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lundi 1 mai 2017

Contre le FN, qui a assassiné Brahim Bouarram: pas d'abstention !

                                 Tract et visuel diffusés par Memorial 98



La commémoration de la mort de Brahim Bouarram le 1er mai prend cet année un caractère tout à fait particulier.

Elle a lieu a quelques jours du 2e tour de la présidentielle et du risque de succès de ce parti, qui a déjà récolté plus de 7 millions de voix lors du premier tour.

                                         Saïd Bouarram appelle à voter contre le FN  


Dédiabolisation ?

La supercherie de la "dédiabolisation " a récemment subi quelques accrocs, avec la révélation de la persistance d'un antisémitisme ancré au sommet du FN, chez Marine Le Pen et Florian Philippot. 
 Il s'agit aussi du négationnisme antisémite symbolisé notamment par Jean-François Jalkh,  le président qu'ils ont voulu placer en intérim et qu'ils ont du retirer en catastrophe face aux révélations.

La candidature de MLP est aussi soutenue, financée, parrainée par son père, toujours président d'honneur du parti qu'il a fondé et transmis à sa fille, laquelle n'a jamais modifié le nom de cette formation marquée par le fascisme. 

La présence massive et le rôle crucial rôle des néo-nazis tels que Frédéric Châtillon, Axel Loustau et Philippe Péninque apparaît au grand jour. Ce groupe d’anciens du GUD dirige la machine financière du FN et pèse d’un poids important.

Violence omniprésente

L’anniversaire de l'assassinat de Brahim Bouarram rappelle que l'histoire du FN est marquée par le violence raciste de ses membres et des milices qui gravitent autour de lui. 

Le meurtre du jeune Ibrahim Ali à Marseille en 1995  par des nervis frontistes a précédé de quelques semaines seulement celui de Brahim Bouarram.

Depuis les violences n'ont cessé de s'accumuler, comme le recensent nos dossiers . Ces crimes ont été traités avec une grande indulgence par la justice,  notamment dans le cas des assassins de Brahim Bouarram, comme nous le montrons ci-dessous.

Un parti fasciste 

Au delà des travestissements, le FN a été et demeure un parti non seulement ultra-réactionnaire mais également clairement ancré dans la centralité qu'il attribue au racisme, à l'exclusion, symbolisées par la "Préférence nationale" qui équivaut  à une "chasse aux métèques". 
Les mots d'ordre les plus populaires de ses meetings sont "La France aux Français" et  "On est chez nous" .  
Il exploite cyniquement la misère afin d'imposer son programme d'exclusion et de xénophobie. 
C'est un parti inscrit dans la longue chaîne des organisations fascistes qui ont mené aux pires catastrophes et aux génocides, comme le montre sa volonté de lier intimement antisémitisme, négationnisme et racisme anti-immigrés.
 En effet, c’est le souvenir du nazisme et de la collaboration qui explique la difficulté à faire passer  l’orientation de la « préférence nationale ».
 Le FN n'est pas "populiste" ou " souverainiste": c'est le parti de la haine fasciste. Il rassemble autour de lui tout ce que la pays compte de néo-nazis comme Soral et Dieudonné,  de  nostalgiques de l'Algérie Française comme Ménard, de  racistes, d'antisémites, de pétainistes, d'homophobes comme Sens Commun et la "Manif pour tous" . Le soutien de Christine Boutin et de son acolyte Jean-Frédéric Poisson   le symbolise.

Battre le fascisme 

Face à un tel parti et à son programme d'exclusion, il ne saurait y avoir d'hésitation, d'abstention ou de vote blanc. 
Il ne faut pas laisser s’installer progressivement l’idée que l’extrême droite pourrait un jour accéder au pouvoir. De plus, un score au 2e tour de 70 % - 30 % n'équivaut pas à un résultat à 55 % - 45 %. Dans ce dernier cas, il y aurait encore plus de racisme et de discriminations. 

Ce parti fasciste et antisémite doit être battu dans les urnes et dans les têtes. Sa démagogie sociale ne représente qu'une posture et un maquillage de ce qui constitue le cœur de son idéologie raciste et antisémite. Il y a quelques mois en pleine bataille sur la loi Travail, le directeur de campagne de Le Pen,  David Rachline et son acolyte Ravier ont proposé au Sénat des mesures ultra-libérales et défavorables aux syndicats.

Marine Le Pen elle-même ne cesse d'attaquer les syndicats notamment la CGT, qu'elle inclut dans sa dénonciation de "l'oligarchie" en citant " Les syndicalistes, les artistes les journalistes ..." 

Il faut tout faire afin de battre les fascistes du FN, pour réduire leur influence électorale et leurs idées. Il s'agit donc de voter massivement pour Emmanuel Macron, sans aucunement approuver son programme ou ses projets, ni lui donner un quelconque chèque en blanc. 




Memorial 98  

samedi 2 avril 2016

Orelsan, porte-parole des bourreaux légitimes, même devant la justice.


Après sept ans de procédures judiciaires, dont un passage par la Cour de Cassation,  le rappeur Orelsan a donc été relaxé, le 18 février pour les propos sexistes de la chanson " Sale Pute". L'arrêt de la Cour de Versailles vaut qu'on s'y attarde, tant son contenu concerne toutes les victimes potentielles de sexisme, d'homophobie ou de racismes. 

La Cour commence ainsi:
« Le domaine de la création artistique, parce qu’il est le fruit de l’imaginaire du créateur, est soumis à un régime de liberté renforcé afin de ne pas investir le juge d’un pouvoir de censure qui s’exercerait au nom d’une morale nécessairement subjective de nature à interdire des modes d’expression, souvent minoritaires, mais qui sont aussi le reflet d’une société vivante et qui ont leur place dans une démocratie. » Or, relève l’arrêt, le rap est « par nature un mode d’expression brutal, provocateur, vulgaire, voire violent puisqu’il se veut le reflet d’une génération désabusée et révoltée ».

La question qui s’est posée aux juges était donc de déterminer si les paroles incriminées cherchaient volontairement à injurier les femmes et à inciter à la violence contre elles ou si elles étaient d’abord et principalement « l’expression du malaise » d’une partie d’une génération. C’est cette deuxième voie que la cour d’appel de Versailles a retenue :

« Orelsan dépeint, sans doute à partir de ses propres tourments et errements, une jeunesse désenchantée, incomprise des adultes, en proie au mal-être, à l’angoisse d’un avenir incertain, aux frustrations, à la solitude sociale, sentimentale et sexuelle ». Les propos de ses personnages sont également, selon la Cour,  « le reflet du malaise d’une génération sans repère, notamment dans les relations hommes femmes ».

Relevant que le rappeur « n’a jamais revendiqué à l’occasion d’interviews ou à l’audience, la légitimité des propos violents provocateurs ou sexistes tenus par les personnages de ses textes », la cour estime que « la distanciation avec ces propos, permettant de comprendre qu’ils sont fictifs, est évidente ».

Sanctionner de tels propos « au titre des délits d’injures publiques à raison du sexe ou de la provocation à la violence, à la haine et à la discrimination envers les femmes reviendrait à censurer toute forme de création artistique inspirée du mal-être, du désarroi et du sentiment d’abandon d’une génération en violation du principe de la liberté d’expression », conclut la cour en prononçant la relaxe du rappeur.

Ces longs extraits de la décision montrent son caractère éminemment politique.
Les juges de la Cour d'Appel ont clairement défini ce qui relève du malaise d'une "génération révoltée" , et quelles expressions du "malaise" ainsi défini peuvent faire l'objet d'une liberté d'expression absolue pour les artistes censés représenter cette fameuse "jeunesse". En clair, on est dans son rôle d'artiste "représentatif d'une génération " si on décrit avec complaisance les envies de meurtre d'un homme contre une femme. 


A peu près en même temps que la relaxe d'Orelsan, deux jeunes hommes auteurs de paroles certes peu amènes envers les forces de l'ordre, mais relevant d'un classicisme artistique également très banal dans le rap ont, eux écopé, en Charente, d'une condamnation pour apologie de crime et injure publique envers un corps constitué . Eux ont eu beau évoquer leur liberté artistique et des références connues en matière de chansons contre la police, rien n'y a fait. Cette fois ce n'était pas de l'art, mais du délit.

Il ne s'agit pas d'exiger la judiciarisation de l’art, de la musique ni du rap. Le rap est violent par nature. Les films d’horreur le sont. La violence dans l’art ne date pas d’hier. Se mettre dans la peau de personnages odieux ou violents est aussi un procédé littéraire très banal. 

N'en reste pas moins plusieurs questions, qu'illustrent ces condamnations différenciées. Selon quels critères décide-t-on qu'un artiste qui s'exprime en disant "Je" crée un personnage et ne parle pas en son nom ? La Cour d'Appel de Versailles affirme que Orelsan n'ayant jamais exprimé de propos sexistes publics hors de ses chansons, il ne peut donc s'agir que d'un personnage fictif. L'argument ne tient évidemment pas: par définition, un artiste s'exprime principalement dans son œuvre, et ce qu'il dit à côté ne peut pas d'emblée infirmer le contenu de celle-ci. 
De plus, en matière de rap, dès 1996, les membres du groupe Ministère Amer étaient condamnés pour les paroles de leur chanson " Sacrifice de Poulet", et non pas au regard de ce qu'ils auraient dit ou pas à côté. 

La vérité, c'est que pour certains artistes, la question de la dissociation entre le "Je" de l'artiste et le "Je" fictif n'est pas posée par les juges.

D'une part, parce que le statut d'artiste lui même est construit en fonction de critères préexistants. AInsi Orelsan, rappeur encensé par la critique musicale, érigé en artiste global, et pas seulement considéré comme "rappeur", n'a pas le même statut devant un juge que les membres d'un petit groupe de banlieue, issus des classes populaires et "dangereuses". Dans ce dernier cas, l’œuvre est considérée comme la simple prolongation verbale de leurs errances sociales. Très nettement, dans la décision judiciaire comme dans beaucoup de défenses d'Orelsan, ce qui a été dit, c'est que l'homme ne pouvait pas être le personnage de la chanson, que c'était une "évidence"... évidence qui ne vaut pas pour des catégories sociales et racisées considérées d'emblée comme sexistes et violentes dans leur ensemble.
"Détail" important, Orelsan, dans sa chanson " Saint Valentin"  néologise la mort sous les coups de Marie Trintignant, coups donnés par un autre chanteur blanc des classes moyennes Bertrand Cantat. Ce dernier à lui aussi a fait l'objet de mille défenses de son acte, forcément "accidentel", forcément pas compatible avec l'homme que chacun pensait connaître. 

D'ailleurs, Orelsan aura bénéficié des mêmes analyses complaisantes en ce qui concerne des textes explicitement homophobes ET attaquant la lutte contre l'homophobie: "bientôt pour prouver que t'es pas homophobe, il faudra que tu suces des types", voilà par exemple les paroles reprises dans un article de Libération, en 2011, article intitulé " Orelsan, ni pute, ni soumis", et prenant la défense du jeune homme. Un an plus tard, dans la rue, les réactionnaires de la Manif pour tous allaient dire la même chose que lui, en nombre, et Libération trouverait la chose moins drôle et décalée. 

Ce que dessine la décision des juges de la Cour d'Appel, ce n'est donc pas tellement le portrait d'UNE génération de révoltés désenchantés, mais bien plutôt le contour sociologique des hommes dont le sexisme, sous forme d'art ou de violence pure, est toujours, sinon excusable , du moins compréhensible. On reste d'ailleurs songeur devant la similitude des mots décrivant une génération d'hommes "sans repères dans les relations homme-femme", avec ceux sans cesse utilisés par le néo-nazi Soral pour décrire la prétendue oppression exercée par les féministes: "mal-être, désarroi, sentiment d'ABANDON". Comme on est toujours abandonné par quelqu'un , que ce quelqu'un dans la chanson est une femme qu'on veut tabasser , on ne peut qu'en déduire une chose: pour la Cour d'Appel, l'appel à la violence sexiste est une réaction logique, sinon légitime aux actes concrets des femmes, ou du moins de certaines femmes. 

La liberté d'expression artistique est donc une nouvelle fois au service de l'oppression: la violence sexiste doit pouvoir se dire, faute de brider la création. Est-ce valable aussi pour l'expression de la violence raciste ? Force est de constater que très peu de plaintes sont déposées en France contre le rock ou le rap néo-nazi et identitaire. Dans ce domaine, aussi la liberté d'expression n'est guère remise en cause, comme le montrent d'ailleurs les nombreux concerts néo-nazis qui se tiennent en France chaque année, sans susciter une quelconque interdiction. Nul doute aussi, qu'avec une décision pareille, autorisant à mettre en scène la violence la plus dure contre une femme au nom de la "création artistique" d'une "génération désenchantée", les artistes racistes pourront eux aussi se targuer d'une certaine représentativité , d'un sentiment d'abandon, et d'un gros malaise. 

D'aucuns répondront que les femmes n'ont qu'à répondre à Orelsan et mettre en scène la violence contre les hommes: certaines l'ont fait , par exemple le groupe CLIT , dans une parodie d'Orelsan intitulée Saint Valentin. Parodie immédiatement censurée et à plusieurs reprises pour " Contenu sexuellement explicite" par YouTube. Comme quoi, la liberté d'expression, pour les femmes  n'a même pas besoin d'être censurée au tribunal, une plate-forme commerciale peut très bien s'en charger. En estimant que des femmes nues sont de nature à perturber les mineurs, quand la mise en scène de violences contre les femmes est au contraire banalisée, du moins lorsqu'elle émane d'hommes issus de la majorité dominante. 

L'affaire Orelsan , loin d'être anecdotique, reflète au contraire une réalité sociale et culturelle très française, à la fois ancienne et très actuelle: le privilège du "second degré" comme de l'"expression artistique" du racisme , de l'antisémitisme , du sexisme et de l'homophobie pour certaines catégories de la population. De Céline à Houellebecq, en passant par Orelsan ou Marc Edouard Nabe, les justifications du pire restent toujours les mêmes, le "talent", "la provocation réussie", la nécessité " de comprendre l’œuvre en entier" autoriseraient toutes les formes d'expression de la domination, et rendraient même celle-ci " subversives" et "révoltées". 

Mais les faits sont têtus: fantasmer sur le meurtre des femmes est si peu l'expression d'une révolte quelconque, que même la très conservatrice Cour d'Appel de Versailles l'excuse. Selon elle, on peut donc comme Orelsan cracher: "  (Mais ferme ta gueule) ou tu vas t'faire marie-trintigner"

MEMORIAL 98

mardi 26 mai 2015

Rien de structuré politiquement dans l'incendie volontaire d'une mosquée, selon le procureur ?

Dans la nuit du 23 au 24 avril 2015, un incendie volontaire détruit la mosquée de Pargny sur Saulx dans la Marne. Si l'enquête s'oriente tout de suite vers la piste d'un incendie criminel, le procureur chargé de l'affaire a cette petite phrase : «Des tensions existent au sein de la communauté qui fréquente la salle de prière»...

Un mois plus tard, le 19 mai, 5 suspects sont interpelés, dont deux mineurs de 16 et 17 ans.
Le procureur à cette occasion déclare à l'AFP :
« Sur fond d'alcool, les suspects dont deux sont mineurs, auraient décidé de brûler la salle de prière après avoir vu un reportage à la télévision sur l'affaire Sid Ahmed Ghlam (un Algérien de 24 ans mis en examen pour un projet d'attentat au nom de l'islam contre au moins une église et pour l'assassinat d'une femme à Villejuif) »
« Les interpellés, dont un est en récidive de destruction, ne sont pas structurés politiquement. Il s'agit plutôt d'une soirée arrosée qui aurait dégénéré après que le père a lancé l'idée d'aller incendier la salle »

Dépolitiser l'islamophobie violente, comme le fait le procureur dans cet article, est une stratégie dangereuse: attribuer d'emblée le passage à l'acte à la consommation d'alcool, insister sur le caractère familial de l'équipée raciste ayant conduit à l'incendie volontaire d'une salle de prières pour en déduire qu'il n'y avait pas de "structure politique", c'est refuser concrètement de poser la bonne question.

Qu'est ce qui favorise dans ce pays une telle facilité des passages à l'acte islamophobes ? A quel degré de puissance d'endoctrinement idéologique et d'influence concrètes sont parvenus les partis et groupes d'extrême-droite qui appellent sans arrêt à la haine contre les musulmans, pour que des sympathisants en viennent à commettre des violences finalement très politisées, qui avant, étaient beaucoup le fait de militants investis pleinement dans des organisations structurées ?
Ne pas poser ces questions, c'est ramener un phénomène politique au "fait divers" et minimiser l'ampleur du racisme actuel.

lundi 25 mai 2015

La violence néo-nazie, ce vaudeville ?

Deux procès se sont tenus à quelques jours d'intervalle en Franche-Comté, avec sur le banc des prévenus les mêmes néo-nazis de Combat 18.

Le premier procès, le 20 mai 2015, concerne un règlement de comptes extrêmement violent entre membres de Combat 18. L'Est Républicain titre "Vaudeville chez les néo-nazis du Haut Doubs".

"Là, ce 13 avril 2014, le chef l’a bastonné à coups de triplex (ceinture composée de chaînes de moteur) et son frère a porté l’estocade à coups de Doc Martens avant de tenter de lui brûler un tatouage avec une cigarette. Tandis qu’un troisième prenait des photos de la séance et que le quatrième regardait sans broncher."

Voici ce que la presse locale appelle un "vaudeville". C'est léger un "vaudeville", ce n'est pas une tragédie sociale, qui impliquerait de s'interroger sur les causes d'une telle violence, sur les processus amenant des jeunes gens à se livrer en groupe à des séances de tabassage et de torture.
Le néo-nazisme, surtout ne doit pas être pris au sérieux, interrogé comme fait de société. Une anecdote dont le sordide doit faire sourire, pas réfléchir, qu'on se le tienne pour dit. 

Deux jours plus tard se tenait un second procès concernant des tags incitant à la haine, le jet d'un cocktail molotov contre un squat dijonnais (qui n'a heureusement pas fait de victime) et l'organisation d'un groupe de combat.

dimanche 3 mai 2015

Violences FN : présence d'un élu frontiste, fan de Hitler.

Après la journée de violences  du FN contre les Femen et contre des équipes de journalistes, un certain Laurent Lopez, le seul conseiller général  FN sortant (dans le Var) avant les dernières élections départementales et ancien boxeur, a été reconnu par des témoins comme ayant été à proximité des agressions contre les équipes de télévision.

En effet, sur les images diffusées par i>Télé, on peut voir l'ancien élu du groupe FN au conseil régional Paca à proximité des faits. Néanmoins, la courte séquence ne permet pas de déterminer son rôle exact.

Laurent Lopez a longtemps été présenté par le parti de Marine Le Pen comme le modèle de la dédiabolisation. Cette image avait été brisée après les révélations du Point  datant d'octobre 2013  à propos de son admiration pour Hitler, portées par un membre de cette fachosphère. Démenties par l'intéressé, ces accusations n'ont fait l'objet d'aucun recours judiciaire malgré ses menaces de porter plainte.

Concernant les violences du 1er mai, le chef du FN en PACA,  Frédéric Bocaletti, ex-mégretiste réintégré par Jean-Marie Le Pen et depuis supporter de MLP, tient à le défendre : "Laurent Lopez vient de me dire ne pas avoir agressé le moindre journaliste. Il me dit qu'il y a bien eu une bousculade mais que cela a été géré par le DPS." La sûreté territoriale de Paris, qui mène l'enquête sur les agressions des reporters, devrait l'entendre rapidement.

lundi 27 avril 2015

Raz de marée raciste suite aux attentats de Paris

L'observatoire national contre l'islamophobie rapporte qu'au seul 1er trimestre 2015, les actes anti-musulmans ont été multipliés par six.

Une mosquée d'Isère en 2012


Cela va des injures et menaces, dans la rue, au boulot ou sur les réseaux sociaux, à des attentats à la grenade et aux agressions physiques. Les femmes en sont particulièrement la cible.

La vie quotidienne en France pour une partie des femmes consiste à avoir en tête en permanence la possibilité d'une agression raciste violente. On peut sentir l'anxiété monter à chaque fois que des politiciens vous pointent poliment du doigt, car sur le terrain, le doigt stigmatisant se traduit toujours par des coups de poing.

C'est ainsi qu'une femme portant le foulard a été violemment agressée mardi 24 mars 2015 à Toulouse : coups, menaces de mort très réelles puisque l'agresseur a sorti un couteau... 


En réalité,  les actes anti-musulmans répertoriés sont uniquement ceux qui ont fait l'objet au minimum d'une plainte ou d'une main courante remontée au Ministère de l'Intérieur, soit probablement une minorité.
Pourquoi? Parce qu'on porte rarement plainte, par exemple, pour un propos raciste lancé rapidement dans la rue, et que la police n'accepte que très rarement ce type de plaintes. Parce qu'on porte encore moins plainte quand le racisme émane de la police , du salarié d'une administration dont on a besoin, ou d'un supérieur hiérarchique au boulot.

Et puis surtout, parce que les grandes vagues de racisme amènent au fatalisme, tant elles semblent inévitables. Quand les nuages d'orage approchent à toute vitesse, la première des réactions, c'est de se terrer chez soi. 
Face au raz de marée raciste  qui a suivi les attentats, une plainte, pour beaucoup, c'était comme se fatiguer à combattre une inondation avec une cuillère à soupe. Mais qui sait, avec beaucoup de cuillères à soupe, ou en construisant collectivement des outils plus adaptés, on garde l'espoir d'assécher la boue raciste.
 
Memorial 98

dimanche 26 avril 2015

Attentat raciste dans un village des Vosges

"Croix gammées et incendie de voiture", titre très sobrement le journal. Mais l'incendie qui visait la  famille Selouane, qui vit dans un village de 600 habitants, dans les Vosges,  a été provoqué sciemment juste en bas du domicile et a endommagé l'immeuble, et il y aurait pu avoir des victimes, notamment si les voisins n'avaient pas alerté à temps la maman, qui se trouvait seule avec ses quatre jeunes enfants.
Des croix gammées ont également été tracées sur la maison.

Malgré cette revendication politique sans équivoque, le mot "terrorisme" n'est pas prononcé.
La terreur dans laquelle vit une partie de la population face à la violence raciste des néo-nazis s'installe durablement, pourtant.

Et il a fallu près de 3 semaines pour que les faits, qui remontent à début avril, soient annoncés, et encore seulement dans la presse locale...

vendredi 27 mars 2015

Un local syndical vandalisé par l'extrême-droite à Metz

Une attaque à coups de masse, cela fait du bruit et c'est donc risqué. Mais les résultats électoraux donnent des ailes aux militants néo-nazis, et là où le FN n'a pas encore les moyens légaux de faire fermer les locaux du mouvement social et de la gauche, ses troupes de choc se chargent de commencer le travail.
 Et c'est dès la nuit du dimanche 22 mars 2015 au lundi 23, juste après le 1er tour des élections départementales, qu'un local syndical est vandalisé à Metz. Vitrines détruites, tags GUD et croix celtiques.
Rappelons qu'il n'y a nulle extrapolation à lier le GUD et le FN, puisque de nombreux proches de Marine Le Pen sont issus de ce groupe ultra-violent.

Lire l'article de Memorial98 publié avant les élections départementales : Front National, c'est arrivé près de chez vous

mercredi 28 janvier 2015

Carcassonne : maintien du régiment de paras (3e RIP MA) ... et du climat raciste que certains de ses membres font régner ?

Juin 2014, coupe du Monde foot. La presse locale (et les médias d'extrême-droite) relaient une bagarre et le saccage d'un restaurant, très fréquenté par les paras du 3ème RIP MA de Carcassone, le soir de la victoire de l'Algérie .

Les articles de presse restent très vagues sur le début des évènements, une petite phrase retient cependant l'attention : "Les paras étaient alors devant le restaurant, lorsqu’un échange de menaces et d’insultes a fusé de part et d’autre." Evidemment, on ne peut déduire du seul regroupement de militaires sur une place qu'ils aient forcément cherché la merde en proférant des insultes racistes...sauf quand il s'agit du 3ème RIP MA .

Ce régiment, en effet, fait partie d'une unité qui a un très long passif dans ce domaine: en 1990 , une ratonnade y est menée par les soldats (http://www.humanite.fr/node/12867). En 2008, ce sont des paras menés par un membre du FN, et se revendiquant d'un groupuscule néonazi, qui incendient la mosquée de la ville (http://www.ladepeche.fr/article/2008/12/18/509628-justice-mosquee-incendiee-les-neonazis-condamnes.html). Un de ces paras, Victor Lenta, aujourd'hui membre du Bloc Identitaire Toulouse s'est notamment vanté d'avoir participé à de nombreuses descentes racistes dans les cités avoisinantes avec d'autres soldats dans un reportage diffusé sur Canal Plus, l'"Armée au rapport". En 2010, malgré le renvoi des néo-nazis les plus impliqués dans l'affaire de la mosquée, l'ambiance n'a pas changé: place Carnot, un soir les paras commencent pas tabasser les jeunes issus de l'immigration sur place en hurlant des slogans nazis, puis font une descente violente dans un bar , où tous ceux soupçonnés d'être "non-blancs " sont tabassés (http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/article/2010/03/07/1975095_carcassonne-deferlement-de-violence-et-de-haine-raciste-en-centre-ville.html).

A la lumière de ce bref historique, qui ne recense que les actes racistes les plus violents de cette unité, qui sont les seuls à être médiatisés, on a évidemment une idée un peu plus claire de l'ambiance que peut faire régner au quotidien la présence d'un tel régiment dans la ville et une idée un peu plus claire de ce qui a pu se passer un soir où les paras, pour une fois n'étaient pas en position de force lorsqu'ils ont livré leur "avis" sur la victoire de l'Algérie en sortant du restaurant ce soir là....


Régulièrement, on trouve des militaires du 3eme RIP MA dans la presse locale.
En août 2014, Victor Lenta est en Ukraine où il combat aux côté des milices pro-russes armées par Poutine, ces milices qui assassinent, enlèvent et persécutent depuis des mois. Lenta a déclaré au journal Le Monde qu'il avait hâte de montrer aux Russes ce que les paras français savaient faire. Au vu du régiment dont il vient, on se doute qu'il sera à la hauteur de la violence exigée.

Le 23 janvier 2015, un membre de ce régiment, aujourd'hui retraité, était sorti de chez lui en annonçant son intention de faire sauter une mosquée. Il a été hospitalisé d'office en psychiatrie, étant décrit comme psychotique et sujet à des crises lors de l'arrêt de son traitement. Pour une fois, l'existence de troubles mentaux semble avérée, mais en l'occurrence, la question à se poser est celle du rôle joué par l'environnement du 3e RIP MA dans l'évolution de la santé de ce militaire, dans l'orientation de ses passages à l'acte...

samedi 24 janvier 2015

Marché de la violence : les affaires ne s'arrêtent jamais à l'extrême-droite

Où l'on retrouve Claude Hermant, en garde à vue dans une opération de démantèlement d'un trafic d'armes. Il est surtout connu ces dernières années comme gestionnaire de bars ou de structures culturelles fascistes comme la Maison Flamande, une activité prisée également par son compagnon de route de longue date, Serge Ayoub.
Claude Hermant aux côtés de Serge Ayoub (au centre) à la Maison Flamande en 2011

A la fin des années 90, Hermant s'épanchait dans tous les journaux sur une autre activité, celle qu'il avait exercée pour le DPS (le service de sécurité du FN), et racontait des histoires assez incroyables d'équipées militaires au côté d'un paquet de dictateurs et d'aspirants au coup d'Etat, en Afrique notamment, pour le compte du DPS. Ses propos rocambolesques auraient pu être pris comme un règlement de comptes avec le FN, qui à l'époque, notamment après le meurtre de Brahim Bouarram balançait ses miliciens néo-nazis à la police. Sauf qu'Hermant avait bien été arrêté et condamné au Congo (puis grâcié).
 

Et puis les médias ont oublié, et le FN a été dédiabolisé tandis que des figures comme Hermant ou Ayoub étaient de plus en plus décrits comme des néo-nazis rangés des affaires, un peu folklo et pas bien dangereux. Mais à l'extrême-droite, les affaires ne s'arrêtent jamais et surtout pas celles qui ont trait aux marchés de la violence.

vendredi 2 janvier 2015

La liberté d'expression des propagateurs de la haine, un parpaing dans la vie des minorités ciblées

La liberté d'expression des uns est un parpaing dans la gueule des autres... Jeudi 1er janvier 2015, un homme a jeté deux parpaings dans la porte de la mosquée de Créteil  (Val de Marne), en citant à plusieurs reprises Eric Zemmour. (Voir aussi Zemmour réhabilite Pétain : pour qui, pourquoi ?)

Les personnes présentes dans la mosquée ont simplement maîtrisé l'homme et l'ont fait asseoir en attendant la police, gardant leur sang froid en voyant l'état de la personne et ne le brutalisant pas malgré la violence de ce qu'il venait de faire.