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dimanche 21 février 2021

Ibrahim Ali: 26 ans après, le crime raciste enfin reconnu à Marseille

 


Chaque 21 février depuis vingt-cinq ans,  la famille et les amis d’Ibrahim Ali, jeune d’origine comorienne assassiné par des militants du Front National, se réunissent pour honorer sa mémoire. L’habitude avait été prise ce jour-là de fabriquer des plaques de rue à son nom et de les accrocher avenue des Aygalades, un axe du 15e arrondissement de Marseille où il vivait et où il a été tué d’une balle dans le dos alors qu’il courrait pour attraper son bus le 21 février 1995.

 


Ce dimanche 21 février 2021, c’est chose faite officiellement, en présence du nouveau maire maire de Marseille élu en juin dernier et après une longue bataille: l’avenue des Aygalades devient l’avenue Ibrahim Ali. C’est le dénouement du combat, entamé par la famille et les proches de la victime dès le lendemain de son assassinat. "Depuis c’est notre combat, rappeler qu’un minot a perdu la vie parce qu’il était noir", rappelle son ami "Soly" Mbaé.

 

Le 21 février 1995, en pleine campagne présidentielle, trois militants du Front national collent des affiches pour le candidat Jean-Marie Le Pen : Robert Lagier, Mario d’Ambrosio et Pierre Giglio. Deux des colleurs sont armés. L’un d’eux fait feu sur un jeune qui court pour attraper un bus. C’était Ibrahim Ali, un lycéen qui sortait d’une répétition de son groupe de rap, B.Vice. Le tireur sera puni de 15 ans de prison, alors que le parquet en avait réclamé 20. Deux jours après les faits, Bruno Mégret, alors dirigeant du FN affirme que le meurtrier a été « violemment agressé » : « si nos colleurs n’avaient pas été armés, ils seraient probablement morts » ; il en conclut que c'était « la faute de l’immigration massive et incontrôlée ». Jean-Marie Le Pen commente auprès de ses militants en ces termes : « Au moins, ce malheureux incident a attiré l'attention générale sur la présence à Marseille de 50 000 Comoriens. Que font-ils là ? ». A sa sortie de prison, dès 2002, D'Ambrosio devient employé de la mairie de Vitrolles, encore dirigée par le FN en la personne de Catherine Mégret jusqu’à sa défaite en octobre 2002

Pendant 26 ans la mairie de Marseille fait la sourde oreille à toute commémoration et à toute nomination d’une rue en mémoire d’Ibrahim Ali. Jean-Claude Gaudin, maire (LR) de 1995 à 2020, ne répond a aucune des lettres des proches. 

Il a lui même dirigé la région PACA avec le FN  de Jean Marie Le Pen de 1986 à 1992. Il a en effet, dès 1986 et avant tous les autres, fait alliance avec le Front National pour être élu à la tête de la région PACA. Il a géré ensemble  la région avec le parti d’extrême-droite jusqu'en 1992, à coup de nominations et de désistements réciproques lors des échéances électorales.  Cette gestion commune a servi de laboratoire et de "modèle" à d’autres  dirigeants régionaux de la droite qui ont finalisé leurs accords avec le FN lors des élections régionales d’avril 1998. 

Il faut attendre 2015, pour qu’une plaque soit finalement posée à l’endroit de l’assassinat, mais la mairie n’organise alors aucune cérémonie. Le lycée de l'Estaque, ancien établissement scolaire de l'adolescent, a également dévoilé une plaque d’hommage en 2018. 

 

En 2020, la mairie de Marseille est passée de à gauche, mais le Rassemblement national a tout de même obtenu 26% des voix aux municipales de 2020 dans le 15e arrondissement. Quant à l’avocat de la famille d’Ali, Gilbert Collard, il s’est engagé par la suite au Front National ! Il est aujourd’hui eurodéputé RN. Finalement, le 8 février 2021, le conseil municipal de Marseille vote le changement de nom de l’avenue.  Les élus LR se sont résignés à voter la motion avec la gauche, Le RN, l’héritier du FN qui continue à coller ses affiches dans le quartier sans se poser de question a voté contre. Son représentant Stéphane Ravier vitupère et se réfugie derrière les «  responsabilités individuelles » des tueurs  

 

Hommage est enfin rendu à un adolescent de 17 ans, victime d’un crime raciste, dans un cadre de violence fasciste. Nos pensées se dirigent vers lui et ses proches. Ni oubli, ni pardon.

Le 14 février 2021, le nom de Ibrahim Ali a été lu lors de la cérémonie d'hommage à Ilan Halimi, avec dix-neuf autres noms de victimes du racisme voir ici https://vimeo.com/512317434

 

MEMORIAL 98

 

 

 

vendredi 17 mai 2019

Bardella, Vardon, Pradoura, Bay : au RN, racisme et antisémitisme toujours au premier plan.


Mise à jour du 16 juin 2019: l'ascension de Bardella

Bardella promu: il devient le deuxième vice-président du RN et entre au bureau exécutif. Il est ainsi récompensé pour le résultat de la campagne des élections européennes.
 Mais il bénéficie également de sa proximité avec Frédéric Chatillon, proche conseiller de Marine Le Pen, ancien chef du GUD, connu pour son antisémitisme et ses références néo-nazies . 
Memorial 98

 Mise à jour du 26 mai

Lors de la prise de parole de Jordan Bardella le 26 mai au soir soir, suite au bon score du RN aux élections européennes, on note (ci-dessus) la présence réjouie de Philippe Vardon, ainsi affiché sans gêne. Or Philippe Vardon, fasciste de Nice est l’ancien porte-parole des jeunesses Identitaires, il a également fait un passage au GUD et dans le groupe de rock identitaire "Fraction", avec Fabrice Robert, qui dirige aujourd'hui le Bloc identitaire. Ce groupe diffusait des chants ouvertement nazis. Vardon a été condamné à quatre mois de prison avec sursis et 10.000 euros d'amendes pour incitation à la haine raciale et reconstitution de ligue dissoute. Les jeunesses identitaires ont en effet été considérées en 2007 par le tribunal de grande instance de Nice comme une émanation d'Unité radicale, dissoute par le gouvernement en 2002 après la tentative d'assassinat  de Maxime Brunerie contre Jacques Chirac
Il a d'abord travaillé auprès de Marion Maréchal avant de poursuivre son ascension dans l'appareil lepéniste.
Les Identitaires sont ce courant fasciste international avec qui le tueur de Christchurch, Brenton Tarrent, était en contact et qu'il a financé par des dons d'argent. Les investigations sont toujours en cours à ce sujet. 
Bardella lui-même a été l'assistant parlementaire de Jean-François Jlakh, éphémère président du FN et négationniste avéré ( voir ci-dessous )
Quelques jours après le scandale de corruption russe qui a fracassé le chef de l'extrême-droite en Autriche, Strache, le maintien d'un score si élevé du RN est particulièrement inquiétant. Cette situation nécessite que les antifascistes se regroupent et mettent en oeuvre une stratégie soudée et déterminée. Les politiques anti-sociales sont à bannir totalement.

Memorial 98


Mise à jour: face aux révélations et au scandale, le RN est contraint d'annoncer la suspension de Guillaume Pradoura et son exclusion à venir. Il s'agit également pour les chefs frontistes de protéger la tête de liste Jerôme Bardella, dont nous avons révélé qu'il avait été l’assistant parlementaire du négationniste Jean-François Jalkh ( voir ci-dessous)



Nouvelles révélations sur les manifestations d'antisémitisme au sein du Front national, rebaptisé RN. Grâce aux bisbilles avec l'ex-eurodéputée FN Sophie Montel, on découvre que l’assistant de l’eurodéputé Nicolas Bay, chef de file du groupe à Bruxelles,  Guillaume Pradoura, lié à la mouvance identitaire, pose pour des photos reprenant les codes antisémites les plus nauséabonds, avec ces mains en griffe, selon une imagerie  utilisée dans  la fameuse exposition de propagande antisémite " Le Juif et la France" de 1941



                                     



Or Bay lui-même a eu comme suppléant en 2002, lors d'élections législatives dans les Yvelines, un négationniste avéré nommé René Schleiter, beau-frère de Robert Faurisson et qui écrivait dans une revue néo-nazie nommée "Tabou"
C’est d’ailleurs René Schleiter qui a annoncé officellement la mort de Faurisson le  21 octobre 2018. montrant ainsi
Le même Bay s'en est pris en 2015 à la loi sur la contestation des crimes contre l'humanité, dite loi Gayssot
Il s’agissait pour lui de défendre Eric Zemmour, condamné à une amende en raison de ses propos contre les Musulmans. Bay déclarait alors: "Nous avons des lois en France comme la loi Gayssot qui empêchent de pouvoir parler librement de l'immigration, de l'islamisme radical qui se développe en France, c'est une dérive importante pour les libertés individuelles..." 
C'est évidemment un mensonge absolu, comme le prouvent d'ailleurs les diatribes de Bay et de ses acolytes du RN, Marine Le Pen en tête. Elle n'ont jamais été sanctionnées au titre de la loi Gayssot. 

Mais plus encore, c’est Jordan Bardella, la tête de liste RN, qui est directement lié à un négationniste dont il a été l’assistant au Parlement européen. Il s’agit de Jean-François Jalkh, dirigeant du RN qui aurait offert en 2015 un emploi fictif à l'actuelle tête de liste. 
Pour les besoins de sa campagne du 2e tour de la présidentielle en 2017, Marine Le Pen avait nommé Jalkh « président du FN » car elle prétendait ne plus être la dirigeante du FN.
C’est alors qu’on avait découvert qu'il, avait défendu des thèses négationnistes en "doutant" de l'utilisation du Zyklon B dans les chambres à gaz. Il déclarait  en 2000 à une chercheuse qui l’interrogeait sur ce point :
«Le problème des chambres à gaz, mais moi je dis qu'on doit pouvoir discuter même de ce problème. [...] Il se fait que j'ai été amené à lire, par exemple, des ouvrages de gens qui sont des négationnistes ou des révisionnistes. [...] Même un type comme Faurisson, il dit: Moi je vous demande, je pose un certain nombre de questions sur le plan technique. [...] Sur l'utilisation d'un gaz par exemple, qu'on appelle le Zyklon B, moi je considère que d'un point de vu technique, il est impossible, je dis bien impossible de l'utiliser dans des [...] exterminations de masse.»
On retrouve encore une fois la référence à Faurisson, dont Jalkh dit le plus grand bien dans la suite de son entretien avec la chercheuse, laquelle dispose de l’enregistrement

Face au scandale, la cheffe du FN dut mettre fin à ses fonctions de président intérimaire. 

Jordan Bardella, dirigeant du FN, est parfaitement au courant de ces révélations sur Jalkh. Pour autant il n'a pris aucune distance avec cet adepte de Faurisson ni ne s'est dissocié de son ancien employeur. Il faut dire que lui-même est de notoriété publique proche de Frédéric Chatillon, conseiller de Marine Le Pen, ancien chef du GUD, connu pour son antisémitisme et ses références néo-nazies. Or Chatillon est aussi un grand ami…de Faurisson avec qui il pose en compagne de Dieudonné.







                                         Chatillon avec Dieudonné et Faurisson et avec Marine Le Pen




Lorsqu'il employait  Bardella en 2015, Jalkh était déjà clairement identifié à une mouvance antisémite et pétainiste. Dès 1991, en tant que membre du bureau politique du FN, il avait participé à une cérémonie d'hommage à Pétain dans l’Église intégriste de Paris. 



Comme le décrit Le Monde du 27 juillet 1991: « Près de deux cents personnes se sont rassemblées, mardi 23 juillet, dans l'église Saint-Nicolas du Chardonnet à Paris, pour célébrer le quarantième anniversaire de la mort du maréchal Pétain, à l'appel de l'association nationale " Pétain-Verdun ". Le président de l'association, M. Robert de Perier, un membre du bureau politique du Front national, M. Jean François Jalkh, ainsi que l'ancien chauffeur officiel du maréchal Pétain, ont assisté à cette cérémonie. Dans un message lu à l'assemblée, un évêque traditionaliste, Mgr Bernard Teissier de Mallerais, a appelé les participants " à continuer à oeuvrer pour la restitution de l'honneur outragé de ce grand soldat ", et " à expier par [leur] prière et [leur] action le péché public commis par ses juges" lors du procès qui l’avait condamné à mort.



On notera ici aussi une continuité puisque Marine Le Pen a proposé une place tout en haut de sa liste européenne à  Eric Zemmour, principal propagandiste de la réhabilitation de Pétain.






L’ensemble de ces  révélations éclairent un peu plus la prétendue "dédiabolisation" de ce parti. 
Récemment la cheffe du FN  a rendu hommage à son père pour l’ensemble de sa carrière en déclarant le 14 avril :  “Je ne peux que lui tirer mon chapeau pour l’ensemble de sa carrière. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il a combattu [...] Il a soufflé sur la petite flamme de la nation qui reprend aujourd’hui toute sa place”. 

Ainsi pour Marine Le Pen également, les chambres à gaz ne sont qu' "un détail de l'Histoire".



Elle est aussi soutenue en cela, au delà des querelles, par Marion Maréchal Le Pen, dont l’orientation poursuit l’héritage du dirigeant antisémite Charles Maurras. 

Les déclarations de Jean-Marie Le Pen sont aujourd’hui diffusées sous forme de journal filmé sur le site de Soral. Ce dernier est avec son compère Dieudonné, le principal agitateur antisémite en France. La protection du procureur de Paris, Rémy Heitz empêche pour l'instant que soient exécutées les peines de prison ferme qui lui ont été infligées par les tribunaux en raison de ses déclarations négationnistes. Cela fait aussi partie de la "carrière" de Le Pen. 

 

Le FN/RN exhale et diffuse le racisme et l’antisémitisme par tous ses pores. C’est d’ailleurs ce que pensent 60% des sondés. Ce diagnostic lucide n’empêche pas la progression de l’ « image positive » de ce parti. Tous ceux et celles qui vont dans le sens du parti lepéniste et de ses idées, de près ou de loin, à droite, au centre ou dans des fractions en décomposition de la gauche « nationale » portent une très lourde responsabilité. Le passage de l'élu et cadre LFI Andrea Kotarac au RN démontre pour le moins un manque de vigilance inquiétant voire de complaisance envers les accointances pro-Poutine, alors que Mélenchon a déjà connu une telle catastrophe avec le cas de Davy Rodriguez   



Les faits sont établis et visibles, la substance de l’extrême-droite ne réside pas dans sa démagogie sociale à laquelle personne ne peut croire mais dans sa capacité à désigner des « ennemis » Juifs, Musulmans, migrants jetés en pâture comme boucs-émissaires de la crise sociale. 
5 janvier 2020: selon Bardella, Emmanuel Macron n'est "pas de France"

Le RN est soigneusement tenu à l'écart du mouvement social sur les retraites par les grévistes et les organisations syndicales. Du coup Jordan Bardella, mis en avant par Marine Le Pen ( voir ci-dessous), se lance dans une surenchère habituelle à l'extrême-droite en déclarant que " Emmanuel Macron n'est pas de France", c'est à dire pas français.

Lors de la campagne présidentielle de 2007 Jean-Marie Le Pen avait répété à de nombreuses reprises que Sarkozy ne pouvait pas être élu car il était issu de "trois grands-parents étrangers" et donc pas assez français. 
Nous avions alors révélé ( voir ici)  que cette formulation constituait une référence codée au statut des Juifs instauré par Pétain en 1940 et qui prévoyait l'exclusion des fonctions publiques et éléctives de personnes ayant 3 grands-parents juifs. Au FN/RN la continuité est toujours de mise.

Memorial 98     

6 octobre 2019 Nicolas Bay sur tous les fronts, de Damas à Paris

Nicolas Bay a participé avec son acolyte Thierry Mariani au pèlerinage chez Bachar El Assad que ce dernier a organisé en août dernier. 



Il a ainsi pu apporter la tonalité antisémite tant appréciée par le régime des Assad.
Le fondateur de la dynastie, Hafez El Assad, avait chargé le bourreau nazi Aloïs Brunner, ancien adjoint d'Eichmann et commandant du camp de Drancy, de former les services de renseignements de sa dictature.

Beate et Serge Klarsfeld manifestent contre la présence de Brunner en Syrie,  lors de la visite en France de Hafez Assad en 1998

Le fils Bachar a accueilli David Duke, suprémaciste blanc, membre du KKK, farouchement antisémite. 
Le 24 novembre 2005, David Duke participe à un événement organisé à Damas par le gouvernement syrien. Il déclare alors que « les États-Unis sont occupés par des Juifs qui contrôlent les médias et la banque »

    Agapes de Mariani et Bay  à Sednaya , à proximité immédiate d'un prison connue comme centre de torture


De retour de ce voyage, Bay figure parmi les politiciens présents lors de la manifestation du 6 octobre contre le droit des femmes à bénéficier de la PMA 



MEMORIAL 98

5 septembre 2019

 Jordan Bardella stigmatise les prénoms "étrangers".
 Bien que porteur lui-même d'un prénom ne figurant pas au calendrier français, il s'en prend au prénom Mohammed dont il ne parvient pas à déterminer s'il est français. On retrouve à nouveau la campagne de Zemmour qui avait injurié à la télévision la présentatrice Hapsatouou Sy 
 
24 juillet 2019: Bardella expose son sexisme et son racisme contre Sibeth Ndiaye



« Ce qui me choque, c'est la manière dont @SibethNdiaye exprime son mépris à l'égard de notre identité, et arrive dans des cérémonies officielles habillée comme un Télétubbies... Quand on représente la France, on doit avoir un peu de tenue et être exemplaire ! »
Avant de faire, tout seul, un lien douteux avec la couleur de peau de la ministre :« Qu’elle soit noire ou pas, ce n’est pas le problème, moi je pense que le patriotisme, c’est avant tout un acte d’amour. Et c’est avoir un comportement irréprochable et aussi une forme de respect qu’on doit à la France, aux Français et à la République. »

18 juillet 2019: Guillaume Pradoura recyclé chez les fachos allemands de l'AFD
 
Guillaume Pradoura l’assistant de l’eurodéputé Nicolas Bay, lié à la mouvance identitaire, a posé pour des photos reprenant les codes antisémites les plus nauséabonds, avec ces mains en griffe, selon une imagerie utilisée dans  la fameuse exposition de propagande antisémite " Le Juif et la France" de 1941 .

Face au scandale, le RN a été contraint de l'exfiltrer. 

 Mais il a été immédiatement transféré comme assistant parlementaire de l'euro-député d'extrême-droite allemand Maximilian Krah , membre du parti AfD. Il siège donc au sein du même groupe parlementaire que les élus RN, le groupe «Identité et démocratie» dont le vice-président est… Nicolas Bay. Plutôt pratique pour les transferts.

Or dans ce parti, les courants les plus racistes et antisémites sont en pleine offensive autour du dirigeant du parti Björn Höcke responsable régional du parti AfD en Thüringe. Celui-ci avait condamné publiquement l’existence au cœur de Berlin de ce qui est pour lui un Mémorial « de la honte » rappelant l’assassinat des Juifs d’Europe par le régime nazi; il s'agit du Mémorial de la Shoah inauguré en 2005.

Krah dirige quant à lui l’AfD en Saxe, région voisine de la Thüringe.

Le réseau international raciste et antisémite poursuit son implantation européenne. Les identitaires y jouent un rôle important et rayonne au delà comme le montrent ses liens avec Brenton Tarrent, auteur des attentats de Christchurch.



 MEMORIAL 98

 
















mercredi 1 mai 2019

En mémoire de Brahim Bouarram, assassiné par les fascistes le 1er mai 1995.








1er Mai 2020
 
Cette année, pour la première fois, nous ne pouvons pas nous rassembler sur le pont du Carrousel. 
Alors que Marine Le Pen parade devant la statue de Jeanne d'Arc avec Jordan Bardella, nos pensées vont vers Brahim Bouarram et ses proches, ainsi qu'à toutes les victimes de l'extrême-droite, si nombreuses dans la dernière période.
 
 
Memorial 98 

 1er Mai 2019
Ce matin en mémoire de Brahim Bouarram, rassemblement sur le pont du Carrousel puis descente sur les berges de la Seine, à l'endroit de son assassinat. Des fleurs en hommage

Memorial 98
Vingt-quatre ans après l'assassinat de Brahim Bouarram, nous nous souvenons que le 1er mai 1995, ce jeune Marocain de 29 ans a été jeté dans la Seine par des militants d'extrême-droite qui participaient à un défilé du Front National.

Comme chaque année, nous nous retrouverons à Paris avec les proches de Brahim, sur le pont du Carrousel le 1er mai à 11h pour honorer sa mémoire.
Lors du 20e anniversaire, Memorial 98 avait décrypté les errements de la justice dans le procès de ses assassins, voir ci-dessous.

Ce moment de mémoire et de rassemblement anti-fasciste aura lieu quelques semaines avant des élections européennes à haut risque de poussée des partis d'extrême-droite. Ils sont à l'offensive partout en Europe, en s'appuyant sur le double soutien de Trump et de Poutine: en Italie, Pologne, Hongrie Autriche ils sont déjà présents dans les gouvernements, voire les dirigent.

En France l'offensive du Rassemblement national bat son plein, facilitée par l'orientation sécuritaire et complaisante envers le nationalisme du gouvernement Macron. 

Ces dernières semaines les croisés de la haine ont à nouveau frappé et tué dans les mosquées à Christchurch, avec des liens avérés vers l'extrême-droite identitaire en Autriche et en France, dans les églises au Sri-Lanka et dans une synagogue à San Diego, montrant une fois de plus le danger mortel de leurs idéologies meurtrières.
                                  Devant la synagogue de San Diego
                                      Au Sri-Lanka

Nous rappelons à quel point les assassins de Brahim Bouarram ont été traités avec indulgence par la police et la justice. C'est d'ailleurs le cas habituel pour les auteurs de violences fascistes.  

Le 1er mai 1995 Brahim Bouarram est jeté à la Seine, en marge d'un défilé du FN, par des militants néo-nazis, dont il sera très vite établi qu'ils avaient des liens habituels avec le parti d'extrême-droite. Plusieurs d'entre eux étaient en effet utilisés régulièrement comme membres du service d'ordre par les responsables du FN de leur département d'origine, la Haute- Marne. 
Moins d'un an après le meurtre, plusieurs des co-accusés sont libérés pendant l'instruction alors en cours. Quatre témoins ont d'abord relaté des faits accablants et concordants démontrant que l'ensemble des néo-nazis cherchait activement une victime en scrutant les berges de la Seine, bien avant de tomber sur Brahim Bouarram. Mais en quelques mois, ces quatre personnes se sont toutes rétractées, notamment une jeune femme qui apparaît muette et terrorisée au cours des audiences. Le juge, pourtant, ne tient aucun compte du caractère troublant de ces rétractations tardives générales, et relâche les co-accusés. L'un des présents à la ratonnade a d'ailleurs été relâché bien avant, comme si la possibilité de pression sur les témoins n'avait aucune importance

Par ailleurs, le responsable du service d’ordre central du FN ( nommé DPS) comme celui du FN de la Haute Marne ne seront jamais inquiétés. Ils avaient pourtant attendu une semaine avant de donner l'identité des accusés à la police et s’étaient auparavant rendus au domicile de ces derniers, ce qui leur a laissé tout le temps pour se débarrasser d'éléments compromettants et élaborer une stratégie de défense.
Au procès lui-même, les peines des co-accusés du meurtre de Bouarram permettront à trois d'entre eux de ne pas retourner en prison, la peine ferme d'un an étant couverte par la détention préventive, et les trois ans restants étant du sursis. Un seul co-accusé, David Halbin, fera un an de prison, mais seulement parce qu'il était resté libre le temps de l'instruction. Quant à celui qui a poussé Brahim Bouarram dans la Seine, Mickaël Freyminet, il écopera d'un jugement très modéré de huit ans de prison ferme.  

Sept ans plus tard, on retrouvera son nom cité dans une autre affaire de meurtre : en septembre 2002, une bande de néo-nazis tabasse François Chenu à Reims, le jette à l’eau, puis le repêche pour l'achever à coup de rangers. François Chenu était homosexuel, le seul mobile du meurtre. Après les faits, les jeunes néo-nazis avaient passé de nombreux coups de fil à leur mentor un peu plus âgé qui n'était autre que le meurtrier de Brahim Bouarram. Mickaël Freyminet. Celui-ci, qui avait déclaré avoir abjuré ses croyances et avait osé demander pardon à la compagne de Brahim Bouarram s'était dès sa libération, immédiatement relancé dans l'activisme néo-nazi . Il avait d’ailleurs rencontré les trois meurtriers de François Chenu lors d’un camp organisé par cette mouvance. 
Le rassemblement du 1er mai sera l'occasion de réaffirmer notre volonté de combattre tous les crimes racistes et de lutter contre le RN/FN raciste, antisémite, anti-social, fasciste ainsi que  ses idées et le poison qu'il déverse quotidiennement.
                                          Le 1er Mai 2018 lors de la commémoration


MEMORIAL 98 


vendredi 30 mars 2018

Face à l'antisémitisme et à tous les racismes, continuons le combat!







Dans les Marches blanches le 28 mars à Paris et dans de nombreuses autres villes, il y avait beaucoup de monde mais également beaucoup de tristesse et d'inquiétude.

C'était avant tout une grande manifestation contre l'antisémitisme et c'est ce qu'il faut en retenir, en protestation contre le crime qui a frappé Mme Mireille Knoll

Cette mobilisation doit se poursuivre, alors qu’un local de l’Union des Étudiants Juifs de France (UEJF) a été vandalisé le jour même de la manifestation.

Au lendemain de ces marches, nous sommes plus que jamais déterminés à combattre tous les antisémites et tous les racistes, quelles que soient leurs justifications et leurs obédiences. On en peut pas attendre passivement la prochaine agression antisémite pour réagir. Au quotidien, toute parole antisémite doit être dénoncée et mise en accusation.    

Mais cette mobilisation a été entachée par la présence d’une délégation du FN,  avec à sa tête Marine Le Pen
Cette présence était insupportable et nous avons, avec beaucoup d'autres, protesté en criant "dehors le FN" car ce parti marqué par sa continuité antisémite n'avait pas sa place dans une telle marche de protestation


La présence et l'action d'un petit groupe provocateur de la LDJ, connu pour ses liens avec l'extrême-droite, est également choquante. Elle a focalisé l’attention médiatique, bien au delà de son importance réelle et sert à minimiser l'importance de la protestation contre l'antisémitisme.

Marine Le Pen peut remercier les dirigeants du CRIF. 
En appelant à exclure Jean-Luc Mélenchon, mis dans le même panier que le parti de la continuité antisémite qu'est le FN, ils ont sorti la dirigeante du FN de son isolement et contribué à banaliser la continuité antisémite de son parti. C'est là que réside leur faute. Au passage, ils ont exonéré Laurent Wauquiez de ses turpitudes alors que sa première mesure, en tant que président de Conseil régional, a consisté à réduire la subvention de Mémorial des enfants juifs d’Izieu déportés par Klaus Barbie.

Pour autant, il ne faut pas cacher ni oublier que, à plusieurs reprises, Jean-Luc Mélenchon a manifesté des ambiguïtés dans la lutte contre l'antisémitisme, en sous-estimant la gravité de propos qui en relevaient. Nous avions mentionné ce problème dès 2011 après des déclarations à l'époque de Christian Jacob, puis à nouveau lors de polémiques douteuses contre Pierre Moscovici. Plus récemment, il a défendu la position calamiteuse de François Mitterrand à propos de la responsabilité des autorités françaises dans la déportation des Juifs.  

Contre cette position du CRIF, on a assisté à l’expression de positions confusionnistes, malheureusement approuvées y compris par des groupes qui se réclament de l' antiracisme.

Cela a débuté avec les déclarations de Daniel Knoll, un des fils de la défunte.  Il disait s'exprimer au nom de l’émotion et d’un rejet des exclusives mais il s’est également prononcé explicitement et à plusieurs reprises en faveur de la participation du FN à la marche en mémoire de sa mère.
C’est d’ailleurs en s’appuyant sur ses déclarations que le FN a justifié sa venue, comme le montre son communiqué de presse : « Ce matin, sur RMC, Daniel Knoll, le fils de Mireille Knoll, sauvagement assassinée, s’est démarqué de la position sectaire du CRIF, en appelant dans un message empreint d’une grande dignité « tout le monde, sans exception » à participer à la marche blanche.Il s’est déclaré « absolument pas sur la même ligne que le CRIF », qui a cru pouvoir briser l’unité nationale en écartant le Front national, lequel alerte et dénonce depuis des années la montée de l’antisémitisme islamiste. Marine Le Pen, les députés et élus du Front National, ainsi que de très nombreux militants, marqués par ce meurtre infâme, participeront à la marche blanche organisée à Paris en mémoire de Mme Knoll. »
Daniel Knoll, dont la mère a pu échapper à la rafle du Vel' d'Hiv et survivre à la Shoah ignore-il que nombre de fondateurs du FN étaient issus de la collaboration avec les nazis ? Ainsi lors de cette rafle, le parti collaborationniste de Jacques Doriot, le PPF, a fourni plusieurs centaines de militants comme auxiliaires de la police française, afin de faciliter les arrestations des Juifs parisiens. Or le numéro 2 du PPF, Victor Barthélémy, fut un des fondateurs et dirigeants du FN . 

Il ne s'agit pas d'une histoire ancienne avec laquelle le FN aurait rompu. Marine Le Pen y est revenue elle-même très récemment. A deux semaines du premier tour de la présidentielle elle a déclaré : « Je pense que la France n’est pas responsable du Vél d’Hiv’ » mettant ainsi en cause la reconnaissance en 1995 par Chirac du rôle central de la police de Vichy et de ses auxiliaires.

Daniel Knoll ignore-t-il que la campagne présidentielle du FN en 2017 a été financée par Jean-Marie Le Pen, antisémite et négationniste  récidiviste, à hauteur de 6 millions d'euros, pulvérisant la fable de la "dédiabolisation"?  

Ignore-t-il  que cette même campagne a été marquée par la présence des acolytes et proches conseillers néo-nazis de Marine Le Pen, dont Frédéric Châtillon ?

Ignore-t-il que Marine Le Pen ne veut combattre que « l’antisémitisme islamiste » ?  


Les propos de Daniel Knoll ont été massivement relayés, souvent de bonne foi par ceux et celles qui y voyaient la marque d’une mobilisation à caractère moral et rassembleur. Mais il y a eu aussi une instrumentalisation éhontée de ses propos, au nom d'un réflexe « anti-CRIF » douteux.  
Le groupe « antisioniste » de l’UJFP déclare ainsi : «  L’UJFP répond donc à l’invitation de Daniel Knoll et appelle ses militant-e-s et adhérent-e-s à lui apporter leur soutien, dans la dignité que requièrent les marches blanches organisées à la mémoire de sa mère… » On notera que son nouveau mentor déclare ceci, le soir de la marche, à propos de la situation en Israël
  
« pays magnifique où il n’y a pas d’apartheid, où on ne tue pas les Arabes, contrairement à ce qu’on dit dans certaines banlieues..." 

Il y a également ce texte publié en première page de Mediapart et qui titre « Quand le CRIF entache l'hommage à Mireille Knoll: les excuses d'un Juif (sic !) », sous la signature de  Daniel Salvatore Schiffer.

Il s’agit d’un des blogueurs de ce média mais son texte est  mis en avant, massivement relayé et approuvé, y compris par Edwy Plenel.  Or Schiffer présente des excuses à Marine Le Pen en même temps qu’à Mélenchon. Il écrit : « Quant à moi, en tant qu'intellectuel juif attaché à la laïcité, je présente mes excuses, pour cette ignominie, à Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen… »


On ne peut pas lutter contre l’antisémitisme en pactisant avec le parti qui symbolise la continuité de la haine raciale.

Lors de son congrès très récent à Lille, censé symboliser la « dédiabolisation », le FN a réaffirmé ses positions les plus nauséabondes:
  
-En accueillant triomphalement le fasciste US Steve Bannon, organisateur de la campagne de Trump,  directement responsable du développement de l’extrême-droite dans son pays et qui veut mettre en place une Internationale « populiste »    
-En maintenant dans son sigle le « flamme » reprise des fascistes italiens, comme signe de continuité avec les origines du parti.  
-En choisissant comme nouveau nom le "Rassemblement National" directement hérité du parti collaborationniste, pétainiste et antisémite RNP (Rassemblement national populaire) de Marcel Déat fondé en 1941.

Le combat contre l’antisémitisme est indissociable de la lutte contre l’extrême-droite et de ses valeurs de haine raciste. Marine Le Pen ne cesse de désigner les migrants comme les responsables de tous les maux du pays, y compris dans le domaine de la santé. Elle prolonge ainsi la propagande antisémite des années 1920.


                                           Dans la Marche du 28 mars

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