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mardi 17 septembre 2019

Macron, à droite toute, s'en prend à la santé des demandeurs d'asile



 
"L'immigration est une chance ... ça ne devrait pas inquiéter la population française . Déclaration d'Emmanuel Macron, alors candidat à l’élection présidentielle, le 2 mars 2017"
Quelques semaines plus tard il était élu face à Marine Le Pen car des millions de personnes s'étaient mobilisées afin de battre la candidate du Front National ( ci-dessous notre contribution de l'époque )

Cela rend d'autant plus scandaleuse sa volte-face qui revient à légitimer les thèses de l'extrême-droite et de plus à stigmatiser les couches populaires qui en seraient porteuses. 

Macron veut durcir encore la politique gouvernementale en matière d’immigration et d’asile. Comme souvent dans ce cas le prétexte avancé est celui de l’influence du Rassemblement national dans les milieux populaires. 
Lors de la réunion de la majorité LREM du 16 septembre, il a  ainsi déclaré:   "Nous n'avons pas le droit de ne pas regarder ce sujet (de l'immigration) en face", adoptant une ligne beaucoup plus dure sur ce sujet alors que jusqu'ici il défendait  le droit d'asile. "Je crois en notre droit d’asile, mais il est détourné de sa finalité par des réseaux, des gens qui manipulent. Si nous ne le regardons pas en face, nous le subirons. Cela donne quoi ? Des quartiers ou le nombre de mineurs non accompagnés explose", a-t-il averti, selon un participant.
Selon lui, "la question est de savoir si nous voulons être un parti bourgeois ou pas. Les bourgeois n'ont pas de problème avec cela: ils ne la croisent pas. Les classes populaires vivent avec", a-t-il souligné.
"La gauche n’a pas voulu regarder ce problème pendant des décennies. Les classes populaires ont donc migré vers l’extrême droite. On est comme les trois petits singes: on ne veut pas regarder".
"Vous n'avez qu'un opposant sur le terrain: c'est le Front national (devenu Rassemblement national, ndlr). Il faut confirmer cette opposition car ce sont les Français qui l'ont choisie. Il y a deux projets : celui du repli, faire peur ou bâtir une solution ouverte mais pas naïve", a-t-il conclu.
Ainsi celui qui apparaît comme le « président des riches », après avoir démonté l'ISF et baissé la fiscalité sur les revenus financiers, a recours à la démagogie la plus nauséabonde afin de justifier son choix de s’en prendre aux plus faibles et de les désigner comme cibles de la vindicte prétendument "populaire" .
Celui qui a accumulé les déclarations les plus méprisantes à l’égard des salarié.e.s  et personnes sans emploi ( "le pognon de dingue des aides sociales" ) se présente tout à coup comme voulant rompre avec les «  bourgeois ». Et pour cela il choisit non pas  une politique sociale mais le recours à la xénophobie censée le réconcilier avec le « peuple »  qu’il méprise tant.
Pour Macron, les pauvres sont débiles, illettrés et porteurs du virus fasciste.
Il avait déjà tenté ce type de diversion au moment du "grand débat" qu'il avait lancé en décembre 2018, pour faire face au mouvement des Gilets jaunes. A la surprise générale il avait mentionné l'immigration comme un thème central de ce débat, alors que ce sujet n'apparaissait nulle part dans les revendications et manifestations. Il avait d'ailleurs dû reculer sur ce thème, qui avait été abandonné. 
Sa fréquentation assidue de son prédécesseur Sarkozy  a sans doute une part dans ce tournant. L’ancien président, qui a sans cesse légitimé les thèmes du FN/RN et  créé un ministère de l’immigration et de l’identité nationale discourt partout sur le danger de l’immigration africaine et se réclame lui aussi du peuple, en déclarant « Le peuple dit: On ne peut pas accueillir toute l'immigration. Et c'est vrai »
La récente lune de miel de Macron avec Poutine joue également dans ce sens. Ce dernier, qui soutient tous les partis d’extrême-droite en Europe attaque frontalement sur le thème des migrants« qui peuvent tuer, piller et violer en toute impunité parce que leurs droits doivent être protégés », en qualifiant d’« erreur monumentale » la décision prise en 2015 par la chancelière allemande, Angela Merkel d’accueillir un million de réfugiés du Moyen-Orient, en majorité des Syriens. 

Un exemple immédiat de ce que signifie le tournant de Macron: intox raciste et sexiste sur les "prothèses mammaires" par le délégué général du parti présidentiel.

L’aide médicale d’État, créée en 2000 permet aux étrangers sans papiers ces, de bénéficier de soins médicaux pris en charge. C’est une mesure élémentaire d’humanité et également de santé publique. Elle est la cible permanente de la droite et de l’extrême-droite qui y voient une occasion facile de  taper sur les migrants et de faire croire qu’on peut ainsi économiser des sommes importantes.

Ainsi en juin 2018, le Sénat, a majorité de droite, voulait transformer l'aide médicale d'Etat, en une "aide médicale d'urgence" lors de l'examen du projet de loi asile et immigration. Agnès Buzyn avait alors protesté en déclarant :
 "L'amendement du Sénat réservant l'AME aux soins urgents est contraire à une politique de santé publique responsable visant à soigner le plus vite possible. Il ne peut aboutir qu'à l'engorgement des urgences, augmenter le coût des soins et favoriser l'émergence de maladies contagieuses", 
Or Stanislas Guérini, délégué général de La République en marche, député de Paris, membre du noyau fondateur de En Marche, très proche de Macron  a lancé une offensive sous forme de « fake news » à propos de prothèses mammaires prétendument remboursées par l’AME, dans le cadre d’opérations esthétiques. Interrogésur CNews, il déclarait : Il y aura un rapport sur l’AME dans peu de temps. J’entends qu’il puisse y avoir des abus d’utilisation de l’AME pour financer des prothèses mammaires. Là, on voit bien qu’on n’est pas dans une situation d’urgence. S’il y a des abus… Il faut être précis, eh bien nous corrigerons ces abus», explique-t-il. 

Pourtant, la ministre de la Santé Agnès Buzyn, interrogée le lendemain de cette déclaration explique ne pas savoir pourquoi Stanislas Guérini a «pris cet exemple». «Je n’ai aucune information particulière. […] Il y a toujours un travail pour lutter contre la fraude mais pas particulièrement les prothèses mammaires, je ne sais pas, je n’ai pas eu le temps de vérifier, et en tous les cas ça ne m’a pas été rapporté», ajoute-t-elle. 

La Caisse nationale d’assurance maladie explique que «les soins médicaux et hospitaliers sont pris en charge à 100%, dans la limite des tarifs de la Sécurité sociale, pour les frais d’hospitalisation et d’intervention chirurgicale», dans le cadre de l’AME. L’AME ne rembourse en fait que les prothèses mammaires prescrites pour raisons médicales. Cela comprend les implants mammaires «posés initialement au motif d’une chirurgie réparatrice pour raisons médicales», donc après un cancer, par exemple, ou dans certains cas de malformation mammaire. Mais en aucun cas pour des raisons esthétiques.
C’est donc par une campagne de mensonges sexistes et racistes à l’encontre des femmes victimes de cancers du sein qu’a été lancée l’offensive politique de Macron et de ses proches. Cela augure de mesures et de discours particulièrement mensongers et répressifs, aggravant le caractère délétère de la loi Collomb.

Face à cette agression, il y a une nécessité urgente de mise en place d’un large front des associations de défense, des syndicats et partis ainsi que de toutes les personnes qui se préoccupent du sort des réfugiés et migrants  

MEMORIAL 98 
4 décembre 2019
A l'approche du mouvement social contre la réforme des retraites, le chef du parti macroniste, Stanislas Guérini, délégué général de LREM, multiplie les dénonciations contre la gauche qui défilerait avec l'extrême-droite en soutien aux grévistes. C'est le même qui a lancé l'intox raciste sur les prothèses mammaires à visée esthétique prétendument remboursées par l'aide médicale d’État ( voir ci-dessous)

13 novembre: la députée LREM Jennifer de Temmerman quitte le groupe parlementaire macroniste en protestation contre les mesures restreignant les droits à la santé pour les demandeurs d'asile et migrants, comme elle l'explique dans la lettre ci-dessous


5 novembre: nouvelle escalade de Macron et de son gouvernement

Édouard Philippe sort le grand jeu en annonçant un ensemble de mesures restrictives et répressives. Les principales touchent  les droits basiques à la santé et au regroupement familial. Il s'agit d' imposer un délai de carence de trois mois aux demandeurs d'asile, avant d'accéder à la Protection universelle maladie (Puma). Aujourd'hui, ils peuvent demander à bénéficier de cette protection sociale de base dès l'enregistrement de leur demande d'asile. Ce retard apporté aux soins représente une mesure cruelle et totalement contraire aux principes de la santé publique.
En s'attaquant au regroupement familial, le pouvoir reprend un domaine qui sert depuis longtemps de thème d'agitation au FN/RN: Marine Le Pen réclame un référendum afin de le supprimer 
La droite LR est en voie d'alignement suivant en cela la ligne de Sarkozy puis de Wauquiez ( voir ci-dessous à la date du 7 octobre).
Il en de même pour les "quotas d'immigration". L'usage de ce terme a pour fonction de recycler la politique de Sarkozy. Ce dernier semble obséder Macron qui lui témoigne une attention permanente ( voir ci-dessous) 

Face à cette offensive démagogique qui ouvre un boulevard au RN, une riposte d'ampleur est urgente. Elle doit rassembler dans des manifestations de rue les syndicats, associations et tous ceux et celles qui ne veulent pas que continue à se développer un climat de discrimination généralisée

MEMORIAL 98




 

Emmanuel Macron choisit le média d'extrême-droite Valeurs Actuelles pour parler d'immigration et d'Islam. Ce média est coutumier des couvertures et articles les plus nauséabonds dans ce domaine. Il a été condamné en décembre 2015 pour provocation à la discrimination et à la haine, comme sa vedette Zemmour.
C'est la première fois depuis Chirac qu'un président en exercice s'entretient avec un média d'extrême droite. C'est un message supplémentaire dans la ligne de sa dérive ciblant les migrants.
Quelques jours auparavant, Stanislas Guérini, délégué général de La République en marche, avait lancé un nouveau ballon d'essai en évoquant la création d'un secrétariat d’État à l'immigration comme lors des "années Sarkozy " selon ses propres termes 
On se souvient que la création d'un tel ministère, couplé à l"Identité nationale" avait symbolisé la politique xénophobe de Sarkozy. Ce dernier, qui a souvent légitimé les idées du FN/RN,  est très apprécié de Macron, qui multiplie les honneurs et marques de sympathie à son égard. 
A ce stade, le projet  de ministère ou de Haut commissariat est suspendu,  en raison notamment du désaveu que cela impliquerait à l'encontre de Castaner et de son administration. Mais il réapparaitra sans doute, à mesure que s'approfondira la calamiteuse politique macroniste. 
Il paraît que tout ceci traduit la volonté du locataire de l'Elysée d'installer son futur duel avec Marine Le Pen pour la présidentielle de 2022. Pour l'instant, il s'agit surtout d'énormes concessions à la propagande raciste de cette dernière. 

MEMORIAL 98


  
 Mise à jour du 7 octobre: le regroupement familial à nouveau mis en cause.



Alors que va s'ouvrir à l'Assemblée nationale le débat sur l'immigration  voulu par Macron, il apparaît que ce dernier veut également s'attaquer au droit au regroupement familial des immigrés résidant régulièrement dans le pays.
Ce droit de vivre en famille est reconnu par de nombreuses conventions internationales. Il est néanmoins souvent entravé par la multiplication des obligations matérielles qui réduisent son autorisation. C'est pourquoi il n'a concerné que 12 000 époux et enfants d'immigrés en 2018, sur 90 000 autorisations de séjour pour raisons familiales. La majorité de ces autorisations concerne en fait des français qui font venir leur épouse. 
Malgré ce faible volume le regroupement familial sert depuis longtemps de thème d'agitation au FN/RN: Marine Le Pen réclame un référendum afin de le supprimer. La droite LR est en voie d'alignement suivant en cela la ligne de Sarkozy puis de Wauquiez.

C'est devant ce totem raciste que Macron veut s'incliner et entraîner avec lui les députés LREM, dont certains résistent (voir ci-dessous) 
#nelaissonspasfaire

MEMORIAL 98



Mise à jour du 25 septembre 2019:
Emmanuel Macron ouvre une offensive globale contre les migrants et les demandeurs d'asile. Il offre un boulevard au RN en déclarant: 
 " On a une explosion des entrées qui sont liées au sujet sanitaire, avec des gens qui viennent pour se faire soigner en France. Ce sont des phénomènes qu'on doit regarder et auxquels on doit apporter une réponse..." ( voir ci-dessous sur les intox sexistes de Stanislas Guérini)

La députée LREM Delphine Bagarry ( ci-dessous) a réagit fortement au discours de Macron le 16 septembre.  Elle l'a commenté en ces termes

«J’avais l’impression d’écouter non pas l’homme de la campagne présidentielle mais un responsable du Front national», s’indigne la députée  qui se dit «choquée» par le contenu de ce discours.
Elle est maintenant convoquée et menacée par Stanislas Guérini, délégué général de LREM, qui a lancé l'intox sur les prothèses mammaires à visée esthétique prétendument remboursées par l'aide médicale d’État ( voir ci-dessous)
Cette députée fait partie d'un groupe de parlementaires qui a publié une déclaration s'opposant à la ligne de durcissement et d'exclusion prônée par Macron.


MEMORIAL 98

mardi 4 juin 2019

La révolte se poursuit à Hong-Kong, 30 ans après Tienanmen




1er janvier 2020: Un million de personnes manifestent


Immense manifestation pour la démocratie et contre la répression à l'occasion du Nouvel an. Un million de personnes se sont rassemblées afin d'exiger des élections libres et une libération de tous les emprisonnés. A nouveau la police a arrêté 400 personnes. Le mouvement, qui rejette la dictature du régime de Pékin, n'est pas près de se terminer. Il a déjà représenté un fait marquant de 2019 et mérite toujours notre entière solidarité.

Memorial 98 

22 juillet 
Le régime chinois lance ses bandes à l'assaut des manifestant.e.s de Hong-Kong. Lors de l'immense mobilisation du dimanche 21 juillet, des groupes de gangsters nommés " triades" ont violemment attaqué ceux qui revenaient du défilé, notamment dans le métro. Les liens des triades avec Pékin sont connus; un député pro-Pékin a été photographié alors qu'il félicitait les gangsters .

                                     Les "triades" criminelles en action 

Les gangsters, armés de battes et de bâtons, organisés militairement et vêtus de manière reconnaissable se sont littéralement déchaînés. Il s'agit d'une nouvelle tentative de la dictature de Pékin afin de stopper ce mouvement qui défie son autorité. Cela a notamment été la cas le 21 juillet lors d'une manifestation devant le "bureau de liaison" chinois qui représente le véritable pouvoir sur place.

La dictature prétendument communiste rêve de procéder comme à Tienanmen en 1989 en écrasant et en massacrant les manifestants (voir ci-dessous) mais elle n'est pas en capacité de le faire à ce stade. C'est pourquoi elle a recours à ces gangs.
Il est crucial de continuer à soutenir le combat de Hong-Kong pour la justice et la démocratie, comme au Soudan et en Algérie.
 Memorial 98

   


15 juillet 2019: la mobilisation est toujours aussi puissante malgré la violence policière

Depuis plus d'un mois, l'immense mobilisation de la population de Hong-Kong se poursuit sans relâche (voir ci-dessous). Des millions de personnes ont déjà manifesté afin de réclamer le retrait définitif de la loi sur les extraditions et le départ de Carrie Lam, cheffe pro-Pékin d'un gouvernement désigné selon des modalités  anti-démocratiques.
Hier à nouveau, les forces de police ont violemment réprimé ces manifestations comme on peut le voir ici  
Nous apportons une fois de plus notre plein soutien à ce combat pour les libertés et la démocratie, contre une dictature sanglante.
Memorial 98


1er juillet: Nouvelle manifestation de masse

500 000 personnes ont manifesté à nouveau à Hong-Kong lors du vingt-deuxième anniversaire de la rétrocession de l'ancienne colonie anglaise à la Chine . Elles réclamaient encore le retrait définitif de la loi sur les extraditions et des excuses du gouvernement en raison des violences policières. Plusieurs centaines de jeunes ont envahi le Parlement avant que la police ne reprenne le bâtiment. C'est cet aspect qui a été mis en exergue par les médias internationaux qui ont à peine évoqué l'énorme manifestation du jour.
 Parallèlement la cheffe pro-Pékin du gouvernement, Carrie Lam, célébrait en grande pompe la même date. Appuyée par la dictature chinoise, elle espère pouvoir se maintenir. Les chefs du régime ont imposé à la réunion du G20 qui se tenait il ya quelques jours à Osaka (Japon) de ne pas aborder la situation à Hong-Kong.
La complaisance et la lâcheté des gouvernements et dirigeants qui se réclament de la démocratie à l'égard de la dictature chinoise leur à fait accepter cette exigence.

Memorial 98
 


16 juin: 
Nouvelle mobilisation très massive: deux millions de de personnes manifestent ce jour à Hong-Kong qui compte 7,4 millions d'habitants, soit la grande majorité de la population en âge de défiler. (ci-dessus) . 
Elles exigent le retrait définitif de la loi sur les extraditions et des excuses du gouvernement en raison des violences policières. La cheffe du gouvernement, Carrie Lam , a été contrainte de reconnaître qu'elle était responsable du " conflit et des querelles" actuelles. Elle doit partir. 
Cet immense mouvement va avoir des répercussions positives en Chine continentale,  car il montre que la dictature peut être battue et contrainte à reculer.
C'est la première fois que Xi Jin Ping est ainsi défait, 30 ans jour pour jour après l'écrasement de Tienanmen. D'ailleurs, le pouvoir chinois qui craint la contagion impose une censure totale sur les événements de Hong-Kong.

Memorial 98

15 juin
Première et importante victoire de la mobilisation: le projet de loi sur les extraditions est ajourné. Le combat continue pour obtenir son retrait complet ainsi que pour condamner les violences policières. 
La cheffe de l'exécutif, Carrie Lam est élue selon des règles non-démocratiques et soumise de fait à l'autorité du régime chinois. Or Xi JinPing et ses sbires ne veulent surtout pas que l'immense mouvement de Hong-Kong rappelle le grand combat démocratique de Tienanmen, écrasé 30 ans jour pour jour avant la révolte de Hong-Kong. Ils ont donc fait marche arrière et attribué la responsabilité du projet de loi contesté à la cheffe de l'exécutif. Forte de cette première victoire, la population va descendre dans la rue le 16 juin pour ce qui sera sans doute encore un grand cortège.
Memorial 98 

10 juin
La mobilisation se poursuit à Hong-Kong. La police multiplie les violences mais le gouverneur est contraint de repousser l'examen de la loi permettant les extraditions. 
Notre entier soutien au combat pour les libertés et la démocratie.

Mise à jour du 9 juin 2018: manifestation immense à Hong-Kong pour les libertés



Immense mobilisation ce jour à Hong-Kong contre un projet de loi facilitant les extraditions vers la Chine. Un million de personnes ont manifesté pour la défense des libertés alors que plusieurs personnes y ont déjà été kidnappées et sont "réapparues" aux mains de la police chinoise. Quelques jours auparavant, 200 000 personnes s'étaient rassemblées au même endroit afin de marquer le 30e anniversaire de la répression à Tienanmen. 



Memorial 98

Le 4 juin 1989 demeure le symbole d'un immense mouvement démocratique noyé dans la brutalité la plus extrême. Lors du 30e anniversaire du massacre de la place Tienanmen, les représentants de la dictature continuent à défendre ce massacre qui représentait selon eux "l'attitude correcte à adopter" 


Dans la nuit du 3 au 4 juin 1989, soldats et blindés avaient mis fin par les armes au mouvement des étudiants et ouvriers qui occupaient depuis un mois et demi la place Tienanmen, au cœur de Pékin. 
Les manifestants réclamaient la fin de la corruption et une ouverture démocratique.
                                                Sur la place Tienanmen
  
Le bilan de cet assaut était généralement évalué à un millier de morts mais de nouvelles révélations se sont faites jour sur l'ampleur de la répression
Un rapport de l'ambassadeur de Grande-Bretagne mentionne plusieurs milliers de  morts en une nuit, des cadavres "en pâte" sous les blindés et des manifestants achevés à la baïonnette par l'armée, confirmant ainsi les photos prises sur place et publiées par des journalistes ( voir ci-dessus). Le régime chinois, qui impose un tabou absolu sur cette période, avait de son côté affirmé fin juin 1989 que la répression des "émeutes contre-révolutionnaires" avait fait 200 morts chez les civils et "plusieurs dizaines" du côté des forces de l'ordre. 

La révolte démocratique de 1989 et sa répression restent l'un des sujets les plus tabous en Chine. Il sont bannis des livres, des manuels scolaires, des films et sont censurés sur les réseaux sociaux. Chaque année le 4 juin, la plateforme chinoise de microblogs WeChat empêche ainsi ses usagers d'échanger des sommes d'argent pour 89,64 ou 64,89 yuans, montants faisant allusion à la date du 4 juin 1989.       

 "Chaque année lorsque nous voulons commémorer (nos proches), nous sommes contrôlés, placés en résidence surveillée, ou éloignés de chez nous", déplorent les "mères de Tiananmen", une association regroupant des parents ayant perdu un enfant lors de la répression. En 2018 elles déclaraient  dans une lettre ouverte adressée à Xi Jinping et diffusée par l'ONG Human Rights in China. 
"En tant que dirigeant d'un grand pays, vous n'êtes certainement pas insensible au massacre qui s'est déroulé il y a 29 ans, ni aux familles de victimes", Le Parti communiste chinois (PCC) présente toujours officiellement les manifestants de la place Tiananmen comme "une petite minorité de personnes ayant provoqué des troubles contre-révolutionnaires". 
"Alors que nous sommes au soir de notre vie, nous espérons assister un jour, avant notre mort, à la réhabilitation de nos proches", expliquent ces "mères de Tiananmen" à Xi Jinping. "Nous avons toujours trois revendications: la vérité, des indemnisations et l'établissement des responsabilités.
A l’approche du 30e anniversaire de la révolte en juin prochain, l’appareil de censure chinois resserre les rangs pour empêcher toute mention et commémoration de l’évènement sur Internet.
Des arrestations de défenseurs des droits de l’homme se sont multipliées en amont de cette date. L'encyclopédie Wikipédia est rendue inaccessible

Une mobilisation est donc nécessaire afin de soutenir ceux et celles qui combattent pour la justice et la démocratie.
Des résultats peuvent être obtenus dans ce domaine, comme l'a montré la libération de la poétesse Liu Xia, veuve du prix Nobel Liu Xiaobo, suite à une position ferme des autorités allemandes qui ont constamment exigé qu'elle puisse se réfugier dans leur pays. A l'inverse l'attitude des autorités françaises se caractérise par un silence honteux: symboliquement, Mme Macron a été désignée comme " marraine" des pandas offerts par le régime chinois à un zoo français et a gardé le silence total sur le sort de Liu Xia. 

Les signatures de contrats s’enchaînent notamment lors de la dernière visite de XI Jin Ping à Paris, les Airbus s'envolent, on se congratule et, selon Macron, on aborde même les droits fondamentaux et quelques cas individuels de répression .

La dictature chinoise est ainsi validée, alors que Xi a ouvert la voie à son propre règne à vie.
Le régime qu’il dirige met en place un contrôle de tous les instants de la population; en utilisant notamment l’ « intelligence artificielle » et la reconnaissance faciale ainsi que les caméras omniprésentes. La peine de mort fait des milliers de victimes. La presse est totalement bâillonnée, plaçant la Chine au 176e rang de la liberté de la presse sur 180 pays, et le régime a lancé une vaste offensive afin de peser sur les médias à l'échelle mondiale.  
De plus, depuis plus d’un an, les autorités chinoises mènent une intense campagne d’internements en masse, de surveillance intrusive, d’endoctrinement politique et d’assimilation culturelle forcée à l’encontre des Ouïghours, des Kazakhs et autres groupes ethniques majoritairement musulmans vivant dans la région du Xinjiang. Environ un million de personnes, musulmanes pour la plupart, sont détenues dans des camps d’internement dans un but de « rééducation ».
 
La complaisance et la lâcheté des gouvernements et dirigeants français à l'égard de la dictature chinoise et leur mépris à l’égard des un milliard et demi de Chinois ont été constants et le demeurent . 
Chirac, Sarkozy et Raffarin ont constamment porté cette complaisance, le dernier a de plus monté un immense business d'intermédiaire et de lobbyiste pour les patrons des deux pays.

En mai 2018 François Hollande rend visite et hommage à son "vieil ami" le  dictateur chinois Xi. Le 24 mai, alors qu’il visite une usine Airbus  il explique aux journalistes français qui l’accompagnaient qu’il est «  admiratif de la vision longue qu’ont les dirigeants chinois »
Alors que Xi Jiping a ouvert la voie à un règne à vie, ces louanges à la dictature revêtent une résonance sinistre.   
Lors de sa visite présidentielle en Chine en avril 2013, le même Hollande avait déjà "renoncé" à mentionner le nom du prix Nobel  Liu Xiaobo emprisonné afin de ne pas fâcher la dictature.
Hollande s'inscrit ainsi dans la longue lignée des politiciens français qui font silence sur la répression féroce qui règne dans ce pays et qui est exercée au nom du "marxisme".


                                      Manifestation pour Liu Xiaobo à Hong-Kong

Macron poursuit dans la même direction: ainsi le lendemain de la mort en détention de Liu Xiaobo, le 14 juillet 2017, il tenait une conférence de presse conjointe à Paris avec Donald Trump. Il s'agissait alors de mettre en scène leur amitié. 
Interrogés par un journaliste chinois sur leurs impressions à propos du "président" chinois (non élu)  Xi Jinping, ils célébrèrent « un des grands leaders de notre monde » (M. Macron), « un ami, un leader de talent, un homme très bon » (M. Trump), mais n’ont pas eu un mot pour dénoncer la mort d’un Prix Nobel de la paix en détention. Emmanuel Macron s'est contenté d'un tweet de 131 signes pour réagir à cette mort.  Même Barack Obama, qui a lui-même reçu le prix Nobel en 2008, un an avant le démocrate chinois, ne s’est  jamais engagé pour lui. En revanche le comité Nobel norvégien avait  déclaré que la Chine portait "une lourde responsabilité" dans la mort "prématurée" de Liu Xiaobo en le privant de soins médicaux adaptés.

Le "modèle chinois", de capitalisme contrôlé par la dictature du Parti Communiste (!)  chinois représente un rêve pour de nombreux gouvernants et patrons à travers le monde: pas de démocratie, pas d'élections, pas de syndicats indépendants, pas de presse libre, pas de lois protectrices, pas de liberté d'expression, Internet contrôlé. Serge Dassault grand patron ultra-libéral et autoritaire indiquait ainsi  "Les Chinois, ils travaillent 45 heures, ils dorment sur place dans leurs usines, ils font des bons produits pas chers."

 
Face à l’alliance mondiale de soutien à la dictature chinoise, nous devons être plus que jamais aux côtés de ceux et celles qui combattent pour les libertés démocratiques, la justice sociale, le droit à la santé, les droits des femmes et des LGBTQ,  les droits des minorités notamment au Tibet et au Xinjiang (population Ouïgour) et alertent sur le sort des personnes disparues. 

La dictature chinoise apparaît aujourd'hui comme une force d'une solidité inébranlable. Mais comme tout régime basé sur la tyrannie, la répression et  le mensonge, elle s'effondrera et ses crimes seront jugés.  

MEMORIAL 98

Voir les autres dossiers de Memorial 98 sur la Chine:

http://www.memorial98.org/2018/06/justice-pour-les-morts-de-tienanmen-victimes-de-la-dictature.html

http://www.memorial98.org/article-33611957.html Ouïgours

http://www.memorial98.org/article-chine-le-silence-complice-de-sarkoz-58726646.html

http://www.memorial98.org/article-32223728.html

mardi 26 mars 2019

Face à la dictature chinoise: soutien aux combattants de la liberté


La visite de Xi Jinping en France ainsi qu’en Italie et à Monaco se déroule dans une atmosphère fastueuse : dîner privé avec le couple présidentiel, visite à l’Arc de Triomphe, dîner d’État a l’Élysée... 

Les signatures de contrats s’enchaînent, les Airbus s'envolent,  on se congratule et, selon Macron, on aborde même les droits fondamentaux et quelques cas individuels de répression .

La dictature chinoise est ainsi validée, alors que Xi a ouvert la voie à son propre règne à vie.
Le régime qu’il dirige met en place un contrôle de tous les instants de la population; en utilisant notamment l’ « intelligence artificielle » et la reconnaissance faciale ainsi que les caméras omniprésentes. La peine de mort fait des milliers de victimes. La presse est totalement bâillonnée, plaçant la Chine au 176e rang de la liberté de la presse sur 180 pays, et le régime a lancé une vaste offensive afin de peser sur les médias à l'échelle mondiale.  
De plus, depuis plus d’un an, les autorités chinoises mènent une intense campagne d’internements en masse, de surveillance intrusive, d’endoctrinement politique et d’assimilation culturelle forcée à l’encontre des Ouïghours, des Kazakhs et autres groupes ethniques majoritairement musulmans vivant dans la région du Xinjiang. Environ un million de personnes, musulmanes pour la plupart, sont détenues dans des camps d’internement dans un but de « rééducation ».
 
La complaisance et la lâcheté des gouvernements et dirigeants français à l'égard de la dictature chinoise et leur mépris à l’égard des un milliard et demi de Chinois ont été constants et le demeurent . 
Chirac, Sarkozy et Raffarin ont constamment porté cette complaisance, le dernier a de plus monté un immense business d'intermédiaire et de lobbyiste pour les patrons des deux pays.

En mai 2018 François Hollande rend visite et hommage à son "vieil ami" le  dictateur chinois Xi. Le 24 mai, alors qu’il visite une usine Airbus  il explique aux journalistes français qui l’accompagnaient qu’il est «  admiratif de la vision longue qu’ont les dirigeants chinois »
Alors que Xi Jiping a ouvert la voie à un règne à vie, ces louanges à la dictature revêtent une résonance sinistre.   
Lors de sa visite présidentielle en Chine en avril 2013, le même Hollande avait déjà "renoncé" à mentionner le nom du prix Nobel  Liu Xiaobo emprisonné afin de ne pas fâcher la dictature.
Hollande s'inscrit ainsi dans la longue lignée des politiciens français qui font silence sur la répression féroce qui règne dans ce pays et qui est exercée au nom du "marxisme".


                                      Manifestation pour Liu Xiaobo à Hong-Kong

Macron poursuit dans la même direction: ainsi le lendemain de la mort en détention de Liu Xiaobo, le 14 juillet 2017, il tenait une conférence de presse conjointe à Paris avec Donald Trump. Il s'agissait alors de mettre en scène leur amitié. 
Interrogés par un journaliste chinois sur leurs impressions à propos du "président" chinois (non élu)  Xi Jinpeng, ils célébrèrent « un des grands leaders de notre monde » (M. Macron), « un ami, un leader de talent, un homme très bon » (M. Trump), mais n’ont pas eu un mot pour dénoncer la mort d’un Prix Nobel de la paix en détention. Emmanuel Macron s'est contenté d'un tweet de 131 signes pour réagir à cette mort.  Même Barack Obama, qui a lui-même reçu le prix Nobel en 2008, un an avant le démocrate chinois, ne s’est  jamais engagé pour lui. En revanche le comité Nobel norvégien avait  déclaré que la Chine portait "une lourde responsabilité" dans la mort "prématurée" de Liu Xiaobo en le privant de soins médicaux adaptés.

Le "modèle chinois", de capitalisme contrôlé par la dictature du Parti Communiste (!)  chinois représente un rêve pour de nombreux gouvernants et patrons à travers le monde: pas de démocratie, pas d'élections, pas de syndicats indépendants, pas de presse libre, pas de lois protectrices, pas de liberté d'expression, Internet contrôlé. Serge Dassault grand patron ultra-libéral et autoritaire indiquait ainsi  "Les Chinois, ils travaillent 45 heures, ils dorment sur place dans leurs usines, ils font des bons produits pas chers."


Le 4 juin prochain marquera le 30e anniversaire du massacre de la place Tienanmen. 


Dans la nuit du 3 au 4 juin 1989, soldats et blindés avaient mis fin par les armes au mouvement des étudiants qui occupaient depuis un mois et demi la place Tienanmen, au cœur de Pékin. 
Les manifestants réclamaient la fin de la corruption et une ouverture démocratique.
                                                Sur la place Tienanmen
  
Le bilan de cet assaut était généralement évalué à un millier de morts mais de nouvelles révélations se sont faites jour sur l'ampleur de la répression. Un rapport de l'ambassadeur de Grande-Bretagne mentionne plusieurs milliers de  morts en une nuit, des cadavres "en pâte" sous les blindés et des manifestants achevés à la baïonnette par l'armée, confirmant ainsi les photos prises sur place et publiées par des journalistes ( voir ci-dessus). Le régime chinois, qui impose un tabou absolu sur cette période, avait de son côté affirmé fin juin 1989 que la répression des "émeutes contre-révolutionnaires" avait fait 200 morts chez les civils et "plusieurs dizaines" du côté des forces de l'ordre. 

"Chaque année lorsque nous voulons commémorer (nos proches), nous sommes contrôlés, placés en résidence surveillée, ou éloignés de chez nous", déplorent les "mères de Tiananmen", une association regroupant des parents ayant perdu un enfant lors de la répression. En 2018 elles déclaraient  dans une lettre ouverte adressée à Xi Jinping et diffusée par l'ONG Human Rights in China. 
"En tant que dirigeant d'un grand pays, vous n'êtes certainement pas insensible au massacre qui s'est déroulé il y a 29 ans, ni aux familles de victimes", Le Parti communiste chinois (PCC) présente toujours officiellement les manifestants de la place Tiananmen comme "une petite minorité de personnes ayant provoqué des troubles contre-révolutionnaires". 
"Alors que nous sommes au soir de notre vie, nous espérons assister un jour, avant notre mort, à la réhabilitation de nos proches", expliquent ces "mères de Tiananmen" à Xi Jinping. "Nous avons toujours trois revendications: la vérité, des indemnisations et l'établissement des responsabilités.

La révolte démocratique de 1989 et sa répression restent l'un des sujets les plus tabous en Chine. Il sont bannis des livres, des manuels scolaires, des films et sont censurés sur les réseaux sociaux. Chaque année le 4 juin, la plateforme chinoise de microblogs WeChat empêche ainsi ses usagers d'échanger des sommes d'argent pour 89,64 ou 64,89 yuans, montants faisant allusion à la date du 4 juin 1989.       

A l’approche du 30e anniversaire de la révolte en juin prochain, l’appareil de censure chinois resserre les rangs pour empêcher toute mention et commémoration de l’évènement sur Internet.
Des arrestations de défenseurs des droits de l’homme  sont à craindre en amont de cette date. 
Une mobilisation est donc nécessaire afin de soutenir ceux et celles qui combattent pour la justice et la démocratie.
 Des résultats peuvent être obtenus dans ce domaine, comme l'a montré la libération de la poétesse Liu Xia, veuve du prix Nobel Liu Xiaobo, suite à une position ferme des autorités allemandes qui ont constamment exigé qu'elle puisse se réfugier dans leur pays. A l'inverse l'attitude des autorités françaises se caractérise par un silence honteux: symboliquement, Mme Macron a été désignée comme " marraine" des pandas offerts par le régime chinois à un zoo français et a gardé le silence total sur le sort de Liu Xia  

 
Face à l’alliance mondiale de soutien à la dictature chinoise, nous devons être plus que jamais aux côtés de ceux et celles qui combattent pour les libertés démocratiques, la justice sociale, le droit à la santé, les droits des femmes et des LGBTQ,  les droits des minorités notamment au Tibet et au Xinjiang (population Ouïgour) et alertent sur le sort des personnes disparues. 



MEMORIAL 98