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vendredi 20 août 2021

80 ans après, le camp de concentration de Drancy symbolise la Shoah et la collaboration

Le quatre-vingtième anniversaire de l’ouverture du camp de Drancy (20 aout 1941-20 août 2021) a lieu alors qu’une grande vague de propagande antisémite déferle sur le pays.

                                              Le camp de Drancy 

La pandémie actuelle du Covid donne lieu à une déferlante de propagande antisémite et complotiste sous la forme la plus violente.

Dans la dernière période, cela a pris la forme de l'assimilation de la vaccination et du pass sanitaire à la Shoah

Des étoiles jaunes sont brandies par les opposants organisés à la vaccination. On condamne un "pass nazitaire" et compare ce pass à l'inscription sinistre du portail d'Auschwitz ). Des listes de personnes juives sont brandies. Les propos et actes antisémites ont explosé dans et hors des manifestations, notamment celles désignant des personnalités juives comme responsables de la situation sanitaire, sous forme directe et explicite, ou par l’utilisation du terme antisémite codé « Qui ? ». 

Une stèle en mémoire de Simone Veil est profanée à plusieurs reprises à Perros-Guirec (Côtes d'Armor)      

 

La grande rafle du 20 août 1941 à Paris

Le matin du 20 août 1941, des policiers français, accompagnés par des Allemands en uniforme, envahissent les rues du XIe arrondissement de Paris.

Ce jour-là, en plein Paris, ces policiers français soutenus par les militaires allemands, arrêtent 4232 Juifs afin de les envoyer vers le camp de Drancy, qui vient d’ouvrir ses portes.

Tous les hommes, français ou étrangers, sont contrôlés et les Juifs envoyés vers la place Voltaire. Toutes les entrées des stations de métro entre République et Nation sont bouclées.

Ceux des Juifs qui étaient allés s’enregistrer dans les commissariats, conformément à l’ordonnance allemande du 27 septembre 1940 publiée en zone occupée, ont déjà été appréhendés directement chez eux.

L'ordre stipulait que « toute personne juive devra se présenter jusqu’au 20 octobre auprès du sous-préfet de l’arrondissement dans lequel elle a son domicile habituel pour se faire inscrire sur un registre spécial » 

Même sort pour ceux qui étaient « connus » comme faisant partie des familles juives du quartier, même non répertoriées. Les femmes sont épargnées. Personne ne sait vers où les Juifs sont emmenés.

Cette rafle « surprise » utilise comme prétexte un simple contrôle d’identité à la préfecture de Police, contrairement à celle qui l’a déjà précédée le 14 mai et qu'on a nommée " rafle du billet vertes.

4232 personnes arrêtées sont toutes conduites dans des autobus de la régie des transports parisiens à partir de la place Voltaire, en direction du camp de Drancy, « inauguré » à cette occasion.

Aucune différence n'est faite entre citoyens français et étrangers.

Ces premières rafles avaient sans doute pour but de fournir de la main d’œuvre aux nazis. C’est ce qui explique que beaucoup des Juifs qui en ont fait partie furent libérés. En effet, la rafle ayant été faite de manière systématique, une majorité des personnes raflées était inadaptée aux travaux que les nazis prévoyaient, en raison de la malnutrition subie et des maladies. Certains furent donc libérés assez rapidement (malades, handicapés, vieillards)

Cette rafle d’août 1941 a eu lieu onze mois avant celle du Vel' d’Hiv' de Juillet 1942

Souvent absente des manuels d’histoire, elle est le résultat du zèle du gouvernement de l’État français, dirigé par le maréchal Pétain.

En effet, le gouvernement de Pétain est allé au-delà des directives de l’ordonnance allemande du 27 septembre 1940; il a  promulgué le premier "Statut des Juifs" dès le 4 octobre 1940 (voir Antisémitisme: le double anniversaire du 3 Octobre)

Drancy-Cité de la Muette


 

Du jour de son ouverture le 20 août 1941 jusqu'à sa libération le 17 août 1944, plus de 70.000 Juifs, dont 11.000 enfants (le plus jeune est un bébé de 15 jours) sont passés par le camp de Drancy en banlieue immédiate de Paris, avant d'être déportés à Auschwitz.  En effet à partir de Mars 1942, le camp de Drancy devient un camp de transit dont la population est tout simplement redirigée vers les camps, afin d’y être exterminée.

Le 27 Mars 1942, des détenus juifs sont déportés à Auschwitz : il s'agit du premier convoi de déportation entre Drancy et Auschwitz

Arrivée des Juifs au Camp de Drancy  (Bundesarchiv Bild 183-B10920).

Lors de la rafle du Vel'd'Hiv', les couples sans enfants et les célibataires sont amenés à Drancy.

Après leur arrestation par la  le , les enfants d'Izieu furent envoyés à Drancy avant d'être déportés et assassinés à Auschwitz.

Au total, de 1942 à 1944, une soixantaine de convois français de déportés juifs sont partis de Drancy.  

Ce sont au total entre 70000 et 80000 Juifs qui sont internés au camp de Drancy, pour une durée plus ou moins longue qui varie de quelques heures à quelques jours, de l’été 1941 à l’été 1944. Environ 63000 Juifs sont déportés depuis le camp de Drancy, de la gare du Bourget-Drancy puis de la gare de Bobigny, à destination d’Auschwitz-Birkenau principalement

Seuls 2000 d'entre eux ont survécu.

17 AOÛT 1944 : la libération

 

Alors que les Alliés débarquent en Normandie le 6 juin 1944 et que les combats pour la libération du territoire français font rage, Aloïs Brunner, commandant nazi du camp de Drancy et adjoint zélé de Eichmann continue la « chasse aux Juifs ». Il poursuivra ensuite sa carrière au service de la dictature du régime des Assad en Syrie

 

                     Beate et Serge Klarsfeld manifestent contre la présence de Brunner en Syrie
 

 

Environ un millier d’internés arrivent au camp de Drancy en juin, mille autres en juillet , parmi lesquels 250 enfants raflés entre le 21 et le 25 juillet 1944 dans les maisons d’enfants de l’UGIF en région parisienne.

 Le 31 juillet, soit 17 jours avant la libération du camp de Drancy, 1300 internés dont 330 enfants sont déportés au camp d’Auschwitz.

Dans le camp règne une atmosphère de terreur. Certains signes annoncent le départ imminent des nazis. Ces derniers donnent l’ordre de détruire les archives du camp, mais des internés parviennent à sauver le fichier nominatif du camp de Drancy.

Malgré les efforts de Brunner pour déporter le millier d’internés restants, la grève des cheminots lancée par la Résistance paralyse le réseau ferré.

Finalement Brunner obtient la mise à disposition de trois wagons grâce auxquels il est en mesure de quitter le camp le 17 aout 1944, à destination du camp de Buchenwald, déportant encore 51 internés, principalement des résistants. Au moins 21 déportés parviendront à s’évader durant le transport de ce convoi.

Après plusieurs heures d’incertitude, les internés réalisent que les nazis ont définitivement quitté le camp et que pour eux le cauchemar s'est arrêté.

Le camp de Drancy est alors remis à ceux qui représentent la Résistance . Les internés quittent le camp en quelques jours.

 

Dans nos combats contre contre tous les génocides et contre tous les racismes dont , les dates du 20 aout 1941 et du 17 aout 1944 représentent des échéances importantes au cours de laquelle nous honorons la mémoire des victimes et renouvelons notre engagement à lutter contre toutes les formes de racisme,  d'antisémitisme et de négationnisme.


Lors de cette journée nous rappelons aussi les autres victimes de génocides plus récents ou  plus anciens afin que justice leur soit rendue et pour éviter de nouveaux crimes du même type.

En effet, l'impunité des auteurs de génocides et massacres représente un facteur évident de récidive et de perpétuation de ces actes criminels. C'est pourquoi, plus que jamais et en permanence,  la mémoire des génocides nourrit nos combats. 


Articles de Memorial 98 en rapport: 

http://info-antiraciste.blogspot.com/2021/08/appel-laction-contre-la-vague-de.html 

 http://info-antiraciste.blogspot.com/2021/07/shoah-etoile-jaune-rafle-du-vel-dhiv.html

http://www.memorial98.org/article-memoire-la-rafle-meconnue-du-20-aout-1941-82199443.html

http://info-antiraciste.blogspot.com/2021/01/vichy-contre-les-juifs-entretien-avec.html

http://www.memorial98.org/article-syrie-2-ans-deja-manifestons-avec-eux-le-16-mars-116168597.html

lundi 15 mars 2021

Syrie 10 ans : l'extrême-droite au service exclusif des bourreaux


Cela fait dix ans déjà que la révolution syrienne, débutée dans la vague des printemps arabes, a ébranlé la dictature du clan Assad qui règne sur la Syrie depuis 1970, suite au coup d'état à l'époque de Hafez-El-Assad, père de Bachar.

Le 5 juin 2011, Memorial 98 a publié un premier texte contre le massacre de la population. Depuis notre engagement s'est poursuivi  et approfondi à travers de multiples manifestations et actions de solidarité ( voir ci-dessous nos textes et appels).

Alors que plusieurs partis de gauche ont très vite abandonné le camp du soutien à ce grand soulèvement démocratique allant parfois jusqu'à le dénoncer et le calomnier, l'extrême-droite et la droite radicale ont au contraire accentué leur dévotion politique au dictateur de Damas.

Les obsessions de l’extrême droite trouvent en Syrie un écho sur lequel Bachar Al-Assad sait parfaitement jouer: défense des régimes autoritaires et rejet de la démocratie, anti-islamisme (réduit à sa frange djihadiste), antisémitisme, défense de la chrétienté persécutée. Il n’est donc pas étonnant que la propagande du régime syrien ait trouvé un relais actif dans ces groupes extrémistes, eux-mêmes divers et fortement divisés, et dans des milieux soucieux de présenter une image publique plus modérée mais néanmoins sensibles à des thématiques sécuritaires et religieuses.

 

Des connivences anciennes avec les idéologies fascistes et l’antisémitisme

 

Les relations entre le régime syrien et l’extrême-droite datent de bien avant la révolution de 2011.

Le régime avait accueilli de nombreux nazis, dont un des pires criminels de guerre, Aloïs Brunner, adjoint d’Eichmann, responsable en France du camp de Drancy et organisateur de très nombreuses déportations dont celle des Juifs de Salonique qui aboutit à 98% de morts. Brunner arrive en Syrie vers 1954; plus tard, en 1971, il est embauché directement comme conseiller du gouvernement de Hafez El Assad (père de Bachar). Il aide le pouvoir syrien à mettre en place des techniques de torture dans les prisons.


 

Le général Moustapha Tlass, éternel ministre de la Défense syrien de 1972 à 2004, représente la continuité du régime syrien puisqu’il est confirmé par Bachar Al-Assad, arrivé au pouvoir en 2000, lors de la mort de son père.

Dès 1994, Frédéric Chatillon alors dirigeant du GUD, milice d’extrême-droite ultra-violente  (Groupe Union Droit)  se rapproche de Tlass. Il est reçu par le ministre en Octobre 1994 à Damas. Sur les murs de son appartement sont accrochés des dessins signés de Hitler; Chatillon repart avec dix exemplaires de Mein Kampf en arabe, repérés par la police à son retour en France.

Le régime d’Hafez Al-Assad (père de Bachar) finance dès lors les activités du GUD et voit en Chatillon une porte ouverte vers les mouvements extrémistes occidentaux. C’est aussi l’époque d’un tournant politique du GUD, qui relativise son combat anti-communiste et adopte une ligne ouvertement antisémite. Le général Tlass est connu pour ses positions négationnistes envers la Shoah et a fait éditer en arabe le faux antisémite «  Protocole des Sages de Sion ». Il a aussi publié une œuvre de son cru "La Mazah de Sion" qui reprend la prétendue thèse du crime rituel juif destiné à introduire le sang d'enfants dans le pain azyme. C’est pour cette raison qu’il devra abandonner son projet de soutenir une thèse à la Sorbonne. 

Chatillon fait profiter ses amis de ses contacts au sein du régime syrien et invite la fine fleur des milieux complotistes à se rendre à Damas. Il organise notamment en 2006 un voyage au Liban et en Syrie en compagnie d'Alain Soral et de Dieudonné, ainsi qu'un autre voyage de presse en août 2011, aux côtés de Thierry Meyssan, l'animateur complotiste du Réseau Voltaire. Ce dernier vit et agit d’ailleurs à Damas. Sans surprise, il s’attèlera rapidement  à dénoncer une tentative de déstabilisation menée par l’Otan, le Qatar et l’Arabie saoudite, pour assurer la « domination sioniste » de la région.

Chatillon mélange en permanence l’activisme politique et les affaires. Il fonde une nébuleuse de sociétés commerciales qu’il mettra ensuite au service du Front National puis du Rassemblement National.  Chatillon lui-même devient un proche conseiller de Marine Le Pen,  (comme le montre précisément le livre de Destal et Marine Turchi. « Marine est au courant de tout »

                                Chatillon dans une manifestation de soutien au régime Assad
 

Sa société principale, nommée Riwal, élargit ses activités, notamment avec sa filiale Riwal Syria, « spécialisée dans la promotion des sociétés privées et des institutions publiques syriennes en France ». L'agence crée notamment le site du ministère du tourisme syrien. En décembre 2009, Riwal Syria réalise ainsi une campagne pour le ministère syrien du tourisme, en faisant tourner à Paris  un car portant  le slogan « Syrie, une nouvelle aire ». 

En juin 2011, trois mois après le début de la révolte et  des manifestations contre Assad, Chatillon lance le site InfoSyrie, présenté comme « organe de réinformation » c’est à dire de propagande pro-régime. Il le fera durer pendant  un an, avant de poursuivre son activité sur Facebook. 

En mars 2016, Chatillon figure également dans la délégation française reçue par Bachar Al-Assad, qui mêle des députés Les Républicains (dont déjà Thierry Mariani qui rejoindra ensuite le RN)  et des figures d'extrême droite. 

Cet attrait de l’extrême droite pour le régime Assad n’est évidemment pas uniquement français.  En 2005, David Duke, ancien dirigeant du Klux Klux Klan, promoteur de théories racistes et négationnistes, antisémite enragé et futur soutien de Trump, était invité en grand pompe à Damas où il a prononcé un discours antisémite en s’attaquant aux “sionistes qui occupent New York et à l’État d’Israël“. Ce discours a été retransmis par la télévision syrienne. Il déclarait “En Amérique et partout dans le monde, il n’y a que les sionistes pour vouloir la guerre et non la paix”, dans un discours qui voulait illustrer la convergence entre son idéologie de la suprématie de la race blanche et une certaine rhétorique « antisioniste » dans le monde arabe. “Cela me fait mal de vous dire qu’une partie de mon pays (USA) est occupée par les sionistes, tout comme une partie de votre pays, le Golan, est occupée par les sionistes. Les sionistes occupent la plus grande partie des médias américains et contrôlent pour une large part le gouvernement américain“, ajoutait-t-il.

 

Contre les musulmans, l’axe « civilisationnel » Bachar-Poutine

 

Avec le début du soulèvement de la population syrienne contre le régime de Bachar en Mars 2011, le soutien de l’extrême droite internationale s’approfondit et change de dimension. 

Sa mouvance s’oppose à la vague des révolutions qui se développent à partir de  2011 dans les pays arabes. Pour ceux qui méprisent aussi violemment les populations arabes et musulmanes, seuls des dictateurs sont à même de “mater” les populations qui réclament la justice et la démocratie.

Depuis le début du conflit en Syrie, Bachar Al-Assad attire les courants d'extrême-droite en Occident, au point d'en être devenu l'un des symboles. On a ainsi trouvé ses portraits chez les responsables de l’émeute suprémaciste de Charlottesville en 2017, au côté de portraits de Hitler. 

La vision de l'extrême-droite occidentale du conflit syrien est qu'il y a un régime qui impose l'ordre et la stabilité face à des « indigènes ». Assad représente dans cet imaginaire collectif une figure centrale, il est devenu l'un de leurs modèles. Ils le défendent face aux protestations dues à la politique répressive du régime et à ses massacres, qui sont niés ou relativisés. 

Au sein de l’Union européenne, les exemples sont légion. “Poutine et Assad sont de notre côté”, déclare en novembre 2016 Paul Nuttal, alors leader de l’UKIP (Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni), le parti de la droite nationaliste et xénophobe de Nigel Farage.

 Il est loin d’être le seul : les néos-nazis d’Aube dorée en Grèce, les fascistes de  Forza Nuova et Casa Pound en Italie, mais aussi les ultra-nationalistes polonais, espagnols ou belges affichent tous leur soutien au régime Assad.

À la fin août 2019, le groupe néo-fasciste italien Casa Pound visitait ainsi en grande pompe la ville syrienne d’Alep, assiégée et bombardée par le régime et l’aviation russe, puis reconquise par eux en 2016. Le ministère du tourisme syrien a alors salué sur sa page Facebook cette « délégation italienne » en publiant une photo mettant en avant le drapeau de ce groupe. 

C’est avec beaucoup d’intelligence, voire de machiavélisme, que Damas a fait évoluer sa propagande au cours du conflit, pour séduire les pans de l’extrême droite occidentale. Ces dernières années d’autres groupes fascistes et d’extrême droite en Europe se sont rendus en Syrie pour exprimer leur soutien au régime de Damas, comme par exemple en juin 2013, Nick Griffin, le leader du British National Party (BNP), ou des fascistes polonais du groupe  Falanga . Ces derniers, venus en « mission de solidarité », ont d’ailleurs rencontré à l’époque le premier ministre et le ministre aux affaires étrangères syriennes.

L’European Solidarity Front regroupement d’organisations fascistes de toute l’Europe (National Rebirth of Poland, Casa Pound d’Italie, Black Lilly de Grèce, etc.) a organisé de nombreuses manifestations et conférences en faveur du régime syrien.  Ce Front s’affirme notamment « ouvert à tous ceux qui aiment la Syrie, et soutiennent la solidarité avec le président Assad, la nation syrienne et son armée ». Les fascistes grecs de Black Lilly ont également été accusés d’avoir envoyé des militants en Syrie pour combattre militairement  aux côtés des forces du régime syrien. 

Depuis le début du conflit syrien, au-delà de la propagande, c’est l’image elle-même du régime qui a permis de regrouper ces nouveaux partisans. Bachar est devenu pour eux un symbole à défendre, d’autant plus qu’ils le voient comme un homme assiégé par ceux dont ils estiment qu’ils sont leurs ennemis : les islamistes et les « mondialistes » 

Mais le régime ne se contente pas de l’appui des groupes de l’extrême-droite la plus radicale.

Il désire obtenir l’appui actif  des “grands” partis d’extrême-droite, dotés d’une représentation parlementaire, ainsi que des fractions de la droite dure pro-Poutine à la lisière de celle-ci. Le Front national  français joue un rôle important dans cette stratégie. “J’ai dit dès le début du conflit syrien, et j’étais la seule à l’époque, que contribuer à la chute de Bachar Al-Assad c’est permettre à l’EI [groupe État islamique, Daech] de gouverner la Syrie”,  déclarait Marine Le Pen, alors candidate à l’élection présidentielle, dans un entretien accordé en février 2017 au quotidien libanais L’Orient-Le Jour. Elle savait parfaitement à quoi s’en tenir, en raison de sa proximité avec Frédéric Chatillon, ami et organisateur de sa campagne et en même temps relais du régime syrien (voir ci-dessus) 

Une partie de la droite française n’a pas tardé à reprendre les arguments du FN, en les adaptant à sa propre posture politique. Contrainte de reconnaître les violations grossières des droits de l’homme par le régime syrien, elle a donc recours à la théorie du “moindre mal” puisqu’en face d’Assad on ne trouverait selon elle que les djihadistes de Daech. 

 Dans ce but l’opposition syrienne doit est ignorée ou stigmatisée comme djihadiste. La chute de la ville d’Alep en décembre 2016, suite à une offensive du régime et de ses alliés, a nourri les discours des pro-Bachar, applaudissant ainsi une “victoire” de Damas et de Moscou contre “les terroristes”. Quelques semaines plus tard, c’était au tour d’une délégation du mouvement d’extrême droite française du Rassemblement National (ex FN),  emmenée par Thierry Mariani, de se rendre en Syrie et de rencontrer Bachar Al-Assad. Le magazine français d’extrême droite Valeurs actuelles décrivait cette visite comme « Une manière, pour le parti de Marine Le Pen, d’exprimer son soutien envers le régime de Damas et de le féliciter pour sa lutte contre le terrorisme islamiste ».

 

L’homme clé de cette stratégie de soutien est Thierry Mariani. Cet ancien ministre de Sarkozy, de 2010 à 2012, s’est toujours situé dans l’aile la plus droitière de l’UMP puis de LR. Il a basculé officiellement vers le RN lors des élections européennes de 2018, ce qui lui a permis de devenir eurodéputé et de donner un nouvel élan à ses activités. 

 

                                Mariani avec Assad à Damas

 

Son regroupement au sein de l’UMP/LR, dénommé « la Droite Populaire », était déjà  ouvert aux positions racistes et xénophobes du FN. Il a lui-même présenté de nombreux projets législatifs durcissant le statut des immigrés. 

Mariani a aussi rapidement représenté la pointe du lobby de soutien à Poutine. Il a ainsi défendu l’annexion de la Crimée par la Russie en mars 2014 et y a  organisé en juillet 2015 un voyage de députés français afin d’affirmer cet appui. C’est cette même méthode des voyages qu’il utilise pour organiser un front de soutien au régime syrien.  Ces déplacements  constituent autant de pèlerinages qui sont destinés à marteler des éléments de propagande bien rodés : le régime Assad est stable, il a vaincu Daech et les djihadistes,  l’ordre règne à Damas. L’eurodéputée RN Virginie Jorion déclarait ainsi en septembre 2019, au retour d’une visite à Damas, sous la houlette de l’incontournable Mariani, qu’elle se sentait plus en sécurité à Damas qu’à Paris.

Mariani a été promu tête de liste RN pour les élections régionales de juin 2021 dans la région PACA. C'est un signe important car cette région C'est là que se sont présentés Jean-Marie Le Pen puis Marion Maréchal. C'est là que s'est nouée dès 1986 la première alliance électorale entre la droite de  Jean-Claude Gaudin et le FN de Jean Marie-Le Pen.   

 

Pour la défense de la chrétienté : une instrumentalisation mensongère.

 

L’arme cruciale utilisée par l’extrême-droite afin d’élargir l’acceptation du régime syrien s’appuie sur l’instrumentalisation de la défense des chrétiens d’Orient. Cette manipulation a été mise en place, dès 2011 par les services de propagande syriens eux-mêmes, autour notamment de la figure de la Mère Agnès-Mariam de la Croix. Celle-ci est chargée de porter la bonne parole du régime et de manipuler les journalistes étrangers.  Elle a été mise en cause dans la mort du journaliste français Gilles Jacquier, tué à Homs en janvier 2012. Celui-ci a sans doute payé de sa vie le fait d’avoir échappé au contrôle des services de renseignements. Ces derniers scrutaient attentivement le déroulement de sa visite, en coopération avec la religieuse qui avait joué les intermédiaires 

Cet axe de propagande, imaginé par le régime, s’est trouvé décuplé par la mise en place en France de l’organisation SOS Chrétiens d’Orient. Celle-ci  a réussi le tour de force  de réunir toutes les familles de l’extrême droite française autour d’une même cause, puisqu’on y trouve pêle-mêle,  des identitaires, des anciens de l’Œuvre Française, de nombreux cadres du RN et des catholiques intégristes

SOS Chrétiens d'Orient (SOS CO)  a été fondée en 2013 par Charles de Meyer et Benjamin Blanchard. Le premier est un ancien assistant du député d'extrême droite Jacques Bompard. Il est maintenant assistant parlementaire de l'eurodéputé RN Thierry Mariani dont on  a déjà noté le rôle central. Benjamin Blanchard est un ancien collaborateur de l’eurodéputée du Front national Marie-Christine Arnautu et également  animateur sur Radio Courtoisie.  Les deux fondateurs se seraient rencontrés lors d’une garde à vue en avril 2013, dans le cadre d'une action de la Manif pour tous.

Un businessman, nommé Olivier Demeocq, organise leur premier voyage en Syrie, grâce aux contacts de son ami Frédéric Chatillon, dont nous avons décrit ci-dessus l’implantation ancienne auprès de la dictature des Assad. Demeocq a depuis rompu avec eux, en critiquant la manipulation de leur prétendue action humanitaire. De 2014 à 2018, leurs collectes annuelles de dons passent de 1 à 8 millions d’euros 

Leur entreprise trouve un écho particulier chez les jeunes de la droite catholique radicale, déçus par l’échec de la Manif pour tous et l’adoption du mariage pour tous. Au moment où « la France leur paraît atteinte par le double mal du sécularisme libéral et de l’islam, les chrétiens d’Orient leurs offrent un témoignage de martyrs sous le joug de l’islamisme, un modèle de christianisme authentique pour le rétablissement de l’ordre moral en France ainsi qu’un récit donnant un sens providentiel à l’histoire nationale de la France », analyse le chercheur Alexis Artaud de La Ferrière, dans Les cahiers de l’EMAM.   

L'hebdomadaire chrétien La Vie affirme aussi que « les dirigeants et fondateurs [de SOS Chrétiens d'Orient] sont tous des jeunes issus de la droite catholique identitaire. L’association traditionnelle de l’Église chargée de défendre les chrétiens d’Orient (l’Oeuvre d’Orient) se prononce dans le même sens.  

SOS CO se revendique "apolitique". Mais elle  faisait partie des partenaires de la "Convention de la droite" organisée par l'ancienne députée frontiste Marion Maréchal en septembre 2019 et au cours de laquelle Eric Zemmour prononce un discours de guerre civile et religieuse.

L’essentiel des fonds importants de SOS Chrétiens d’Orient proviennent de particuliers et de paroisses catholiques. Mais deux députés et une sénatrice du parti Les Républicains lui ont néanmoins apporté 16 000 euros en 2016, en puisant dans les fonds de leur «  réserve parlementaire » avant que celle-ci ne soit supprimée. 

Le député Alain Marsaud (Les Républicains) a signé un chèque de 8000 suivi de Jean-Frédéric Poisson, l’ancien président du parti chrétien-démocrate de Christine Boutin avec 5 000 euros et enfin Joëlle Garriaud-Maylam qui représentait les Français de l’étranger et a versé 3 000 euros à l’ONG. Poisson, ancien candidat à la primaire de la droite en 2016, est un soutien de Assad et s’est rendu à Damas pour le rencontrer. Il est également connu pour ses propos antisémites.

 

Mediapart a révélé dans une enquête approfondie les liens matériels de SOS CO avec le régime syrien. Il s’agit notamment d’opérations de communication avec divers personnages de l’entourage d’Assad et avec des dignitaires chrétiens locaux, connus pour leurs turpitudes financières. 

Pire encore, SOS CO soutiendrait des milices armées qui combattent pour Bachar Al-Assad et ont commis des exactions dans la région de Hama. C’est d’autant plus choquant que l’association a été considérée pendant plusieurs années comme partenaire de la Défense nationale par le ministère français des armées. Les révélations qui se sont accumulées à son propos ont contraint le ministère à mettre fin à cette collaboration. 

 Au total, c’est avec beaucoup d’habileté que le régime syrien a fait évoluer sa propagande au cours du conflit, pour séduire les pans de l’extrême droite et de la droite radicale occidentales. Celles-ci ont joué leur rôle dans la défense d’un régime mis en cause pour ses atrocités mais qui a finalement réussi à échapper à de réelles sanctions, grâce à son alliance avec la Russie qui lui garantit un veto automatique face aux velléités de condamnation de l’ONU. 

 Ainsi depuis le début de la révolution syrienne, Damas est devenue un lieu de pèlerinage pour toutes les mouvances de l’extrême droite mondiale, et plus particulièrement européenne 

On pourrait résumer cet attrait en quatre points, selon le politologue  Ziad Majed : “Il s’agit d’abord d’une fascination pour la violence, pour cette puissance sans limite d’Assad qui s’abat contre des gens qui méritent d’être punis. La deuxième raison est qu’ils considèrent Assad comme ‘leur blanc’. C’est ‘le suprémaciste blanc syrien’ qui vient châtier des ‘indigènes’. Troisièmement, Assad est celui qui massacre des musulmans, ce qui, pour les racistes/islamophobes, est quelque chose de bien. Enfin, et surtout, il est l’allié de l’un des ‘prophètes de l’extrême droite : Vladimir Poutine’, analyse le chercheur. “Cette internationale nationaliste autoritaire est unie autour de la figure de Poutine, qui est hostile à ce qu’elle appelle le mondialisme et souvent unie par les questions d’identité”

 L’engagement massif de l’extrême-droite au côté du régime syrien représente un défi que le mouvement de solidarité affronte avec difficulté, en raison des confusions qui règnent au sujet de la Syrie dans le camp de la gauche.

 Le positionnement d’une partie de celle-ci témoigne d’une porosité manifeste à la propagande du régime et de son soutien russe. Une grille de lecture se réclamant d’un "anti-impérialisme" frappé de strabisme aboutit ainsi à privilégier l’axe Assad-Poutine-Iran face à un complot occidental qui serait déterminé par le pétrole et le gaz. On n’est guère éloigné de la géopolitique à la sauce complotiste. Jean-Luc Mélenchon va jusqu’à déclarer qu’il fait confiance à Poutine pour « régler le problème » des djihadistes, auxquels il assimile d’ailleurs les habitants de la Ghouta , bombardés par le gaz sarin du régime.

On aboutit ainsi à une confusion dont le seul bénéficiaire est un régime qui maîtrise parfaitement les différents registres lui permettant d’atténuer l’horreur de ses actes, voire de les justifier.

 

C'est pourquoi en ce dixième anniversaire, nous appelons plus que jamais à un grand mouvement de solidarité avec la population syrienne et son aspiration maintenue à la liberté et la justice

 

MEMORIAL 98 

Textes et articles de Memorial 98 sur la Syrie ( sélection) 

 


 


samedi 14 janvier 2017

Colloque Syrie à la Sorbonne: la propagande d'Assad à l'université

















Mise à jour du 17 janvier: les organisateurs pro-Assad reconnaissent leur défaite.

Suite à l'annulation par l'Université Paris 4, le chef de l'officine organisatrice est contraint de reconnaître que son colloque n'aura pas lieu (ci-dessous). Il se plaint en notant que c'est "encore", comme lors de leur tentative récente à Caen. 
Nous restons bien sur vigilants et appelons à soutenir la résistance syrienne (voir ici)  qui se bat contre Assad/Poutine/régime iranien et contre Daech.
   
" Bonjour,
Vous souhaitant mes meilleurs voeux pour l’Année 2017.
Je vous remercie en même temps pour l’intérêt précieux que vous portez à nos activités.
Toutefois je dois vous annoncer que pour motifs sécurité et diplomatie, le colloque “La Syrie en Guerre” ne pourra encore avoir lieu, et se trouvé reporté à une date ultérieure.
Dans cette attente et Bien cordialement. Ali RASTBEEN
Président de l’Académie de Géopolitique de Paris

MEMORIAL 98  


Mise à jour du 16 janvier: Communiqué de Memorial 98


La présidence de la Sorbonne Paris 4 a décidé d'annuler le colloque prévu dans ses locaux le 28 janvier, où devaient intervenir des soutiens de Bachar Al Assad et des membres connus de l'extrême-droite. Elle l’annoncé ce 16 janvier  par un courriel de Mme Collomb, cheffe de cabinet du président de cette université. 


 

Nous nous félicitons de cette décision, qui est l'aboutissement de la mobilisation et de l'engagement de toutes celles et ceux qui refusent la banalisation du pire.



Nous remercions tous les progressistes qui se sont mobilisés avec nous contre la propagande sous couvert de « colloque » et  contre la complaisance ambiante. Celle-ci voudrait faire du soutien à des criminels de guerre, une opinion comme une autre, susceptible d'être exprimée comme si de rien n'était, même dans les lieux les plus symboliques comme la Sorbonne.

C'est aussi la mobilisation qui avait permis l'annulation du même colloque programmé au Memorial de la Paix de  Caen.

C'est bien sûr un encouragement : nous pouvons, partout où nous sommes, lutter contre toutes les extrêmes-droite.
Nous le devons plus que jamais. Nous n’acceptons pas que de tels évènements, où sont invités des partisans assumés des massacres commis en Syrie par la dictature, mais aussi des personnages engagés de longue date dans les réseaux de l'extrême-droite française, puissent être programmés dans des institutions publiques. Ces tentatives montrent bien l'ampleur du problème, et la montée en puissance d'idéologies mortifères au service du pire.

Mais rien n'est jamais figé. C'est d'ailleurs tout l'enseignement de l'Histoire qui continue à s'écrire en Syrie, celle de toute une population, de toute une jeunesse qui s'est levée contre une dictature féroce, en place depuis des dizaines d'années. Et qui fait face, en ce moment même et depuis des années à la fois au dictateur et à ses alliés ainsi qu’à Daech.

C'est cette Histoire là que les prétendus « experts », les prétendus « réalistes », voudraient faire oublier. C'est cette Histoire là que nous devons défendre ici, contre toutes les propagandes qui invoquent la "liberté d'expression" en vue d’instaurer le règne de la désinformation.

Liberté, démocratie, en Syrie. Et ici.

MEMORIAL 98



Pétition en ligne au président et au Ministère à signer ici


Le 28 janvier, l'Université pour la Méditerranée, le journal Afrique-Asie, l'Académie Géopolitique de Paris organisent un colloque intitulé « la Syrie en Guerre », qu'ils souhaitent tenir dans les locaux de la Sorbonne.

Ce colloque est la reproduction d'un précédent évènement, qui devait se tenir mi-novembre dernier au Mémorial de la Paix de Caen.

Le descriptif de l’événement de Caen (1) reprenait mot pour mot les termes et arguments classiques de la propagande d'Assad et les intervenants annoncés étaient tous sur la ligne du soutien au dictateur ; rien d'étonnant puisqu'une bonne partie venait de l'extrême-droite.

Nous avons été nombreux à interpeller le Mémorial de Caen sur la tenue de ce colloque.   Nous demandions pourquoi ce lieu de mémoire de la lutte contre le nazisme et de la 2e guerre mondiale acceptait d'héberger la propagande d'un régime dictatorial du XXIeme siècle, dont les bourreaux de la police politique ont d'ailleurs été formés notamment par un des responsables du génocide commis par les nazis,  Aloïs Brunner.

Suite à nos interpellations, le Memorial de Caen a finalement refusé d'accueillir ce colloque. Les organisateurs ont donc décidé de l'organiser cette fois ci à la Sorbonne pour le 28 janvier avec le même programme et pour une bonne part, les mêmes invités. Nous vous invitons à agir de nouveau ( voir modalités concrètes en fin d'article).

Il appartient à la Sorbonne de choisir qui peut ou ne peut pas s'exprimer en ses lieux. Mais les choses doivent être claires, et les positions assumées.
La liberté de l'information implique que chacun soit librement et pleinement informé sur qui sont les participants et organisateurs et leurs liens avérés avec l'extrême droite et/ou le régime d'Assad. La direction de la Sorbonne doit faire connaître, pleinement informée par rapport aux intervenants, son rapport à l'extrême droite et à la propagande en faveur de la défense de Bachar El Assad et de son régime.

Bien évidemment comme dans tant d'autres occurrences, les pro-dictateurs prétendent défendre la " liberté d'expression". Mais l'extrême droite pro-Assad est déjà totalement libre de répandre sa propagande dans d'autres lieux.
Elle ne s'en prive pas, plusieurs des candidats à l'élection présidentielle reprennent ses arguments dans les médias, où Assad lui même est régulièrement interviewé. L'enjeu est bien celui de la  liberté d'information et de la transparence, les intervenants et organisateurs de ces colloques se présentant comme « objectifs », « neutres » , « porteurs d'une vision alternative » et de « la vérité sur la Syrie » .
Parmi eux ce n'est certes pas l'objectivité qui prédomine.

On y retrouve Véronique Boutet, présidente de l'association « Université pour la Méditerranée » qui tentait d'organiser le colloque de Caen en novembre et Anas Alexis Chebib président du "collectif pour la Syrie" ainsi qu'Ali Ratsbeen, président de « l'Académie Géopolitique de Paris » qui devait lui aussi intervenir à Caen.

Mais aussi Jean Pierre Vial, sénateur, président du groupe d'amitié France-Syrie qui en mars 2015 allait « par conviction » serrer la main du boucher syrien.

Sera aussi présent Benjamin Blanchard, président de SOS Chrétiens d'Orient, organisation d'extrême-droite qui organise les visites d'élus (tels que l'islamophobe Robert Ménard ou l'antisémite Jean Frédéric Poisson) chez Bachar El Assad.

Il y aura aussi de nouveaux invités :

Jean Michel Vernochet, journaliste d'extrême droite, contributeur régulier sur le site facho Boulevard Voltaire, vend ses livres dans la librairie du Réseau Voltaire de Thierry Meyssan. Il interviewe d'ailleurs Meyssan dans sa chronique régulière sur le site d'extrême droite Media Presse Info, tenu par Marc Georges, ancien bras droit d'Alain Soral. Vernochet est l'ancien animateur d'une émission sur Radio Courtoisie sous le pseudonyme Denys Rousselot, où il soutenait notamment les intégristes de CIVITAS.

Dans l'annonce de la table ronde sur le «  Nouvel Ordre Mondial », thème auquel tiennent beaucoup les participants, comme 99 % des réseaux fascistes, on retrouve d'autres personnages très liés à l'extrême-droite.

Leslie Varenne, cofondatrice de l'institut géopolitique IVERIS (lié au CF2R de Eric Denécé, autoproclamé expert en renseignement qui donne des interviews au journal islamophobe Riposte Laique).

Patricia Lalonde elle,  a les faveurs du média de Poutine « Sputnik News » surtout lorsqu'il s'agit de parler libération de la Syrie des terroristes par Assad. Sa ligne sur la Syrie? « Ne nous trompons pas d'ennemi »

Le Général Henri Paris, membre de l'académie géopolitique de Paris donne son analyse sur la Syrie à Solidarité et Progrès de  Jacques Cheminade.


Il est essentiel que les responsables de la Sorbonne soient alertés sur la nature de ce colloque et des intervenants et qu'ils soient poussés à publiquement assumer leur soutien à ce projet ou à s'en désolidariser et à faire en sorte qu'il ne se tienne pas dans les locaux de l'université.

MEMORIAL 98


Comment agir ? 
  -Signer la pétition adressée au président de la Sorbonne en cliquant ici 

Nous vous invitons à interpeller également sur Twitter ou par courrier

- Le président de la Sorbonne Paris 1 et celui de Paris 4
 
Coordonnées du président Georges Haddad de l'Université Paris 1 Tél secrétariat : 01 44 01 78 09.

 

Courriels :       cabpresident@univ-paris1.fr et Georges.Haddad@univ-paris1.fr.

Sur Twitter: @SorbonneParis1

Barthélémy Jobert: barthelemy.jobert@paris-sorbonne.fr

- Thierry Mandon, secrétaire d'Etat à l'enseignement supérieur et à la recherche


Twitter: @mandonthierry 

Le recteur de l'Académie de Paris sur Twitter @GillesPecout
Le chancelier des Université : @FrancoisWeil  




Notes:

(1) L'annonce du colloque de Caen est toujours visible sur la page Facebook de l'Université pour la Méditerranée, association obscure co-organisatrice de l’événement. L’événement était annoncé en ces termes (on notera particulièrement les tables rondes prévues sur le « Nouvel Ordre Mondial » :


(2) Le CV des intervenants au Memorial de Caen

La plupart des intervenants prévus à Caen étaient issus du « Collectif pour la Syrie » qui arbore fièrement le drapeau de Bachar al Assad sur son logo et milite pour une « réconciliation nationale » en insistant « fermement sur la sauvegarde de l’Etat Syrien, de ses infrastructures, des symboles de sa souveraineté comme l’Armée et la Police Nationale Syrienne. »

Était aussi prévu Benjamin Blanchard, président de SOS chrétiens d'Orient, organisme d’extrême droite qui organise les visites d'élus (tels que l'islamophobe Robert Ménard ou l'antisémite Jean Frédéric Poisson) chez Bachar al Assad


Bruno Guigue devait aussi intervenir. Cet ancien sous-préfet qui confond depuis dix ans, opposition à la politique d'Israël et haine du Juif publie désormais sa haine sur le site « Arrêt sur info.ch" (tenu par l'antisémite Silvia Cattori), site qui allie subtilement l'antisémitisme et l'islamophobie dès qu'il touche au Moyen-Orient. Il a les faveurs de l'Académie Géopolitique de Paris qui l'invitait à s'exprimer sur la « diplomatie française au Moyen-Orient » aux côtés de Jean Pierre Chevènement.

Nabil Antaki, gastro-enterologue « basé à Alep » distribue ses témoignages à "Arrêt sur info.ch" (encore) ou au Cercle des volontaires.

René Naba, ancien correspondant de l'AFP au Moyen Orient devenu animateur du site Madaniya, où les citations de Noam Chomsky côtoient le "complot Rothschild", les attaques islamophobes  notamment sur le chercheur François Burgat (renommé finement « Burqa Burgat ») ou la reprise des articles de Bruno Guigue.

Alain Corvez, présenté comme « conseiller en stratégie internationale » dans le programme du colloque est parfois baptisé « colonel » sur le site d'extrême droite le « Cercle des volontaires » ou sur le site antisémite et complotiste « Arrêt sur info-ch » (qui joue sur la confusion avec Arrêt sur images). On retrouve ses « analyses » sur la Syrie sur le site de Soral (dès 2013) ou sur le site de l'antisémite  Jacques Cheminade et sur la page Facebook du « parti antisioniste » de Dieudonné. 

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