Un simple bandeau, une robe noire ou une simple jupe:
désormais les jeunes filles de confession musulmane sont exclues en
nombre pour le port de vêtements que les non-musulmanes peuvent
évidemment mettre sans souci aucun.
Sur cette base, la possibilité de discrimination devient évidemment infinie.
Sur cette base, la possibilité de discrimination devient évidemment infinie.
A Charleville Mézières, une collégienne a été refusée d'accès à l'établissement pendant deux jours à une
semaine d'intervalle, ce qui est bien une exclusion temporaire, pour le port d'une jupe achetée dans un magasin populaire. Un
courrier de l'Académie valide implicitement la position de
l'établissement et le fait qu'une jupe puisse être
considérée comme un signe religieux ostentatoire: "Dans ce travail
quotidien avec un public adolescent, il est parfois difficile de
distinguer simplement ce qui relève du port ostentatoire de signes
religieux de la provocation ou de la tentation d'éprouver les limites
des règles communes". On notera les mots utilisés et le raisonnement
validant une possibilité de discrimination quasi-infinie: le personnel
peut décider de sanctionner une "tentation d'éprouver les limites" qu'il
aura lui-même déterminée.
De
tous temps adolescents et adolescentes se sont affirmés par des tenues
vestimentaires détournées et semblables exprimant ceci ou cela.
Une
jeune anarchiste mettait il y a 20 ans des Doc Martens qui voulaient dire:
" Allez tous vous faire foutre l'école,
les profs, l'Etat et ainsi de suite, tandis qu'il y a quelques années, les jeunes fascistes
adoptaient, eux, le style casual, des tenues plutôt discrètes avec des
marques peu connues et une coupe courte mais pas rasée, dont l'ensemble
était immédiatement reconnaissable par toute personne avertie.
La taille
de la jupe, la coupe de cheveux, le pantalon serré ou large, la boucle
d'oreille portée toute seule, et un tas d'autres signes sont utilisés
pour affirmer une identité, le plus souvent transitoire, le plus
souvent également parfaitement associable à d'autres signes exprimant
des identités contradictoires.
On voit ainsi dans certains endroits des
jeunes filles sortir du lycée, mettre leur foulard, se repoudrer et
allumer une clope avant de partir vaquer en groupes rieurs. On vit aussi
et on voit encore de jeunes anarchistes punk décider à seize ans de
tomber enceintes d'un type et de garder leur bébé, en arborant un
T-shirt No Future. Quand une société en vient à régresser
psychologiquement au point d'accorder plus d'importance encore que ne le
font les ados à ces signes, on mesure d'une part, l'impact profondément
abêtissant du racisme, mais également son ampleur.
Que ces questions
préoccupent l'ensemble du champ social, alors que d'autres comme la
disparition de l'enseignement du latin, ou le peu de place accordé à
celui des langues vivantes, ou les inégalités effroyables générées par
la réforme des rythmes scolaires ne mobilisent même pas le camp de la
gauche qui se dit attachée au progressisme et à la raison en dit long
non pas sur l'islam mais sur l'idéologie qui gangrène ce pays en ce
moment....
Il y a
là un processus de déshumanisation profondément inquiétant, dès lors
qu'il touche des mineures, et qui montre d'ailleurs à quel point
l'islamophobie est proche dans ses ressorts de la "logique" antisémite,
qui, elle , aussi a toujours justifié l'exclusion et la persécution des
Juifs, de tous les Juifs et notamment des enfants, en les déshumanisant
et en en faisant l'incarnation d'un danger tangible.
Parmi les positions de Memorial98 figure l'opposition à toutes les
mesures d'exclusion de l'école des jeunes musulmanes ou de tout autre jeune en raison de sa tenue. Voir nos articles :
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