70 ans après, les autorités françaises reconnaissent enfin le massacre de Sétif du 8 mai 1945 et la responsabilité de la répression coloniale dans cette tuerie.
Pour mémoire, en ce jour fêtant la victoire contre les nazis, les Algériens réclamaient la reconnaissance de leurs droits. Nombre d'entre eux avaient combattu dans l'armée française et ainsi participé à la défaite nazie.
Pour mémoire, en ce jour fêtant la victoire contre les nazis, les Algériens réclamaient la reconnaissance de leurs droits. Nombre d'entre eux avaient combattu dans l'armée française et ainsi participé à la défaite nazie.
À Sétif, le mardi 8 mai, la ville est pavoisée. C’est le jour de la capitulation allemande, les Algériens sont autorisés à célébrer la victoire des Alliés.
La manifestation, autorisée, commence à se déployer dans les les rues dès 8 heures. Estimée à plus de 10 000 personnes, elle défile avec des drapeaux des pays alliés vainqueurs et des pancartes « Nous voulons être vos égaux » « ou « À bas le colonialisme ».
Le PPA (Parti du Peuple algérien) avait créé un drapeau qui servira de modèle pour celui de l’Algérie future. Les militants le mêlent à ceux des Alliés.
Vers 8h45 surgissent des pancartes « Vive l’Algérie libre et indépendante » et en tête de la manifestation, Aïssa Cheraga, chef d’une patrouille de scouts, arbore le drapeau algérien. Les policiers tirent des coups de feu sur la foule. Le jeune porteur de drapeau touché une première fois à l'épaule se relève avant de s’effondrer une seconde fois, touché par une balle en pleine tête. C'est devant sa tombe qu'a eu lieu la cérémonie d'aujourd'hui
La nouvelle de l’émeute gagne rapidement la région. La révolte gagne les villes voisines. La répression qui s’ensuivra sera d’une brutalité extrême, faisant des milliers de morts parmi les manifestants. Le gouverneur Chataigneau décrète l’état de siège. Il donne pleins pouvoirs au général Henri Martin, patron de l’armée en Afrique du Nord pour « rétablir l’ordre d’urgence ». La France coloniale ne lésine pas : 40 000 soldats entrent en action. Les villages « rebelles » sont bombardés. La marine de guerre pilonne les côtes.
Le geste concernant Sétif fait suite à la reconnaissance officielle en 2012 de la répression meurtrière contre la manifestation des Algériens de Paris le 17 octobre 1961. A noter la réaction nauséabonde du dirigeant de l'UMP Laurent Wauquiez qui considère qu'il s'agit d'une "repentance à sens unique ". Il s'inscrit dans la lignée des diatribes bien connues de Sarkozy contre la "repentance" lors de sa campagne électorale de 2007. Il converge aussi avec Robert Ménard, maire FN de Béziers et apologiste de l'Algérie coloniale.
Après le geste concernant Sétif, c'est à une démarche concernant l'histoire de l'ensemble de la colonisation et de la guerre d'Algérie qu'il faut maintenant se confronter.
La justice et la capacité de vivre ensemble en représentent l'enjeu.
MEMORIAL 98
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