dimanche 1 février 2015

Criminalisation des enfants pour apologie du terrorisme : où est la gauche antiraciste ?

Parmi les témoignages à charge contre Ahmed, 8 ans, traîné au commissariat de Nice pour apologie du terrorisme, et contre son père, celui de la déléguée des parents FCPE, semblait à priori peu suspect: voilà une maman qui fait mine de "vouloir dégonfler l'affaire", mais qui en passant décrit le père comme un excité incontrôlable ayant envenimé et médiatisé une situation dans laquelle enseignants et direction de l'école voulaient "juste" discuter.
Mme Therache Mollet a été citée sur TF1, France Télévisions et dans l'Express. Seulement, Mme Therache est également une propagandiste raciste extrêmement violente comme en témoignent ses captures d'écran faites sur son Facebook par des militantEs antiracistes, avant qu'elle ne les efface.


Outre le problème médiatique, ceci en soulève un autre, récurrent: si ce genre de personnes est désormais acceptée dans des organisations censées être antiracistes comme la FCPE, que reste-t-il de l'universalisme de ces organisations ?

Reprenons : au départ, on apprend l'affaire par l'avocat de la famille du petit Ahmed, sans quoi d'ailleurs les autorités n'auraient pas eu à se justifier et ne l'auraient pas fait. Une affaire similaire est survenue sur Villers Coteret, le 15 janvier, avec convocation pour "apologie du terrorisme" d'un enfant de neuf ans, qui montre qu'on n'est pas dans un contexte isolé, et que la Ministre a menti en disant qu'aucun enfant de cet âge n'était convoqué pour apologie du terrorisme . 
 "C'est un autre enfant qui vient [le] dire après coup à sa mère qui est l'une des employées de la cantine, qui le dit à la personne qui encadre la cantine, un signalement est rédigé, (...) on prévient la brigade de gendarmerie", voilà ce que dit le procureur, et qui montre bien le vide du dossier, dossier qui n'est sorti que parce que les parents portent plainte pour diffamation. 

Concernant Nice, dans un premier temps, le Ministère affirme ne pas être au courant et la direction de l'établissement se justifie en invoquant la circulaire et en évoquant certes le comportement du père, mais sans nier la convocation de l'enfant. Puis la Ministre intervient et prétend que c'est seulement le père qui a été convoqué, et c'est à ce moment là qu'elle parle brusquement de "problèmes familiaux " et que l'enfant a été entendu dans ce cadre là. 
Lors de la conférence de presse donnée par la police auparavant, qu'on peut voir en replay sur les sites des chaînes d'info ou sur You Tube étrangement, la police, elle, ne nie pas avoir interrogé l'enfant sur cette affaire d'apologie du terrorisme. 
Pour le reste, personne ne ment, au sens formel du terme, simplement comme le dit si pudiquement la FSU, tout le monde se rend bien compte que "la machine s'est emballée", qu'un gamin de huit ans a été convoqué et interrogé au commissariat, et donc on cherche évidemment des explications de "contexte", les meilleurs étant évidemment celles qui correspondent aux préjugés, le père arabe violent, c'est parfait, évidemment. 
Sauf que même dans le cas où ce serait vrai, cela n'expliquerait pas la convocation et l'interrogatoire du fils: en cas de maltraitance, dans ce pays, il y a, s'il est besoin d'entendre l'enfant, un truc qui s'appelle la brigade des mineurs, avec une procédure protectrice, ça se passe pas au comico avec des flics de permanence.

Cela doit nous interroger sur la prise en compte de la parole des victimes, dans la mesure où un enfant de huit ans a bien été interrogé au commissariat pour des propos pro-terroristes, cela personne ne le le nie, de toute façon, certains cherchent juste des excuses diverses. 
Il est extrêmement dommageable d'avoir à reconnaître qu'aujourd'hui, une personne potentiellement victime de ce genre d'abus a finalement tout intérêt à contacter plutôt une organisation comme le CCIF, où elle sera bien accueillie et non soupçonnée, où sa parole vaudra celle d'enseignants et de policiers. Dommageable parce que ce devrait être le rôle de la gauche antiraciste, mais c'est pareil pour les actes antisémites, il vaut mieux aller voir le CRIF que cette même gauche. Et en fait, c'est ce que les gens font en général. pour après être accusés de communautarisme. Mais on se défend comme on peut, et avec les organisations qui font le meilleur boulot au quotidien.
 Et depuis des semaines, du boulot il y en a, car les affaires médiatisées sont les plus criantes, mais partout en France, les personnes aux opinions racistes utilisent la situation et les circulaires du Ministère pour pourrir la vie des musulmans, à l'Education Nationale comme ailleurs...

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