Aïcha s'est suicidée à 14 ans. Un fait suffisamment atroce en soi ?
La fièvre malsaine des médias mainstream et leur appétence pour les buzz utilisant des faits divers a conduit à des conséquences supplémentaires à la fois pour la famille de la jeune fille, mais aussi pour un jeune homme noir.
Le lendemain de la mort de la jeune fille, BFM, 20minutes et d'autres médias diffusent sans aucun conditionnel des affirmations péremptoires sur les causes du suicide la jeune fille: " Stains: une ado de 14 ans se défenestre après avoir été harcelée", titre par exemple BFM TV. L'article prétend qu'une vidéo montrant des rapports sexuels a été diffusée par le petit ami de la victime sur les réseaux sociaux , que cette diffusion a entraîné des commentaires insultants en masse, des menaces et des pressions dans son quartier et que c'est la cause du désespoir de la jeune fille. Une photo présentée comme celle d'Aïcha accompagne les articles.
Sur Twitter, cette version des faits est diffusée par des comptes racistes tenus notamment par des soraliens spécialisés dans la dénonciation du métissage, notamment entre personnes d'origine arabe et noire. Quelque part dans les poubelles brunes du net, la rumeur se répand que l'ex-petit ami présumé de la jeune fille était noir, et d'aucuns diffusent même une photo d'un jeune homme.
Fdesouche, principal média d'extrême-droite à la force de frappe énorme reprend alors l'article de BFM accompagné des copies d'écran Twitter propageant la rumeur et la photo du jeune homme.Très vite, celui-ci identifié, sera inondé de messages d'insulte et de menaces.
En quelques heures, un jeune homme voit donc sa vie bouleversée gravement.
Or ce jeune homme ne connaissait pas la jeune fille qui s'est suicidée. De plus il n'y pas eu de vidéo publiée par qui que ce soit sur le net, pas plus qu'il n'y a eu de harcèlement avant le suicide. De plus la photo diffusée n'est pas celle d'Aïcha.
C'est ce qu'indique le communiqué du parquet de Bobigny diffusé ce 2 mai.
Les médias qui diffusent les informations de ce communiqué , dont Le Figaro, ne présentent aucun regret, aucune excuse. Pourtant ce sont eux qui ont diffusé une rumeur construite de toutes pièces, sans preuves, parce qu'elle présentait tous les ingrédients structurant l'imaginaire raciste qui fait recette actuellement: une toute jeune fille issue d'un quartier populaire victime des jeunes hommes de ce quartier, issus de l'immigration , prédateurs sexuels et sexistes. Les médias d'extrême-droite n'avaient qu'à saisir le mensonge raciste au vol et à s'en servir pour tenter de déclencher un lynchage qui au minimum a abouti à briser la vie d'un jeune homme et à accabler les proches d'une jeune fille décédée encore un peu plus.
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Le groupe Facebook est le prolongement de ce site et rend compte de l'activité antiraciste et antifasciste.
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