annoncé avoir porté plainte auprès des Nations unies.
Liu Xia "est gardée au secret par les autorités chinoises dans un endroit inconnu" depuis le 15 juillet, jour des obsèques de l'opposant, affirme ainsi le texte déposé par Maître Jared Genser auprès du Groupe de travail sur les disparitions forcées  de l'ONU. 
  
"J'exige que les autorités chinoises apportent immédiatement la preuve que Liu Xia est en vie et lui autorisent un accès sans restriction à sa famille, ses amis, ses avocats et à la communauté internationale",
Liu Xia était de facto placée en résidence surveillée dans son appartement de Pékin depuis que Liu Xiaobo avait obtenu le prix Nobel de la paix 2010. Elle n'a pourtant jamais fait l'objet d'une quelconque condamnation ni même de poursuites. 
Depuis la veille du décès de son époux, elle n'a été en contact avec aucun de ses proches,. 
Le régime "communiste" a diffusé des photos d'elle prises lors des obsèques de Liu Xiaobo mais n'a  pas révélé où elle se trouvait depuis. Son quartier à Pékin est bloqué par les services secrets qui chassent les journalistes étrangers
Le régime n'a jamais reconnu qu'elle est privée de liberté. 
On peut donc considérer que Liu Xia est séquestrée par le régime chinois.
Nous exigeons sa libération. Mme Macron s'honorerait en se préoccupant du sort de cette femme

Rappelons qu'au cours de leur conférence de presse conjointe à Paris le 14 juillet, Donald Trump et Emmanuel Macron, interrogés par un journaliste chinois sur leurs impressions à propos du "président" chinois (non élu)  Xi Jipeng,  ont tous deux célébré « un des grands leaders de notre monde » (M. Macron), « un ami, un leader de talent, un homme très bon » (M. Trump), mais n’ont pas eu un mot pour dénoncer la mort d’un Prix Nobel de la paix en détention. Emmanuel Macron s'est contenté d'un tweet de 131 signes pour réagir après la mort de Liu Xiaobo


MEMORIAL 98


Mise à jour du 22 décembre 2017: nouvelle escalade de la répression en lien avec Liu Xiaobo.




L' artiste Hu Jiamin et son épouse française ne donnent plus de nouvelles depuis une semaine, après avoir  exposé en Chine une œuvre en hommage au prix Nobel de la paix Liu Xiaobo. Le 15 décembre, Hu Jiamin et Marine Brossard sont parvenus à exposer une fresque montrant une chaise vide devant des barreaux, à l'entrée d'une exposition dans la grande ville de Shenzhen (Sud), avant que les autorités ne recouvrent l'œuvre, ont indiqué des témoins à l'AFP.
La chaise vide évoque la mémoire de Liu Xiaobo, le dissident enfermé par le régime communiste pendant huit ans pour avoir réclamé la démocratie en Chine. Dans l'impossibilité de se rendre en Norvège pour recevoir son prix en 2010, il avait été représenté à la cérémonie par une chaise vide. Il est décédé en détention en juillet dernier.
"Nous ne comprenons pas ce qui se passe"
"Nous tentons de les joindre. Nous ne comprenons pas ce qui se passe", a déclaré à l'AFP un ami de longue date du couple, qui a requis l'anonymat par mesure de sécurité. Il a ajouté que la nationalité de Hu Jiamin n'était pas certaine. Le couple, domicilié à Lyon, où Hu Jiamin a créé une entreprise de création artistique, s'était rendu sur place pour participer à la Biennale d'urbanisme et d'architecture Shenzhen-Hong Kong, selon des témoins.
Un quotidien de Hong Kong, Ming Pao, a rapporté qu'un de ses journalistes présent à l'exposition avait vu l'artiste et sa femme en train de crier alors qu'ils étaient emmenés par des policiers en civil le 15 décembre au soir. La police de Shenzhen a assuré n'avoir aucune information sur le couple, de même que le ministère chinois des Affaires étrangères. L'ambassade de France à Pékin se refuse à tout commentaire sur ces informations. Marine Brossard ne répond pas à son adresse courriel et les appels sur le téléphone de Hu Jiamin  tombent sur un message selon lequel l'appareil est éteint.
Liu Xiaobo est mort en juillet dernier d’un cancer sans que les autorités ne le laissent partir à l'étranger pour y être soigné. Sa veuve Liu Xia est toujours placée de facto en résidence surveillée sans qu'aucun crime n'ait jamais été retenu contre elle. Le nom de Liu Xiaobo est banni par les autorités en Chine où la plupart de ses compatriotes n'ont jamais entendu parler de lui.
Nous exigeons que Hu Jiamin et Marine Brossard ainsi que Liu Xia soient immédiatement libérés et protégés.

Mise à jour du 2 avril 2018

Hu Jiamin a été libéré au bout de plusieurs jours de rétention après que son arrestation ait été rendue publique.
Liu Xia est toujours placée en résidence surveillée sans qu'aucun crime n'ait jamais été retenu contre elle. Le nom de Liu Xiaobo est banni par les autorités chinoises. Elle a pu transmettre un poème, publié par le Nouveau Magazine Littéraire (ci-dessu) 
Nous exigeons à nouveau sa libération et interpellons Mme Macron: agissez pour la libération de Liu Xia!

MEMORIAL 98