mercredi 5 février 2020

Allemagne: l'extrême-droite tente une alliance avec la droite et échoue.



                                         




4 mars: le pacte avec l'AfD balayé.

                      Bodo Ramelow (à gauche cravate bleue) refuse de serrer la main de Hoecke

Bodo Ramelow, candidat du parti de gauche Die Linke, soutenu par les sociaux-démocrates et les Verts, a été réélu président du Land de Thuringe ce 4 mars.
Les élus de la CDU ont été contraints de s'abstenir après leur faute, ce qui a permis l'élection au troisième tour de scrutin.
Les libéraux du FDP, qui avaient exécuté la manœuvre avec l'AFD, ont choisi de boycotter le scrutin .
A noter le geste fort de Ramelow qui a refusé de serrer la main tendue par Björn Hoecke ( ci-dessus), leader local de l'AfD et dirigeant de son aile nostalgique du nazisme 

Memorial 98


                                       
                                         Manifestation à Erfurt " Contre la haine "





15 février: manifestation en Thuringe contre le pacte avec l'AfD

Des milliers de personnes ont manifesté samedi 15 février à Erfurt, capitale de la Thuringe.
Quelque 18.000 personnes ont manifesté, selon les organisateurs, des ONG, artistes, syndicalistes et responsables politiques, unis dans le front #Unteilbar («indivisible» en français).
Les manifestants se sont retrouvés à la mi-journée dans le centre de la ville sous le mot d’ordre: «pas avec nous, pas de pacte avec les fascistes: jamais et nulle part!». Des banderoles proclamaient: «nous ne voulons pas de IVe Reich» ou encore «nous ne voulons pas le pouvoir à n’importe quel prix».
L’élection surprise le 5 février du "libéral" Kemmerich, grâce aux voix coalisées de la droite conservatrice et de l’extrême droite, avait déjà provoqué nombre de rassemblements spontanés dans toute l’Allemagne.
Signe de la tension dans tout le pays, plusieurs locaux du parti libéral FDP sont devenus la cible d’attaques dans toute l’Allemagne.
D’autant que l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), le parti d’extrême droite  compte bien continuer à dynamiter le jeu politique allemand. En Thuringe, les institutions restent ainsi paralysées depuis plus d’une semaine.
L’extrême droite menace désormais de porter ses suffrages, en cas de nouvelle élection à la tête de cette région enclavée, sur Bodo Ramelow. Cette personnalité de la gauche radicale était à la tête de la région jusqu’en 2019. Il refuse catégoriquement tout apport de voix de l’AfD.
Les partis hors AfD doivent se réunir lundi à Erfurt pour trouver une solution permettant de gouverner cette région.
 En Thuringe aussi, le dirigeant de la CDU, Mike Mohring ( voir ci-dessous), a annoncé vendredi son départ pour permettre une «pacification» du parti conservateur.
Certains responsables  de la CDU, en particulier dans les régions d’ex-Allemagne de l’Est, sont tentés par un rapprochement avec l’extrême droite, particulièrement puissante dans ces régions. 
Dresde
Cette mobilisation contre l’extrême droite intervient aussi en pleine commémoration de la libération des camps nazis et du bombardement par les Alliés de la ville de Dresde il y a 75 ans. Ce bombardement est commémoré chaque année par l'extrême-droite qui oppose cette mémoire à celle du génocide nazi.
Environ 1.500 militants néonazis, et autant de contre-manifestants, sont descendus dans la rue samedi, sous étroite surveillance policière, dans cette ville de Saxe pour une «marche funèbre» cultivant le mythe d’une «ville martyre», injustement sacrifiée par les Alliés.

Memorial 98

Mise à jour du 10 février: le séisme se poursuit, la présidente de la CDU contrainte à son tour de démissionner

Juste sanction: après le scandale de Thuringe, Annegret Kramp Karrenbauer (ci-dessus), cheffe de la CDU et "dauphine" d'Angela Merkel, est contrainte de démissionner de son poste à la tête du parti et ne sera pas candidate en 2021 pour devenir chancelière, comme il était prévu.
Elle n'a pas empêché la collaboration des élus CDU  de Thuringe avec les néonazis  de l' AfD.
Un membre du gouvernement nommé Christian Hirte a aussi été poussé vers la sortie après s’être ostensiblement félicité, dans un message publié sur Twitter, de l’élection de Thuringe
« La chancelière a proposé aujourd’hui au président fédéral le renvoi du secrétaire d’Etat Christian Hirte », a indiqué dans un communiqué le porte-parole d’Angela Merkel. Hirte était jusqu’ici secrétaire d’état au ministère de l' Economie et de l’Energie et, à ce titre, également commissaire du gouvernement aux États régionaux de l’est de l’Allemagne, chargé de coordonner la politique fédérale pour soutenir ces territoires toujours en retard économiquement sur l’ouest du pays.
Ce nettoyage doit se poursuivre, afin d'éradiquer toute velléité de collaboration avec l'AfD et ses idées. 
Cela n'a pas été fait en France. Ainsi Eric Woerth, ancien ministre et actuel  député dirigeant de LR, n'a jamais été inquiété pour sa collaboration prolongée avec le FN en Picardie lors des élections régionales de 1998 ( voir ici

MEMORIAL 98

 
Mise à jour du 6 février: le président de Thuringe contraint à la démission au bout de 24 H mais la crise demeure

Le mandat du président de l'état de Thuringe a duré à peine 24 h et 34 minutes. 


               Le 5 février, Kemmerich et Höcke (à droite) se congratulent après l'élection

Tout juste élu avec les voix des fascistes AfD , le " libéral" Kemmerich est contraint de démissionner face au scandale. Le développement des protestations et manifestations dans toute l'Allemagne a obligé le chef de son parti libéral à changer d'avis et à rétro-pédaler. Alors que celui-ci, nommé Lindner,  avait refusé hier de condamner l'élection, il s'est déplacé ce jour en Thuringe pour annoncer la fin de la présidence. Merkel avait également condamné l'élection " impardonnable" et appelé à de nouvelles élections. Le parti SPD commençait à agiter la menace d'une rupture de la coalition au pouvoir. 
La honte de Kemmerich, de son parti et des conseillers régionaux CDU de Thuringe qui ont voté pour lui  demeurent, pour avoir collaboré avec les néonazis. 

Ceux-ci vont maintenant pouvoir se présenter comme des victimes des "politiciens de l'Ouest" de l'Europe, des Juifs...




                          Sur la pancarte ci-dessus ces mots " Honte à vous"

 MEMORIAL  98

Un événement politique catastrophique se déroule en Thuringe: de nombreuses réactions et manifestations commencent à se dérouler sur place et dans toute l’Allemagne, notamment devant le siège du parti libéral FdP, qui bénéficie des votes de l'AfD.



    Manifestation devant le siège du Parlement régional à Erfurt ( sur la pancarte " Trahison des électeurs")

La direction de la CDU est contrainte de demander des nouvelles élections. Même le journal Bild  titre sur la poignée de main de la honte entre le nouveau président et le "nazi Hoecke"




De son côté, le dirigeant du parti libéral Christian Lindner refuse de se distancier de son représentant en Thuringe. Il utilise le prétexte habituel de ces alliances honteuses selon laquelle dans un tel vote à bulletins secret, c'est le résultat qui compte. Ce parti siège au Parlement européen dans le même groupe que le parti macroniste LREM intitulé " Renew Europe". Il est donc attendu que LREM exige le retrait du président de Thuringe élu par l'AfD et en cas de refus, l'exclusion de ce parti qui pactise ouvertement avec l'extrême-droite nazifiante.
Höcke et les autres dirigeants de l'AfD se réjouissent ouvertement de la réussite de leur manœuvre et appellent à un bloc de la droite dans toute l’Allemagne.

Un tremblement de terre politique et une digue qui se brise

Pour la première fois depuis l’après-guerre et la chute du nazisme, le président d’un des Lands (états fédéraux), la Thuringe, a été élu mercredi 5 février grâce aux voix de l’extrême droite.
Le candidat du Parti libéral-démocrate (FDP), Thomas Kemmerich, a été élu au troisième tour de scrutin par l’assemblée régionale de cet État de l’est de l’Allemagne. 
Son infime majorité est de 45 voix contre 44 mais elle lui donne la présidence. Il a bénéficié des voix de tous les élus du parti d’extrême droite Alternative für Deutschland (AfD), et de celles de la plupart des membres de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), le parti de la chancelière Angela Merkel.
 Il a devancé d’une voix le ministre-président sortant de Thuringe, Bodo Ramelow, membre du parti de gauche  Die Linke, qui était, lui, soutenu par les sociaux-démocrates et les Verts.

Bodo Ramelow dont le parti de gauche  Die Linke est arrivé en tête des élections régionales avec 31% des suffrages, comptait se faire réélire à la tête d’un gouvernement minoritaire de gauche, pensant que les partis de la droite traditionnelle n’accepteraient jamais de s’allier à l’extrême droite. Jusqu’ici les partis de droite et de centre droit en Allemagne, comme la CDU ou le FDP,  ont en effet toujours refusé toute coopération ou alliance avec l’extrême droite.    
Mais les élus régionaux du parti libéral et de la CDU ont choisi de s’allier avec une délégation AfD ouvertement dominée par des éléments fascistes.
 
En effet le chef de file de l’AfD en Thuringe, Björn Höcke,  est le chef de la tendance la plus droitière du mouvement baptisée "l'aile" ( Flügel en allemand)
Ce courant a été « mis sous surveillance » par l’Office fédéral de protection de la Constitution (BfV), le service chargé du renseignement intérieur en Allemagne, ce dernier reprochant notamment aux partisans de Björn Höcke de « relativiser le national-socialisme dans sa dimension historique ».
Hoecke a été accusé, à juste titre, d’avoir préparé le terrain idéologique pour l’attentat antisémite de Halle le 9 octobre dernier, où un immense massacre dans un synagogue prévu par le terroriste néo-nazi  a été évité de peu, tout en faisant 2 morts. Ses déclarations contre la "repentance" des crimes nazis ont pavé la voie de cet acte terroriste.
Il a par exemple qualifié le Mémorial de la Shoah à Berlin de « monument de la honte »
 en déclarant « Jusqu’à ce jour, notre état d’esprit est celui d’un peuple totalement vaincu (…) nous Allemands, notre peuple, est le seul peuple au monde qui a planté au cœur de sa capitale un monument de la honte »
Il avait ensuite déclaré au Wall Street Journal : « C’est un grand problème de décrire Hitler comme le mal absolu, alors que nous savons que l’histoire ne s’écrit pas en noir et blanc." 
 « Pour moi, Höcke est un nazi », avait d’ailleurs déclaré lors de la campagne des régionales Mike Mohring,  tête de liste de la CDU  en Thuringe.  Il avait lui-même été menacé de mort par un mystérieux groupe de « musiciens de l’orchestre du Reich » dont l’e-mail se concluait par la formule « Sieg Heil und Heil Hitler ». Pour autant Mohring joue un rôle trouble dans cette crise. Il a organisé le vote des élus CDU avec l'AFD,  pour la candidat FdP après avoir rejeté catégoriquement l'installation d'un gouvernement minoritaire de gauche. 
Les autres thèmes de campagne de Björn Höcke  reprenaient les thèmes racistes chers à l’AfD, que ce soit pour dénoncer « l’africanisation et l’orientalisation qui menacent l’Allemagne » ou expliquer que « le multiculturalisme conduit au multicriminalisme », »



 Le choc de Thuringe se déroule six jours après l’anniversaire de l’accession d’Hitler au pouvoir le 30 janvier 1933 et dix jours après le soixante-quinzième anniversaire de la découverte et libération du camp d’Auschwitz le 27 janvier 1945. 
 
                                     Hitler est nommé chancelier le 30 janvier 1933
A cette occasion les dirigeants allemands avaient réaffirmé leur engagement dans la lutte contre la résurgence du racisme et de l’antisémitisme.
De plus c’est en Thuringe que pour la première fois le parti nazi (NSDAP)  a participé à une coalition gouvernementale au niveau régional en 1929, avant d’accéder au pouvoir en 1933.
Ces références historiques donnent la mesure de la gravité de ce qui se passe en Allemagne.

Il y a aussi une dimension particulière en France : en 1998, lors d’élections régionales, une partie de la droite a choisi de s’allier avec le Front national de Jean-Marie Le Pen et  Bruno Gollnish. Cela fut notamment le cas en Rhône-Alpes avec Charles Millon et en Picardie avec Charles Baur et Eric Woerth, encore dirigeant de LR. La voie avait été ouverte par Gaudin en région Paca dès 1986
Description : https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj2FMrZboBMPpstz9aNUh-suSa8lpX_xaQKfhy-NuSN6NNMAGOX8PVY2dMGuNMOx-pOlPOMVM0FEGfKUX0XsYPgjy2d0IUJySpCqpwjcwB66EIe_GTC5CWuu8AquP9eGvq619u4xtq3bS8/s320/MILLON-GOLLNISCH.jpg


Une importante bataille politique vint à bout de ces alliances sauf en Languedoc-Roussillon. Charles Millon fut hué et expulsé d' une commémoration de la mémoire des enfants juifs d'Izieu 
Vingt ans plus tard il est évident que la légitimation du FN par une partie de la droite renforça considérablement la crédibilité du parti d’extrême-droite. Les mêmes tentatives se déroulent d'ailleurs actuellement sous les auspices de Zemmour, Robert Ménard et Marion Maréchal.

D’autres exemples se sont produits en Autriche (Sträche) en Italie (Salvini), en Espagne avec Vox et montrent à quel point la droite radicale et l’extrême aspirent à trouver les moyens de gouverner ensemble.

Il est donc crucial qu’une mobilisation démocratique et antifasciste s’organise dans toute l’Europe afin de combattre la catastrophe de Thuringe. 

Memorial 98

voir de nombreux textes et articles de Memorial 98, notamment:


















  


samedi 25 janvier 2020

Zemmour récidive dans ses appels à la guerre civile et raciale

Zemmour récidive et escalade.

 

Après été avoir injurié dans la rue lors d'un acte débile et injustifié, il en appelle à la guerre contre des populations entières, comme on peut le voir ici https://twitter.com/AlexLeroy90/status/1257382686009802752
 
C'est ce qu'il avait déjà fait lors de la Convention de la droite, avec Marion Maréchal en septembre 2019, en déclarant «  La question qui se pose donc à nous est la suivante : les jeunes Français vont-ils accepter de vivre en minorité sur la terre de leurs ancêtres ? Si oui, ils méritent leur colonisation. Sinon, ils devront se battre pour leur libération" 

 

Sa présence quotidienne à l'écran sur Cnews constitue un danger et un scandale.


5 mai 2020

MEMORIAL 98







10 février  2020


Nouvelles déclarations violentes de Zemmour, appelant à laisser mourir les enfants migrants. 

Interpellé sur le sort des enfants « Et les enfants de migrants qui meurent en Méditerranée ? Zemmour  répond: "Je n'en ai cure ; je préfère que l'autre meurt pour protéger mes enfants.
La menace évoquée à l’égard de ses enfants est ce qu’il nomme l’envahissement migratoire et l’islamisation de la France. Le reste est à l'avenant, comme le montrent les citations précises rassemblées ci-dessus
  
La participation de ce dernier au show de Zemmour, condamné pour appel à la discrimination raciale est scandaleuse. Nous soutenons dans ce domaine l'action de nos partenaires de Sleeping GiantsFR qui interviennent publiquement auprès des annonceurs afin de leur demander de retirer leurs publicités au moment de l'émission de Zemmour.
Le collectif Sleeping Giants a étendu son action à Valeurs Actuelles, condamné en justice pour ses appels à la haine contre les Roms.

Afin d'agir contre ces déclarations racistes et violentes de Zemmour, signalez ces propos ci-dessus au Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) qui devra prendre position  envers leur auteur  et la chaîne CNews.
Catégorie de signalement "La déontologie de l'information et des programmes”
L'émission est "Face à l'info" CNews 22/1 à 19H 00 (n'oubliez pas les minutes, sinon la démarche se bloque)

Sur Zemmour voir nos dossiers précédents:
http://info-antiraciste.blogspot.com/2015/11/zmmour-veut-bombarder-un-quartier-de.html 

Mise à jour du 3 février 2020: Marlène Schiappa légitime Zemmour.
  
Elle a accepté de débattre avec lui dans son émission der CNews "Face à l'info" le 10 février prochain. On apprend que la ministre considère le propagandiste raciste et pétainiste comme " très agréable et courtois en privé..."  
La caution apportée à Zemmour, condamné pour incitation à la haine raciale, est scandaleuse. C'est un raison supplémentaire d'agir contre lui en signalant ses propos récents au CSA ( voir ci-dessus) 

MEMORIAL 98

lundi 16 décembre 2019

Mélenchon diffuse le poison de l'antisémitisme et récidive sans fin.

Mise à jour du 20 novembre 2021

Nouvelle récidive: Mélenchon et d’autres dirigeants de la LFI prétendent faussement que Zemmour a été "acclamé" lors d'une réunion du CRIF. 

Une enquête de l'AFP montre que ce propos est totalement exagéré, voire mensonger.

Après avoir opéré une semi-autocritique après ses propos précédents attribuant le racisme de Zemmour à la tradition juive ( ci-dessous), Mélenchon reprend son antienne visant une fois de plus le CRIF et tentant de relier Zemmour avec des institutions juives, malgré les propos antisémites et pétainistes de ce dernier. 

Notons que le président du CRIF Francis Kalifat avait pris position contre Zemmour dès la mi-septembre quand il avait appelé sur Radio J à faire "faire barrage" contre lui. "Pas une voix, pas une voix juive en tous cas ne doit aller sur le candidat potentiel Eric Zemmour", avait-il déclaré.

L’acharnement nauséabond et mensonger de Mélenchon est sans fin.

Memorial 98

 

 

Mise à jour du 12 Novembre 2021: déclaration du Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et Tous les Racismes ( RAAR)

Mélenchon récidive et accuse la tradition juive d’être responsable du racisme de Zemmour. 

Interrogé le 28 octobre sur BFM après les propos du grand rabbin de France, qui avait assuré que Zemmour était "antisémite certainement, raciste évidemment", Jean-Luc Mélenchon a récidivé en tenant à nouveau des propos offensants et méprisants envers les Juifs et la lutte contre l’antisémitisme, il a déclaré ( lien ci-dessus) : 

"Monsieur Zemmour ne doit pas être antisémite parce qu’il reproduit beaucoup de scénarios culturels : on ne change rien à la tradition, la créolisation, mon dieu, quelle horreur... Tout ça ce sont des traditions qui sont beaucoup liées au judaïsme. Ça a ses mérites, ça lui a permis de survivre dans l’Histoire. Donc moi je ne crois pas qu’il soit antisémite, enfin je ne sais pas, parce que véritablement ce n’est pas vraiment mon problème s’il est antisémite, il sera condamné. Il est raciste, ça c’est sûr, il a été condamné pour ça".

            Selon cette déclaration, il faudrait attendre une éventuelle condamnation par la justice pour constater l’évidence, alors que Zemmour multiplie les diatribes antisémites :  suspicion quant à l’innocence du capitaine Dreyfus, réhabilitation de Pétain « sauveteur de Juifs » défense de l’attitude de Papon pendant l’Occupation et dénonciation de son procès ; critique de la loi Pleven de 1972, qui pénalise racisme et antisémitisme et de la loi Gayssot contre le négationnisme de la Shoah ; rejet du discours du Vel d’Hiv de Jacques Chirac reconnaissant en 1995 la responsabilité de l’État français dans la déportation des Juifs, attaque contre les familles Sandler et Monsonego, victimes de la tuerie antisémite de Merah à Toulouse.

            Surtout Mélenchon choisit d‘attribuer les positions racistes et antisémites de Zemmour à des traditions « beaucoup liées au judaïsme ». Ce sont donc les Juifs qui seraient responsables de l’antisémitisme qui les frappe et de la campagne de haine de Zemmour. Et il ajoute avec légèreté et cynisme « parce que véritablement ce n’est pas vraiment mon problème s’il est antisémite ».

            Le Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et Tous les Racismes ( RAAR) condamne fermement ce nouveau dérapage concernant les Juifs, venant de la part d’un candidat de gauche à la Présidentielle, ainsi que les attaques portées par l’appareil de la LFI à l’encontre de ceux et celles qui protestent contre ces propos. 

            Plusieurs fois ces dernières années Mélenchon a tenu des propos qui ne peuvent qu’aider à la diffusion de l’antisémitisme, notamment en juin dernier sur la tuerie antisémite de Toulouse en 2012.  Il déclarait alors :

« Vous verrez que dans la dernière semaine de la campagne présidentielle, nous aurons un grave incident ou un meurtre. Cela a été Merah en 2012. Cela a été l’attentat la dernière semaine sur les Champs-Elysées. » 

Donc, selon lui, l’assassinat de trois enfants juifs à l’école Ozar Hatorah en 2012 par Merah était « écrit d’avance » au titre d’une manipulation électorale. Il niait ainsi la gravité de l’assassinat, pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, d’enfants tués parce que Juifs. En 2019 il déclarait qu’il fallait refuser la « génuflexion » devant les « oukases » du CRIF en lien avec la défaite du Labour et de Jeremy Corbyn lors des élections britanniques. En juillet 2020, il disait que Jésus avait été mis sur la croix « par ses propres compatriotes », reprenant ainsi un des plus vieux poncifs antisémites. 

Cette dérive récidivante est inacceptable.

Le poison antisémite ne doit pas gangréner la gauche. Au contraire le combat pour l’émancipation sociale passe depuis toujours par la lutte contre le racisme et l’antisémitisme.

 

C’est pourquoi le RAAR appelle à rejeter les propos de Mélenchon et continuera à intervenir publiquement contre les attaques de ce genre, d’où qu’elles proviennent.

 

Mise à jour du 29 aout 2021

Nouvelle contorsion glauque de Mélenchon: il attaque violemment l'excellente édition critique de Mein Kampf nommée Historiciser le mal, réalisée justement afin de lutter contre les idées nazies et soutenue notamment par Serge Klarsfeld. 

Il écrit le 26 août 2021 sur son compte Twitter:
 
"Honte à la réédition de Mein Kampf. 10 000 ventes. Diffuser Hitler, il fallait oser. Depuis le début, nous dénonçons. Où sont passés les bons esprits ? Où sont les professionnels de la dénonciation de l'anti-sémitisme soi-disant populaire ?"

 


Dans sa hâte mensongère, il illustre son message par une version ancienne et allemande du tome II de l'ouvrage de Hitler ( ci-dessus) et non par l'édition critique  publiée récemment  (ci-dessous)

 
Par cette attaque calomniatrice Il s'agit ainsi pour le chef de la LFI de minimiser les propos et actes antisémites qui pullulent actuellement dans les cortèges . 

On notera de plus que Mélenchon fait référence dans une formule tarabiscotée à un "antisémitisme soi-disant populaire". Il invente cette accusation pour les besoins de sa démonstration. Or ce qui est cause n'est pas le caractère "populaire" mais la présence importante de pancartes et de propos antisémites dans les cortèges et en dehors, notamment par la profanation de la stèle de Simone Veil.. Pourquoi le nie-t-il, alors que c'est l'évidence même ? 

D'ailleurs, quelques jours plus tard lors de l'Université d'été de la LFI, le même proclame en contradictions avec ses propos précédents" Nous en avons assez de l'extrême-droite et des antisémites ! Fichez le camp de nos manifs. Gardez vos pancartes pour vous-même."

On n'en a manifestement pas fini avec les contorsions, manipulations et provocations de Mélenchon dans ce domaine.

Ce discours doit être fermement dénoncé et rejeté par tous les antiracistes et par toutes toutes les forces de gauche, y compris bien sûr par les militantEs de la LFI. 

Memorial 98


                                               


Mise à jour du 9 juin 2021

Mélenchon doit retirer ses propos sur l'assassinat des enfants juifs par Merah et s’excuser.

Communiqué du Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes (RAAR)

Jean-Luc Mélenchon a déclaré dimanche 6 juin sur France Inter :

« Vous verrez que dans la dernière semaine de la campagne présidentielle, nous aurons un grave incident ou un meurtre. Cela a été Merah en 2012. Cela a été l’attentat la dernière semaine sur les Champs-Elysées. Avant, on avait eu Papy Voise dont plus personne n’a jamais entendu parler après. Tout ça, c’est écrit d’avance. Nous aurons le petit personnage sorti du chapeau. Nous aurons l’événement gravissime qui va, une fois de plus, permettre de montrer du doigt les musulmans et d’inventer une guerre civile. Voilà, c’est bateau tout ça. »

Donc, selon lui, l’assassinat de trois enfants juifs à l’école Ozar Hatorah ainsi que des militaires en 2012 par Merah était « écrit d’avance ».

Il fait la comparaison avec le fait divers de la présidentielle de 2002 (Papy Voise), qui n’a rien à voir. 

Au-delà du complotisme évident, c’est une sous-estimation totale de la gravité de l’assassinat, pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, d’enfants tués parce que Juifs.

Ce n’est pas le premier dérapage de Jean-Luc Mélenchon dans ce domaine.

En 2019 il déclarait qu’il fallait refuser la « génuflexion » devant les « oukases » du CRIF.

En juillet 2020, il disait que Jésus avait été mis sur la croix « par ses propres compatriotes », reprenant ainsi le plus vieux poncif antisémite.

Le RAAR (Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes) exige solennellement de Jean-Luc Mélenchon qu’il retire ses propos, s’en excuse et déclare explicitement qu’il ne considère pas les crimes de Merah comme une action inspirée par on ne sait quel complot, mais comme un attentat antisémite.

 
Mélenchon récidive en reprenant un thème antisémite issu de l’Église catholique et qui a servi pendant des siècles à justifier les persécutions contre les Juifs " déicides".
Mélenchon répond à une journaliste BFM  qui lui demande si les forces de police doivent rester passives comme Jésus et déclare «Je ne sais pas si Jésus était sur la Croix, je sais qui l’y a mis paraît-il, mais ce sont ses propres compatriotes». 
Celui qui se réclame du combat laïc reprend ainsi un thème antisémite particulièrement choquant, d'origine religieuse .
En effet il s'agit du mythe ancien diffusé par la haute hiérarchie de l’Église catholique contre le peuple juif décrété "déicide", justifiant ainsi les persécutions  et pogroms contre les Juifs.
La calomnie séculaire a été retirée seulement lors du concile "Vatican 2"  en 1965, vingt ans après la fin de la Shoah et le silence du pape Pie XII lors de celle-ci.
Ce sont les courants catholiques intégristes antisémites qui  continuent à diffuser la calomnie d'un Jésus victime de ses " propres compatriotes" et pas du pouvoir romain qui occupait la Judée, symbolisé par Ponce-Pilate. 
La reprise de ce mythe par le dirigeant de la LFI représente à la fois une aberration et un scandale.
 
MEMORIAL 98



Le cancer de l'antisémitisme à gauche poursuit ses méfaits. Après avoir dévoré la gauche britannique en raison de la politique de Corbyn (voir ci-dessous), il est maintenant relayé par Jean-Luc Mélenchon.

                                          
                  Manifestation contre l'antisémitisme au sein du Labour

Suite à la défaite du Labour lors des élections législatives, le chef de la LFI joue la surenchère nationaliste et raciste, dans un texte largement diffusé et que nous reproduisons ci-dessous.
Il attribue ainsi aux "communautaristes" juifs britanniques la défaite de la gauche. Sa critique violente et injurieuse à l’encontre de Corbyn, qu'il portait aux nues précédemment, est notamment que ce dernier se serait trop excusé face aux accusations d’antisémitisme dans le Labour. 
Ces excuses auraient découragé "l'électorat populaire", ainsi désigné lui-même comme antisémite. Selon Mélenchon, ces mises en cause sont uniquement issues d’un complot du premier ministre israélien Netanyahou et de ses relais en Grande-Bretagne. Plutôt que de se pencher sur ce grave problème qui a touché le Labour depuis plusieurs années, comme mentionné dès 2016 ici, il choisit une explication complotiste et manipulatoire.
  
Mélenchon poursuit par une diatribe particulièrement nauséabonde, dans laquelle il nomme ses ennemis et cibles, dont les Juifs du CRIF.
Il écrit: " Retraite à point, Europe allemande et néolibérale, capitalisme vert, génuflexion devant les ukases arrogante des communautaristes du CRIF : c’est non. Et non c’est non ». 
En plein mouvement social sur les retraites,  Mélenchon aligne ainsi le CRIF à côté de la retraite à points, dans une énumération à priori incohérente.
Il renforce l’aspect conspirationniste de son propos qui prend la dimension d’un « complot juif » international organisé afin de peser sur les scrutins et sur la démocratie en France, Grande-Bretagne et sans doute dans bien d'autres pays, selon lui.

Quelques jours après avoir félicité Marine Le Pen pour son "humanisme"   face à la réforme des retraites, Mélenchon franchit ainsi toutes les limites d'une politique de gauche.Il s’agit d’un choix délibéré de posture complotiste et de division. Mélenchon est en l’occurrence un acteur actif du poison antisémite qui a déjà fait tant de dégâts mortels dans la gauche et la société.

Certains à gauche se taisent lâchement ou tentent de défendre le chef de la LFI, en prétendant qu’il critique seulement les positions politiques du CRIF, qui relaierait celles du gouvernement israélien. 
Mais le choix de ses termes prouve le contraire: la "génuflexion" qu'il stigmatise est un classique antisémite selon lequel  « les  nations seraient contraintes, par la ruse et la force, de se mettre à genoux devant les Juifs et leur puissance occulte et "arrogante" selon les termes de Mélenchon à propos du CRIF ("oukase arrogante")
De même pour la reprise du terme « communautariste », utilisé par la droite et l’extrême-droite ainsi que Macron pour stigmatiser les minorités qui se défendent contre les attaques dont elles sont victimes. 
En fait, le CRIF représente ici un terme codé qu'il utilise afin de  désigner un prétendu « lobby juif » agissant en France et en Grande-Bretagne.
On est loin du quidam qui peste devant son ordinateur et relaye des propos racistes et antisémites.
Mélenchon est un dirigeant politique majeur qui jouit d’une audience massive, à gauche (bien qu’il rejette ce terme) et bien au delà. Il a ainsi plus d’un million de followers sur Facebook, qui ont été exposés à sa diatribe. 
Ses propos ont comme conséquence directe de renforcer un antisémitisme déjà très actif en France, en Europe et dans le monde. Il ne faut donc pas se taire ou détourner le regard, quelques que soient les prétextes de ce silence honteux. Se taire c’est approuver, ou considérer que tout cela n’a pas d’importance. 
Ni le mouvement social en cours sur les retraites, ni le front unitaire en défense de ce mouvement, ni les futures alliances municipales ne peuvent justifier l’attentisme.
Il ne s’agit pas ici des aigreurs de Mélenchon, ou de son mauvais caractère, ou de son combat singulier contre la direction du CRIF. 
Il ne s’agit pas non plus de déterminer si dans son for intérieur, Mélenchon est antisémite ou pas, comme le fait le journaliste Claude Askolovitch Ce dernier répond par immédiatement la négative, car " il le connaît" et choisit de mettre en avant des explications psychologiques et tenant au caractère de l’intéressé.
Les propos écrits de Mélenchon sont sans conteste de caractère antisémite, ils produisent déjà d’énormes dégâts.
Il faut donc les combattre afin de faire reculer ce racisme mâtiné de complotisme, ingrédient qui permet de le faire circuler encore plus massivement.

Le discours sectaire et antisémite de Mélenchon doit être fermement dénoncé et rejeté par tous les antiracistes et par toutes toutes les forces de gauche, y compris bien sûr par les militantEs de la LFI. 
Qui peut accepter une telle reprise de thèmes antisémites, qui placent les Juifs au centre de complots internationaux ? Rappelons que lorsque François Ruffin, député LFI, a congratulé l’antisémite et négationniste Etienne Chouard à propos du référendum RIC, de nombreuses voix se sont élevées et l’ont contraint à un recul, même si celui-ci a été partiel. 

Ce n'est certes pas la première fois que Mélenchon tient des propos douteux dans ce domaine, comme nous le rappelons ci-dessous, mais cette fois-ci il s'agit d'une autre dimension qui relaye le thème antisémite fondateur du "complot juif" international .

La gauche, héritière et porteuse du combat contre l'antisémitisme depuis l'affaire Dreyfus, après avoir erré et hésité en la matière, doit absolument  faire le ménage dans ses idées et son langage pour en bannir toute immondice de ce genre. Il en va de l'avenir du projet d'émancipation humaine.

Concernant la direction du CRIF et son action fautive lors de la marche en mémoire de Mireille Knoll  le 28 mars 2018, nous écrivions à l’époque (voir ici ) « Marine Le Pen peut remercier les dirigeants du CRIF. " En appelant à exclure Jean-Luc Mélenchon, mis dans le même panier que le parti de la continuité antisémite qu'est le FN, ils ( les dirigeants du CRIF NDLR) ont sorti la dirigeante du FN de son isolement et contribué à banaliser la continuité antisémite de son parti. C'est là que réside leur faute. Au passage, ils ont exonéré Laurent Wauquiez de ses turpitudes alors que sa première mesure, en tant que président de Conseil régional, a consisté à réduire la subvention de Mémorial des enfants juifs d’Izieu déportés par Klaus Barbie.

Pour autant, il ne faut pas cacher ni oublier que, à plusieurs reprises, Jean-Luc Mélenchon a manifesté des ambiguïtés dans la lutte contre l'antisémitisme, en sous-estimant la gravité de propos qui en relevaient.
Nous avions mentionné ce problème dès 2011 après des déclarations à l'époque de Christian Jacob contre DSK, puis à nouveau lors de sa polémique douteuses contre les propos "pas français" de Pierre Moscovici en 2013. Plus récemment en 2017, il a défendu la position calamiteuse de François Mitterrand à propos de la responsabilité des autorités françaises dans la déportation des Juifs. "  

Le texte de Mélenchon 
13 décembre, 12:00 · 
CORBYN : LA SYNTHÈSE MÈNE AU DÉSASTRE

J’avoue que je ne suis pas étonné par le terrible revers électoral du parti travailliste et de Jeremy Corbyn. Il doit servir de leçon.

Première leçon : l’avant-gardisme bien-pensant ne mène nulle part. Ils ont fait du Tsípras avant même d’être élu. Annoncer qu’il voulait un nouveau référendum sur le Brexit, c’était inviter ceux qui veulent le Brexit à voter directement pour ceux qui le mettent en œuvre. Surtout que Corbyn a précisé qu’en cas de vote, il ne s’en mêlerait pas. On ne pouvait faire pire. À quoi bon des leaders qui ne s’engagent pas à propos de l’avenir de leur pays ? Les bastions ouvriers du nord qui votaient PS ont basculé dans le vote conservateur parce que ceux-ci leur garantissaient le Brexit. C’était toujours ça de pris !

Deuxième leçon. Pourquoi ont-ils fait une aussi grossière faute ? C’est le résultat des jeux d’appareils internes au Labour. Le Labour, c’est le PS anglais. Corbyn aurait du le refondre totalement au lieu de composer avec lui. Ou bien le quitter. Les vieux appareils bureaucratiques comme le Labour Party produisent des jeux d’appareils et rien de plus. Construire son raisonnement politique en fonction des points d’équilibre interne, c’est se tromper à coup sûr. Les problèmes comme les solutions sont dans les masses populaires, leurs attentes, leur volonté, leurs besoins. C’est là que Corbyn aurait du aller chercher ses consignes. Il a voulu plaire aux importants. En vain.

Corbyn a passé son temps à se faire insulter et tirer dans le dos par une poignée de députés blairistes. Au lieu de riposter, il a composé. Il a du subir sans secours la grossière accusation d’antisémitisme à travers le grand rabbin d’Angleterre et les divers réseaux d’influence du Likoud (parti d’extrême droite de Netanyahou en Israël). Au lieu de riposter, il a passé son temps à s’excuser et à donner des gages. Dans les deux cas il a affiché une faiblesse qui a inquiété les secteurs populaires.

Cette envie de bonne réputation, je l’ai vue de près. Quand je lui ai rendu visite, nous avons parlé en espagnol de ce qui se passait dans le monde. Il a publié un communiqué à ma sortie se félicitant de notre intérêt commun pour l’investissement public dans les entreprises. Ce genre de façon, je l’ai connu souvent. À l’étranger et en France. Ça ne mène nulle part ceux qui les adoptent. Au contraire. Les gens sérieux regardent en coin et comprennent qu’il y a anguille sous roche. Comment croire que nous ayons discuté d’investissement public alors que reposait sur nous l’espoir d’une bascule de notre famille dans le camp du changement des règles du jeu du monde ?
Tel est le prix pour les « synthèses » sous toutes les latitudes. Ceux qui voudraient nous y ramener en France perdent leur temps. En tous cas je n’y céderai jamais pour ma part. Retraite à point, Europe allemande et néolibérale, capitalisme vert, génuflexion devant les ukases arrogante des communautaristes du CRIF : c’est non. Et non, c'est non"

Dans le Labour britannique, une complaisance coupable

Dès 2016 nous alertions, suite à des informations qui nous étaient parvenues ( voir ici)  " "Les révélations britanniques sonnent comme un avertissement particulièrement grave, montrant une diffusion de thèses antisémites, complotistes et négationnistes, au motif de défendre la cause palestinienne. Cette dernière se trouve au contraire salie et affaiblie par la tonalité antisémite de ces "soutiens".   

On constate aussi une  tolérance inexcusable à l'égard de positions racistes antisémites au sein de partis de gauche, puisque des mesures ne sont prises que suite à des révélations et scandales, alors que la direction du Labour était bien alertée et informée des horreurs diffusées. 
 
Après des scandales récents semblables au sein de la gauche en Espagne et en Grèce , un grand "ménage" et une vigilance approfondie sont nécessaires afin de combattre ce fléau." L'Info antiraciste 28 avril 2016

En fait la situation s'est aggravée, malgré les promesses répétées de Corbyn et des ses proches s'engageant à combattre l'antisémitisme. En réalité ils ont couvert et minimisé la gravité de la situation, malgré de nombreuses protestations et des appels angoissés des Juifs de grande-Bretagne qui votaient traditionnellement en grande majorité pour le Labour.
C'est à la veille même des élections que Corbyn et son adjoint ont daigné s'excuser en continuant à mentir sur la manière dont les plaintes avaient traitées, comme le déclare maintenant Len McCluskey, dirigeant du principal syndicat britannique Unite et soutien de Corbyn en amont du scrutin. Le responsable syndical a entre autres mis en cause « l’échec de Corbyn à s’excuser pour l’antisémitisme dans le parti lorsqu'il était encouragé à le faire (à la BBC), symbolisant des années de mauvaise gestion du problème ».



                                         

John McDonnell, numéro 2 du Labour : l’antisémitisme pourrait nuire au parti lors des élections
À la veille des élections, et dans un contexte de fuites sur des plaintes d'antisémite non traitées, John McDonnell assurait que le parti avait  tiré la leçon d'une "période horrible"
Ce  haut dirigeant du Parti travailliste britannique, proche de Corbyns’est excusé le 8 décembre pour « les souffrances que nous avons infligées » à la communauté juive britannique et a admis que le scandale d’antisémitisme qui a secoué le parti pourrait affecter ses perspectives lors des élections générales du 12 décembre au Royaume-Uni.
« Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir et nous allons tirer d’autres leçons. Nous voulons être l’exemple éclatant de l’antiracisme que le Parti travailliste devrait être », a déclaré McDonnell, dans une interview accordée  à la BBC le 8 décembre, à 4 jours des élections
Le dirigeant et ses partisans ont donc à nouveau rejeté l’accusation, affirmant que les travaillistes avaient fait un effort pour réprimer les antisémites.
Mais des documents du service de contrôle interne du parti et qui ont été rendus publics ont révélé le contraire:  plus de 130 cas de membres du parti exprimant des opinions antisémites virulentes, y compris des appels à l’extermination des Juifs, et ayant été autorisés à rester dans le parti pendant des mois, voire des années, après que des plaintes aient été déposées contre eux. Corbyn s'est lui-même finalement excusé pour l'antisémitisme au sein de son parti lors d'une interview accordée à l'émission anglaise "This morning"."De toute évidence, je suis vraiment désolé pour tout ce qu'il s’est passé, mais je tiens à préciser que je suis en train de régler le problème", a-t-il répondu au présentateur Phillip Schofield.
Le chef du parti travailliste avait éludé les questions du présentateur, mais avait déclaré d'une manière générale que l'antisémitisme et toute autre forme de racisme n'avaient  "aucune place dans notre société".

C'est face à cette politique catastrophique de tolérance envers l'antisémitisme que Mélenchon reproche à Corbyn de s'être "trop excusé" .

Albert Herszkowicz pour MEMORIAL 98
 
Articles de Memorial 98 concernant Jean-Luc Mélenchon