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dimanche 21 février 2021

Ibrahim Ali: 26 ans après, le crime raciste enfin reconnu à Marseille

 


Chaque 21 février depuis vingt-cinq ans,  la famille et les amis d’Ibrahim Ali, jeune d’origine comorienne assassiné par des militants du Front National, se réunissent pour honorer sa mémoire. L’habitude avait été prise ce jour-là de fabriquer des plaques de rue à son nom et de les accrocher avenue des Aygalades, un axe du 15e arrondissement de Marseille où il vivait et où il a été tué d’une balle dans le dos alors qu’il courrait pour attraper son bus le 21 février 1995.

 


Ce dimanche 21 février 2021, c’est chose faite officiellement, en présence du nouveau maire maire de Marseille élu en juin dernier et après une longue bataille: l’avenue des Aygalades devient l’avenue Ibrahim Ali. C’est le dénouement du combat, entamé par la famille et les proches de la victime dès le lendemain de son assassinat. "Depuis c’est notre combat, rappeler qu’un minot a perdu la vie parce qu’il était noir", rappelle son ami "Soly" Mbaé.

 

Le 21 février 1995, en pleine campagne présidentielle, trois militants du Front national collent des affiches pour le candidat Jean-Marie Le Pen : Robert Lagier, Mario d’Ambrosio et Pierre Giglio. Deux des colleurs sont armés. L’un d’eux fait feu sur un jeune qui court pour attraper un bus. C’était Ibrahim Ali, un lycéen qui sortait d’une répétition de son groupe de rap, B.Vice. Le tireur sera puni de 15 ans de prison, alors que le parquet en avait réclamé 20. Deux jours après les faits, Bruno Mégret, alors dirigeant du FN affirme que le meurtrier a été « violemment agressé » : « si nos colleurs n’avaient pas été armés, ils seraient probablement morts » ; il en conclut que c'était « la faute de l’immigration massive et incontrôlée ». Jean-Marie Le Pen commente auprès de ses militants en ces termes : « Au moins, ce malheureux incident a attiré l'attention générale sur la présence à Marseille de 50 000 Comoriens. Que font-ils là ? ». A sa sortie de prison, dès 2002, D'Ambrosio devient employé de la mairie de Vitrolles, encore dirigée par le FN en la personne de Catherine Mégret jusqu’à sa défaite en octobre 2002

Pendant 26 ans la mairie de Marseille fait la sourde oreille à toute commémoration et à toute nomination d’une rue en mémoire d’Ibrahim Ali. Jean-Claude Gaudin, maire (LR) de 1995 à 2020, ne répond a aucune des lettres des proches. 

Il a lui même dirigé la région PACA avec le FN  de Jean Marie Le Pen de 1986 à 1992. Il a en effet, dès 1986 et avant tous les autres, fait alliance avec le Front National pour être élu à la tête de la région PACA. Il a géré ensemble  la région avec le parti d’extrême-droite jusqu'en 1992, à coup de nominations et de désistements réciproques lors des échéances électorales.  Cette gestion commune a servi de laboratoire et de "modèle" à d’autres  dirigeants régionaux de la droite qui ont finalisé leurs accords avec le FN lors des élections régionales d’avril 1998. 

Il faut attendre 2015, pour qu’une plaque soit finalement posée à l’endroit de l’assassinat, mais la mairie n’organise alors aucune cérémonie. Le lycée de l'Estaque, ancien établissement scolaire de l'adolescent, a également dévoilé une plaque d’hommage en 2018. 

 

En 2020, la mairie de Marseille est passée de à gauche, mais le Rassemblement national a tout de même obtenu 26% des voix aux municipales de 2020 dans le 15e arrondissement. Quant à l’avocat de la famille d’Ali, Gilbert Collard, il s’est engagé par la suite au Front National ! Il est aujourd’hui eurodéputé RN. Finalement, le 8 février 2021, le conseil municipal de Marseille vote le changement de nom de l’avenue.  Les élus LR se sont résignés à voter la motion avec la gauche, Le RN, l’héritier du FN qui continue à coller ses affiches dans le quartier sans se poser de question a voté contre. Son représentant Stéphane Ravier vitupère et se réfugie derrière les «  responsabilités individuelles » des tueurs  

 

Hommage est enfin rendu à un adolescent de 17 ans, victime d’un crime raciste, dans un cadre de violence fasciste. Nos pensées se dirigent vers lui et ses proches. Ni oubli, ni pardon.

Le 14 février 2021, le nom de Ibrahim Ali a été lu lors de la cérémonie d'hommage à Ilan Halimi, avec dix-neuf autres noms de victimes du racisme voir ici https://vimeo.com/512317434

 

MEMORIAL 98

 

 

 

vendredi 3 juillet 2020

Marseille: issue heureuse malgré les manoeuvres entre la droite et le RN.



Mise à jour du 4 juillet: 
Issue heureuse à Marseille

Le projet d'accord de la droite avec le RN (voir ci-dessous) a capoté car sa révélation a provoqué des divisions en son sein, avec la candidature de l'élu LR Lionel Royer-Perreaut, qui dénonçait explicitement ce projet. Il s'est ensuite retiré suite à un engagement de Vassal et Teissier de ne pas faire d'accord avec le RN de Ravier. La rage de ce dernier qui a boycotté les deux tours de scrutin, constitue un indice supplémentaire des manœuvres d'alliance qui se concoctaient.
Guy Tessier, candidat LR, ancien dirigeant d'un parti d'extrême-droite, est battu. C'est un signe pour le combat contre le RN et le racisme. 

Pour autant nous n'oublions pas les déclarations et actes plus que douteux de la sénatrice Samia Ghali, désormais deuxième adjointe de la maire Michèle Rubirola, notamment contre les Roms.

Memorial 98


Marseille: Grandes manœuvres entre la droite et le RN à la veille de l'élection d'un(e) maire.




                                 Martine Vassal avec la députée pro-Assad Valérie Boyer      

A Marseille, se joue une nouvelle tentative d’alliance entre la droite et le RN.

Le prétexte est que l'âge avancé de ce dernier lui garantirait l'élection en cas d'égalité des suffrage avec la candidate de la gauche et dirigeante du Printemps marseillais, Michèle Rubirola.
Mais en réalité il s'agit de créer les conditions d'un accord avec le RN, sous la dénomination d'un "pacte marseillais" que propose l'extrême-droite par la bouche de l'ultra-raciste Stéphane Ravier.
Un élu LR, Lionel Royer-Perreaut, maire d'arrondissement, a d'ailleurs mentionné ce risque  en annonçant  sa candidature au poste de maire et son refus de soutenir Guy Teissier. « Je sais qu’il y a des ententes en cours avec le Front national, et je ne peux pas m’inscrire dans une stratégie d’alliance avec le Front national », déclare-t-il .

Teissier est en effet bien placé pour réaliser un tel accord.
Il se situe dans l'aile la plus dure de LR et il a fait partie de la direction du Parti des Forces Nouvelles ( PFN) parti d'extrême-droite concurrent du FN.
En 1976, Teissier était même membre du comité central de ce parti, alors dirigé par François Brigneau, ex-milicien( corps des terroristes et des assassins de Vichy) , négationniste et antisémite parmi les plus violents , et un autre collabo nommé Roland Gaucher. Ce dernier était membre pendant la guerre du parti fasciste de Déat nommé Rassemblement national populaire Le 22 avril 1944, Gaucher  demande au gouvernement de Vichy de « dresser des listes d'otages et des poteaux d'exécution » à un rythme plus soutenu.  A la Libération, il est condamné pour intelligence avec l'ennemi.
 
Teissier "facho-LR" poursuit la voie qu'avait déjà emprunté Jean-Claude Gaudin, maire sortant de Marseille.
Dès 1986, Jean-Claude Gaudin a constitué une alliance politique avec le Front National dirigé par Jean-Marie Le Pen afin d’être élu à la tête de la région PACA. Il a géré de concert la région avec le parti d’extrême-droite jusqu'en 1992, à coup de nominations et de désistements réciproques lors des échéances électorales.
Cette gestion commune a servi de laboratoire et de "modèle" à d’autres dirigeants régionaux de la droite qui ont finalisé leurs accords avec le FN lors des élections régionales d’avril 1998
Gaudin a ensuite récupéré de nombreux cadres et élus FN locaux de sa région, rebaptisés par lui « droite républicaine » sans qu’ils aient rien changé de leurs idées et de leurs pratiques. 

La mise en place d'un pacte diabolique entre LR et le FN afin de barrer la route à la gauche constituerait la récidive exacte de ce qui s'est passé en 1998 dans plusieurs conseils régionaux. Le prétexte à l'époque était la "menace communiste" ou "trotskyste" ( en Picardie avec Eric Woerth, toujours dirigeant de LR).

Cette fois-ci les termes ont changé et il s'agirait de l"ultra-gauche" voire même des "gilets jaunes" Néanmoins il s'agit bien de la même doctrine formulée par Charles Pasqua  à la veille de la présidentielle de 1988, dans le magazine Valeurs actuelles du 2 mai 1988: « Sur l'essentiel, le Front national se réclame des mêmes préoccupations, des mêmes valeurs que la majorité (la droite)  »
Depuis Sarkozy a sans cesse appliqué cette doctrine en légitimant l'extrême-droite et en recherchant ses électeurs lors des présidentielles de 2007 et 2012

Une telle forfaiture à Marseille, où s'agite également la députée LR raciste et islamophobe  Valérie Boyer, lobbyiste d'Assad et Poutine avec le rallié RN Thierry Mariani, représenterait un indice significatif dans la perspective de la prochaine élection présidentielle.




MEMORIAL 98
 

jeudi 4 avril 2019

Dieudonné échappe à nouveau à l'incarcération malgré ses fraudes




                                           Dieudonné arrive au procès

Mise à jour du 25 juin 2021 
La cour d’appel a confirmé, le 23 juin, la condamnation de Dieudonné à trois ans d’emprisonnement, dont deux ferme, ainsi que 200 000 € d’amende, pour avoir notamment détourné plus d’un million d’euros de recettes non comptabilisées de ses spectacles. Mais une fois de plus l'agitateur antisémite échappe à l'incarcération, comme nous l'avions d'ailleurs prévu ( voir ci-dessous).
En effet sa peine sera aménagée en "détention à domicile avec un bracelet électronique, en placement extérieur ou semi-liberté". Cette complaisance judiciaire contraste fortement avec le sort habituellement réservé à des peines beaucoup plus faibles. Celui qui tire ses bénéfices de la diffusion de la haine antisémite continue à bénéficier d'un traitement de faveur.
 
MEMORIAL 98
 
 
5 juillet 2019: Bonne nouvelle
Dieudonné condamné à deux ans de prison ferme pour fraude fiscale abus de biens sociaux  et blanchiment. C'est plus que ce qu'avait requis le Parquet ( voir ci-dessous). C'est une excellente nouvelle qui devrait se traduire par son incarcération. Mais le risque existe que le Parquet ou une autre instance bloquent cette incarcération, comme dans le cas de son compère Soral. Ce dernier est protégé par le Procureur de Paris.

Memorial 98



Le parquet de Paris a requis, le 3 avril, dix-huit mois de prison ferme contre Dieudonné, soupçonné notamment d’avoir détourné plus d’un million d’euros de recettes de ses spectacles et d’avoir fraudé le fisc.
Les poursuites portent sur la période 2009-2014.

Ce procès se produit enfin alors que Dieudonné et ses acolytes ont sans cesse cherché à infiltrer le mouvement des Gilets jaunes.
Ils  ont multiplié les provocations à base de "quenelles" complaisamment brandies devant les caméras.
Ainsi une vingtaine de dieudonnistes affublés de Gilets jaunes se sont exhibés lors du rassemblement du 22 décembre à Montmartre.


Avec d'autres, l'antisémite enragé ont tenté d'orienter le mouvement social vers des buts racistes et complotistes. A ce titre il représente un véritable danger.


Dieudonné est jugé à partir depuis le 26 mars pour fraude fiscale, blanchiment de fraude fiscale et abus de biens sociaux devant la 11e chambre correctionnelle de Paris, spécialisée dans les affaires financières. Il est accusé d’avoir dissimulé près de 1,5 million d’euros au fisc  durant la période de 2009 à 2014.
Tout au long des audiences de son procès le 26 mars, Dieudonné, le quenellier antisémitea opposé au tribunal correctionnel son « droit au silence » , tout en se disant « innocent » de ce qui lui est reproché. Mais pour les deux procureurs à l’audience, « les faits sont têtus » et « la culpabilité des prévenus » – Dieudonné, sa compagne et leur société, Les Productions de la plume – « ne fait aucun doute ».
 
Aux yeux de l’accusation, il « n’est pas un artiste bohème déconnecté » des chiffres, mais le gérant de fait de cette société dirigée officiellement par sa compagne, « créée pour favoriser sa dissimulation ». Entre 2009 et 2014, selon le calcul du parquet, « 1,2 million d’euros ne passent pas sur les comptes bancaires » de l’humoriste, qui se disait dans le même temps ruiné et insolvable.
Dieudonné est notamment soupçonné d’avoir détourné à son profit des recettes en liquide de ses spectacles, non comptabilisées sur les comptes des Productions de la plume, d’avoir minoré ses déclarations d’impôts, blanchi une partie des espèces en les expédiant à l’étranger, et organisé son insolvabilité. Plus de 657 000 euros en espèces avaient été retrouvés à son domicile en 2014, et lui et ses proches ont envoyé plus de 565 000 euros à l’étranger, principalement au Cameroun, où il a des liens familiaux. Son théâtre parisien de La Main d’or, dont il a depuis été expulsé, ne renfermait ni caisse enregistreuse ni terminal de paiement bancaire. Soit, selon le parquet, « une organisation entièrement tournée vers l’encaissement occulte des espèces ».


L'antisémitisme le plus violent rapporte gros, et les soi-disant "parias" ont un portefeuille bien rempli. 

Malgré quelques annulations de spectacle et  sanctions judiciaires de l'époque, le chiffre d’affaires de la société de Dieudonné a progressé de 45% en 2014.
Pour l’année 2014, sa société, Les Productions de la Plume - officiellement dirigée par sa compagne, Noémie Montagne - a déclaré un chiffre d’affaires de 4,2 millions d’euros. Ce montant est en hausse de 45% par rapport à l’exercice 2013 et plus de deux fois supérieur à celui de 2012. Le bénéfice avant impôts s’est établi à 1,6 million d’euros, soit plus de trois fois le résultat de 2013.

Ces chiffres reflètent la réussite des spectacles et des DVD de Dieudonné mais aussi d’un "merchandising" savamment entretenu. Sur la boutique en ligne de son site, les fans peuvent acheter des casquettes, des verres, des coques de téléphone, des lunettes et  des tongs à l’effigie de “Dieudo”.”

A ce sujet d'ailleurs, une information sur le procès en expulsion qui a eu lieu pour son théâtre de la Main d'Or évoquait un autre aspect de l’indulgence dont Dieudonné a pu bénéficier durant de longues années. Le politicien antisémite a pu exercer son activité sans disposer de l'assurance obligatoire et ce pendant deux ans. Les fermetures d'établissements commerciaux pour raison de sécurité ne manquent pourtant pas dans la capitale, pas plus que les contrôles sur les lieux recevant du public.

Concernant le procès actuel, le juge d’instruction avait ordonné le renvoi de Dieudonné devant le tribunal correctionnel pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale ainsi que pour l’organisation frauduleuse de son insolvabilité
Déjà condamné à de multiples reprises pour ses sorties antisémites, il est accusé d’avoir dissimulé près de 1,5 million d’euros au fisc.
Les investigations, déclenchées en 2013, ont mis au jour des énormes sommes en liquide manipulées pendant cinq ans par Dieudonné, qui se disait à l’époque ruiné et insolvable,
Dieudonné conservait « depuis des années des recettes de ses spectacles en espèces non comptabilisées » sur les comptes de sa société « dans des proportions importantes », écrit le juge Renaud Van Ruymbeke dans son ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel.
En janvier 2014, les enquêteurs avaient ainsi découvert plus de 650 000 euros en espèces dans les coffres forts de la propriété d’Eure-et-Loir du couple, vendue par Dieudonné pour solder ses dettes, mais rachetée par sa société de production, officiellement gérée par sa compagne.
Dieudonné avait justifié cette somme par la billetterie de sa tournée en France pour son spectacle Le Mur.
« Ce montant est hors de proportion avec la caisse déclarée depuis l’origine », estime le juge, qui relève également la présence « d’importantes grosses coupures, peu compatible avec des paiements d’une clientèle se rendant au spectacle ».
670 000 euros de virements à l’étranger
Par ailleurs, entre 2009 et 2014, Dieudonné, qui ne remplissait plus que de faibles déclarations de revenus, voire aucune pour l’année 2011, a réalisé d’importants transferts d’espèces à l’étranger. Près de 670 000 euros ont été envoyés, parfois par l’intermédiaire de ses proches, au Cameroun, en Chine et aux Émirats arabes unis.
Début 2014, lors d'une perquisition à la propriété du couple, au Mesnil-Simon (Eure-et-Loir), les enquêteurs avaient saisi des piles d'enveloppes remplies de billets de 5 à 500 euros dans des coffre-fort. Total révélé à l'époque: 650.000 euros et 15.000 dollars en liquide.
"Le produit de la billetterie", avait alors justifié l'un de ses avocats, Jacques Verdier.
Pour le juge d'instruction, ces montants sont pourtant "hors de proportion" avec le montant des recettes déclarées les années précédentes, a indiqué la source proche du dossier.
Les enquêteurs se sont aussi intéressés à un compte bancaire en Suisse, qui a permis au couple de s'offrir un bateau de plaisance en 2012, pour environ 70.000 euros, a raconté la source. Entendu par la justice suisse, en décembre 2015, l'homme gérant ce compte a prétendu qu’il était destiné à recevoir l'argent des spectacles de Dieudonné en Suisse.

Le démagogue antisémite est également un profiteur cupide prêt à tout pour faire prospérer son commerce de la haine. 

Articles et dossiers supplémentaires de Memorial 98 concernant Dieudonné ci-dessous:









MEMORIAL 98





vendredi 30 mars 2018

Face à l'antisémitisme et à tous les racismes, continuons le combat!







Dans les Marches blanches le 28 mars à Paris et dans de nombreuses autres villes, il y avait beaucoup de monde mais également beaucoup de tristesse et d'inquiétude.

C'était avant tout une grande manifestation contre l'antisémitisme et c'est ce qu'il faut en retenir, en protestation contre le crime qui a frappé Mme Mireille Knoll

Cette mobilisation doit se poursuivre, alors qu’un local de l’Union des Étudiants Juifs de France (UEJF) a été vandalisé le jour même de la manifestation.

Au lendemain de ces marches, nous sommes plus que jamais déterminés à combattre tous les antisémites et tous les racistes, quelles que soient leurs justifications et leurs obédiences. On en peut pas attendre passivement la prochaine agression antisémite pour réagir. Au quotidien, toute parole antisémite doit être dénoncée et mise en accusation.    

Mais cette mobilisation a été entachée par la présence d’une délégation du FN,  avec à sa tête Marine Le Pen
Cette présence était insupportable et nous avons, avec beaucoup d'autres, protesté en criant "dehors le FN" car ce parti marqué par sa continuité antisémite n'avait pas sa place dans une telle marche de protestation


La présence et l'action d'un petit groupe provocateur de la LDJ, connu pour ses liens avec l'extrême-droite, est également choquante. Elle a focalisé l’attention médiatique, bien au delà de son importance réelle et sert à minimiser l'importance de la protestation contre l'antisémitisme.

Marine Le Pen peut remercier les dirigeants du CRIF. 
En appelant à exclure Jean-Luc Mélenchon, mis dans le même panier que le parti de la continuité antisémite qu'est le FN, ils ont sorti la dirigeante du FN de son isolement et contribué à banaliser la continuité antisémite de son parti. C'est là que réside leur faute. Au passage, ils ont exonéré Laurent Wauquiez de ses turpitudes alors que sa première mesure, en tant que président de Conseil régional, a consisté à réduire la subvention de Mémorial des enfants juifs d’Izieu déportés par Klaus Barbie.

Pour autant, il ne faut pas cacher ni oublier que, à plusieurs reprises, Jean-Luc Mélenchon a manifesté des ambiguïtés dans la lutte contre l'antisémitisme, en sous-estimant la gravité de propos qui en relevaient. Nous avions mentionné ce problème dès 2011 après des déclarations à l'époque de Christian Jacob, puis à nouveau lors de polémiques douteuses contre Pierre Moscovici. Plus récemment, il a défendu la position calamiteuse de François Mitterrand à propos de la responsabilité des autorités françaises dans la déportation des Juifs.  

Contre cette position du CRIF, on a assisté à l’expression de positions confusionnistes, malheureusement approuvées y compris par des groupes qui se réclament de l' antiracisme.

Cela a débuté avec les déclarations de Daniel Knoll, un des fils de la défunte.  Il disait s'exprimer au nom de l’émotion et d’un rejet des exclusives mais il s’est également prononcé explicitement et à plusieurs reprises en faveur de la participation du FN à la marche en mémoire de sa mère.
C’est d’ailleurs en s’appuyant sur ses déclarations que le FN a justifié sa venue, comme le montre son communiqué de presse : « Ce matin, sur RMC, Daniel Knoll, le fils de Mireille Knoll, sauvagement assassinée, s’est démarqué de la position sectaire du CRIF, en appelant dans un message empreint d’une grande dignité « tout le monde, sans exception » à participer à la marche blanche.Il s’est déclaré « absolument pas sur la même ligne que le CRIF », qui a cru pouvoir briser l’unité nationale en écartant le Front national, lequel alerte et dénonce depuis des années la montée de l’antisémitisme islamiste. Marine Le Pen, les députés et élus du Front National, ainsi que de très nombreux militants, marqués par ce meurtre infâme, participeront à la marche blanche organisée à Paris en mémoire de Mme Knoll. »
Daniel Knoll, dont la mère a pu échapper à la rafle du Vel' d'Hiv et survivre à la Shoah ignore-il que nombre de fondateurs du FN étaient issus de la collaboration avec les nazis ? Ainsi lors de cette rafle, le parti collaborationniste de Jacques Doriot, le PPF, a fourni plusieurs centaines de militants comme auxiliaires de la police française, afin de faciliter les arrestations des Juifs parisiens. Or le numéro 2 du PPF, Victor Barthélémy, fut un des fondateurs et dirigeants du FN . 

Il ne s'agit pas d'une histoire ancienne avec laquelle le FN aurait rompu. Marine Le Pen y est revenue elle-même très récemment. A deux semaines du premier tour de la présidentielle elle a déclaré : « Je pense que la France n’est pas responsable du Vél d’Hiv’ » mettant ainsi en cause la reconnaissance en 1995 par Chirac du rôle central de la police de Vichy et de ses auxiliaires.

Daniel Knoll ignore-t-il que la campagne présidentielle du FN en 2017 a été financée par Jean-Marie Le Pen, antisémite et négationniste  récidiviste, à hauteur de 6 millions d'euros, pulvérisant la fable de la "dédiabolisation"?  

Ignore-t-il  que cette même campagne a été marquée par la présence des acolytes et proches conseillers néo-nazis de Marine Le Pen, dont Frédéric Châtillon ?

Ignore-t-il que Marine Le Pen ne veut combattre que « l’antisémitisme islamiste » ?  


Les propos de Daniel Knoll ont été massivement relayés, souvent de bonne foi par ceux et celles qui y voyaient la marque d’une mobilisation à caractère moral et rassembleur. Mais il y a eu aussi une instrumentalisation éhontée de ses propos, au nom d'un réflexe « anti-CRIF » douteux.  
Le groupe « antisioniste » de l’UJFP déclare ainsi : «  L’UJFP répond donc à l’invitation de Daniel Knoll et appelle ses militant-e-s et adhérent-e-s à lui apporter leur soutien, dans la dignité que requièrent les marches blanches organisées à la mémoire de sa mère… » On notera que son nouveau mentor déclare ceci, le soir de la marche, à propos de la situation en Israël
  
« pays magnifique où il n’y a pas d’apartheid, où on ne tue pas les Arabes, contrairement à ce qu’on dit dans certaines banlieues..." 

Il y a également ce texte publié en première page de Mediapart et qui titre « Quand le CRIF entache l'hommage à Mireille Knoll: les excuses d'un Juif (sic !) », sous la signature de  Daniel Salvatore Schiffer.

Il s’agit d’un des blogueurs de ce média mais son texte est  mis en avant, massivement relayé et approuvé, y compris par Edwy Plenel.  Or Schiffer présente des excuses à Marine Le Pen en même temps qu’à Mélenchon. Il écrit : « Quant à moi, en tant qu'intellectuel juif attaché à la laïcité, je présente mes excuses, pour cette ignominie, à Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen… »


On ne peut pas lutter contre l’antisémitisme en pactisant avec le parti qui symbolise la continuité de la haine raciale.

Lors de son congrès très récent à Lille, censé symboliser la « dédiabolisation », le FN a réaffirmé ses positions les plus nauséabondes:
  
-En accueillant triomphalement le fasciste US Steve Bannon, organisateur de la campagne de Trump,  directement responsable du développement de l’extrême-droite dans son pays et qui veut mettre en place une Internationale « populiste »    
-En maintenant dans son sigle le « flamme » reprise des fascistes italiens, comme signe de continuité avec les origines du parti.  
-En choisissant comme nouveau nom le "Rassemblement National" directement hérité du parti collaborationniste, pétainiste et antisémite RNP (Rassemblement national populaire) de Marcel Déat fondé en 1941.

Le combat contre l’antisémitisme est indissociable de la lutte contre l’extrême-droite et de ses valeurs de haine raciste. Marine Le Pen ne cesse de désigner les migrants comme les responsables de tous les maux du pays, y compris dans le domaine de la santé. Elle prolonge ainsi la propagande antisémite des années 1920.


                                           Dans la Marche du 28 mars

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MEMORIAL 98


lundi 1 mai 2017

Contre le FN, qui a assassiné Brahim Bouarram: pas d'abstention !

                                 Tract et visuel diffusés par Memorial 98



La commémoration de la mort de Brahim Bouarram le 1er mai prend cet année un caractère tout à fait particulier.

Elle a lieu a quelques jours du 2e tour de la présidentielle et du risque de succès de ce parti, qui a déjà récolté plus de 7 millions de voix lors du premier tour.

                                         Saïd Bouarram appelle à voter contre le FN  


Dédiabolisation ?

La supercherie de la "dédiabolisation " a récemment subi quelques accrocs, avec la révélation de la persistance d'un antisémitisme ancré au sommet du FN, chez Marine Le Pen et Florian Philippot. 
 Il s'agit aussi du négationnisme antisémite symbolisé notamment par Jean-François Jalkh,  le président qu'ils ont voulu placer en intérim et qu'ils ont du retirer en catastrophe face aux révélations.

La candidature de MLP est aussi soutenue, financée, parrainée par son père, toujours président d'honneur du parti qu'il a fondé et transmis à sa fille, laquelle n'a jamais modifié le nom de cette formation marquée par le fascisme. 

La présence massive et le rôle crucial rôle des néo-nazis tels que Frédéric Châtillon, Axel Loustau et Philippe Péninque apparaît au grand jour. Ce groupe d’anciens du GUD dirige la machine financière du FN et pèse d’un poids important.

Violence omniprésente

L’anniversaire de l'assassinat de Brahim Bouarram rappelle que l'histoire du FN est marquée par le violence raciste de ses membres et des milices qui gravitent autour de lui. 

Le meurtre du jeune Ibrahim Ali à Marseille en 1995  par des nervis frontistes a précédé de quelques semaines seulement celui de Brahim Bouarram.

Depuis les violences n'ont cessé de s'accumuler, comme le recensent nos dossiers . Ces crimes ont été traités avec une grande indulgence par la justice,  notamment dans le cas des assassins de Brahim Bouarram, comme nous le montrons ci-dessous.

Un parti fasciste 

Au delà des travestissements, le FN a été et demeure un parti non seulement ultra-réactionnaire mais également clairement ancré dans la centralité qu'il attribue au racisme, à l'exclusion, symbolisées par la "Préférence nationale" qui équivaut  à une "chasse aux métèques". 
Les mots d'ordre les plus populaires de ses meetings sont "La France aux Français" et  "On est chez nous" .  
Il exploite cyniquement la misère afin d'imposer son programme d'exclusion et de xénophobie. 
C'est un parti inscrit dans la longue chaîne des organisations fascistes qui ont mené aux pires catastrophes et aux génocides, comme le montre sa volonté de lier intimement antisémitisme, négationnisme et racisme anti-immigrés.
 En effet, c’est le souvenir du nazisme et de la collaboration qui explique la difficulté à faire passer  l’orientation de la « préférence nationale ».
 Le FN n'est pas "populiste" ou " souverainiste": c'est le parti de la haine fasciste. Il rassemble autour de lui tout ce que la pays compte de néo-nazis comme Soral et Dieudonné,  de  nostalgiques de l'Algérie Française comme Ménard, de  racistes, d'antisémites, de pétainistes, d'homophobes comme Sens Commun et la "Manif pour tous" . Le soutien de Christine Boutin et de son acolyte Jean-Frédéric Poisson   le symbolise.

Battre le fascisme 

Face à un tel parti et à son programme d'exclusion, il ne saurait y avoir d'hésitation, d'abstention ou de vote blanc. 
Il ne faut pas laisser s’installer progressivement l’idée que l’extrême droite pourrait un jour accéder au pouvoir. De plus, un score au 2e tour de 70 % - 30 % n'équivaut pas à un résultat à 55 % - 45 %. Dans ce dernier cas, il y aurait encore plus de racisme et de discriminations. 

Ce parti fasciste et antisémite doit être battu dans les urnes et dans les têtes. Sa démagogie sociale ne représente qu'une posture et un maquillage de ce qui constitue le cœur de son idéologie raciste et antisémite. Il y a quelques mois en pleine bataille sur la loi Travail, le directeur de campagne de Le Pen,  David Rachline et son acolyte Ravier ont proposé au Sénat des mesures ultra-libérales et défavorables aux syndicats.

Marine Le Pen elle-même ne cesse d'attaquer les syndicats notamment la CGT, qu'elle inclut dans sa dénonciation de "l'oligarchie" en citant " Les syndicalistes, les artistes les journalistes ..." 

Il faut tout faire afin de battre les fascistes du FN, pour réduire leur influence électorale et leurs idées. Il s'agit donc de voter massivement pour Emmanuel Macron, sans aucunement approuver son programme ou ses projets, ni lui donner un quelconque chèque en blanc. 




Memorial 98