jeudi 30 avril 2015

Pour la mémoire de Brahim Bourram, assassiné par les fascistes le 1er mai 1995.



Actualisation du 1er Mai 2018:

Ce matin sur le pont du Carrousel, commémoration avec les associations, en présence du fils de Brahim Bouarram.







Actualisation du 30 avril 2018

23e anniversaire de l'assassinat de Brahim Bouarram: nous nous souvenons que le 1er mai 1995, ce jeune marocain de 29 ans, a été jeté dans la Seine par des militants d'extrême-droite qui participaient à un défilé du Front National.

Comme chaque année, nous nous retrouverons à Paris avec les proches de Brahim, sur le pont du Carrousel le 1er mai à 11h pour honorer sa mémoire.
Lors du 20e anniversaire, Memorial 98 avait décrypté les errements de la justice dans le procès de ses assassins, voir ci-dessous.

Cette mémoire est ravivée par les actions violentes et provocatrices de la troupe de choc du Front National nommée "Génération Identitaire". Elle se permet de s'en prendre aux migrants de la région de Briançon, au col de l’Échelle. La complaisance et l'impunité dont ils bénéficient de la part des pouvoirs publics, notamment du ministre de l'Intérieur Collomb, constitue un scandale supplémentaire, peu de temps après l'adoption d'une loi qui attaque les droits des demandeurs d'asile

 
Memorial 98

Ce moment de mémoire et de rassemblement anti-fasciste aura lieu au moment même où le Front National défilera à quelques centaines mètres de là. Alors qu'il est secoué par les scandales financiers et des tiraillements internes, le parti frontiste procédera sans doute à une surenchère raciste. Les récentes déclarations de l'UMP Christan Estrosi lui offrent aussi l'opportunité d'une surenchère dans ce sens.

Nous rappelons ici à quel point les assassins de Brahim Bouarram ont été traités avec indulgence par la police et la justice. C'est d'ailleurs le cas habituel pour les auteurs de violences fascistes, comme dans le cas de la mort de Clément Méric.  

Le 1er mai 1995 Brahim Bouarram est jeté à la Seine, en marge d'un défilé du FN, par des militants néo-nazis, dont il sera très vite établi qu'ils avaient des liens habituels avec le parti d'extrême-droite. Plusieurs d'entre eux étaient en effet utilisés régulièrement comme membres du service d'ordre par les responsables du FN de leur département d'origine, la Haute- Marne. 
Moins d'un an après le meurtre, plusieurs des co-accusés sont libérés pendant l'instruction alors en cours. Quatre témoins ont d'abord relaté des faits accablants et concordants démontrant que l'ensemble des néo-nazis cherchait activement une victime en scrutant les berges de la Seine, bien avant de tomber sur Brahim Bouarram. Mais en quelques mois, ces quatre personnes se sont toutes rétractées, notamment une jeune femme qui apparaît muette et terrorisée au cours des audiences. Le juge, pourtant, ne tient aucun compte du caractère troublant de ces rétractations tardives générales, et relâche les co-accusés. L'un des présents à la ratonnade a d'ailleurs été relâché bien avant, comme si la possibilité de pression sur les témoins n'avait aucune importance

Par ailleurs, le responsable du service d’ordre central du FN ( nommé DPS) comme celui du FN de la Haute Marne ne seront jamais inquiétés. Ils avaient pourtant attendu une semaine avant de donner l'identité des accusés à la police et s’étaient auparavant rendus au domicile de ces derniers, ce qui leur a laissé tout le temps pour se débarrasser d'éléments compromettants et élaborer une stratégie de défense.
Au procès lui-même, les peines des co-accusés du meurtre de Bouarram permettront à trois d'entre eux de ne pas retourner en prison, la peine ferme d'un an étant couverte par la détention préventive, et les trois ans restants étant du sursis. Un seul co-accusé David Halbin fera un an de prison, mais seulement parce qu'il était resté libre le temps de l'instruction. Quant à celui qui a poussé Brahim Bouarram dans la Seine, Mickaël Freyminet, il écopera d'un jugement très modéré de huit ans de prison ferme.  

Sept ans plus tard, on retrouvera son nom cité dans une autre affaire de meurtre : en septembre 2002, une bande de néo-nazis tabasse François Chenu à Reims, le jette à l’eau, puis le repêche pour l'achever à coup de rangers. François Chenu était homosexuel, le seul mobile du meurtre. Après les faits, les jeunes néo-nazis avaient passé de nombreux coups de fil à leur mentor un peu plus âgé qui n'était autre que le meurtrier de Brahim Bouarram. Mickaël Freyminet. Celui-ci, qui avait déclaré avoir abjuré ses croyances et avait osé demander pardon à la compagne de Brahim Bouarram s'était dès sa libération, immédiatement relancé dans l'activisme néo-nazi . Il avait d’ailleurs rencontré les trois meurtriers de François Chenu lors d’un camp organisé par cette mouvance.

Le rassemblement du 1er mai sera l'occasion de réaffirmer notre volonté de combattre le FN raciste, antisémite, anti-social, fasciste ainsi que  ses idées et le poison qu'il déverse quotidiennement.

MEMORIAL 98 


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