jeudi 14 mars 2019

Contre l'intimidation des relais de Poutine: soutien à Cécile Vaissié

Mise à jour du 14 juin 2019: Relaxe quasi totale et échec de l'opération d'intimidation.

Le verdict du procès de Cécile Vaissié et de son éditrice rejette la quasi totalité des allégations de ceux qui l'ont traînée devant les tribuneaux. Il ne retient qu'un seule passage sur les vingt mis en cause par les plaignants. L'auteure est condamnée à 500 euros d'amende avec sursis. Néanmoins Olivier Berruyer ( voir ci-dessous) obtient des dommages-intérêts et des frais de justice. C'est évidemment de trop mais l'opération visant à empêcher d'enquêter sur les complices de Poutine a échoué.
Memorial 98 

Mise à jour du 19 mars 2019:
Récit du procès par le journaliste Antoine Hasday pour Slate 

L'avocat de cinq des six plaignants, Me Assous, a osé comparer Cécile Vaissié au négationniste Robert Faurisson.
C'est particulièrement choquant de la part d'un avocat qui se présente comme un disciple de Me Jacques Vergès, lequel a défendu avec enthousiasme Klaus Barbie, chef de la Gestapo de Lyon et bourreau des enfants juifs d'Izieu
Lors de ce procès, Vergés a organisé avec Barbie une machination visant à salir le résistant Raymond Aubrac ( voir à la fin de l'article)


Mise à jour du 15 mars:  Bonne nouvelle 
Au soir du deuxième jour du procès, le procureur requiert la relaxe de Cécile Vaissié et de son éditrice. Résultat du délibéré le 31 mai prochain. Nous renouvelons notre soutien. 

Memorial 98 




Cécile Vaissié et son éditeur " Les petits matins"  s'ajoutent à la liste  de journalistes et d’universitaires qui travaillent sur la Russie contemporaine et se retrouvent pour cette raison devant les tribunaux. Leur procès débute ce 14 mars à Paris.
Leur crime ? Avoir mis en lumière les réseaux multiples soutenant la politique du maître du Kremlin. Dans ce cas il s'agit de la parution en mars 2016 du livre " Les réseaux du Kremlin en France"  

Ces réseaux sont particulièrement prompts à attaquer en justice. Il y a là une volonté d’intimider quiconque met au jour les liens entre ces soutiens pro­-Poutine et leur présentation orientée et mensongères   des informations concernant notamment la politique étrangère russe.

Notons, à droite et à l'extrême-droite, Thierry Mariani et Valérie Boyer, le RN/FN qui a été chercher une reconnaissance et des financements chez Poutine et a intégré en troisième position de sa liste aux européennes le lobbyiste quasi-officiel Mariani, mais aussi Nadine Morano ( qui a créé au Parlement européen un groupe de pression nommé " Pour un nouveau dialogue avec la Russie" ),  Luc Ferry, l'antisémite enragé Soral reçu à Moscou en juin 2016, Marion Maréchal qui a participé à des conférences du Kremlin  etc...



D’ailleurs Jordan Bardella, tête de liste du RN aux européennes est en train de préparer un grand rassemblement à Rome le 29 mars, avec un invité surprise : le parti de Poutine nommé Russie Unie. Le rassemblement sera conclu par  Matteo Salvini,  fan de longue date de Poutine qui tente de fédérer toute cette mouvance en vue des européennes.
 
Salvini à Moscou avec le portrait de Poutine


Aux  côtés des jeunes Russes, Français et Italiens, il y aura tout  le reste de lafachosphère européenne:  les Allemands de l’AFD, les Autrichiens du FpO dont le parti est partenaire de Russie unie , les Belges du Vlaams Belang, les Britanniques de Ukip responsables de la campagne raciste du Brexit et les Polonais du PiS qui sont au pouvoir actuellement à Varsovie et qui, sur le papier également, n’entretiennent aucune relation officielle avec le RN.


Des journalistes de Decodex, le groupe de fact-checking du Monde ont déjà été traînés en justice par les relais de Poutine , tout comme le journaliste Nicolas Hénin, spécialiste de la Syrie où il fut otage, poursuivi en diffamation par des proches de l’ambassade de Russie à Paris pour des passages de son livre La France russe. Enquête sur les réseaux Poutine (Fayard, 2016).
Parmi les plaignants contre Cécile Vaissié, on trouve Guéorgui Chépélev, dirigeant du « Conseil de coordination des compatriotes ( russes) » mis en place directement par l’ambassade de Russie à Paris, comme dans les autres pays où ces structures existent.
Il y a surtout dans cette affaire deux personnages qui ont fait et font encore beaucoup de ravages à gauche.
Il s'agit d'une part de Djordje Kuzmanovic ex-conseiller de Mélenchon et "orateur national" de la LFI. Il a été aussi ex-secrétaire national du Parti de gauche (PG) en charge des questions internationales et de défense. Il est maintenant mis à l'écart par Mélenchon mais se déclare toujours membre de la France Insoumise. La raison de son départ ne semble pas liée à son activité pro-Poutine
En effet Mélenchon lui-même a plusieurs fois apporté son soutien à Poutine, notamment à propos de la Syrie ou il considérait que " Poutine règle le problème" alors que l'armée russe  a semé la mort et la désolation.
Mélenchon a également calomnié les opposants russes notamment lors de l'assassinat de Boris Nemtsov. Il a réaffirmé cette position ces derniers jours dans sa tribune sur l’Europe en accusant Macron  de « russophobie »
L'autre plaignant est Olivier Berruyer, du site Les Crises, qui utilise une phraséologie de gauche afin de réaliser un travail de désinformation au profit quasi-exclusif du pouvoir russe, dont il approuve notamment l’intervention en Syrie. Il a ainsi nié les bombardements chimiques du régime à Khan Chikhoun le 4 avril 2017, qui ont tué 97 personnes.
Berruyer a été l'invité des journées d'été de la France insoumise 2017 pour une conférence sur le thème : «Faut-il “dégager” les médias ? Dénoncer leur système, combattre leurs effets, les contourner et créer». Cette conférence était animée par la fameuse Sophia Chikirou, alors directrice du Media et de la communication de Mélenchon, avec Aude Lancelin depuis devenue la nouvelle directrice du Média, Thomas Guénolé, candidat aux européennes sur la liste LFI et donc Olivier Berruyer.

Face à ces techniques d’intimidations destinées à verrouiller la critique, empêcher tout débat et toute recherche et à des menaces qui touchent également plusieurs journalistes et universitaires nous  exprimons notre entière solidarité à Cécile Vaissié et à son éditeur.


On notera que l'avocat commun de cinq des six plaignants, Me Jérémy Assous, est également l'avocat du média russe RT-France. Cet avocat se présente lui-même comme un disciple de Jacques Vergès  . C'est inquiétant car Vergès, d'abord identifié comme anti-impérialiste, poursuivit sa carrière en défendant les autocrates africains contre les ONG et également Klaus Barbie, chef de la Gestapo de Lyon. Il mit alors en œuvre une campagne de calomnies contre le résistant Raymond Aubrac


Memorial 98


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