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lundi 25 janvier 2016

Radicalisation : les néo-nazis armés désormais présentés comme des victimes.

La banalisation du néo-nazi ordinaire vient de passer un nouveau cap ce week-end: le voici devenu dans les médias " riverain excédés" .

Gaël et David sont deux militants calaisiens de l'extrême-droite la plus fanatique et la plus assumée: sur le profil Facebook du père et du fils que des militants antifascistes ont trouvé en quelques clicks, les deux compères affichent leurs tatouages "runiques" et leurs drapeaux nazis ( photo du fils ci-jointe).Comme le dit benoîtement l'un des deux aux journalistes, "ils sont de toutes les manifs". Avec leur Kamarade Kevin Rèche, fondateur du groupe fasciste " Sauvons Calais", et lui même tatoué de symboles nazis.
Ce sont aussi des militants armés. Qui, samedi ont sorti leur fusil et visé ostensiblement des migrants et leurs soutiens qui manifestaient. S'ils n'étaient pas néo-nazis, on les eût facilement, en cette période d'état d'urgence, qualifiés de terroristes. Ils auraient sans nul doute passé les dernières quarante-huit heures en garde à vue et les mois suivants en prison.

En lieu et place, ils se répandent comme "victimes" dans les médias, qui font la publicité de leur page de soutien , relayée sur le site de Soral "Égalité et Réconciliation" et sur Fdesouche. Page, qui pour d'autres que des néo-nazis aurait sans doute valu une inculpation pour "apologie du terrorisme" à ses auteurs et aurait été fermée sur ordre du Ministère de l'Intérieur. On notera d'ailleurs que parmi les premiers et actifs soutiens des néo-nazis au fusil, l'on trouve Damien Rieu, de "Génération Identitaire", jamais condamné à ce jour pour l'attaque contre la mosquée de Poitiers, et dont les troupes ont attaqué un centre d'accueil des réfugiés l'automne dernier, en région parisienne.

Mais que les antiracistes s'estiment heureux, la police a tout de même confisqué l'arme.

Cela ne chagrinera pas la mouvance calaisienne néo-nazie outre mesure. Il suffit de compter le nombre d'opérations commando menées par des hommes cagoulés contre les migrants, ces ratonnades de nuit qui durent depuis des mois, sans que jamais on n'en retrouve les auteurs. Il suffit de regarder ces vidéos diffusées par des militants antiracistes, qui montrent les milices d'extrême-droite intervenir aux côtés de la police lors d'opérations répressives dans les bidonvilles où survivent des femmes, des hommes, des enfants traités comme des sous-hommes. Un fusil de plus ou de moins, ce n'est pas grand-chose pour cette mouvance là.

Surtout quand exhiber ce fusil aura permis de susciter la compassion médiatique, et donc une immense victoire politique: lorsque le néo-nazi devient voisin légitimement exaspéré, il sait que ses cibles peuvent trembler, car elles sont désormais laissées à sa vindicte, en toute impunité.

Et puis les armes, elles tournent, dans cette mouvance là, à peu près tranquillement. Quelques affaires émergent parfois, comme des exceptions qui confirment la règle de l'impunité. Ainsi, pour donner une caution de gauche à l'état d'urgence, le Ministère de l'Intérieur a-t-il fait bruyamment et administrativement Christophe Lavigne et son père, deux autres néo-nazis, qui avaient à leur domicile 200 Kilos de munitions. Mais ces munitions, Lavigne n'aurait jamais du pouvoir les collecter en paix, et si les services de renseignement ont besoin de l'état d'urgence pour les confisquer, c'est bien, qu'en temps ordinaire, rien n'est fait contre les terroristes d'extrême-droite: car Lavigne était parfaitement connu. Interpellé pour un projet d'attentat contre la mosquée de Vénissieux, la veille de passer à l'acte, il a obtenu une relaxe, bien qu'il ait été reconnu coupable de l'incendie de la mosquée de Libourne. Ce qui attestait de sa capacité d'aller jusqu'au bout de ses idées.

Quant à Claude Hermant, compagnon de route de Serge Ayoub, militant historique de l'extrême-droite extra-parlementaire, il aura manifestement pu trafiquer des armes en toute impunité pendant des années avant d'être enfin interpellé. Un de ses derniers marchés a consisté à procurer les armes qui ont servi à Amedi Coulibaly pour les attentats de l'Hypercacher et de Montrouge.

A Reims, c'est un trafic d'armes animé par des notables locaux et un ancien candidat du FN qui a été mis à jour

De même, juste après les attentats de novembre, Enis se faisait tirer dessus par trois individus, à la sortie d'un kebab à Cambrai, dont l'un se suicidera après son acte: des néo-nazis, encore, et une tentative d'assassinat qui n'a pas fait couler beaucoup d'encre.

Toutes ces affaires jusqu'ici étaient évoquées par les médias en mode "fait divers": jamais d'enquête fouillée sur les liens entre elle et leurs auteurs, jamais de détails sur la mouvance auquels il appartiennent et leur degré d'engagement. Jamais d'interrogations sociologiques, jamais de mise en cause de l'extrême-droite parlementaire et du FN. Pourtant, il ne faut pas chercher bien loin les amis des néo-nazis: un des assistants parlementaires de Marion Maréchal Le Pen a du reconnaître récemment avoir aidé l'un d'eux en fuite après des tabassages il y a quelques années. Imagine-t-on le scandale qu'aurait déclenché le soutien de n'importe quel député à un militant même peu actif de l'intégrisme musulman ?

Avec l'affaire de Calais, la banalisation vient de franchir un nouveau cap, puisque désormais des néo-nazis armés sont présentés comme des victimes.

Ce n'est pas autre chose qu'un encouragement à aller plus loin,très vite. D'ailleurs , les néo-nazis ne s'y trompent pas qui, dressent des listes de militants antifascistes à attaquer sur leurs forums. En toute quiétude une fois encore.

Ils ont bien raison: il y a quelques temps, Memorial 98 avait écrit au Délégué Interministériel au Racisme et à l'antisémitisme, pour lui signaler une page ouverte contre l'accueil des migrants à Sernent. Sur cette page, des commentaires négationnistes, des appels au meurtre et au tabassage cohabitaient avec la dénonciation nominative d'habitants du village soutenant le projet d'accueil des migrants. Parmi les néo-nazis qui s'exprimaient sur ce forum, ceux d'ADSAV, : ceux-là même qui avaient été autorisés à manifester en Bretagne le lendemain de la proclamation de l'état d'urgence , et avaient à cette occasion paisiblement ratonné dans les rues. Ils ont recommencé à Quimper ce week-end, s'attaquant en bande à des militants antiracistes. Ils auraient eu tort de se priver puisque personne ne les en empêche.

On pourrait conclure en disant que les politiques et les médias regretteront leur passivité le jour où il y aura des morts. Mais Clément Méric a été tué par des néo-nazis qui sont aujourd'hui en liberté dans l'attente d'un procès dont plus personne ne parle et des torrents de boue ont été déversés sur sa mémoire dès le lendemain de sa mort, où les chaînes d'info ont invité Serge Ayoub en direct pour déverser sa haine.

Finalement, il y aura bien eu un procès aujourd'hui à Calais: celui des migrants et de leurs soutiens arrêtés pour avoir symboliquement occupé un ferry.

Et sans doute la seule note d'espoir est-elle l'existence de ces militantEs extraordinaires, migrants des bidonvilles et leurs soutiens qui agissent sans trève depuis des années, malgré l'effroyable répression dont ils sont victimes, malgré les tonnes de boue que les médias et les politiques déversent à leur encontre.

"No border", disent-ils , et simplement le dire expose à tous les dangers dans un pays où les apprentis-terroristes néo-nazis agissent en toute liberté, tandis que le gouvernement frappe ceux qui les combattent et défendent des valeurs de gauche.

Contre le terrorisme d'extrême-droite, la voix antiraciste est bien seule, mais elle est là, en actes, à soutenir et à relayer.

samedi 29 août 2015

Génération identitaire: la troupe de choc du FN

                                          En 2012 les fascistes sur le toit de la mosquée


Mise à jour 7 décembre 2017

Cinq militants Identitaires ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Poitiers à un an de prison avec sursis. Quatre d'entre eux ont été jugés coupable de «provocation à la haine raciale ou religieuse et dégradation de biens appartenant à autrui». Ils font également l'objet d'une mise à l'épreuve de deux ans avec obligation d'indemniser les victimes parmi lesquelles des associations musulmanes. 
Le cinquième prévenu n'a été condamné que pour «complicité de provocation à la haine raciale».
L'association "Génération identitaire" elle-même a été reconnue coupable de «dégradations volontaires commises en réunion» et devra payer une amende de 10.000 euros

MEMORIAL 98



C'était le 20 octobre 2012: Génération Identitaire fait venir des militants de toute la France pour attaquer la mosquée de Poitiers . L'un de leurs porte-parole se rend même au commissariat local pour avertir de leur présence. Sur place, les militants braillent des slogans racistes pendant des heures, avant de sortir d'eux-même.

Quatre d'entre eux sont mis en examen pour incitation à la haine raciale, dégradation et vol en réunion. Deux autres le seront en juillet 2014, dont Damien Rieu, porte-parole , devenu depuis directeur de la communication de la ville de Beaucaire, promu par le maire Front National de cette commune. 

Trois ans plus tard, les mêmes font aujourd'hui leur action de rentrée avec une banderole raciste sur le toit de la gare d'Arras, récupérant, comme de bons vautours, l'émotion suscitée par la tentative d'attentat de la semaine dernière dans le Thalys. Pour l'affaire de Poitiers, toujours pas de procès: or, on voit mal ce qui pourrait nécessiter une si longue instruction. Les militants sont connus, et ont agi face caméra, que reste-t-il à chercher ? Rien, mais avec l'extrême-droite, la justice prend toujours ou presque le temps de ne rien faire, même dans les cas les plus graves.

Les jeunes fascistes profitent largement de cette impunité : le plan de la banderole la plus grande possible avec des slogans racistes ou homophobes dessus a été réitéré pendant les manifestations contre le mariage pour tous, contre les migrants et aujourd'hui sur le toit de la gare d'Arras. Depuis quelque temps d'ailleurs, le Bloc Identitaire est devenu un "Front National Jeunes" de choc, jouant systématiquement sur le terrain, la carte du happening raciste  en reprenant les thèmes développés par les caciques du FN quelques jours avant. Le mot d'ordre " Expulsion des islamistes " est très exactement celui de Marine Le Pen pour la rentrée. Évidemment, quand le Bloc Identitaire dit "islamistes", la base comprend "musulmans". 

Rien d'étonnant, puisqu'en PACA, Marion Maréchal Le Pen a officiellement intégré la mouvance identitaire sur sa liste aux régionales, et ce, alors que de nombreux cadres du mouvement travaillent déjà dans les mairies FN...tandis que d'autres mènent des opérations de propagande pour soutenir les initiatives de certains élus. C'est le cas à Mantes la Ville, où une "section" du Bloc Identitaire a surgi du néant pour diffuser des tracts contre la distribution d'une mosquée ...pile au moment où le maire était un peu en difficulté dans son offensive islamophobe.  Il serait d'ailleurs intéressant de connaître la source des financements de Génération Identitaire et du Bloc: rarement plus d'une vingtaine par actions, les jeunes fascistes disposent pourtant toujours d'un matériel de communication énorme, des banderoles pro, aux T-shirts en passant par les blousons et des sites internet impeccables. Évidemment, être salarié et bientôt peut-être élus du FN enlève déjà bien des problèmes matériels à ces militants...

D'aucuns contesteront la dangerosité du Bloc Identitaire, au motif que ses actions sont purement symboliques: après tout, personne n'a été tabassé lors de leurs patrouilles dans le métro, personne n'est obligé de manger leur soupe au cochon assortie d'un discours anti-réfugiés et anti-sans-papiers, et leurs actions islamophobes restent de l'ordre du jeu de rôle , même lorsqu'ils occupent une mosquée en construction en prétendant refaire la bataille de Poitiers.

Seulement en France, des bidonvilles Roms font l'objet d'incendies, des mosquées également, et des femmes voilées sont tabassées en pleine rue. Les jeunes bourgeois du Bloc Identitaire, persuadés qu'une grande carrière politique les attend avec la montée de l'extrême-droite parlementaire ne se salissent pas les mains. Ils savent que leur discours viriliste, paranoïaque et d'une violence symbolique énorme jouera son rôle et que d'autres passeront à l'acte à leur place. D'ailleurs la mosquée de Poitiers, cible du Bloc en 2012 a été incendiée en janvier 2015 , sans que cela incite la justice à accélérer pour juger l'action commise trois ans auparavant

La plupart des rares incendiaires ou agresseurs interpellés après un acte islamophobe recrachent tous la prose du Bloc sur le "Grand Remplacement" et l'islamisation de l'Europe. Et si le Bloc n'a jamais vraiment cherché à devenir une organisation de masse, c'est parce qu'il sait qu'il n'en a pas besoin pour que ses mots d'ordre soient suivis d'effet. 

Quant à ceux qui haussaient les épaules lorsque les suivistes se contentaient de jeter des morceaux de porc sur les mosquées, ils ne peuvent que constater aujourd'hui qu'aux morceaux de porc ont succédé les incendies comme à Mérignac ou à Auch cet été. 

Et tant que les petits chefs fascistes pourront hurler leurs appels à la haine en toute impunité judiciaire, les incendiaires répondront toujours plus nombreux à l'appel. 

A l'heure où, en Allemagne, on ose enfin interdire les manifestations néo-nazies, l'inaction en France devient de plus en plus criante. 

MEMORIAL 98

jeudi 28 mai 2015

Les Verts mettent à nouveau la Fondation Bardot à l'honneur: la protection des animaux au risque du racisme .

Mise à jour du 2 avril 2019
Brigitte Bardot récidive dans le racisme le plus extrême à l'égard des habitants de la Réunion qu'elle traite de "dégénérés" et " démoniaques" . Elle a déjà été condamnée cinq fois pour incitation à la haine raciale notamment à l'égard des musulmans.
Malgré cela elle bénéficie d'une nouvelle promotion de la part d'une dirigeante des Verts, la sénatrice Esther Benbassa. Celle-ci a organisé un colloque, y a invité la fondation Bardot et met particulièrement en valeur cette dernière, la seule qu'elle cite, comme le montre son communiqué ci-dessous  et ce malgré le scandale raciste. 

Communiqué: " La captation du colloque "Nous avec les animaux?" que j'ai organisé en partenariat avec la Commission "Condition animale" d'EELV et de nombreuses associations dont la Fondation Brigitte Bardot, au Sénat le 18 mars est en ligne.
Si vous le souhaitez, vous pouvez diffuser la vidéo du colloque.
Cordialement,
Esther Benbassa, Sénatrice de Paris

Nous avions déjà alerté en 2015 contre la complaisance à l'égard de la Fondation Bardot de la part d'EELV mais celle-ci perdure. Il est donc nécessaire de la dénoncer publiquement.



                             Courrier de soutien de Brigitte Bardot au Front national

Memorial 98

La réunion publique se tenait ce jeudi 28 mai dans un café parisien: organisée par Pascal Durand, ancien ministre et actuel député européen Europe Écologie, elle avait pour thème " l'animal va aussi souffrir du TAFTA" (traité transatlantique) . Parmi les quatre invités mis en avant par Europe Écologie, Christophe Marie, actuel porte-parole de la Fondation Brigitte Bardot.

Brigitte Bardot, qui continue à signer tous les éditos de la Fondation, est connue depuis plusieurs dizaines d'années pour son soutien sans faille au Front National, pour qui elle appelle à voter très régulièrement. Mais l'ex-actrice ne se contente  pas de soutenir les racistes: elle-même a été condamnée cinq fois pour incitation à la haine raciale, notamment pour des propos tenus sous prétexte de défendre les animaux, victimes selon elle et sa fondation de "la barbarie" musulmane. La Fondation s'en prend avec la même violence à l'abattage rituel juif.

En cela, son discours s'intègre parfaitement dans la rhétorique de l'extrême-droite officielle, qui ces dix dernières années a investi de manière tout à fait ostensible le sujet de la "protection des animaux": l'association "Vigilance Halal" par exemple, tenue par un militant de Riposte Laïque et du Bloc Identitaire a pu se prévaloir du soutien de Brigitte Bardot pour une manifestation contre la ferme des 1000 vaches, la Fondation embarrassée , répondant par la voix de son porte-parole qu'ils regrettaient que leur fondatrice "dénonce l'islam" mais déclarant aussi qu'ils soutenaient " toute initiative pour la protection des animaux.

Ce double discours se retrouve fréquemment chez Christophe Marie, orateur de ce soir. Ainsi avait-il donné un entretien en 2011 à Novopress, l'agence de presse du Bloc Identitaire en 2011. Pris la main dans le sac, il avait alors prétendu ne pas savoir à qui il avait affaire et avait fait retirer l'article...mais seulement après que l'entretien ait donné lieu à une polémique bien relayée.

De fait la question du rapport à l'extrême-droite divise profondément les mouvements antispécistes et/ou de défense des animaux depuis plusieurs années. La Fondation Brigitte Bardot mais également d'autres associations proches de l'extrême-droite sont présentes au sein des mouvements anti-corrida, pro-végétariens ou contre l'exploitation des animaux pour l'industrie alimentaire ou à d'autres fins. Cette présence est combattue par une partie du mouvement, mais défendue par une autre, au nom de l'"apolitisme" ou de la nécessité d'un front "total" pour les animaux.

Pascal Durand a ouvertement choisi son camp : ancien Ministre, député européen, et donc figure importante d'Europe Écologie, il porte un coup dur aux antiracistes qui se battent dans ces luttes sans abdiquer leurs convictions. Beaucoup de militantEs opposés à toute forme d'exploitation et de souffrance animale n'ont nullement besoin de dénoncer spécifiquement et en termes racistes ou antisémites les pratiques alimentaires de minorités oppressées pour mener leurs combats. 

Bien au delà de ces luttes spécifiques , cette collaboration avec la Fondation Brigitte Bardot pose une question globale: un mouvement peut-il se dire antiraciste, s'il considère, qu'en certains domaines, l'alliance avec des mouvements mis en cause pour racisme est non seulement acceptable mais souhaitable ?


mercredi 27 mai 2015

Laurent Ozon, ancien du FN co-organise une attaque contre les sans-papiers avec les néo-nazis (vidéos)

Laurent Ozon faisait partie de la première génération du "nouveau FN" de Marine Le Pen. Ce théoricien, proche du Bloc Identitaire, racialiste ou "susbtantialiste" selon ses propres termes, avait été propulsé directement au bureau politique du Front, avant de démissionner brutalement en août 2011. Il avait alors publié un texte de soutien à peine déguisé au tueur de masse néo-nazi Andreas Breivik, accusant les immigrés en "surnombre" d'être la cause d'actes dont il sous-entendait de manière très transparente la légitimité.

On le retrouve aujourd'hui très logiquement activiste de la haine en compagnie des néo-nazis du groupe belge "Nation".  Alors que des sans-papiers manifestaient devant le Parlement de Bruxelles, Laurent Ozon s'est infiltré au cœur du rassemblement pour proférer des insultes racistes envers lesmanifestants, très vite rejoint par des membres de la milice néo-nazie.

Beaucoup de questions se posent sur ce qui a rendu possible cette provocation. Les autorités belges étaient forcément au courant de l'organisation de cette action raciste puisque dès le 22 mai, Laurent Ozon appelait sur son compte Twitter à venir perturber physiquement la manifestation. Or bien loin d'intervenir pour l'en empêcher, la police a au contraire protégé les néo-nazis et encerclé les sans-papiers afin de permettre aux agresseurs de partir tranquillement .


Voici la vidéo de l'incident d'hier Place Du Luxembourg. On peut y voir Laurent Ozon qui termine son discours provocateur et raciste en plein milieu de la manifestation des #SansPapiers.On y voit également qu'il avait organisé sa milice (les membres du parti néo-nazi : Nation) pour intervenir dès qu'il aurait provoqué une bagarre. L'attitude de la police pose question également. Pourquoi s'est elle retournée contre les sans-papiers, qui voulaient faire dégager les provocateurs (qui n'avaient aucune autorisation pour leur manifestation, contrairement aux sans-papiers) ? Pourquoi les boucliers et les casques des policiers étaient face à nous pendant que Laurent Ozon et sa milice de Nation défilait tranquillement sur la place tout en continuant à nous provoquer ? Pourquoi les avoir protégé eux et pas nous ?#Antifascisme #NoBorder
Posted by LCR / SAP on mercredi 27 mai 2015


Aujoud'hui devant le parlement European https://twitter.com/Dylan_Klass/status/603163854428905472 #extrêmedroite #manif #Bruxelles #sanspapier
Posted by PhotoAhsii on mardi 26 mai 2015


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dimanche 24 mai 2015

10 Identitaires et une banderole, et une couverture médiatique sans critiques

Samedi 23 mai 2015, quelques militants du Bloc Identitaire ont accroché une banderole "L'immigration tue l'Afrique, l'immigration tue l'Europe" sur le balcon de la représentation en France de la Commission Européenne.

Couverture par l'AFP et BFM d'une action perpétrée par dix fascistes: une dépêche avec photo. Trois paragraphes: dans le premier les slogans de l'action, dans le dernier la reprise de phrases entières du communiqué. Si l'on compte la photo de l'immense banderole du Bloc qui accompagne l'article, plus des deux tiers de l'espace de la dépêche sont donc consacrés à la propagande du groupe d'extrême-droite.

Qu'est ce qu'on pouvait mettre d'autre ? Par exemple, le rappel d'autres actions du groupe, qui n'hésitent pas à jouer les milices privées dans le métro, ou à attaquer la mosquée de Poitiers. 
Ni à manifester son soutien aux politiques islamophobes d'un maire Front National. En effet, quelques jours plus tôt, le 19 mai, le même Bloc identitaire a recouvert d'autocollants "pas de mosquée chez moi !" le siège de la communauté d'agglomération de Mantes (Yvelines) et ainsi réaffirmé son soutien à Cyril Nauth, maire FN de Mantes la Ville, qui s'oppose à l'aménagement d'un lieu de prière musulman sur la commune.

Mais pour avoir un minimum d'analyse sur ce mouvement, encore faudrait-il ne pas être fasciné par la jolie banderole tellement photogénique et les jeunes activistes tellement propres sur eux. C'est manifestement trop demander à nos médias, qui bien évidemment ne parlent pas d'une action syndicale, par exemple, s'il n'y a pas au moins cent personnes pour la mener, au moins au niveau national. Faut croire que le progressisme passe moins bien à l'écran...

jeudi 7 mai 2015

Mâcon: encore des "individus" qui incendient une mosquée.

Circulez, il n'y (plus) rien à voir.
C'est le message envoyé par l'extrême concision des informations données par la presse, jointe à une non moins extrême rapidité de l'enquête et du procès suite à l'incendie de la mosquée de Mâcon survenu le 26 avril dernier.
Dans la nuit, deux personnes avaient été filmées par la vidéo surveillance alors qu'elles mettaient le feu à la mosquée de cette ville de Saône et Loire avec un bidon d'essence et du papier toilette. 

Deux jeunes hommes sont arrêtés le 3 mai, et reconnaissent les faits. Le parquet prend alors la décision d'un passage en comparution immédiate : hier les deux incendiaires sont condamnés à trois ans de prison dont seulement six mois ferme. Fermez les bans judiciaires et policiers.
Quant aux médias, ils ne sont guère plus loquaces sur les auteurs de cet incendie. " Se disant patriotes", " évoquant le contexte des attentats de janvier" et "certains différends avec la communauté turque de la ville", voilà tout ce qu'on apprend d'eux dans les journaux locaux et dans Le Parisien. 

Évidemment, ce n'est pas avec une procédure de comparution immédiate, très rapide , avec une seule et unique audience publique qu'on peut espérer en savoir plus sur les mobiles, le contexte politique, les complicités éventuelles de ces deux "individus". Dont il apparaît "seulement" qu'ils sont évidemment d'extrême-droite.

S'ils ne l'étaient pas d'ailleurs, les choses ne se seraient jamais passées de cette manière: actuellement n'importe quel projet d'acte violent envisagé par des jeunes se réclamant de l'islam radical fait l'objet d'un traitement politique de l'information et d'un traitement policier et judiciaire antiterroriste. Avec les incriminations du type "association de malfaiteurs" , et avec la loi votée récemment qui permet de réprimer même un projet individuel non abouti, les moyens pour enquêter sont énormes.

Mais concernant l'extrême-droite raciste,  ils ne sont jamais utilisés: les auteurs interpellés alors qu'ils sont déjà passés à l'acte, ou empêchés de le faire parce qu'ils ont été dénoncés par un proche sont toujours des "individus" et seulement cela.

Un "individu", Christophe Lavigne: militaire de carrière, le jeune homme n'était pas encarté au Bloc Identitaire mais fréquentait virtuellement tous les réseaux de la mouvance fasciste: sur son profil Facebook, on trouvait tout aussi bien Dominique Venner que Guillaume Faye, prédicateur de "la guerre totale entre l'Occident et l'islam".

Quatre  "individus", , élèves de première et terminale dans un lycée militaire près de Grenoble mis en examen pour avoir projeté un attentat à l'explosif contre une mosquée à Montélimar, et qui ont été laissés libres sous contrôle judiciaire. 

Un "individu", le militaire retraité du 3ème RIPMA de Castres qui avait été arrêté près de la mosquée de Carcassonne, après avoir annoncé à ses voisins son intention de la faire sauter.

Pour d'autres affaires, on parle de "réseaux", de "mouvances" , de "sites de propagande", d'"endoctrinement virtuel". Quand il s'agit d'actes islamophobes ou racistes, ce sont des "individus".

Des "individus" qui font la même chose sur l'ensemble du territoire et qui ont tous la même obsession: détruire des mosquées, et peu importe qu'il y ait ou non quelqu'un à l'intérieur. Des "individus", qui tous reconnaissent leurs actes à la barre, et les justifient par leur haine des musulmans et des personnes issues de l'immigration. 

Des individus qui répètent exactement le discours des réseaux d'extrême-droite locaux: par exemple, les trois derniers articles du Bloc Identitaire Bourgogne, la région où ont agi les incendiaires de Mâcon sont consacrés à des torrents de rage et de haine contre un projet de mosquée à Nuit Saint Georges.
En Saône et Loire, nos deux "individus" évoluent dans un contexte où le FN est arrivé en tête des élections départementales. Parmi ses candidats, de joyeux drilles "individuels" , comme Sébastien Hallouin, pris en photo en train de faire le salut nazi déguisé en Hitler

Autre fait récurrent et national, les tentatives de destruction contre les mosquées sont toujours précédées d'actes de dégradation moins poussés mais répétitifs dans la même sphère géographique: ainsi en Saône et Loire, comme ailleurs, inscriptions islamophobes et têtes de porcs devant les mosquées sont choses assez courantes. 

Mais peu importe, circulez, y'a rien à voir. A Mâcon, comme ailleurs, on expédie la procédure quand les auteurs sont interpellés, on ne cherche pas plus loin. Et ça ne date pas d'aujourd'hui: à Auxerre, département voisin de la Saône et Loire, c'est par hasard en 2006, qu'avaient été arrêtés les membres d'un groupe néo-nazi "Ordre National" lié au FN local qui depuis deux ans perpétraient ratonnades et incendies contre les kebabs dans la ville . Leur procès s'était tenu cinq ans plus tard et le maximum des peines prononcées avait été de quelques mois fermes. Même quand la procédure est longue, l'affaire est minimisée, et ne suscite que peu d'intérêt politique et médiatique. Ainsi, deux mois après l'arrestation de membres d'un groupe néo-nazi picard, on ne sait toujours pas contre qui a eu lieu la "tentative d'homicide volontaire" évoquée par la presse.

Ces derniers mois, les preuves s'accumulent pourtant de l'existence de réseaux violents , structurés, liés à des structures para-légales , à des réseaux de propagande nationaux , fortement implantés dans de nombreuses régions et dont les membres se tournent de manière croissante vers le passage à l'acte islamophobe ou antisémite violent. 

Quand on en arrivera au pire, certes on ne parlera plus d'"individus". Quand il s'agit d'une affaire de meurtre lié à l'extrême-droite, le terme est un peu plus fleuri pour évacuer les mêmes questions. On dit alors "loup solitaire",  comme pour Breivik en Norvège.

Mais à Mâcon, collectivement, une centaine de personnes ont manifesté contre l'incendie de la mosquée, à l'appel des antiracistes. Une réaction collective salutaire face à ce qui est tout sauf une "entreprise individuelle".

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mercredi 28 janvier 2015

Carcassonne : maintien du régiment de paras (3e RIP MA) ... et du climat raciste que certains de ses membres font régner ?

Juin 2014, coupe du Monde foot. La presse locale (et les médias d'extrême-droite) relaient une bagarre et le saccage d'un restaurant, très fréquenté par les paras du 3ème RIP MA de Carcassone, le soir de la victoire de l'Algérie .

Les articles de presse restent très vagues sur le début des évènements, une petite phrase retient cependant l'attention : "Les paras étaient alors devant le restaurant, lorsqu’un échange de menaces et d’insultes a fusé de part et d’autre." Evidemment, on ne peut déduire du seul regroupement de militaires sur une place qu'ils aient forcément cherché la merde en proférant des insultes racistes...sauf quand il s'agit du 3ème RIP MA .

Ce régiment, en effet, fait partie d'une unité qui a un très long passif dans ce domaine: en 1990 , une ratonnade y est menée par les soldats (http://www.humanite.fr/node/12867). En 2008, ce sont des paras menés par un membre du FN, et se revendiquant d'un groupuscule néonazi, qui incendient la mosquée de la ville (http://www.ladepeche.fr/article/2008/12/18/509628-justice-mosquee-incendiee-les-neonazis-condamnes.html). Un de ces paras, Victor Lenta, aujourd'hui membre du Bloc Identitaire Toulouse s'est notamment vanté d'avoir participé à de nombreuses descentes racistes dans les cités avoisinantes avec d'autres soldats dans un reportage diffusé sur Canal Plus, l'"Armée au rapport". En 2010, malgré le renvoi des néo-nazis les plus impliqués dans l'affaire de la mosquée, l'ambiance n'a pas changé: place Carnot, un soir les paras commencent pas tabasser les jeunes issus de l'immigration sur place en hurlant des slogans nazis, puis font une descente violente dans un bar , où tous ceux soupçonnés d'être "non-blancs " sont tabassés (http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/article/2010/03/07/1975095_carcassonne-deferlement-de-violence-et-de-haine-raciste-en-centre-ville.html).

A la lumière de ce bref historique, qui ne recense que les actes racistes les plus violents de cette unité, qui sont les seuls à être médiatisés, on a évidemment une idée un peu plus claire de l'ambiance que peut faire régner au quotidien la présence d'un tel régiment dans la ville et une idée un peu plus claire de ce qui a pu se passer un soir où les paras, pour une fois n'étaient pas en position de force lorsqu'ils ont livré leur "avis" sur la victoire de l'Algérie en sortant du restaurant ce soir là....


Régulièrement, on trouve des militaires du 3eme RIP MA dans la presse locale.
En août 2014, Victor Lenta est en Ukraine où il combat aux côté des milices pro-russes armées par Poutine, ces milices qui assassinent, enlèvent et persécutent depuis des mois. Lenta a déclaré au journal Le Monde qu'il avait hâte de montrer aux Russes ce que les paras français savaient faire. Au vu du régiment dont il vient, on se doute qu'il sera à la hauteur de la violence exigée.

Le 23 janvier 2015, un membre de ce régiment, aujourd'hui retraité, était sorti de chez lui en annonçant son intention de faire sauter une mosquée. Il a été hospitalisé d'office en psychiatrie, étant décrit comme psychotique et sujet à des crises lors de l'arrêt de son traitement. Pour une fois, l'existence de troubles mentaux semble avérée, mais en l'occurrence, la question à se poser est celle du rôle joué par l'environnement du 3e RIP MA dans l'évolution de la santé de ce militaire, dans l'orientation de ses passages à l'acte...

mercredi 3 décembre 2014

Quand la presse dénonce les "casseurs" dans la manifestation antifasciste plutôt que les agressions racistes, l'exemple du congrès du FN à Lyon

Parmi les nombreux articles de presse faisant un plat extraordinaire de quelques vitrines brisées lors de la manifestation contre le congrès du FN, le Huffington Post, qui n'hésite pas à reprendre des photos issues de comptes twitter de l'extrême-droite la plus violente. Hérisson Dissident, notamment, est le pseudo d'un des animateurs de la mouvance identitaire, de ceux qui appellent à toutes les actions choc de cette milice.
Une des banderoles de la manifestation contre le congrès du FN le 29 novembre 2014 à Lyon

Ce "détail" illustre de manière parfaite la subordination des médias à une certaine vision du Front National. Désormais la tenue d'un congrès de fascistes racistes et antisémites, dont les sympathisants multiplient partout en France les agressions, le harcèlement et les pressions contre leurs cibles est un évènement légitime et ordinaire, dont on commente à l'envi les brèves de couloir, tout en diffusant les discours de haine en direct. Quelques dégradations de biens sont désormais LE scandale que ces médias dénoncent, quand les violences racistes sont cantonnées le plus souvent à la rubrique "fait divers local". 

On peut évidemment ne pas partager les méthodes d'une partie des manifestant-E-s, mais la mort de Rémi Fraisse et la montée des violences policières dans un climat où la sempiternelle dénonciation des "casseurs" remplace toute solidarité notamment avec la jeunesse en lutte, amène naturellement à ce qu'une partie des gens se sente énervée, jusqu'au boutiste et isolée.
 
Mais même plus nombreux qu'avant, les complaisants vis à vis du FN n'en sont pas moins dangereux : la violence fasciste est la pire menace pour la démocratie, celle contre laquelle ceux qui ont encore un minimum de lucidité doivent sereinement faire front.

mardi 4 novembre 2014

Lutte contre le terrorisme: l'extrême-droite épargnée une nouvelle fois

Christophe Lavigne présente les caractéristiques classiques du sympathisant actif de l'extrême-droite: militaire de carrière, le jeune homme n'était pas encarté au Bloc Identitaire mais fréquentait virtuellement tous les réseaux de la mouvance fasciste: sur son profil Facebook, on trouvait tout aussi bien Dominique Venner que Guillaume Faye, prédicateur de "la guerre totale entre l'Occident et l'islam".

Un arsenal idéologique amplement suffisant pour le décider à passer à l'acte: en août 2012, le jeune homme jette un engin incendiaire sur la mosquée de Libourne. Heureusement une caserne de pompiers se situe juste en face du bâtiment, et l'engin ne fait que peu de dégâts matériels. Mais évidemment, il place les croyants dans une situation d'anxiété devenue banale en France, puisque ce type d'actes y devient extrêmement fréquents.

Conforté par ce premier acte, et l'impunité qui en découle puisqu'il n'est pas identifié, Lavigne veut frapper plus fort, bien plus fort et prévoit de tirer sur la mosquée de Vénissieux, le lendemain de la fin du Ramadan. Ce sont des proches, qui le dénonceront, convaincus de sa volonté de réaliser son projet. Il sera arrêté la veille du jour prévu pour l'attentat. Chez lui, des munitions.

Seulement, Lavigne a un bon avocat: puisque Lavigne a été arrêté la veille de l'exécution de son projet, et que les munitions retrouvées peuvent être classées dans la catégorie 8 ( autorisées et souvent utilisées pour les armes de collection et historiques), toutes les charges tombent concernant l'attaque fomentée contre la mosquée de Vénissieux. Surtout d'emblée, Lavigne est considéré comme ayant agi seul, indépendamment de toute organisation. Tout ceci aurait évidemment été différent s'il avait été intégriste musulman et en contact régulier, virtuel ou réel avec d'autres membres de cette obédience. On se souvient ainsi qu'en 2012, un physicien du CERN qui avait échangé uniquement sur internet avec des membres d'un groupe salafiste avait été condamné à quatre ans de prison ferme, alors qu'aucun de ses mails n'évoquait un début de commencement de projet précis. Mais l'extrême-droite extra-parlementaire n'est pas logée à la même enseigne. Christophe Lavigne avait reconnu son projet d'attaque, il n'en bénéficiera pas moins d'un non-lieu total.

Reste l'attaque, réalisée , contre la mosquée de Libourne. Si celle-ci n'a pas brûlé, s'il n'y a pas eu de victimes, cela ne relève en rien des choix de Lavigne, même si celui-ci au procès évoquera un "acte manqué" et son "envie de se faire arrêter" , ainsi que la traditionnelle excuse des "déboires sentimentaux". Excuse relayée complaisamment par la presse qui semble trouver un peu logique quand même de noyer son chagrin en incendiant des lieux de culte musulmans.

Finalement Lavigne sera condamné à trois ans de prison, dont dix-huit avec sursis, il ne retournera donc pas en prison, ayant déjà effectué neuf mois de détention provisoire. Le montant des dommages et intérêts à verser à la mosquée de Libourne ? 2000 misérables euros.

A la sortie du procès, Monsieur Lavigne s'est dit "soulagé". On le comprend. On n'est évidemment pas obligé de souscrire au tout-prison comme seule réponse à la violence raciste et aux projets d'actes terroristes. Mais une nouvelle fois, on ne peut que constater l'indifférence totale du pouvoir politique et des médias au terrorisme d'extrême-droite. L'affaire Lavigne est restée cantonnée aux faits divers, à aucun moment, elle n'a fait l'objet d'un débat politique sur la dangerosité du milieu où il évoluait. A aucun moment, des voix ne se sont élevées contre les sites sur lesquels ce jeune homme a eu le cerveau formaté,alors que  de son propre aveu, il fomentait un attentat depuis ses quinze ans sur la base des théories fascistes: Lavigne espérait en effet que son acte contre la mosquée de Vénissieux susciterait des émeutes en banlieue, ce qui amènerait l'extrême-droite à progresser.

D'aucuns argueront qu'il n'y a pas eu mort d'homme. Pas cette fois. Mais ce sont 77 personnes qui ont payé de leur vie les incitations  de l'extrême-droite norvégienne sur le cerveau d'un autre jeune homme , Anders Breivik.