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samedi 6 octobre 2018

Prix Nobel de la paix: les viols de guerre en procès


 


Les prises de parole des lauréats lors de la remise du prix Nobel de la paix à Oslo le 10 décembre confirment le caractère historique de cette récompense.
C'est la reconnaissance d'un combat à poursuivre contre les violences faites aux femmes, contre la violence génocidaire, contre l'impunité.  

Lors de cette cérémonie, on pense au Prix Nobel de la Paix 2010 le chinois LIu Xiabo, qui n' a jamais pu recevoir son prix car il était emprisonné par la dictature. Il est mort en détention en juillet 2017.
                                   
 Ce double prix Nobel représente un pas en avant pour la mobilisation contre les viols de guerre et plus généralement contre les violences faites aux femmes. Mais la tâche est encore immense afin d'éliminer ces actes de barbarie et de mettre fin à l'impunité de ses auteurs.

 Le prix Nobel de la paix 2018 pour Denis Mukwege et Nadia Murad.

Le médecin congolais et la femme Yezidie, violée et réduite en esclavage par Daech, sont récompensés pour "leur efforts pour mettre fin à l'emploi des violences sexuelles en tant qu'arme de guerre"
C'est un immense encouragement pour ce combat que nous soutenons totalement
Le prix Nobel récompense enfin le médecin qui a voué sa vie à l'engagement en faveur des femmes victimes de violences: d'abord en les soignant de manière novatrice et éthique mais également en alertant sur ces pratiques qui visent à terroriser, torturer et annihiler des populations. Les femmes ayant subis ces viols se retrouvent dans une situation terrible, liée à  leur souffrance et au trauma mais également à la stigmatisation dont elle font ensuite l'objet. Cet aspect est d'ailleurs recherché par leurs tortionnaires, de même qu'ils qu'ils planifient la naissance d'enfants issus de ces viols.

Le viol est utilisé comme arme de guerre lors de nombreux conflits et génocides et notamment dans la période récente dans le génocide des Tutsi au Rwanda et dans la guerre en ex-Yougoslavie.



 
Récemment en Birmanie, de très nombreux viols de guerre ont eu lieu de la part des militaires contre les femmes Rohingyas,dans le cadre de la terreur de l'épuration ethnique et des actions de génocide.  


Le Dr Mukwege est lourdement menacé par différents seigneurs de guerre et milices dans sa région de Panzi et il vit reclus à l'intérieur de l'hôpital, sauf pour ses déplacements internationaux.
Ainsi en juillet dernier il apportait son aide et ses connaissances aux femmes Yazidis ayant subi les viols et violences de Daech. Il était venu en Irak à la demande de l'ONG Yazda , qui, depuis 2014, soutient les femmes Yazidis traumatisées. Il s'agit d'une étape supplémentaire dans le combat universel contre les violences sexuelles comme arme de guerre.


L'attribution simultanée du prix à Nadia Murad rend hommage au souffrances subies par les femmes Yézidis .
Elle représente également un soutien au combat pour la reconnaissance par l'ONU du génocide des Yézidis , commis par Daech. Plusieurs institutions internationales et pays et se sont déjà prononcées dans ce sens, dont le Parlement européen et le Canada. La prise de position la plus émouvante est sans doute la résolution du parlement d'Arménie en janvier 2018, dans un pays qui se bat également pour la reconnaissance du génocide qui  l'a frappé.

 Cette reconnaissance a lieu alors que vient de se produire une grave remise en cause des acquis de la justice internationale concernant la responsabilité de ceux qui laissent commettre des viols de guerre.
Le chef de guerre  congolais Jean-Pierre Bemba avait été reconnu coupable le 21 mars 2016 par la Cour pénale internationale  (CPI, voir ci-dessous) pour des viols de guerre commis par ses troupes en Centrafrique.
Puis l'ancien vice-président congolais a été condamné, le 21 juin 2016 , à dix-huit ans de prison par la Cour pénale internationale pour ces crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Or, en appel devant la CPI, cette condamnation a été annulée le 8 juin 2018 en raisons d'erreurs de procédure et  de l'atténuation de sa responsabilité directe, alors même qu'il a été également condamné pour avoir corrompu et manipulé 14 témoins de sa défense. Les victimes de ces viols sont dans le désarroi et l'amertume car ce verdict surprenant met fin à leurs espoirs de reconnaissance et de réparation.


Le combat se poursuit plus que jamais contre cette barbarie.
   







18 juin 2017
 
Appel du Dr Mukwege à sanctionner l’utilisation du viol comme arme de guerre.

A l’occasion de la 2e Journée internationale  pour l’élimination de la violence sexuelle en temps de conflit, Denis Mukwege, gynécologue et Prix Sakharov 2014, réclame une action de l’Europe. Memorial 98 salue cet appel et renouvelle son soutien aux combats de l’éminent médecin et combattant pour les droits des femmes.
Sa prise de position est d'autant plus courageuse qu'il n'est plus protégé de manière permanente par les Casques Bleus de l’ONU, comme auparavant .
Il craint désormais non seulement pour sa vie, mais aussi pour celle de ses collègues et de ses patientes de l'hôpital de Panzi, où ces dernières sont accueillies.  
"On risque sa vie quand on soigne dans le Kivu". Désormais, Denis Mukwege ne bénéficie de la protection des Casques bleus que pour ses déplacements. Pourtant, dans le Kivu, la menace est permanente, témoigne le médecin : "Notre action gêne : nous soignons les victimes de la violence et de la barbarie dans le Kivu. Elles nous parlent, nomment leurs bourreaux [...] on risque sa vie quand on soigne dans le Kivu. Il n’y a pas d’État, de justice et de police pour nous protéger. Même les Casques bleus ne nous protègent plus."
D'ailleurs en avril dernier, la protection assurée par l'ONU à son collègue et collaborateur le Dr Gildo Byamungu lui avait été retirée. Quelques jours plus tard, le jeune médecin était retrouvé assassiné à son domicile.

Appel du Dr Mukwege:
" En zone de conflits, forces armées et bandes organisées violent femmes et filles, mais aussi hommes et garçons, dans le but de déplacer, punir et terroriser les populations civiles.
L’utilisation à grande échelle des violences sexuelles, tout comme celle des armes chimiques et des mines antipersonnel, est bon marché et terriblement efficace. Les violences sexuelles incluent viols collectifs, viols publics et l’insertion forcée d’armes et autres objets divers. Les victimes peuvent aussi bien être des vieillardes que des enfants et parfois même des nourrissons.
Après vingt ans de conflit armé violent, la République démocratique du Congo (RDC) peut témoigner des conséquences dévastatrices, parfois fatales, de l’utilisation du viol comme arme de guerre. De ces actes odieux découlent un traumatisme physique et psychologique à vie, la destruction des liens familiaux et la diffusion de maladies, alors que des communautés entières sont marquées profondément et à jamais.
L’utilisation du viol comme arme de guerre ne connaît pas de frontières. D’après les Nations unies (ONU) et certains observateurs indépendants, les violences sexuelles font parties de l’arsenal utilisé par les autorités syriennes pour obtenir informations et « confessions ».
Attirer l’attention
En Birmanie l’armée viole des femmes devant leur famille afin de provoquer le déplacement de villages entiers de la communauté Rohingya. Alors que l’emploi des violences sexuelles comme méthode de combat a suscité de plus en plus d’attention ces dernières années, celle-ci demeure faible et ces attaques ne font que rarement la « une » des journaux.

Au fil du temps, de nombreux types d’armes ont été interdits ou régulés afin de limiter pertes civiles et souffrances inutiles. En avril 1997, la Convention sur l’interdiction des armes chimiques est entrée en vigueur, non seulement interdisant l’utilisation des armes chimiques, leur fabrication et leur stockage, mais exigeant aussi la destruction des arsenaux existants sous la supervision d’experts internationaux.
Quelques mois plus tard, fin 1997, la communauté internationale prit la décision d’interdire également l’utilisation des mines antipersonnel avec la Convention d’Ottawa. Le déminage intégral devrait être achevé en 2025 et un monde sans mines antipersonnel serait alors à la portée de tous.
Quelles leçons tirer de ces processus pour mettre fin à l’utilisation des violences sexuelles, une autre méthode cruelle de combat largement répandue dans les zones de guerre du monde entier ?
Le processus d’interdiction des mines antipersonnel a montré que le premier pas pour mettre fin à l’utilisation de ces dernières a été d’attirer l’attention sur le problème. Dans les années 1980 et 1990, les chirurgiens et les organisations médicales sur le terrain ont été les premiers à exprimer leur préoccupation à ce sujet. Ils ont réussi à réunir différents acteurs et à créer une campagne mondiale contre ces armes cruelles.
Conventions juridiquement contraignantes
La deuxième étape pour l’élimination des mines antipersonnel et des armes chimiques a été de renforcer les normes au travers de moyens légaux et institutionnels. Les Etats ont développé des conventions juridiquement contraignantes, aujourd’hui reconnues de manière quasi universelle, et créé un régime de vérification.
La troisième phase a vu les États commencer à intérioriser l’interdiction des armes chimiques et des mines et modifier leur comportement en conséquence. Aujourd’hui, l’emploi de ces armes est extrêmement rare, il cause l’indignation mondiale et fait des pays qui les utilisent des parias sur la scène internationale. Ainsi, lorsque la Syrie a employé des gaz toxiques en avril, les États-Unis ont immédiatement réagi par des bombardements aériens et le Conseil de sécurité de l’ONU a tenu une réunion d’urgence.
Il n’existe pas de réponse similaire en ce qui concerne les violences sexuelles. En mai, le président de la République des Philippines, Rodrigo Duterte, a encouragé ses soldats à violer des femmes, allant jusqu’à dire qu’il en porterait la responsabilité. La réponse de la communauté internationale n’a pas été à la mesure de la gravité de la situation face à une telle déclaration de la part d’un chef d’Etat.
Néanmoins, les victimes sont de plus en plus nombreuses à s’exprimer pour attirer l’attention sur ce problème mondial si souvent négligé. Leur donner une tribune et écouter ce qu’elles ont à dire est une première étape cruciale pour éliminer les violences sexuelles en zone de conflit.
Dans un second temps, les gouvernements devront s’impliquer et développer des mécanismes pour s’attaquer au problème. Les pays européens ont la possibilité, la capacité et le devoir d’unir leurs efforts pour faire respecter l’interdiction d’utiliser les violences sexuelles, par exemple au travers de sanctions par l’Union européenne. L’engagement de tous est nécessaire pour marquer le début d’un monde où le viol comme arme de guerre n’est plus toléré."
21 juin 2016:

Verdict important: le chef de guerre Jean-Pierre Bemba avait été reconnu coupable le 21 mars dernier (voir ci-dessous) pour des viols de guerre commis par ses troupes, mais on ignorait encore la nature de sa peine. L’ancien vice-président congolais a été condamné, mardi 21 juin, à dix-huit ans de prison par la Cour pénale internationale pour des crimes de guerre et crimes contre l’humanité. La procureure avait réclamé 25 ans de prison.

Riche homme d’affaires devenu chef de guerre, le Congolais a été jugé coupables des meurtres et viols commis par la la milice qu'il commandait en Centrafrique entre octobre 2002 et mars 2003. Dans ce pays où ils s’étaient rendus pour soutenir le président Ange-Félix Patassé face à une tentative de coup d’État menée par le général François Bozizé, quelque 1 500 hommes du Mouvement de libération congolais (MLC) ont tué, pillé et violé.
 C’est la première fois que la Cour condamne un chef militaire en vertu du principe de la « responsabilité du commandant », et qu’elle retient l’utilisation de viols et violences sexuelles en tant que crimes de guerre. Selon le verdict rendu en mars par la CPI, Jean-Pierre Bemba n’a pas pris « toutes les mesures nécessaires et raisonnables » pour éviter ces crimes alors qu’il disposait d’un « contrôle effectif » sur ses hommes.
Au lendemain de la première journée mondiale  de lutte contre le viol comme arme de guerre (voir ci-dessous) cette peine conséquente peut représenter un outil de dissuasion contre ces pratiques.

18 juin 2016 :

Aujourd'hui 18 juin, se déroule la première Journée mondiale de lutte contre le viol comme arme de guerre sous l'égide de l'ONU. La prise en compte du viol comme arme de guerre dans les conflits actuels est relativement récente: la résolution de l'Assemblée Générale de l'ONU date d'un an seulement. Le docteur Denis Mukwege alerte: les conflits ne durent qu'un temps alors que les viols peuvent avoir des répercussions sur des générations. « Le viol est une métastase » explique le praticien qui s'interroge : comment les enfants qui ont vu leurs parents subir une telle humiliation peuvent-ils se comporter normalement ?

 23 mars 2016:

Une victoire historique pour les victimes de violence sexuelles. 
 
"Aujourd'hui, le 21 mars 2016, la Chambre de première instance III de la Cour pénale internationale (CPI) a déclaré à l'unanimité Jean‑Pierre Bemba Gombo coupable au‑delà de tout doute raisonnable de deux chefs de crimes contre l'humanité (meurtre et viol) et de trois chefs de crimes de guerre (meurtre, viol et pillage)."
Le verdict de culpabilité rendu  par la Cour pénale internationale (CPI) lundi 21 mars contre Jean-Pierre Bemba représente un tournant historique dans la lutte en faveur de la justice et de l'obligation de rendre des comptes pour les victimes de violences sexuelles  dans le monde. Les milices de Jean-Pierre Bemba utilisaient le viol comme arme de guerre en Centrafrique (motif de la condamnation) et au Congo .
C'est la première fois que la CPI condamne quelqu'un pour le viol utilisé comme arme de guerre, et la première fois qu'elle prononce une condamnation fondée sur le principe de la responsabilité du commandant.
Cette décision de justice comporte un message clair : l'impunité pour violences sexuelles en tant qu'arme de guerre ne doit pas être tolérée. Elle souligne également que les commandants militaires et les responsables politiques doivent prendre toutes les mesures nécessaires afin d’empêcher leurs subordonnés de commettre des actes odieux et qu’ils seront tenus de rendre des comptes s'ils ne le font pas. 


MEMORIAL 98















mardi 1 décembre 2015

Shoah: quand les nazis déportaient en Norvège et en Lettonie.






Imaginez la scène: dans le froid intense de cette fin de novembre, un groupe de personnes se retrouve sur un quai du port d'Oslo. Ils semblent abattus et en même temps déterminés. L'un d'entre eux lit une liste de noms puis ils se recueillent et repartent dans la nuit qui est tombée si rapidemment.

Ce groupe commémore ainsi chaque année, le 26 novembre à 16 h, la déportation de 768 Juifs de Norvège, raflés puis expédiés vers l'extermination. Parmi ces personnes, se tient Leif Knutsen. C'est lui qui a initié cette commémoration. Il l'a débutée tout seul en 2009, puis peu à peu d'autres personnes l'ont rejoint.
Depuis, il est présent sur le port d'Oslo chaque 26 novembre dans la nuit et le froid. Il lit avec les autres, à voix haute, le nom des 768 personnes déportées  par les nazis. Peu ou pas de discours dans cette cérémonie sobre.

Dans la nuit du 25 au 26 novembre 1942, la police norvégienne qui s'est mise au service des nazis    procède à une rafle dans les domiciles, les hôpitaux, les camps et emmène vers Oslo 768 Juifs, y compris des  enfants et des malades hospitalisés.
Le nombre total des Juifs de Norvège est  alors de 1800. 
Le lendemain matin, le 26 novembre, un bateau nommé le Donau, chargé de 532 Juifs prisonniers, quitte le port d'Oslo pour Auschwitz, en passant par le port de Stettin en Pologne. Les autres prisonniers seront déportés sur différents bateaux, durant les jours suivants. Parmi les 768 raflés du 26 novembre, seuls 34 survivront.

La police et la milice ont agi sur ordre du gouvernement pro-nazi qui a été mis en place sous la direction du fasciste norvégien Vidkun Quisling (sur la photo ci-dessus avec Hitler). Le nom "Quisling"  est d’ailleurs devenu le symbole de la collaboration avec un occupant. 
Pour les nazis, la Norvège revêtait une importance particulière, car les Norvégiens étaient censés faire partie, comme les Allemands,  d'une "race aryenne". 

70 ans après les faits, la police norvégienne a, en 2012,  présenté des excuses officielles et demandé pardon pour sa participation à cette déportation.
De son côté la résistance norvégienne était venue en aide aux Juifs qui cherchaient à s'enfuir vers la Suède neutre. Neuf cents d'entre eux  parviennent à franchir la frontière. 42 Norvégiens ayant participé aux sauvetages seront plus tard reconnus comme Justes parmi les Nations

Le passé du régime nazi en Norvège devait ressurgir le 22 juillet 2011, quand le terroriste d’extrême-droite Breivik massacra 77 personnes à Oslo et dans l’ile d'Utoya. 
Actualisation du 31 décembre  2016:

Profanation de la Shoah par  la télévision publique de Norvège.

La télévision publique norvégienne NRK a été contrainte de présenter ses excuses pour avoir fait référence aux camps d'extermination nazis et au génocide des Juifs dans un dessin animé "satirique" sur la situation financière des étudiants. 
Il présentait des jeunes personnages pris en charge par une personne plus âgée dans ce qui apparaissait être un camp nazi similaire à Auschwitz-Birkenau. Le groupe arrivant devant un four rempli de cendres avec des restes d'ossements humains, l’un des étudiants demande avec enthousiasme si le four sert à préparer des pizzas.
La vidéo, qui a ouvert le best-of de la plate-forme en ligne Satirik de NRK pour l’année 2016, s’achève avec les mêmes jeunes gens brandissant un contrat de location. La justification de la chaîne de télévision est pire encore : "Cette vidéo animée évoque la situation économique des étudiants, qui est souvent désespérée”, a écrit NRK. « Pour expliquer cela, nous avons utilisé des références visuelles évoquant un camp de concentration. » 

 Perversité, négationnisme, je m'en-foutisme ? Sans doute un mélange de tout cela



Lettonie 
Ce jour là
 Le 30 Novembre 1941, 2 mois avant la conférence de Wansee à Berlin qui marqua une nouvelle impulsion à l'exécution de la Shoah dans toute l'Europe, 10 600 Juifs du ghetto de Riga ( capitale de la Lettonie) furent chassés vers la  forêt voisine de Rumbula, où ils seront fusillés par l'"Einsatzgruppe A" (commando spécial d'exécution) des SS.
Dans l'hôpital du ghetto, situé dans la rue Ludzac, les SS tuèrent une trentaine d'enfants en les précipitant par les fenêtres du deuxième étage.

Actualisation du  30 novembre 2016
Une grande et émouvante cérémonie a eu lieu à l'occasion du  75e anniversaire du massacre de la Forêt de Rumbula, près de Riga.
Le président letton Raimonds Vejonis a évoqué la mémoire des vingt-cinq mille juifs assassinés dans ce bois à partir du 30 novembre 1941. Il a souligné que si cet assassinat de masse avait été organisé par les nazis, des citoyens lettons avaient collaboré à cette horreur. Il a relevé l’ampleur du massacre qui s’est déroulé en à peine deux jours.

Mais surtout, il a avoué que durant des années, ces événements tragiques de l’histoire de la Lettonie ont été laissés sous silence. Durant l’époque soviétique, les communautés juives de Lettonie avaient à peine obtenu de Moscou que soit placée une plaque à la mémoire des « victimes du fascisme ». La même censure s'est exercée en Ukraine sur le lieu du massacre de Babi Yar (voir ici)
Il ne reste aujourd’hui plus que quelques milliers de Juifs en Lettonie.

Ni oubli, ni pardon; la mémoire des crimes du fascisme et  nazisme inspire notre combat, avec le souvenir de toutes les victimes de génocides.

C'est pourquoi Memorial 98 organise à Paris chaque année le 9 novembre la commémoration du pogrom nazi de la Nuit de Cristal qui constitua en 1938 une étape importante vers le génocide des Juifs.

MEMORIAL 98 

Mise à jour 30 novembre 2019
Dossier sur le massacre des Juifs de Liepaja (Lettonie) par le site PHDN

https://phdn.org/histgen/einsatzgruppen-shoah-par-balles/liepaja-skede.html

jeudi 23 juillet 2015

Dix ans après: Anders Breivik symbolise et inspire le terrorisme d'extrême-droite






                                               Les 77 victimes de Breivik


22 juillet 2021: un dixième anniversaire sous le signe du trauma

Dix ans après les attaques perpétrées par Anders Behring Breivik, le 22 juillet 2011 en Norvège, les survivants et les proches des victimes ne pourront pas se recueillir devant le mémorial national en hommage aux 77 personnes tuées. Sur le quai, en face de l'ile d'Utoya, à une quarantaine de kilomètres d’Oslo, le monument n’est toujours pas achevé. En 2017, un premier projet avait dû être abandonné, sous la pression des riverains. 

Seize d’entre eux ont depuis traîné l’Etat et la Ligue des jeunes travaillistes (AUF) en justice, pour tenter de bloquer – en vain – les 77 colonnes de bronze, en cours de construction, sur les berges du fjord d’Oslo.

Pour Astrid Hoem, présidente d’AUF depuis décembre 2020, l’absence de mémorial officiel, dix ans après la tuerie la plus meurtrière commise en Norvège depuis la seconde guerre mondiale, est « une honte ». Comme de nombreux jeunes travaillistes, elle y voit un symbole : celui de l’incapacité de son pays et de ses habitants « à se mettre d’accord sur ce qui s’est vraiment passé » le 22 juillet 2011 et à reconnaître « le caractère idéologique des attentats ».

L’été 2011, Astrid Hoem avait 16 ans. Pour rien au monde elle n’aurait manqué les universités d’été d’AUF, organisées à Utoya depuis 1950. Le 22 juillet, ils étaient 564 sur l’île de 12 hectares. La plupart avaient moins de 20 ans. Leurs téléphones ont sonné, en milieu d’après-midi : une bombe venait d’exploser devant le siège du gouvernement à Oslo, faisant huit morts et des dizaines de blessés. Les leaders d’AUF ont tenté de rassurer les plus jeunes : à Utoya, ils se trouvaient « dans l’endroit le plus sûr au monde ».

Deux heures plus tard, les premiers coups de feu claquaient sous la pluie. Le massacre a duré un peu plus d’une heure. Astrid s’est cachée dans une faille, au bord de la falaise. Déguisé en policier, Anders Behring Breivik, 32 ans, a tué 69 personnes et blessé une centaine d’autres.

« Le pire a failli se reproduire »

Pendant des années, les survivants ont peu parlé, livrant une version édulcorée des événements. « Je ne voulais pas être Astrid d’Utoya », confie la leader d’AUF. « C’était tellement douloureux que je n’avais pas envie d’accabler les gens autour de moi », ajoute Tonje Brenna, secrétaire générale de l’organisation à l’époque. En mai, la jeune femme, âgée de 33 ans, a finalement décidé de tout raconter dans un livre, sans omettre le moindre détail, parce qu’« il est indispensable que les gens comprennent ce qu’est la terreur », explique-t-elle.

Ces derniers mois, de nombreux survivants se sont mis à témoigner. Tous avec le même objectif. « Il faut qu’on arrête de parler du 22 juillet comme d’une catastrophe naturelle terrible, ou de quelque chose de tellement horrible qu’on ne pourrait pas le nommer et qu’on admette que c’était un acte politique, commis par un homme », résume Elin L’Estrange, elle aussi rescapée d’Utoya.


Les jeunes travaillistes espèrent un sursaut de la société norvégienne face à la montée de la menace d’extrême droite, sur laquelle alertent régulièrement les services de renseignement. « Après le 22 juillet, nous pensions qu’il y aurait un reflux des idées portées par Breivik, mais c’est le contraire qui s’est passé », se désole Eskil Pedersen. Chef de file d’AUF il y a dix ans, il était une des principales cibles du terroriste. Il n’a eu la vie sauve qu’en s’échappant à bord du ferry qui avait conduit le tueur sur l’île.   
Comme de nombreux rescapés, Eskil Pedersen est amer : « Au moment des attaques, nous avons dit : “Plus jamais ça. Et, pourtant, le 10 août 2019, le pire a failli se reproduire. » Ce jour-là, Philip Manshaus, 21 ans, admirateur de Breivik, a assassiné sa demi-sœur avant de se rendre à la mosquée de Baerum, près d’Oslo, où il comptait « tuer le plus de musulmans possible ». Ce n’est que parce que des fidèles ont réussi à le neutraliser que le massacre a pu être empêché.

« Culture du consensus »

Dès le 22 juillet, les jeunes travaillistes ont espéré une réaction. Mais quand Eskil Pedersen a tenté de lancer un débat sur la rhétorique utilisée au Parlement pour parler des immigrés, il a été accusé de vouloir limiter la liberté d’expression. « Pendant ce temps-là, Fjordman [un blogueur, mentor de Breivik] a reçu une bourse de l’association Fritt ord [“Le mot libre”] pour écrire un livre », s’insurge Elin L’Estrange. Les jeunes travaillistes critiquent les subventions versées par l’Etat à la fondation islamophobe et conspirationniste Human Rights Service ou l’invitation du chef de file de l’organisation Stop Islamisation of Norway sur la chaîne publique NRK.


Ils ont aussi été profondément choqués par le message, publié en mars 2018 sur Facebook, par la ministre de la justice,  Sylvi Listhaug – aujourd’hui dirigeante du Parti du progrès (FrP), une formation d’extrême droite dont Breivik a été membre une dizaine d’années. Elle y affirmait que le Parti travailliste « pense que les droits des terroristes sont plus importants que la sécurité de la nation » : un message rappelant les théories conspirationnistes du tueur. Mme Listhaug a fini par démissionner.

Mais, à cette occasion, le Parti travailliste et AUF ont de nouveau été accusés de « jouer la carte du 22 juillet », ce qui leur est fréquemment reproché, par la droite notamment. Un sondage, réalisé au printemps par le Centre de recherche sur l’extrémisme à l’université d’Oslo, montre que 30 % des personnes interrogées pensent ainsi qu’AUF et les travaillistes ont exploité la tragédie à des fins politiques. « C’est pourtant le contraire qui s’est produit », affirme le chercheur Anders Jupskas Ravik, qui rappelle les efforts du Parti travailliste, au pouvoir, pour éviter les divisions.

« Trois quarts des Norvégiens ont participé à un hommage. Les jeunes venaient de toutes les régions et beaucoup de gens connaissaient quelqu’un à Utoya », Tore Witso Rafoss, sociologue

Dans son premier discours, le soir du 22 juillet 2011, et tous ceux qui ont suivi ensuite, le premier ministre d’alors, Jens Stoltenberg, a pris soin de dénoncer « une attaque contre la démocratie et la Norvège ». Aujourd’hui encore, c’est cette version qui domine. « Il y a un véritable paradoxe », reconnaît le sociologue Tore Witso Rafoss. Car les attentats ont bien affecté tout le pays : « Trois quarts des Norvégiens ont participé à un hommage. Les jeunes venaient de toutes les régions et beaucoup de gens connaissaient quelqu’un à Utoya. » Mais « Breivik a visé un parti en particulier », rappelle le sociologue.

Or, même les travaillistes ont mis très longtemps à le reconnaître. L’historien Hallvard Notaker y voit un effet de la « culture du consensus » en Norvège : après les attaques, il fallait avant tout préserver l’unité du pays. La double identité du Parti travailliste a brouillé sa position, estime l’historien : « D’un côté, il est l’expression politique du mouvement des travailleurs. De l’autre, c’est le parti qui a dirigé la Norvège pendant des décennies et qui est vu comme le garant de notre modèle social. » Après le 22 juillet, c’est ce deuxième aspect qui a primé.

Des survivants menacés

Aurait-il fallu réagir différemment ? Ministre des affaires étrangères à l’époque, Jonas Gahr Store, chef de file travailliste depuis 2014, rappelle que « la Norvège venait de connaître le plus gros choc depuis l’invasion du pays par l’Allemagne nazie, le 9 avril 1940 ». Dans ce contexte, il estime que l’appel à l’unité était « la meilleure réponse ». Mais, aujourd’hui, affirme-t-il, « nous ne pouvons pas continuer à dire que c’était seulement une attaque contre la démocratie, comme le fait la première ministre, Erna Solberg [conservatrice], depuis 2013, car ce n’est pas toute la vérité. C’était aussi une attaque contre le Parti travailliste et AUF ».


Et cette haine n’a pas disparu, au contraire : selon une étude du Centre national sur la violence et le stress post-traumatique, un tiers des survivants reçoivent plus ou moins régulièrement des menaces : « En général, ce sont des messages sur les réseaux sociaux où les auteurs disent qu’ils vont finir le boulot que Breivik a commencé, explique Tonje Brenna. C’est pire pendant les campagnes électorales, ou quand je participe à un débat sur un sujet comme l’immigration. Je réfléchis longuement à ce que je vais dire. »

Dix ans après les attaques, AUF réclame la mise en place d’une commission sur l’extrémisme. « Il est temps de reconnaître que quelque chose ne fonctionne pas dans notre société et que nous ne parvenons pas à prévenir la radicalisation de certains jeunes hommes blancs », explique Astrid Hoem. L’initiative est soutenue par le Parti travailliste. Le 5 juillet, le chef de file des jeunes conservateurs, Sondre Hansmark, a estimé nécessaire de présenter ses excuses aux jeunes travaillistes, « laissés seuls dans un combat que nous aurions dû tous mener avec eux ».

MEMORIAL 98

 

24 juillet 2019: Anders Breivik continue à inspirer les terroristes d'extrême-droite, comme l'auteur des attentats de Christchurch.

                                        Tarrent ( à g.) inspiré par Breivik

En ce huitième anniversaire des massacres de Brievik, on constate qu'il demeure une source  d'imitation et d'inspiration pour les tueurs fascistes de par le monde. Ainsi Brenton Tarrent, auteur des massacres qui ont tué 49 personnes dans deux mosquées en Nouvelle-Zélande ( voir ici), se réclame explicitement de lui. Il a publié un "manifeste" qui reprend les thèmes de Breivik et déclare même l'avoir rencontré afin de recevoir son assentiment.
Tarrent s'ajoute ainsi à la longue liste des terroristes qui se déclarent inspirés par les actes et l'idéologie de Breivik, y compris en France, comme le craignaient d'ailleurs les antiracistes  et défenseurs des droits de l'homme en Norvège (voir ci-dessous ainsi que lesmises à jour à la fin de l'article )

A la veille de ce huitième anniversaire, le mémorial aux victimes d'Utoya a été profané par l'inscription d'une croix gammée. Deux hommes ont été arrêtés.
Nos pensées pour les 77 victimes de Breivik.   
Memorial 98


MEMORIAL 98

Le 22 juillet 2011, une bombe placée dans une voiture piégée explosait dans le quartier des ministères à Oslo. L'attentat visait une ex-Première ministre, personnalité du Parti travailliste et tuait huit personnes. Une heure et demie plus tard le terroriste d'extrême-droite qui avait commis l'attentat, Anders Breivik,  se rendait sur l'île d'Utoya, à proximité d'Oslo, déguisé en policier. Ce jour-là, avait lieu un rassemblement des membres de la Ligue des jeunes travaillistes (gauche), auxquels l'ancienne ministre déjà visée avait rendu visite un peu plus tôt. 
Breivik pourchasse et massacre méthodiquement les jeunes; il parvient à tuer 69 personnes, soit au total 77 morts dans la journée. «J'ai fini maintenant», a-t-il déclaré aux policiers au moment de son arrestation.

Le procès du militant d'extrême-droite a eu lieu moins d'un an après, en avril 2012, et a duré trois mois. Au début du procès Anders Breivik a fait son entrée le poing levé, provoquant l'assistance. Plus tard, il verse quelques larmes d'émotion devant la projection d'un film "anti-islam" qu'il a réalisé. Le deuxième jour du procès, Breivik veut s'expliquer et lit pendant plus d'une heure un document qu'il a lui-même rédigé, dans lequel il explique vouloir «protéger les Norvégiens de souche» contre «l'invasion musulmane». Il ne montre aucun remords et déclare: «Je le referais.».

Breivik a en effet commis un massacre terroriste précisément orienté

Il a abattu individuellement les jeunes participants au rassemblement de jeunes de la gauche travailliste.   
Il a d'ailleurs déclaré lui-même qu'il avait voulu s'en prendre au Parti travailliste, alors au pouvoir en Norvège, parce que selon lui, ce parti de gauche avait  trahi le pays. Breivik a voulu «  porter un coup d'arrêt au recrutement de nouveaux membres au sein de ce parti », qui selon lui, « favorise la venue massive de musulmans en Norvège ». Islamophobie et lutte contre le "multiculturalisme" constituent les motivations de celui qui avait largement participé aux activités du parti norvégien de la droite radicale, le  "Parti du Progrès" (sic!), ouvertement xénophobe et anti-immigrés dans un pays qui ne se confronte pas à une crise sociale

Le 24 août 2012, le verdict est prononcé: Anders  Breivik est condamné à 21 ans de prison pour «homicides volontaires» et «actes de terrorisme», la peine maximale en Norvège. La justice pourra néanmoins la prolonger s'il reste considéré comme dangereux.
 
Breivik symbolise un terrorisme d'extrême-droite particulièrement actif dans toute l'Europe et aux USA ( Charleston). On notera d’ailleurs la mise en garde de l' avocat qui avait  accepté de défendre Breivik, Geir Lippestad. En tant qu’avocat et que membre du parti social-démocrate, il avait jugé nécessaire de défendre le droit de l'extrémiste à s'exprimer durant son procès, estimant que le débat ouvert reste l'arme la plus efficace contre son discours.
Lippestad s'est ensuite inquiété, dans un livre tiré de son expérience, de voir le tueur d'Oslo devenir un "personnage culte".  Il écrit : "…Quand on voit des images de Russie, des Etats-Unis, d'Angleterre, d'Allemagne, de Grèce, de Suède et d'autres pays où il a des supporters, Breivik est indubitablement en train de devenir un modèle qui peut influencer d'autres personnes à avoir des pensées, des idées et des projets qui à terme peuvent muer des jeunes gens en terroristes et non pas en citoyens respectueux de la loi".

Cette préoccupation à rebondi à l'occasion du 4e anniversaire de la tuerie. Une exposition a ouvert le jour de la date anniversaire de l'événement dans le complexe gouvernemental d'Oslo. Elle présentera au public les souvenirs de cette journée, notamment le faux uniforme de policier que portait l'ultranationaliste le jour de la tuerie, mais aussi sa fausse carte d'identité, des débris de la voiture piégée. Cette exposition  a été organisée par le gouvernement norvégien lui-même et fait polémique. 
Les organisateurs ont expliqué vouloir montrer les preuves accablant Breivik, telles qu'elles ont été présentées au procès. Certaines familles de victimes décrient cette exposition. Un des avocats des parties civiles au procès, John Christian Elden, s'est indigné sur Twitter: «Un musée Breivik dans le complexe gouvernemental ? Non merci. Envoyez ces objets au musée criminel de Trondheim à la place.» Un militant des Verts norvégiens a, lui, parlé du risque que «ce "centre d'information" devienne un lieu de pèlerinage pour l'extrême droite». 

Le danger est en effet réel dans un contexte marqué par l'offensive xénophobe et le développement de noyaux terroristes fascistes particulièrement violents. 

Memorial 98 
Mise à jour du 27 juillet 2018 

En ce septième anniversaire de la tuerie de Breivik, nous saluons la mémoire des victimes de ce terroriste qui continue à inspirer des crimes de haine à travers le monde, comme aux USA à Charlottesville et encore en France récemment avec le groupe de l'AFO qui prévoyait d'empoisonner les rayons hallal de supermarchés. 



Mise à jour du 22 juillet 2017

En ce sixième anniversaire des massacres d'Oslo et d'Utoya, nous rendons hommage aux 77 victimes de Anders Breivik. 

Cette date donne lieu depuis plusieurs années à des actes de terroristes d'extrême-droite (voir ci-dessous), fort peu surveillés et punis.

Memorial 98

Actualisation du 3 juillet 2017.


Un an après l'attentat de Munich (voir ci-dessous) l’anniversaire de la tuerie de Breivik inspire à nouveau des terroristes d'extrême-droite, cette fois-ci en France. 

Deux suspects de projets d'actes terroristes arrêtés ces jours-ci font explicitement référence à la tuerie de Norvège. L'un voulait tuer des " musulmans, juifs, noirs, homosexuels" ainsi que le président Emmanuel Macron. L'autre voulait mener des "actions" contre les "blacks" et "racailles"  

Ce dernier a notamment été repéré car il était l’administrateur d’une page Facebook « des amis de Breivik ». On pouvait notamment y lire : « rebeus, blacks, dealers, migrants, racailles, djihadistes, si toi aussi tu rêves de tous les tuer, nous en avons fait le vœu, rejoins-nous ! »

Interrogé par les enquêteurs, il n’a pas caché ses affinités avec les idées néonazies. Il a admis avoir été membre de plusieurs associations ou groupuscules appartenant à la mouvance d’ultradroite, dont le Mouvement populaire pour une nouvelle aurore (MPNA), inspiré du parti néo-nazi grec "Aube dorée".


Ce groupe "MPNA" est impliqué dans la profanation de la stèle du résistant de l' "Affiche Rouge"  Missak Manouchian à Marseille depuis 2014. Les méfaits de ses membres sont donc connus et  on peut s' étonner qu'ils aient pu bénéficier d'une telle latitude d'action.



Il se vérifie donc que Breivik sert de modèle à une mouvance terroriste néo-nazie, dont les actions sont trop peu surveillées par la police, la justice et les médias.

MEMORIAL 98
  



 Actualisation 23 juillet 2016

Selon la police allemande "le lien est évident" entre l'auteur de la tuerie de Munich du 22 juillet et le tueur norvégien Anders Breivik;  l’auteur du massacre utilisait la photo de Breivik comme identifiant de sa messagerie WhatsApp. On notera aussi qu'il a réalisé ses attaques le jour du 5e anniversaire du massacre d'Oslo.

Memorial 98

Actualisation  22 juillet 2016

En ce cinquième anniversaire des massacres d'Oslo et d'Utoya, nous rendons hommage aux 77 victimes de Anders Breivik. Ses crimes ont été suivis par d'autres de la même veine en Europe et très récemment en Italie.



Actualisation 20 avril 2016:

La justice norvégienne reconnait le droit du meurtrier nazi à ne pas subir une peine d’isolement stricte. Elle applique les principes des droits de l'Homme même à celui qui les rejette totalement; cela constitue une bonne attitude à même de contribuer à réduire l'influence de celui qui se présentait comme un "martyr". 

Elle a donné raison mercredi 20 avril à  Breivik, qui a tué 77 personnes en 2011, dans le procès qu’il a intenté à l’Etat pour des conditions de détention qu’il juge « inhumaines ».
« La Cour (...) est arrivée à la conclusion que le régime carcéral implique un traitement inhumain de Breivik », a estimé le tribunal d’Oslo, faisant valoir que l’extrémiste de 37 ans, qui se présente comme ouvertement néo-nazi, était maintenu à l’isolement depuis près de cinq ans.
La juge a en revanche débouté Breivik d’une demande qui concernait le contrôle de sa correspondance. La censure de ses échanges postaux est justifiée aux yeux des services du procureur par la nécessité de l’empêcher de former un « réseau extrémiste ».

Ce jugement applique le principe énoncé en 2011 par Jens Stoltenberg, alors 1er Ministre Norvégien, après l'attentat d'Oslo et le massacre d'Utoya:
«J’ai un message pour celui qui nous a attaqué et pour ceux qui sont derrière tout ça: vous ne nous détruirez pas. Vous ne détruirez pas la démocratie et notre travail pour rendre le monde meilleur.»
«Nous allons répondre à la terreur par plus de démocratie, plus d’ouverture et de tolérance.»



Actualisation 15 mars 2016:
Breivik attaque l’État en justice, au nom des droits de l'Homme et fait le salut nazi en arrivant au tribunal.
La justice norvégienne va examiner pendant quatre jours si les conditions de détention du terroriste, qui a été condamné en 2012 à 21 ans de prison suivis d’une détention de sûreté, sont en violation de la Convention européenne des droits de l’Homme.
Le tueur de masse fasciste invoque les droits de l’Homme. C’est en fait la question de l’isolement qui va être au centre des débats cette semaine.  
Breivik jugé sain d’esprit en 2012, devra néanmoins faire face à ses propres contradictions. Il a lui-même refusé ces dernières années des visites ou des mesures de sociabilisation. Il s’est aussi condamné à l’isolement en écrivant noir sur blanc, avant de commettre ses attentats, que la prison était l’endroit idéal pour recruter des combattants.
Breivik cherche aussi et surtout à refaire parler de lui, au grand dam de ses très nombreuses victimes. Dag André Anderssen a survécu au massacre d’Utøya et  il est vice-président de l’association de soutien aux victimes : "Même s’il a essayé de m’enlever la vie, ce procès ne m’intéresse absolument pas. Vu sa personnalité, on pouvait s’attendre à ce qu’il utilise la moindre opportunité pour attirer l’attention sur sa personne.
Nous à l’association, on souhaite surtout que ce procès ne se transforme pas en tribune médiatique pour lui. Cette semaine peut être pesante pour les victimes, beaucoup ressentent comme une obligation de suivre cette affaire au moins un petit peu, cela risque fort de raviver les plaies qu’on tente d’oublier depuis 5 ans…"

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