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lundi 15 mars 2021

Syrie 10 ans : l'extrême-droite au service exclusif des bourreaux


Cela fait dix ans déjà que la révolution syrienne, débutée dans la vague des printemps arabes, a ébranlé la dictature du clan Assad qui règne sur la Syrie depuis 1970, suite au coup d'état à l'époque de Hafez-El-Assad, père de Bachar.

Le 5 juin 2011, Memorial 98 a publié un premier texte contre le massacre de la population. Depuis notre engagement s'est poursuivi  et approfondi à travers de multiples manifestations et actions de solidarité ( voir ci-dessous nos textes et appels).

Alors que plusieurs partis de gauche ont très vite abandonné le camp du soutien à ce grand soulèvement démocratique allant parfois jusqu'à le dénoncer et le calomnier, l'extrême-droite et la droite radicale ont au contraire accentué leur dévotion politique au dictateur de Damas.

Les obsessions de l’extrême droite trouvent en Syrie un écho sur lequel Bachar Al-Assad sait parfaitement jouer: défense des régimes autoritaires et rejet de la démocratie, anti-islamisme (réduit à sa frange djihadiste), antisémitisme, défense de la chrétienté persécutée. Il n’est donc pas étonnant que la propagande du régime syrien ait trouvé un relais actif dans ces groupes extrémistes, eux-mêmes divers et fortement divisés, et dans des milieux soucieux de présenter une image publique plus modérée mais néanmoins sensibles à des thématiques sécuritaires et religieuses.

 

Des connivences anciennes avec les idéologies fascistes et l’antisémitisme

 

Les relations entre le régime syrien et l’extrême-droite datent de bien avant la révolution de 2011.

Le régime avait accueilli de nombreux nazis, dont un des pires criminels de guerre, Aloïs Brunner, adjoint d’Eichmann, responsable en France du camp de Drancy et organisateur de très nombreuses déportations dont celle des Juifs de Salonique qui aboutit à 98% de morts. Brunner arrive en Syrie vers 1954; plus tard, en 1971, il est embauché directement comme conseiller du gouvernement de Hafez El Assad (père de Bachar). Il aide le pouvoir syrien à mettre en place des techniques de torture dans les prisons.


 

Le général Moustapha Tlass, éternel ministre de la Défense syrien de 1972 à 2004, représente la continuité du régime syrien puisqu’il est confirmé par Bachar Al-Assad, arrivé au pouvoir en 2000, lors de la mort de son père.

Dès 1994, Frédéric Chatillon alors dirigeant du GUD, milice d’extrême-droite ultra-violente  (Groupe Union Droit)  se rapproche de Tlass. Il est reçu par le ministre en Octobre 1994 à Damas. Sur les murs de son appartement sont accrochés des dessins signés de Hitler; Chatillon repart avec dix exemplaires de Mein Kampf en arabe, repérés par la police à son retour en France.

Le régime d’Hafez Al-Assad (père de Bachar) finance dès lors les activités du GUD et voit en Chatillon une porte ouverte vers les mouvements extrémistes occidentaux. C’est aussi l’époque d’un tournant politique du GUD, qui relativise son combat anti-communiste et adopte une ligne ouvertement antisémite. Le général Tlass est connu pour ses positions négationnistes envers la Shoah et a fait éditer en arabe le faux antisémite «  Protocole des Sages de Sion ». Il a aussi publié une œuvre de son cru "La Mazah de Sion" qui reprend la prétendue thèse du crime rituel juif destiné à introduire le sang d'enfants dans le pain azyme. C’est pour cette raison qu’il devra abandonner son projet de soutenir une thèse à la Sorbonne. 

Chatillon fait profiter ses amis de ses contacts au sein du régime syrien et invite la fine fleur des milieux complotistes à se rendre à Damas. Il organise notamment en 2006 un voyage au Liban et en Syrie en compagnie d'Alain Soral et de Dieudonné, ainsi qu'un autre voyage de presse en août 2011, aux côtés de Thierry Meyssan, l'animateur complotiste du Réseau Voltaire. Ce dernier vit et agit d’ailleurs à Damas. Sans surprise, il s’attèlera rapidement  à dénoncer une tentative de déstabilisation menée par l’Otan, le Qatar et l’Arabie saoudite, pour assurer la « domination sioniste » de la région.

Chatillon mélange en permanence l’activisme politique et les affaires. Il fonde une nébuleuse de sociétés commerciales qu’il mettra ensuite au service du Front National puis du Rassemblement National.  Chatillon lui-même devient un proche conseiller de Marine Le Pen,  (comme le montre précisément le livre de Destal et Marine Turchi. « Marine est au courant de tout »

                                Chatillon dans une manifestation de soutien au régime Assad
 

Sa société principale, nommée Riwal, élargit ses activités, notamment avec sa filiale Riwal Syria, « spécialisée dans la promotion des sociétés privées et des institutions publiques syriennes en France ». L'agence crée notamment le site du ministère du tourisme syrien. En décembre 2009, Riwal Syria réalise ainsi une campagne pour le ministère syrien du tourisme, en faisant tourner à Paris  un car portant  le slogan « Syrie, une nouvelle aire ». 

En juin 2011, trois mois après le début de la révolte et  des manifestations contre Assad, Chatillon lance le site InfoSyrie, présenté comme « organe de réinformation » c’est à dire de propagande pro-régime. Il le fera durer pendant  un an, avant de poursuivre son activité sur Facebook. 

En mars 2016, Chatillon figure également dans la délégation française reçue par Bachar Al-Assad, qui mêle des députés Les Républicains (dont déjà Thierry Mariani qui rejoindra ensuite le RN)  et des figures d'extrême droite. 

Cet attrait de l’extrême droite pour le régime Assad n’est évidemment pas uniquement français.  En 2005, David Duke, ancien dirigeant du Klux Klux Klan, promoteur de théories racistes et négationnistes, antisémite enragé et futur soutien de Trump, était invité en grand pompe à Damas où il a prononcé un discours antisémite en s’attaquant aux “sionistes qui occupent New York et à l’État d’Israël“. Ce discours a été retransmis par la télévision syrienne. Il déclarait “En Amérique et partout dans le monde, il n’y a que les sionistes pour vouloir la guerre et non la paix”, dans un discours qui voulait illustrer la convergence entre son idéologie de la suprématie de la race blanche et une certaine rhétorique « antisioniste » dans le monde arabe. “Cela me fait mal de vous dire qu’une partie de mon pays (USA) est occupée par les sionistes, tout comme une partie de votre pays, le Golan, est occupée par les sionistes. Les sionistes occupent la plus grande partie des médias américains et contrôlent pour une large part le gouvernement américain“, ajoutait-t-il.

 

Contre les musulmans, l’axe « civilisationnel » Bachar-Poutine

 

Avec le début du soulèvement de la population syrienne contre le régime de Bachar en Mars 2011, le soutien de l’extrême droite internationale s’approfondit et change de dimension. 

Sa mouvance s’oppose à la vague des révolutions qui se développent à partir de  2011 dans les pays arabes. Pour ceux qui méprisent aussi violemment les populations arabes et musulmanes, seuls des dictateurs sont à même de “mater” les populations qui réclament la justice et la démocratie.

Depuis le début du conflit en Syrie, Bachar Al-Assad attire les courants d'extrême-droite en Occident, au point d'en être devenu l'un des symboles. On a ainsi trouvé ses portraits chez les responsables de l’émeute suprémaciste de Charlottesville en 2017, au côté de portraits de Hitler. 

La vision de l'extrême-droite occidentale du conflit syrien est qu'il y a un régime qui impose l'ordre et la stabilité face à des « indigènes ». Assad représente dans cet imaginaire collectif une figure centrale, il est devenu l'un de leurs modèles. Ils le défendent face aux protestations dues à la politique répressive du régime et à ses massacres, qui sont niés ou relativisés. 

Au sein de l’Union européenne, les exemples sont légion. “Poutine et Assad sont de notre côté”, déclare en novembre 2016 Paul Nuttal, alors leader de l’UKIP (Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni), le parti de la droite nationaliste et xénophobe de Nigel Farage.

 Il est loin d’être le seul : les néos-nazis d’Aube dorée en Grèce, les fascistes de  Forza Nuova et Casa Pound en Italie, mais aussi les ultra-nationalistes polonais, espagnols ou belges affichent tous leur soutien au régime Assad.

À la fin août 2019, le groupe néo-fasciste italien Casa Pound visitait ainsi en grande pompe la ville syrienne d’Alep, assiégée et bombardée par le régime et l’aviation russe, puis reconquise par eux en 2016. Le ministère du tourisme syrien a alors salué sur sa page Facebook cette « délégation italienne » en publiant une photo mettant en avant le drapeau de ce groupe. 

C’est avec beaucoup d’intelligence, voire de machiavélisme, que Damas a fait évoluer sa propagande au cours du conflit, pour séduire les pans de l’extrême droite occidentale. Ces dernières années d’autres groupes fascistes et d’extrême droite en Europe se sont rendus en Syrie pour exprimer leur soutien au régime de Damas, comme par exemple en juin 2013, Nick Griffin, le leader du British National Party (BNP), ou des fascistes polonais du groupe  Falanga . Ces derniers, venus en « mission de solidarité », ont d’ailleurs rencontré à l’époque le premier ministre et le ministre aux affaires étrangères syriennes.

L’European Solidarity Front regroupement d’organisations fascistes de toute l’Europe (National Rebirth of Poland, Casa Pound d’Italie, Black Lilly de Grèce, etc.) a organisé de nombreuses manifestations et conférences en faveur du régime syrien.  Ce Front s’affirme notamment « ouvert à tous ceux qui aiment la Syrie, et soutiennent la solidarité avec le président Assad, la nation syrienne et son armée ». Les fascistes grecs de Black Lilly ont également été accusés d’avoir envoyé des militants en Syrie pour combattre militairement  aux côtés des forces du régime syrien. 

Depuis le début du conflit syrien, au-delà de la propagande, c’est l’image elle-même du régime qui a permis de regrouper ces nouveaux partisans. Bachar est devenu pour eux un symbole à défendre, d’autant plus qu’ils le voient comme un homme assiégé par ceux dont ils estiment qu’ils sont leurs ennemis : les islamistes et les « mondialistes » 

Mais le régime ne se contente pas de l’appui des groupes de l’extrême-droite la plus radicale.

Il désire obtenir l’appui actif  des “grands” partis d’extrême-droite, dotés d’une représentation parlementaire, ainsi que des fractions de la droite dure pro-Poutine à la lisière de celle-ci. Le Front national  français joue un rôle important dans cette stratégie. “J’ai dit dès le début du conflit syrien, et j’étais la seule à l’époque, que contribuer à la chute de Bachar Al-Assad c’est permettre à l’EI [groupe État islamique, Daech] de gouverner la Syrie”,  déclarait Marine Le Pen, alors candidate à l’élection présidentielle, dans un entretien accordé en février 2017 au quotidien libanais L’Orient-Le Jour. Elle savait parfaitement à quoi s’en tenir, en raison de sa proximité avec Frédéric Chatillon, ami et organisateur de sa campagne et en même temps relais du régime syrien (voir ci-dessus) 

Une partie de la droite française n’a pas tardé à reprendre les arguments du FN, en les adaptant à sa propre posture politique. Contrainte de reconnaître les violations grossières des droits de l’homme par le régime syrien, elle a donc recours à la théorie du “moindre mal” puisqu’en face d’Assad on ne trouverait selon elle que les djihadistes de Daech. 

 Dans ce but l’opposition syrienne doit est ignorée ou stigmatisée comme djihadiste. La chute de la ville d’Alep en décembre 2016, suite à une offensive du régime et de ses alliés, a nourri les discours des pro-Bachar, applaudissant ainsi une “victoire” de Damas et de Moscou contre “les terroristes”. Quelques semaines plus tard, c’était au tour d’une délégation du mouvement d’extrême droite française du Rassemblement National (ex FN),  emmenée par Thierry Mariani, de se rendre en Syrie et de rencontrer Bachar Al-Assad. Le magazine français d’extrême droite Valeurs actuelles décrivait cette visite comme « Une manière, pour le parti de Marine Le Pen, d’exprimer son soutien envers le régime de Damas et de le féliciter pour sa lutte contre le terrorisme islamiste ».

 

L’homme clé de cette stratégie de soutien est Thierry Mariani. Cet ancien ministre de Sarkozy, de 2010 à 2012, s’est toujours situé dans l’aile la plus droitière de l’UMP puis de LR. Il a basculé officiellement vers le RN lors des élections européennes de 2018, ce qui lui a permis de devenir eurodéputé et de donner un nouvel élan à ses activités. 

 

                                Mariani avec Assad à Damas

 

Son regroupement au sein de l’UMP/LR, dénommé « la Droite Populaire », était déjà  ouvert aux positions racistes et xénophobes du FN. Il a lui-même présenté de nombreux projets législatifs durcissant le statut des immigrés. 

Mariani a aussi rapidement représenté la pointe du lobby de soutien à Poutine. Il a ainsi défendu l’annexion de la Crimée par la Russie en mars 2014 et y a  organisé en juillet 2015 un voyage de députés français afin d’affirmer cet appui. C’est cette même méthode des voyages qu’il utilise pour organiser un front de soutien au régime syrien.  Ces déplacements  constituent autant de pèlerinages qui sont destinés à marteler des éléments de propagande bien rodés : le régime Assad est stable, il a vaincu Daech et les djihadistes,  l’ordre règne à Damas. L’eurodéputée RN Virginie Jorion déclarait ainsi en septembre 2019, au retour d’une visite à Damas, sous la houlette de l’incontournable Mariani, qu’elle se sentait plus en sécurité à Damas qu’à Paris.

Mariani a été promu tête de liste RN pour les élections régionales de juin 2021 dans la région PACA. C'est un signe important car cette région C'est là que se sont présentés Jean-Marie Le Pen puis Marion Maréchal. C'est là que s'est nouée dès 1986 la première alliance électorale entre la droite de  Jean-Claude Gaudin et le FN de Jean Marie-Le Pen.   

 

Pour la défense de la chrétienté : une instrumentalisation mensongère.

 

L’arme cruciale utilisée par l’extrême-droite afin d’élargir l’acceptation du régime syrien s’appuie sur l’instrumentalisation de la défense des chrétiens d’Orient. Cette manipulation a été mise en place, dès 2011 par les services de propagande syriens eux-mêmes, autour notamment de la figure de la Mère Agnès-Mariam de la Croix. Celle-ci est chargée de porter la bonne parole du régime et de manipuler les journalistes étrangers.  Elle a été mise en cause dans la mort du journaliste français Gilles Jacquier, tué à Homs en janvier 2012. Celui-ci a sans doute payé de sa vie le fait d’avoir échappé au contrôle des services de renseignements. Ces derniers scrutaient attentivement le déroulement de sa visite, en coopération avec la religieuse qui avait joué les intermédiaires 

Cet axe de propagande, imaginé par le régime, s’est trouvé décuplé par la mise en place en France de l’organisation SOS Chrétiens d’Orient. Celle-ci  a réussi le tour de force  de réunir toutes les familles de l’extrême droite française autour d’une même cause, puisqu’on y trouve pêle-mêle,  des identitaires, des anciens de l’Œuvre Française, de nombreux cadres du RN et des catholiques intégristes

SOS Chrétiens d'Orient (SOS CO)  a été fondée en 2013 par Charles de Meyer et Benjamin Blanchard. Le premier est un ancien assistant du député d'extrême droite Jacques Bompard. Il est maintenant assistant parlementaire de l'eurodéputé RN Thierry Mariani dont on  a déjà noté le rôle central. Benjamin Blanchard est un ancien collaborateur de l’eurodéputée du Front national Marie-Christine Arnautu et également  animateur sur Radio Courtoisie.  Les deux fondateurs se seraient rencontrés lors d’une garde à vue en avril 2013, dans le cadre d'une action de la Manif pour tous.

Un businessman, nommé Olivier Demeocq, organise leur premier voyage en Syrie, grâce aux contacts de son ami Frédéric Chatillon, dont nous avons décrit ci-dessus l’implantation ancienne auprès de la dictature des Assad. Demeocq a depuis rompu avec eux, en critiquant la manipulation de leur prétendue action humanitaire. De 2014 à 2018, leurs collectes annuelles de dons passent de 1 à 8 millions d’euros 

Leur entreprise trouve un écho particulier chez les jeunes de la droite catholique radicale, déçus par l’échec de la Manif pour tous et l’adoption du mariage pour tous. Au moment où « la France leur paraît atteinte par le double mal du sécularisme libéral et de l’islam, les chrétiens d’Orient leurs offrent un témoignage de martyrs sous le joug de l’islamisme, un modèle de christianisme authentique pour le rétablissement de l’ordre moral en France ainsi qu’un récit donnant un sens providentiel à l’histoire nationale de la France », analyse le chercheur Alexis Artaud de La Ferrière, dans Les cahiers de l’EMAM.   

L'hebdomadaire chrétien La Vie affirme aussi que « les dirigeants et fondateurs [de SOS Chrétiens d'Orient] sont tous des jeunes issus de la droite catholique identitaire. L’association traditionnelle de l’Église chargée de défendre les chrétiens d’Orient (l’Oeuvre d’Orient) se prononce dans le même sens.  

SOS CO se revendique "apolitique". Mais elle  faisait partie des partenaires de la "Convention de la droite" organisée par l'ancienne députée frontiste Marion Maréchal en septembre 2019 et au cours de laquelle Eric Zemmour prononce un discours de guerre civile et religieuse.

L’essentiel des fonds importants de SOS Chrétiens d’Orient proviennent de particuliers et de paroisses catholiques. Mais deux députés et une sénatrice du parti Les Républicains lui ont néanmoins apporté 16 000 euros en 2016, en puisant dans les fonds de leur «  réserve parlementaire » avant que celle-ci ne soit supprimée. 

Le député Alain Marsaud (Les Républicains) a signé un chèque de 8000 suivi de Jean-Frédéric Poisson, l’ancien président du parti chrétien-démocrate de Christine Boutin avec 5 000 euros et enfin Joëlle Garriaud-Maylam qui représentait les Français de l’étranger et a versé 3 000 euros à l’ONG. Poisson, ancien candidat à la primaire de la droite en 2016, est un soutien de Assad et s’est rendu à Damas pour le rencontrer. Il est également connu pour ses propos antisémites.

 

Mediapart a révélé dans une enquête approfondie les liens matériels de SOS CO avec le régime syrien. Il s’agit notamment d’opérations de communication avec divers personnages de l’entourage d’Assad et avec des dignitaires chrétiens locaux, connus pour leurs turpitudes financières. 

Pire encore, SOS CO soutiendrait des milices armées qui combattent pour Bachar Al-Assad et ont commis des exactions dans la région de Hama. C’est d’autant plus choquant que l’association a été considérée pendant plusieurs années comme partenaire de la Défense nationale par le ministère français des armées. Les révélations qui se sont accumulées à son propos ont contraint le ministère à mettre fin à cette collaboration. 

 Au total, c’est avec beaucoup d’habileté que le régime syrien a fait évoluer sa propagande au cours du conflit, pour séduire les pans de l’extrême droite et de la droite radicale occidentales. Celles-ci ont joué leur rôle dans la défense d’un régime mis en cause pour ses atrocités mais qui a finalement réussi à échapper à de réelles sanctions, grâce à son alliance avec la Russie qui lui garantit un veto automatique face aux velléités de condamnation de l’ONU. 

 Ainsi depuis le début de la révolution syrienne, Damas est devenue un lieu de pèlerinage pour toutes les mouvances de l’extrême droite mondiale, et plus particulièrement européenne 

On pourrait résumer cet attrait en quatre points, selon le politologue  Ziad Majed : “Il s’agit d’abord d’une fascination pour la violence, pour cette puissance sans limite d’Assad qui s’abat contre des gens qui méritent d’être punis. La deuxième raison est qu’ils considèrent Assad comme ‘leur blanc’. C’est ‘le suprémaciste blanc syrien’ qui vient châtier des ‘indigènes’. Troisièmement, Assad est celui qui massacre des musulmans, ce qui, pour les racistes/islamophobes, est quelque chose de bien. Enfin, et surtout, il est l’allié de l’un des ‘prophètes de l’extrême droite : Vladimir Poutine’, analyse le chercheur. “Cette internationale nationaliste autoritaire est unie autour de la figure de Poutine, qui est hostile à ce qu’elle appelle le mondialisme et souvent unie par les questions d’identité”

 L’engagement massif de l’extrême-droite au côté du régime syrien représente un défi que le mouvement de solidarité affronte avec difficulté, en raison des confusions qui règnent au sujet de la Syrie dans le camp de la gauche.

 Le positionnement d’une partie de celle-ci témoigne d’une porosité manifeste à la propagande du régime et de son soutien russe. Une grille de lecture se réclamant d’un "anti-impérialisme" frappé de strabisme aboutit ainsi à privilégier l’axe Assad-Poutine-Iran face à un complot occidental qui serait déterminé par le pétrole et le gaz. On n’est guère éloigné de la géopolitique à la sauce complotiste. Jean-Luc Mélenchon va jusqu’à déclarer qu’il fait confiance à Poutine pour « régler le problème » des djihadistes, auxquels il assimile d’ailleurs les habitants de la Ghouta , bombardés par le gaz sarin du régime.

On aboutit ainsi à une confusion dont le seul bénéficiaire est un régime qui maîtrise parfaitement les différents registres lui permettant d’atténuer l’horreur de ses actes, voire de les justifier.

 

C'est pourquoi en ce dixième anniversaire, nous appelons plus que jamais à un grand mouvement de solidarité avec la population syrienne et son aspiration maintenue à la liberté et la justice

 

MEMORIAL 98 

Textes et articles de Memorial 98 sur la Syrie ( sélection) 

 


 


mercredi 14 décembre 2016

Agir pour les Syriens, contre la barbarie d'Assad et Poutine.


                                          Alep détruite



Mise à jour du 6 septembre 2017: l'ONU accuse le régime Assad d'avoir utilisé des armes chimiques


Mise à jour du 22 juin 2017: 



Scandaleuse déclaration de Macron à propos de la Syrie: il ne voit pas de "successeur légitime à Assad" et il faut donc, selon lui, maintenir ce dernier en place, avec l'aide de Poutine. 

La seule condition est qu'il n'utilise pas d'armes chimiques car cela fait trop désordre, mais, si on comprend bien,  tout le reste est permis: bombardements non-chimiques, tortures à grandes échelle, assassinats. 

Cette position représente une grave régression par rapport aux positions développées lors du précédent quinquennat, notamment sur le départ nécessaire d'Assad et son jugement.

Ce glissement vers l'alignement sur des positions "nationalistes françaises" et d'alliance avec Poutine doit être combattue.

Memorial 98 propose aux associations avec qui elle agit dans ce domaine d'organiser une protestation publique

 


Mise à jour du 28 mai 2017

Lors de la visite de Poutine à Paris, nous manifesterons avec les Collectifs et associations afin de protester à nouveau contre les massacres en Syrie, quelques semaines après l'attaque chimique de Khan Sheikhoun .

Memorial 98  
 

Rassemblement : disons STOP à Poutine
Lundi 29 Mai 2017 à 18 h 30 Esplanade des Invalides (face à la rue de l’Université, Métro Invalides).
Le Président de la République, Emmanuel Macron, recevra le Président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine le lundi 29 mai au Grand Trianon à Versailles à l’occasion de l’exposition sur la visite de Pierre le Grand en France en 1717. Espérons que cette commémoration historique soit également l’occasion pour notre diplomatie de revenir dans le jeu du règlement de la tragédie syrienne.
Pour rappel, alors que les diplomaties des pays européens et des USA font chaque jour des déclarations offusquées pour se donner bonne conscience, Monsieur Poutine, avec son aviation, est partenaire et complice du boucher de Damas depuis l’été 2015 dans le bombardement des populations civiles et des structures médicales. Il a fait en sorte de réitérer à Alep la « solution » tragique qu’il avait expérimentée à Grozny (capitale de la Tchétchénie) , ville martyre.
Nous attendons de cette rencontre qu’elle soit l’occasion de faire admettre à Monsieur Poutine que sa duplicité ne peut plus abuser la Communauté internationale. L’arrivée ces derniers jours du premier contingent de parachutistes russes dans le sud de la Syrie à Suweida, juste en face des unités d’élite de la coalition formée par les États-Unis, n’est pas de nature à apaiser la situation, d’autant plus qu’il s’agit des premières forces terrestres que Moscou envoie vers le Sud de la Syrie où, jusqu’à présent, les opérations russes se cantonnaient à des frappes aériennes.
Au-delà des déclarations d’usage, Monsieur Poutine doit s’engager de façon pérenne:
♦ pour le respect du droit international humanitaire en Syrie,
♦ pour l’application pleine et entière de la Résolution 2254 du Conseil de sécurité de l’ONU prévoyant une feuille de route pour parvenir à une transition politique passant par un cessez-le-feu et des élections libres sous contrôle international.
♦ à ne plus légitimer Bachar al Assad et son clan dont les monstrueux crimes de guerre et crimes contre l’humanité sont chaque jour davantage révélés.
À Paris lundi, la France doit avoir la détermination de le lui faire savoir.
Rassemblement Lundi 29 Mai 2017 à 18 h 30
Esplanade des Invalides (face à la rue de l’Université, Métro Invalides).
Organisations s’associant au rassemblement : Collectif pour une Syrie libre et démocratique (PSLD) ; Comité de Coordination de Paris de soutien à la Révolution syrienne ; Appel Solidarité Syrie ; MRAP ; SouriaHouria ; La Déclaration de Damas ; Appel Solidarité Syrie ; Memorial98, CEDETIM ; Cosmopolitan Project Foundation ;

Mise à jour du 16 avril 2017: Horreur à Idleb


Nos pensées pour les dizaines de morts de l'attentat à Idleb à proximité d'Alep.
A ce stade plus de 120 personnes en sont victimes, dont des dizaines d'enfants qui ont manifestement été ciblés. Des personnels humanitaires, des "Casques blancs" et des membres des groupes"rebelles" ont également été tués. Aucune revendication n'a été publiée. Nous n'oublions pas le bilan effroyable de la répression du régime Assad dont récemment son bombardement à l'arme chimique de la ville de Khan Cheikhoun, le 4 avril, qui a fait 87 morts.
 Assad nie sa responsabilité dans cette attaque et évoque comme d'habitude un "complot". Une fois de plus un média public français s'est porté au secours d'Assad afin de passer le message de négation du bourreau. Cette fois-ci c'est l'AFP qui se prête à l'opération de propagande, trois mois après l'entretien avec France-info organisé par  le député fillionisteThierry Mariani le 8 janvier dernier.
Assad nie carrément l'évidence: « Nous ne savons pas si ces enfants ont été tués à Khan Cheikhoun, nous ne savons même pas s'ils sont vraiment morts. » Pourtant, les autorités syriennes, mais aussi russes, ont bien confirmé qu'un incident de type chimique avait eu lieu dans cette localité. mais ont argué, contre toute évidence, que l'aviation syrienne avait frappé un « entrepôt » des rebelles qui contenait des « substances toxiques ». La population syrienne a plus que jamais besoin de notre soutien.

MEMORIAL 98


Collectif pour une Syrie libre
et démocratique (PSLD)

Paris le 4 avril 2017

  Août 2013  


  Avril 2017  
Alors que 70 délégations sont réunies à Bruxelles sur l’avenir de la Syrie, en toute impunité, Bachar Al Assad continue de gazer les Syriens 
Rassemblement Place de la République à Paris 
Jeudi 6 avril à 18H




Les avions de guerre du régime d'Assad à l'aube ont frappé ce matin la ville de Khan Sheikhoun dans la région d'Idleb[1] avec des bombes chargées de gaz toxiques provoquant des symptômes semblables à ceux causés par le gaz sarin. Environ 70 personnes auraient été tuées et 200 autres blessées. Les premières photos et vidéos des suites de l'attaque montrent clairement un crime horrible semblable à celui que le régime Assad a commis à l'est de la Ghouta près de Damas à l'été 2013, que la communauté internationale a laissé impuni.

L'armée de l'air du régime d'Assad a également effectué un massacre contre des civils dans la ville de Douma, dans l'est de la Ghouta tuant 32 personnes, y compris des femmes et des enfants.

Le régime d'Assad continue d'utiliser des armes interdites à l'échelle internationale dans les bombardements de zones civiles, en violation flagrante de la 4ème Convention de Genève et des Résolutions 2118, 2209, 2235 et 2254 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Ces crimes sont le résultat de l’incapacité de la communauté internationale à assurer la protection des civils.

Nous appelons à la mise en œuvre de l'article 21 de la résolution 2118 du Conseil de sécurité de l'ONU, selon lequel le Conseil doit prendre des mesures en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies en cas de non-respect, y compris le transfert et l'utilisation d’armes chimiques.

Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir en urgence pour condamner ce crime et mener une enquête immédiate. Des mesures urgentes doivent être prises pour :

- instaurer enfin une protection des populations par une exclusion aérienne d’avions de guerre et le libre accès de l’aide humanitaire.

- tenir pour responsables de ces crimes et sanctionner ceux qui les ont ordonnés, exécutés, en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies.

L'incapacité de prendre des mesures concrètes et urgentes serait comprise par les populations comme un nouvel abandon et par le régime d'Assad comme un nouveau permis de tuer, y compris avec des armes proscrites par le droit international.


Rassemblements dans plusieurs villes
Paris : Jeudi 6 Avril 2017 – République 18h.



[1] Données du Communiqué de la Coalition Nationale Syrienne.

Mise à jour du 4 avril 2017
Nouveau massacre par l'utilisation de gaz toxiques.

 Plus de soixante personnes victimes de bombardements aériens menés par l’aviation du régime Assad et de l'armée russe à Idlib. Horreurs particulières: une dizaine d'enfants ont été tués et, comme souvent, l’hôpital qui accueillait les victimes a été lui-même bombardé.
L'acharnement contre les structures de santé et contre les sauveteurs (les "Casques blancs") est une caractéristique de la terreur mise en œuvre par Assad et Poutine.
 Honte aux candidats à la présidentielle française qui soutiennent ce duo de massacreurs: tous à droite et à l'extrême-droite et un à gauche. En sera-t-il question lors du débat télévisé des 11 candidats de ce 4 avril ?
MEMORIAL 98

 Mise à jour du 18 mars  2017 

6e anniversaire du début de la révolte contre la dictature Assad et Daech.
 La révolte est  toujours vivante malgré Poutine et son déluge de bombes.



Mise à jour du 11 janvier 2017

Confirmation: le criminel de guerre nazi Aloïs Brunner, jugé responsable de l'assassinat de quelque 130.000 juifs d'Europe durant la Seconde Guerre mondiale et adjoint d'Eichmann a été accueilli et employé par le régime Assad en Syrie. 
Une enquête approfondie parue dans la revue XXI siècle  ( et ici) confirme les informations déjà connues et qui éclairent à nouveau sur la nature du régime Assad père et fils.
Ceux qui, notamment à gauche, soutiennent le régime prétendument laïque et progressiste d'Assad sont une fois de plus confrontés à la véritable nature de cette dictature. 
Les journalistes français qui viennent de tendre un micro complaisant à Assad et de lui offrir une tribune de propagande dans le sillage de Thierry Mariani sont également interpellés par ces confirmations. 
De même que par la mémoire de leur confrère grand reporter GILLES JACQUIER de France 2 . Le journaliste a été tué en Syrie, il y a cinq ans jour pour jour, par un obus de mortier à Homs.
Il a été victime d'un guet-apens des forces du régime Assad et d'une manipulation d'une propagandiste du régime dénommée Anne-Marie de la Croix ( voir ici), très populaire dans le réseau complotiste de défense du régime syrien  Les journalistes français qui viennent de tendre le micro à Assad et de lui offrir une tribune de propagande n'ont manifestement pas eu la moindre pensée pour leur confrère, victime de ce massacreur. Depuis le 11 janvier, une esplanade parisienne porte son nom ; honneur à sa mémoire.

Memorial 98


Actualisation du 8 janvier:

Le criminel de guerre Assad invité à une séance de propagande sur la radio publique France Info dès ce 8 janvier et en version longue le lundi 9 janvier. 

Il se permet de justifier les massacres d'Alep en lançant: "Toutes les guerres sont mauvaises, c'est parfois le prix à payer" On notera que c'est exactement l'argument de mauvaise foi qu'utilisent ses soutiens français de droite et de gauche. 

Le prétexte des "terroristes" d'Alep qui sert à justifier son terrorisme d’État est factuellement faux puisque Daech a été expulsé de la ville depuis janvier 2014 par ces mêmes forces révolutionnaires contre lesquelles la dictature syrienne s’est acharnée. C’est contre une cité libérée de Daech depuis près de trois ans que le régime Assad, la Russie et l’Iran ont mené la campagne la plus meurtrière du conflit syrien.

Actualisation du 7 janvier 
Memorial 98 lors du rassemblement place Saint-Michel ce jour



Actualisation du 5 janvier :

Le combat de la population syrienne contre la dictature et contre Daech se poursuit. De plus, les armées russe, iraniennes/Hezbollah et du régime ne cessent de violer la trêve et de mettre en danger les populations civiles.
Dans le cadre d'une mobilisation internationale qui se déroulera dans plus de vingt capitales, nous soutenons l'initiative du rassemblement "La Syrie veut la Liberté", organise par des Syriens de Paris
Samedi 7 janvier à 16 h (et non 15h comme annoncé précédemment)
Place Saint-Michel (métro Saint-Michel)

Actualisation du 2 janvier
  
" Marche civile pour Alep": mise au point de Memorial 98

. Nous avons annoncé cette marche partie de Berlin, sur la base d'informations provenant de collectifs partenaires dans le soutien à la résistance syrienne. Mais nous sommes maintenant informés de graves problèmes d'orientation et de fonctionnement dans cette marche. L'organisatrice principale déclare (témoignage de participant.e.): "je ne sais pas ce qui se passe a Alep et je ne veux pas le savoir, je veux seulement des corridors humanitaires"...
Plus tard à l'arrivée d'une étape long débat, car les drapeaux de la révolution syrienne ont été interdits par les organisateurs. Après plusieurs heures de débat, une écrasante majorité des personnes présentes vote pour que les personnes qui souhaitent porter le drapeau de la révolution puissent le faire... Lendemain matin... changement... plus possible d'avoir le drapeau, c'est uniquement le drapeau blanc et c'est tout, menace d'appeler la police, exclusion de la marche. This is NOT a Civil March For Aleppo . C'est la marche d'Anna Alboth, pacifique, neutre... on marche mais on ne nommera pas les coupables" donc aucune référence à Assad et Poutine. En revanche la présence de Russia Today (média officiel de Poutine) est acceptée. Il apparaît donc que cette marche est manipulée et instrumentalisée au nom du "pacifisme". En conséquence, avec les autres associations, nous retirons notre soutien à cette initiative et mettons en garde contre la manipulation en cours.
Actualisation du 26 décembre: Marche civile pour Alep ( voir ici)

Ils viennent de partir de Berlin. Plus de 300 participants sont en marche vers Alep.
Ils exigent de l'aide aux civils, la protection des droits de l'homme et l'élaboration d'une solution pacifique pour le peuple d'Alep et d'autres villes assiégées en Syrie .

Actualisation du 23 décembre

Alep: jours de rage, de tristesse, de défaite et de mensonge. 

La "reconquête" d'Alep-Est par l'armée d'Assad est une fumisterie. L'envahissement de la ville-martyr est due uniquement à la puissance et à la cruauté des bombardements de l'aviation et de l'artillerie russe depuis septembre 2015, ainsi qu'à la présence massive des troupes iraniennes et de leurs sous-traitants tels le Hezbollah.

Un bataillon de la police militaire russe a aussi été déployé  à Alep pour assurer la "sécurité", selon le ministre de la défense russe, Sergueï Choïgou. Le bataillon russe compte entre 300 et 400 soldats, selon le premier vice-président du comité du Conseil de la Fédération pour la défense et la sécurité (chambre haute du Parlement), Franz Klintsevitch. « Il s’agit de jeter les bases pour un service de police dans la ville libérée »,
 
On notera qu'il s'agit de la première intervention militaire de la Russie en dehors des frontières de l'ancienne Union soviétique depuis la guerre d'Afghanistan (1979-1989).
 
Au lendemain de la prise d'Alep, la population syrienne en lutte contre la dictature et pour ses aspirations démocratiques a plus que jamais besoin de notre soutien. Les manifestations et rassemblements doivent se poursuivre, sans que nous nous laissions démoraliser par la puissance de Poutine, fort surtout de la lâcheté de ceux qui prétendent soutenir les Syriens et l'ont laissé faire.

MEMORIAL 98

Actualisation du 21 décembre

Alep/ Srebrenica: appel bouleversant de survivants du génocide de Srebrenica (Bosnie) en 1995 à propos d'Alep. Ils organisent une manifestation au cimetière où reposent les victimes du génocide (extrait)  :
"Nous regardons avec effroi ce qui se passe à Alep, en Syrie, des femmes, des civils sont victimes d’atrocités...
Il y a seulement vingt et un ans, à Srebrenica, en Bosnie-Herzégovine, nous étions comme les gens d’Alep. Nos pères, nos frères, nos enfants étaient horriblement massacrés et d’autres le furent plus loin, dans le silence et nous regardions comme nous regardons Alep aujourd’hui. Nous lancions des appels désespérés à la communauté internationale.
Vendredi 23 décembre, nous organiserons une manifestation pacifique au mémorial et au cimetière de Potočari où sont enterrés beaucoup de nos êtres chers tués durant le génocide de Srebrenica. Nous appelons une fois de plus le monde à ouvrir les yeux devant la situation en Syrie. Il y a 21 ans, le monde a fermé les yeux et nous a laissé nous faire massacrer comme des animaux. Nous espérons que tous ont tiré des leçons de cette douloureuse expérience. Nous espérons que le monde ne fermera pas les yeux une nouvelle fois. Nous espérons qu’il n’y aura plus jamais de Srebrenica, pour personne et nulle part au monde.

Les enfants de Srebrenica."
Voir ici le texte complet de l'appel et le contexte historique de Srebrenica.
Lors du rassemblement parisien de solidarité avec Alep le 19 décembre, un porte-parole de Memorial 98 a présenté l'appel de Srebrenica; à voir et entendre ici

Actualisation  du calendrier des rassemblements ci-dessous à la fin du texte
Face au désastre d'Alep, on entend et lit une lamentation toxique largement relayée par les médias: " Nous sommes impuissants, nous sommes coupables" 
Qui est ce "nous", vague et démobilisateur ? 

Ce discours d'auto-flagellation place dans une même case, d'une part ceux et celles qui manifestent d'une manière ou d'une autre leur soutien à la population syrienne contre Assad et Daech, et d'autre part les forces politiques, les gouvernements et institutions internationales qui ont laissé faire Assad et Poutine, voire les ont soutenus.

On peut se sentir défait, battu, en colère, mais pas "coupable" ou "impuissant" car cette  dernière attitude constitue un cadeau fait aux massacreurs et bloque les mobilisations qui se poursuivent.
 
Tant de personnes ont passé et passent de nombreuses heures à soutenir les réfugiés syriens, à manifester, à expliquer, à combattre la propagande pro-Assad ou pseudo-pacifiste; il faut élargir ce mouvement à tous ceux et celles qui sont horrifié.e.s par ce qui se passe à Alep, même s'ils/elles semblent  se "réveiller" seulement  maintenant.

Le discours de l'"impuissance de la communauté internationale" exonère en fait les gouvernements de leur responsabilité politique. Car si tout le monde est "impuissant" alors personne n'est responsable. On laisse en place le droit de veto au Conseil de sécurité de l'ONU et le tour est joué.
 

En revanche pour ceux et celles qui veulent sincèrement agir, il est l'heure de se bouger tous azimuts,tout d'abord en participant systématiquement aux initiatives publiques et en en prenant l’initiative, en les relayant. Mais aussi en expliquant, en combattant pied à pied contre la propagande complotiste, contre les rouge-brun, contre Fillon et Le Pen qui soutiennent les massacreurs , contre la trahison de la gauche qui converge avec eux.

Il y a assez de travail pour tous et toutes, notamment sur les réseaux sociaux, sans le laisser impressionner par la vague très organisée des supporters de Poutine et d'Assad, maintenant renforcés par ceux de Trump

Le combat n'est pas terminé en Syrie, la résistance et la population ont plus que jamais besoin de nôtre soutien: agissons!


Nous citons ici un texte publié il y a plus de 5 ans, le 5 Juin 2011, par  Memorial 98, quelques semaines après le début des manifestations en Syrie et toujours d'actualité, comme de nombreux autres dossiers à retrouver sur le site ( en utilisant le moteur de recherche) :
" L’histoire se répète tragiquement : face à d’immenses manifestations, face aux massacres perpétrés à l’arme lourde, face à la dictature, les gouvernements assistent sans réagir au massacre du peuple syrien.
Le prétexte pour le quasi-silence face à la guerre menée contre le peuple, est que le régime syrien constituerait un « facteur d’équilibre » au Moyen-Orient.
C’est la vieille antienne qui considère que pour des impératifs « géopolitiques » certains peuples n’ont pas droit à la justice et à la liberté, ni même aux droits élémentaires.
Le pays est dominé par l’armée et les services secrets ; la famille Assad et ses alliés ont fait main basse sur l’économie, la police politique espionne toute activité, les enfants même sont menacés, battus, torturés.
Le soutien apporté par Chavez à cette dictature sanglante, comme à celle de Kadhafi, est un crime impardonnable.
Qu’attend la gauche française, qu’attendent les associations de défense des droits de l’homme pour organiser des initiatives de soutien au peuple syrien ?" 

  
Actualisation du 15 décembre 

Alep: Syrie liste des manifestations de soutien  prévues dans les prochains jours 
Jeudi 15/12
Paris 15h - Ambassade de Russie
Paris 19h - Place André Tardieu (7e à proximité de l'ambassade de Syrie)
Saint-Etienne 16h30 - Place du peuple
Metz 18h30 - Arsenal de Metz
Avignon 18h30 - Hôtel de ville
Rennes 19h - Place de la République
Nice 18h - Place Garibaldi

Vendredi 16/12

Aix-en-Provence 15h - Place de la Mairie
Montpellier 18h - Place de la Comédie

Samedi 17/12

Lyon 16h30 - Place de la Comédie
Lille 14h - Place de la République
Lorient 16h - Place Aristide Briand (Cercle de silence)
Nancy 17h - place Stanislas
Marseille 15h - Vieux port de Marseille
Bordeaux 15h - Place de la Victoire
Strasbourg 15h30 - Place de la Gare





A Paris le rassemblement  pour Alep le mercredi 14 décembre a été un succès: beaucoup d'émotion a l'écoute des témoignages de Syriens. Nombreux jeunes, les mots d'ordre sont fortement repris, notamment: "Bachar Poutine assassins, liberté et démocratie en Syrie " et le cri répété "Alep!" 

 Actualisation vendredi 16 décembre:

L'évacuation des civils d'Alep est à nouveau bloquée par les troupes d'Assad et de Poutine. La population reste menacée. Aucun accord n'est respecté. Il faut absolument maintenir la pression afin de sauver les dizaines de milliers de personnes en danger. 
Memorial 98 appelle tous tous ses ami.e.s à participer aux rassemblements et à diffuser l'information

Nouvelles dates: 

Paris lundi 19 à 18 h Place Stravinsky ( à côté Centre Pompidou) afin d'exiger une "trêve globale" en Syrie, organisé par Collectif Syrie dont Memorial 98 fait partie

Toulouse mardi 20 à 18 H  Métro Jean Jaurès Allées Franklin Roosevelt  
 
Srebrenica ( Bosnie) 23 décembre cimetière de Potocari  
 Paris  24 décembre  Rassemblement de 15h à 17h à proximité de l’ambassade d’Iran.
Place d'Iéna - 75016 Paris
Métro : Trocadéro ou Iéna
Pour dénoncer les crimes de guerre des mollahs d’Iran et de leurs milices en Syrie, et en solidarité avec la ville martyre d'Alep.
Soyez nombreux !
 


 

MEMORIAL 98